Je n'ai besoin de personne !

La psychologue débutait sa journée comme d'habitude : elle se levait de son lit pour aller se diriger dans la salle de bain pour profiter de la chaleur de l'eau qui venait à réchauffer et réveiller son corps. La jeune femme avait besoin de ce genre de rituel pour se réveiller tranquillement et surtout être de bonne humeur. Quoi de mieux que de continuer avec un petit déjeuner équilibré ?

Elle se dirigera vers sa cuisine pour dire bonjour à ses deux chats Stella et Bubble. La jeune femme cuisinait du bacon avec des œufs brouillés pour ensuite se préparer une assiette copieuse. Le petit déjeuner est un repas important pour débuter la journée. Elle refermera sa porte à double tour et vérifiera de manière paranoïaque que son appartement était bien fermé. La japonaise était en ce moment sur un petit nuage, surtout depuis que son bien aimé Jin lui avait déclaré lui aussi sa flamme et que ses sentiments étaient réciproque.

Après avoir terminée ses rituels du matin, la jeune femme se dirigera vers le tram pour prendre les transports en commun en direction de l'établissement scolaire où un tas d'étudiants se trouvaient déjà à l'entrée de celui-ci. Habillée de façon classique et jolie comme à son habitude. Ses longs cheveux noirs attachés en chignon avec son serre-tête blanc qui donnait cet air soigné et qui était toujours bien fringué. Elle tenait tout de même à son apparence et Beck avait bien raison : l'image dans la société reste importante et surtout ce que l'on reflète aux yeux des autres. Il est vrai que Beck attachait une certaine importance à ce que pouvait penser les autres de son image.

Elle saluera les élèves se trouvant dans les parages. Beck avait ses petites habitudes et commençait à être de plus en plus à l'aise dans l'établissement. Ses dossiers entre ses bras, elle se dirigeait assez rapidement et d'un pas motivé à son bureau. Une nouvelle semaine commençait et il fallait être de bonne humeur pour débuter cette journée.

Une fois arrivée à destination, la psychologue venait à ouvrir son bureau et remarquait que personne n'attendait dans la salle d'attente. Elle se disait qu'elle avait encore le temps et ira donc se faire bouillir de l'eau pour se faire un petit thé au fruit rouge et fera brûler une bougie à l'odeur de la lavande. Ensuite, elle ira consulter les rendez-vous qui était rentré informatiquement et constatera que le prochain était Sato Naomi.

Beck ne l'avait encore jamais vue dans son bureau. Une nouvelle tête ! C'était quelque chose qui pouvait être intéressant, car elle ne voyait que des personnes qui venaient consulter régulièrement mais c'était  logique après tout. Elle avait un peu de place et la jeune femme était ravie d'aider, de rendre service. Dans les dossiers qu'elle avait ramenée, il y avait celui de ce dernier et ira le consulter pour en apprendre davantage sur lui. Elle lira les documents en attendant l'arrivée de l'étudiant.

On pourrait se demander pourquoi la jeune femme avait t'elle choisie cette vocation ? Elle le savait très bien. Cette dernière avait subie du harcèlement de la part de ses camarades à cause de son physique typiquement grand pour une japonaise et son prénom qui n'était pas d'origine du pays. Ce qui avait motivée la psychologue à poursuivre des études dans cette profession, c'est de pouvoir aider son prochain et d'aider les personnes qui sont dans la détresse.

Pendant de longues années, la jeune femme avait gardé le secret de son harcèlement à ses parents avant de pouvoir en parler librement et de pouvoir consulter un professionnel à son tour. Elle avait toujours eu cette perte de confiance en elle et toujours hésitante, à ne pas profiter de la vie tout simplement jusqu'à aujourd'hui. Elle avait exercée dans un cabinet privé qui était loin de Kobe, mais où elle ne se sentait pas plus que cela à son aise.

Cela lui avait donné quand même de l'expérience dans le domaine, à voir des adultes et des enfants avec tout type de profils psychologiques différents. Ce fut une expérience enrichissante ! Pouvoir être employée dans l'établissement de KHS, Beck était heureuse et s'était épanouie depuis son arrivée ici. Tous les dossiers des élèves avaient été mis à jour depuis qu'elle rendait service aux étudiants ici. Aujourd'hui, la thérapeute étudiait le dossier de Sato. Un dossier qui semblait compliqué, mais qui semblait quand même surmontable.

Elle savait qu'elle n'était pas magicienne, qu'elle ne pouvait pas résoudre tous les problèmes de tout le monde mais savait pertinemment qu'elle pouvait quand même leur donner des conseils qui lui semblait juste à son idée et Beck savait qu'elle n'était pas la parole d'évangile : l'étudiant était libre de faire ce qu'il souhaitait en sortant de son bureau. Plongée dans le dossier de ce dernier, elle redressera la tête en direction de la porte et verra son nouveau patient.



La thérapeute avait toujours ce grand sourire et montrait la chaise qui se trouvait en face d'elle. Elle refermera le dossier de l'élève qui se trouvait devant elle et puis prendra quelques feuilles blanches avec son crayon à papier HB. Beck avait besoin d'en savoir davantage sur le garçon qui se trouvait en face d'elle et ne pas se fier forcément aux dires qu'il y a écrits dans ce carnet. La jeune femme alors prenait un air sérieux, croisant ses jambes et les décroisant. Beck passera une mèche de cheveux ébène derrière une de ses oreilles et observera l'étudiant avec toujours le même air intéressé.

Beck voyait cet étudiant avoir une certaine aisance à parler et surtout à s'exprimer dans son bureau. Beaucoup sont poussés à venir dans le bureau d'une psychologue pour pouvoir parler de leur soucis. La jeune femme constatait qu'il avait été plus ou moins forcé à venir, ou une certaine décision. Elle était toujours aussi heureuse de venir en aide aux personnes qui étaient dans le besoin afin de pouvoir résoudre certains problèmes de leur vie courante.

On est pas en mesure parfois de les résoudre seuls. La thérapeute s'apprêtait à noter quelques informations supplémentaires que l'étudiant lui donnait et elle couchait sur le papier quelques mots en redressant la tête.



Les questions s'enchainaient car Beck voulait en savoir d'avantage et ne comprenait pas pourquoi Sato disait cela concernant sa vie actuelle. Comme une certaine peur de lui-même, mais la jeune femme préférait attendre pour en connaître davantage sur la venue dans son office. Certaines personnes sont forcés à venir dans une école tierce et sont obligés de faire des études pour faire plaisir à leurs parents.

L'établissement Kobe School n'est pas une école où n'importe qui peut l'intégrer, alors Naomi avait sûrement travaillé et avait sûrement les finances pour intégrer celle-ci. Sous ses airs de garçon rebelle,  elle était convaincue que c'était juste une image qu'il voulait donner pour impressionner les gens qu'il y avait autour de lui.



Le thé fumant sur son bureau, la jeune femme venait à boire quelques gorgées avant de le reposer sur son bureau. L'odeur de fruits rouge était assez présent dans le bureau, peut être désagréable pour son interlocuteur mais elle espérait que cela ne le dérangeait pas. Elle n'était pas malpolie, mais elle voulait boire sa boisson chaude comme à son habitude pour débuter sa matinée.

Cet homme semblait être assez complexe, mais Oribe aimait ce genre de difficulté. Avec l'expérience, elle avait réussie à garder son sang froid face à ce genre de personnalité qui voulait en décourager plus d'un. Sa venue dans son bureau était assez étrange, surtout qu'il stipulait qu'il voulait la paix. Elle observait tout autour d'elle, son horloge qui faisait son tic tac habituel et attendant quelques précisions de la part de son interlocuteur.

Cette conversation menée semblait intéressante.

Ce qui était rassurant, c'est que la relation entre Sato et ses parents était bonne. C'est ce qui fallait. En voyant l'étudiant, on aurait pu penser que ce dernier n'aimait pas ses parents, tel un adolescent rebelle n'ayant pas terminé sa crise. Mais c'est fou comme les apparences sont trompeuses ! Beck alors prenait note sur son calepin comme quoi les relations entre ses pairs étaient saines !

La jeune femme repensait à certains étudiants qui n'avaient pas voulu rentrer dans une école prestigieuse tel que Kobe School. D'autres auraient préférés enchaîner des petits boulots classique et rentrer dans la vie active tout court. Mais Sato semblait reconnaissant de son inscription au sein de cet établissement et la thérapeute pouvait constater cela dans les paroles de son patient. C'était un bon point car certaines personnes ne supportaient pas la vie étudiante.



Finir  à l'infirmerie. C'était donc quelqu'un de violent? Pourquoi est-ce que ce dernier avait t'il des impulsions aussi violente envers d'autres étudiants ? Après il est évident que ce n'est pas facile de connaître les intentions des autres et de deviner les émotions de chacun. Parfois sur un malentendu, cela pouvait vite dérailler et si Naomi était quelqu'un d'impulsif, il aurait pu envoyer bon nombre de ses camarades à l'hosto.

La psychologue repensait à tous ses bourreaux quand elle était elle scolarisée. La jeune femme revoyait en flashback ceux qui l'avaient frappé violemment ou enfermés dans les vestiaires parce que c'était "rigolo". Mais est-ce que l'étudiant était du genre à harceler les gens ? Elle ne pensait pas que ce dernier était ainsi.



La japonaise bu quelques nouvelles gorgées de son thé qui avait légèrement refroidi. C'était une séance tout de même intéressante, donnant des réponses tel que des échanges de balles lors d'un match de tennis. L'homme ne semblait pas gêné de les donner et Beck alors pouvait se permettre de poser certaines questions afin de connaitre davantage son interlocuteur. Après tout c'était son travail d'aider autrui, mais il résonnait comme quelque chose d'étrange dans l'assurance de Naomi.

Elle posera son stylo sur son calepin en attendant les réponses de l'étudiant. La jeune femme restait tout de même intrigué de cette personnalité et comment il était devenu ainsi. On ne devient pas comme ça entouré de licornes et de château de conte de fée.

La jeune femme prenait note de tout ce que disait Naomi. Il semblait être quelqu'un de confiant et de sûr de lui. Après ce ne sont peut être que les apparences. Une image qu'il tente de donner pour essayer d'intimider celui qu'il y a en face de lui. La thérapeute était heureuse de savoir que l'homme semblait proche de ses parents et qu'il semblait avoir un avis positif sur ses parents.

Elle repensait à son passé : ses parents avec qui elle était proche et avec qui elle partageait presque tout. Sauf sa période où elle se faisait harceler et maltraiter physiquement par ses camarades, qu'elle en avait encore des cicatrices dans le dos. Beck écoutait attentivement ce que disait Sato avec une grande attention.



La violence, Beck en avait connue malgré elle. A cause de son physique qui était peu commun : grande japonaise et un prénom qui n'était pas du tout originaire du Japon lui avait value énormément de moquerie. Alors sur le fait de résoudre certains problèmes en faisant usage de ses poings, Beck n'était pas vraiment d'accord sur le sujet mais le but n'était pas de contredire son patient qui semblait sûre de lui concernant la pratique.



Elle bu quelques nouvelles gorgées de sa boisson chaude en reposant délicatement sa tasse de thé sur la table. La jeune femme continuait à noter quelques mots sur le papier, à en glisser quelques uns en souriant doucement. La conversation prenait une tournure intéressante. Comment peut t'on être persuadé que donner des coups permet de nous faire respecter et de déceler le vrai du faux ? Comment avoir autant d'assurance concernant la violence ?

Comment est-ce qu'on peut déceler l'intention de quelqu'un s'il va vers le danger ou s'il le fuit ? Cela reste des questions plutôt complexe que Beck souhaitait avoir comme réponse bien plus tard au fil de la conversation avec le rouge. Il semblait pas si méchant que ça, mais est-ce que c'est juste une apparence et qu'en fait c'est juste une façon de dissuader son adversaire ? En tout cas, Oribe n'était pas impressionnée par son physique et sa façon d'être.

La psychologue devait noter tout ce qui devait être noté dans les moindres détails concernant Naomi Sato. Une grand énergumène mais qui semblait intelligent. Il semblait savoir ce qu'il disait et ses propos tenaient la route. La jeune femme continuait à écrire sur le papier tous les maux que l'homme pouvait citer et puis redressera la tête légèrement vers lui.

Elle buvait quelques gorgées de sa boisson chaude et regardait Sato avec un grand sourire. Cette conversation semblait intéressante et Beck en prenait de la graine. C'était une discussion qu'elle avait souvent menée avec des personnes avec une grande capacité d'écoute, mais à la fois qui avait un fort caractère comme l'étudiant qu'elle avait en face d'elle.

Sato faisait penser à ses bourreaux quand elle était encore scolarisée et qu'elle subissait du harcèlement physique et moral. Mais Oribe gardait son sang froid et prenait en grande sympathie étrangement son interlocuteur.



La venue de l'étudiant n'était pas forcément un hasard. La jeune femme savait pertinemment que ceux qui venaient parfois à ses consultations, ils ne reconnaissent pas forcément pourquoi ils ont mal ou de quoi ils souffrent exactement. Il faut parfois les guider afin de pouvoir les inciter à dire les choses qui les fait tant souffrir. Et malgré la confiance que son interlocuteur avait, enfin semblait démontrer, Beck était persuadée qu'il cachait une grande souffrance.



L'intégration au sein d'un nouvel établissement est très important. Surtout avec l'image que le bougre renvoyait aux autres : est-ce que les gens arrivaient bien à l'inclure dans les groupes qui s'étaient déjà formés ? Est-ce qu'il appréciait d'être regardé parfois comme une bête curieuse ?

Loin de la pensée de croire que Naomi était une bête de foire, parce qu'il avait des cheveux rouge et un look totalement atypique par rapport aux autres élèves de cet établissement. La psychologue continuait à écrire sur le papier et relevait la tête de temps en temps, en prenant soin d'écouter tout ce que Sato dirait.

Le personnage de Sato semblait intéressant et l'homme intriguait sa curiosité. La jeune femme notait scrupuleusement tous les détails qui pouvaient évoquer lors de cette consultation. Elle pouvait constater que son expression de visage était légèrement changeante, remarquant qu'il appréciait l'implication que Beck avait dans cette conversation entre eux deux.

La psychologue savait que tout ce qui se dirait dans ce bureau, resterait à l'intérieur. Elle sait garder le secret professionnel et elle savait pertinemment que les patients ne sont pas forcément motivés à vouloir tout déballer la première séance.



La jeune femme venait à hausser les épaules, elle se demandait de quelles genre d'activités illégales dans lesquelles Naomi aurait pu être doué. Beck appréciait avoir ce genre de conversation qui sortait de l'ordinaire et de ce personnage qui semblait ne pas avoir l'impression avoir besoin d'aide, mais son extérieur reflétait une certaine souffrance mais laquelle ?

Tous ses questionnements pour garder le suspens était presque insoutenable. La thérapeute continuait à poser sur le papier quelques notes pour les rentrer une fois la consultation terminée dans le dossier de l'étudiant.

Est-ce que ce genre de personnage arrivait à s'intégrer correctement au sein d'un établissement de Kobe ? Après, cela n'est qu'une simple apparence et image qu'il donne de lui-même pour impressionner les autres, rien de plus.



C'est bien, il semblait avoir des amis et des personnes qui semblaient l'apprécier au sein de l'établissement. C'était important pour l'équilibre personnel d'une personne, d'avoir des personnes qui le comprend et qui l'entoure. Naomi semblait être épanoui dans ce lieu et c'était ce qui comptait après tout.