Les plantes, une pierre, de l'argile

   

À l'approche de l'hiver, comme tu le savais, tes heures étaient un peu réduites. Tu assurais principalement l'entretien des plantes intérieurs, mais tu surveillais tout les même les jardins et l'aménagement paysager. Il était temps de couvrir les derniers plants ou arbustes Pour les aider à surmonter le froid et la neige si elle tombe. Tu travaillais principalement les après-midi à l'extérieur, puisqu'il y faisait plus chaud, comme aujourd'hui. Pour travailler, tu troquais ton joli manteau pour un large et épais coton ouaté tout noir pour te tenir au chaud. Tu termina de ranger tes outils dans ton petit chariot, choisissant de garder tes gants de jardinage bourgognes afin de ne pas geler des doigts le temps de rentrer et tu pris la direction des bâtiments. Tu n'eus pas l'occasion d'aller bien loin qu'un visage familier t'interpella. Immédiatement, un petit sourire apparu sur tes lèvres, brisant momentanément l'aspect froid que tu dégageais.

-Bonjour Chevalier san! Je vais bien, merci.

Contrairement à probablement plusieurs, tu n'eus pas de difficulté à prononcer son nom de famille malgré l'accent qui s'y glissa tout de même. Tu ne parlais pas couramment français, mais tu en connaissait les bases et certains membres de ta famille outremer on des noms... Aucunement japonais... Tu étais donc habituée aux subtilité pour réussir à nommer les gens. De plus, tu n'avais pas oublié son nom. Comment aurais-tu pu? Il te remercia ensuite pour la pierre que tu lui avais discrètement offert et demandant à la blague si elle peut éloigner les parents gâteux.

-Peut-être... Si vous le souhaitez très très fort! Vous savez, cette pierre...

Bien que le début n'avait rien de sérieux comme réponse, pour la suite, tu hésita un peu. Peut-être qu'il se fichait de cette pierre et te remerciait par politesse? Tu ne le ressentais pas ainsi, mais tu ne voulais pas l'importuner non plus à ce sujet. Tu tenta donc un résumer... Que tu souhaitais court. Tu enchaina don, en parlant doucement et peu fort.

-Le quartz rose est associé à l'amour. Il est aussi réputé pour aider à traverser les épreuve, apprendre à laisser aller, réduire le stress et favoriser la créativité... Sinon vous, vous allez bien? Vous avez l'air de bonne humeur!

   

Hikaru s’était proposé pour t’aider et tu l’avais laisser faire en le guidant jusqu’au local où tous les outils et le matériel étaient. Ton collègue semblait aussi aller bien, bien qu’un regard vers lui t’avait laissé perplexe suite à ton explication sur le quartz rose. Est-ce que le sujet l’ennuyait? Tu ne saurais dire, mais vaut mieux que tu n’en parles plus pour le moment. Peut-être un jour te posera-t-il des questions s’il a vraiment envie d’en apprendre plus. Une fois au local, tu retires tes gants et les pose à leur place avant de ranger les divers outils pour ne pas t’y perdre demain. C’est alors que Hikaru te propose une promenade ou de prendre un verre. S’il était évident que tu terminais ta journée, probablement que lui aussi s’il te propose. Tu accroche la pochette comprenant quelques outils divers après un petit crochet et te retourne vers lui. Tu étais d’expression neutre, mais le sourire de ton collègue confirmait qu’il était sérieux.

-Et si… On se promenait pour se rendre à un endroit où prendre un verre?

Tu ne sortais pas souvent, n’ayant pas trop les moyen, mais tu pouvais bien te permettre un verre. Tu attrapa le chariot pour le rouler dans un coin qui lui était dédié et tu t’approcha de la patère près de la fenêtre. La promenade n’était pas obligatoire, mais tu avais une bonne raison de le proposer. Tu hésita cependant à en faire part au jeune homme… Quoi qu’il savait déjà pour ta phobie..

-J’aimerais surtout éviter de prendre les transport en commun, si ça ne vous dérange pas…

Tu t’assied sur la chaise et retira tes grosses bottes de travail pour enfiler tes délicates bottines noires. Tu retira ensuite ton hoodie et c’est un long manteau noir qui vint recouvrir ton t-shirt et tes jeans, eux aussi d’ébène. Tu détaches tes cheveux pour les laisser retomber en cascade.

-Je suis prête! Je ne sors pas souvent alors je vous suit!

   

Un chocolat chaud ou un thé? Ou une boisson froide? Le chocolat chaud te faisait bien envie et tu en fit part à ton collègue. De tout façon, tu n'avais pas vraiment d'endroit à recommander dans le coin pour une boisson froide. De plus, le chaud sera réconfortant après une marche par ce temps un peu glacial. Tu pourras t'y réchauffer les mains. Le dernier bouton de ton manteau gothique en place, tu attendis que Hikaru sorte pour verrouiller le local. Chose faite, tu pouvais maintenant le suivre jusqu'à l'extérieur de l'enceinte. Tu marchais doucement à ses côté, en silence. Le silence ne te gênait aucunement d'ailleurs. Pour toi, il n'était pas nécessaire de toujours discuter pour passer un bon moment, mais tu ne refusais pas lorsque l'autre voulait converser. C'était en général tout aussi agréable. d'ailleurs, Hikaru engagea la conversation afin d'émettre une requête qui te fit vraiment plaisir, en fait.

-On peut se tutoyer avec plaisir! Je suis du même avis. Sachez.. Sache que je t'ai vouvoyé par respect et non dans le but de garder une distance.

Un léger sourire l'espace de quelques secondes pour appuyer tes propos tout en continuant de marcher sans presse. C'est alors qu'un chien vous arrêta. Tu remarqua rapidement la laisse et songea qu'il avait du jouer un petit tour à son maitre pour profiter d'un peu de liberté. Le chien renifla les souliers du jeune homme et tu profita de l'occasion pour observer comment réagira Hikaru. Tu adorais les animaux, mais un chien, même bien dressé, peu être dangereux si le maitre l'en a intentionné ainsi ou s'il est trop nerveux. Le garçon sembla bien faire. Il montra un certain enthousiasme envers l'animal et pu même le flatter. Aucune méchanceté ne se dégageait de Hikaru. Cela t'arracha un nouveau sourire. Tu fit un petit salut de la main au chien juste avant qu'il ne soit interpelé par son maître qui ne se cacha pour te juger ainsi que ton compagnon de marche. Tu te contenta de balancer ton regard froid de sorcière au vilain maître avant de reprendre la marche alors qu'Hikaru lâcha un commentaire sur sa façon d'élever un chien.

Et même si tu n'était pas la plus démonstrative, cela eut tout de même pour effet de t'arracher un rire cristallin. Sa remarque était si franche et pleine de ressentis. Visiblement, si toi tu te plaisais à effrayer ceux qui te jugent, Hikaru semblait moins en paix avec cet aspect... Quoi qu'il t'arrivait aussi de divaguer dans cette tranche de pensées.

-C'est une belle façon de développer son amitié avec un animal!

Tu continua encore quelques pas avant de laisser aller un peu ta curiosité.

-Pardon si c'est indiscret, mais... Tu ressens souvent le jugement dans le regard des autres, n'est-ce pas? Tu n'arrive pas à simplement les ignorer?

Tu demandais doucement, plein de bienveillance. Tu le sais que ce n'est pas facile. Tu le sais que trop bien. Tu en a vécu de ces regard qui t'on fait longtemps et te font encore demandé si tu peux seulement avoir une place en ce monde. Si on ne te juge pas sur tes traits physique, on te juge sur ton apparence. Si on ne te juge pas sur ton apparence, on te juste sur ton choix de carrière. Si on ne te juge pas sur ton choix de carrière, on te juge sur ton manque de scolarité. Heureusement, la magie, la sorcellerie, l'ésotérisme t'on aidé à te sentir plus forte face à tout cela.

   

Tu continuais de marcher à ses côtés, ayant posé la question sans aucune mauvaise intention. Une simple curiosité. Cependant, le soupire qui s'en suivit ne te rassura pas. Ta question était donc si indiscrète? Il aurait plus te dire qu'il n'a pas envie de répondre. Tu aurais compris. Tu aurais respecté. Cependant, il choisit tout de même de se dévoiler un peu. Tu ne l'avais donc pas tant importuné et cela te rassura. Tu espérait maintenant te montrer digne de confiance de cette ouverture. Tu l'écouta attentivement comme tu savais bien le faire. Tu était plus douée pour écouter que t'exprimer. Plus il t'expliquait, plus les questions fusaient dans ton esprit.

Comment ça il y arrivait "avant"? Pourquoi est-il surveillé pour chacun de ses geste? Est-ce que c'est un ancien condamné? Il n'en dégageait aucunement l'énergie pourtant. Il pourrait perdre ce qui lui est le plus cher au monde? Qu'est-ce que c'est? À quel point a-t-il été blessé pas la société? Sa nationalité française? Ça y est, tu voulais en apprendre plus sur ton collègue, le découvrir. Tu appréciais son énergie et tu souhaitais sa bonne humeur et son entregent, mais la meilleure façon de connaitre les gens, c'est dans leur fragilité. Un peu ironique venant de toi, qui n'ouvre pas ta fragilité aux autres. Il était courageux, dans un sens de t'offrir un bout de pensées. Tu chercha alors quoi dire pour compatir, le rassurer. Peut-être saura-t-il qu'il n'Est pas seul face à l'institution du pays?

-Il est vrai que cette société a très peu d'ouverture d'esprit et cela en grande partie à cause des institutions...

tu ne pensais pas ressentir une pression aussi grande que lui la décrit, mais une simple pensée pour ton ex suffit à te rappeler à quel point la société a été dure envers ta mère et comment elle t'a constamment fait sentir que tu n'était pas grand chose et que tu ne vaut rien. Les préjugés... C'est un concept que tu aimerais exterminer... Chose complètement impossible à faire. Chassant ce gris de ton esprit, tu voulu continuer sur un point positif. Tu afficha un tout petit sourire qui se voulait apaisant.

-Sinon... Je me doutais d'un quelconque lien avec des origines françaises étant donné ton nom de famille, mais si j'ai bien compris, tu es né en France? Est-ce que c'Est aussi beau qu'on le décrit comme pays?

   

Ah! Ta déduction était erronée. Il n'a des français que les ancêtres, comme toi. C'est son père donc, qui est français. C'est vrai que généralement, les nom de famille sont patriarcaux. Cependant, contrairement à toi, lui a pu visiter ce pays à quelques reprises. Il n'en fait pas une énorme description, mais tu peux quand même l'amour qu'il porte à ce pays, à ces souvenirs... Cela lui rappelle son père? Ce père ne serait donc plus dans sa vie? Ou peut-être est-il à l'étranger pour un long moment? Visiblement, plus Hikaru répondais à tes questions, plus les mystères s'empilaient. Tu avais cet intuition qu'il y a tant à découvrir sur lui, mais même si tu espérait un jour développer une amitié qui donne accès à certain de ces secret, tu ne voulais pas presser la chose. Il t'intriguait de plus en plus, ce jeune homme atypique.

Tu te contente donc d'écouter dans poser d'avantage de questions. De toute façon, vous entrez dans le petit café au décor bien chaleureux. Hikaru se permet alors de te tirer la chaise en poussant légèrement l'extravagance de la galanterie. Un nouveau sourire de ta part. Il est donc galant en plus d'être gentil et attentionné. Tu prends place doucement en tentant de cacher en vain ton appréciation de ce geste. Comme on dit, il faut apprécier les petites choses. Une fois lui aussi installé, il te passe l'un des deux menus pour que tu le consulte. Il est bref, mais la simplicité nous évites de s'éparpiller dans les choix et angoisser face à l'indécision que cela apporte. Allais-tu te laisser tenter par un café ou un thé? Non. Il a parlé de chocolat chaud et cette idée t'es restée en tête. Tu fut ravie de découvrit qu'il y avais des options de lait. Sinon tu aurais demander simplement eau et cacao, mais au moins, tu avais accès à plus de choix. Il te faudra toutefois t'assurer qu'il n'y .a pas de lait animal dans la base du mélange pour chocolat chaud. Tu referme le menu alors que ton collègue t'interroge sur ton bien être vis à vis les jugements.

-Mmm... Je mentirais si je disais que ça ne me fait absolument rien. C'est tout le contraire, comme toi... C'est moins pire maintenant, mais.. Je me dis que pour les regard, il suffit de regarder ailleurs et passer son chemin, les ignorer. Ils ne mérite pas qu'on s'attardent à eux... Pour les paroles... Disons qu'assumer mon.. Style.. Les éloignent. Je ne crois pas que ça les effaces mais ils n'osent plus me remettre mes défauts en face alors je ne les entends plus. C'est plus facile à ignorer comme cela... Je ne suis pas celle qui va vers les gens non plus alors... ça tiens les distances... Peut-être aussi que contrairement à toi, je n'ai pas beaucoup à perdre...

Le serveur arrive, ce qui met fin à tes explications. Rien à perdre... C'est vrai que tu ne peux pas vraiment être plus bas que tu ne l'es déjà. Au moins, tu as une famille aimante et tu trouve ton bonheur dans la nature ou en étant cette petite fée invisible qui aide les gens... tu commence par demander au serveur si les chocolat chaud à base de lait végétal sont réellement exempt de tout produit laitier animal et suite à la confirmation de celui-ci, tu conclue ta commande.

-Ce sera un chocolat-chaud au lait d'amandes avec cannelle s'il-vous-plait.

   

Ce que tu considère… Non. Ce qu’on t’a martelé comme des défauts n’en sont pas. Tu t’abstient de rougir face à cette remarque de la part de ton collègue. C’est gentil, ce qu’il dit. Tu le sais, au fond de toi, que ce ne sont pas des défauts. Tes parents l’on répété, ta soeur te l’a répéter, mais une blessure marque bien plus profondément qu’un compliment. Tu tentais de ne plus te laisser prendre dans cette spirale, mais certains réflexes reviennent toujours dire bonjour sans qu’on ne les autorise. Il enchaina sur le manque d’ouverture de la société que tu ressent aussi. Comme tu lèves tes yeux, ils rencontre ceux du garçon qui affirme alors qu’il va défendre votre cause et demande à ce que vous restiez différents, uniques. L’admiration se lit alors dans ton regard. C’est beau ce qu’il dit. C’est le genre de discours que tu n’a décidément pas entendu assez souvent dans ta vie. Il te touchait. Tu te cache derrière le menu le temps que la rougeur sur tes joues passe et donne finalement ta commande au serveur qui prit ensuite celle d’Hikaru, bien différente de la tienne.

Le serveur repart donc avec les menus et votre précieuse commande. Tu jettes un oeil au décors de l’endroit avant de rapidement reporter ton attention sur le jeune homme qui ne passa pas par quatre chemins pour te demander des précisions sur ton régime alimentaire. Tu répond sans aucune gêne.

-Je suis végétalienne depuis plusieurs années.

Un petit sourire. Ça c’était une fierté de ne pas encourager l’horrible et violent industrie animalière destiné à la consommation. Tu pourrais lui retourner la question, mais tu savais qu’il ne l’était pas. Il n’aurait pas prit de lait de vache, sinon. Quoi qu’il est peut-être végétarien tout de même.

-Et toi… Une.. euh particularité?

Tu voulais en apprendre un peu plus sur lui. Il t’intriguait. Il avait une énergie, une aura, qui te plaisait. Peut-être te sentais-tu semblable à lui dans vos différences?