Walking a ton of dogs while... I... !?

Samedi 28 juillet 2018.

Plus d'examens, plus de cours. Tout est passé. C'est les vacances.
Junko ne rentre pas à Tokyo durant l'été. Peut-être seulement une ou deux paires de jours... Mais le reste du temps, il va travailler à temps plein dans le bar où il bosse déjà. Il a besoin d'argent, il ne peut pas faire l'impasse sur un salaire complet pour la rentrée de septembre.

Pour l'heure, il laisse ces problèmes au mois d'août. Il prend sa journée. Bien méritée en plus après les examens.

Junko s'est installé dans l'herbe d'un parc, il profite du soleil. Il n'a même pas pris de livre avec lui, il s'est juste posé et il a fermé les yeux. Allongé, les mains croisées derrière la tête, il profite d'un moment de calme pour ressasser tout ce qu'il s'est passé depuis son arrivée à Kobe. Le rejet d'Arizona, le harcèlement de Naoya, le date avec Emma, sa rencontre avec Kazuki et celle avec Shintaro. Il a une pensée pour Rindo et le distributeur fou. Il pense aussi à Kazane qui se prépare pour le voyage scolaire. Il est un peu triste que le jeune français reparte dans son pays. Il espère pouvoir rester en contact avec lui, c'est un petit gars qu'il apprécie. Sacrée force de caractère quand même.

Jun' finit par se redresser après une petite sieste. Il s'assoit et joue avec l'herbe devant lui avant de relever la tête et de darder son regard brun sur les passants. Jusqu'à une silhouette qu'il semble reconnaître. Il a déjà croisé cette personne, dans un tout autre contexte. Il fait travailler sa mémoire.
Ça lui revient : le jeu du doieyen. Nissa. Il a échangé quelques mots avec elle tout au plus, elle l'a marquée surtout parce qu'elle était toute seule au centre pendant longtemps.

Junko croise son regard lorsqu'elle le voit elle aussi et s'il lève la main pour la saluer, elle... tombe par terre, emmêlée dans les laisses de tous les chiens qu'elle promène. L'étudiant se lève immédiatement et court vers elle, faisant fi des autres personnes.

« Ça va ? Tu t'es fait mal ? » demande t-il en s'accroupissant vers elle, écartant les chiens qui en profitent un peu trop.

Jun adore les chiens, il n'en a pas du tout peur. Aussi perd t-il ses mains dans la fourrure du gros golden retriever en glissant ses yeux sur Nissa. Il se fend d'un sourire.

« Sacrée meute que t'as, là ! »

Il sait que tomber devant plein de monde, c'est vraiment pas le fun. Un peu la honte quoi, donc il se projette bien dans ce que peut ressentir Nissa. Aussi décide t-il de changer de sujet rapidement et de chasser la mauvaise situation, comme si de rien.

Junko observe la petite Nissa alors qu'elle émet d'elle-même une plaisanterie sur sa chute et il ne se retient pas de rebondir dessus. C'est un peu plus fort que lui ce genre de choses.

« Moi je te donne un bon 8 ! » se fend t-il d'un sourire.

Le golden retriever est super amical et tente une léchouille sur son visage. Il plisse l'œil, repousse gentiment le gros chien alors que la jeune femme lui indique qu'une telle meute tient généralement les gens à distance. Junko darde ses yeux sur elle un instant. Est-ce qu'il la dérange ? Elle se reprend rapidement d'un bafouillement, tirant un sourire taquin au grand brun qui ne peut pas résister à une pique.

« Tu me l'dis si j'dérange. »

Son ton est mi-sérieux mi-amusé. Il ne prend pas véritablement mal sa remarque, mais c'est toujours drôle de faire semblant de se vexer. Nissa n'a pas l'air très sûre d'elle, avec ce genre de personnes c'est encore mieux. Si facile à déstabiliser.
Elle se relève finalement et il fait de même, sa main tombant sur la tête de l'akita qu'il gratouille avec un sourire.

« Ouais j'vois... Ta bande de "potes". » répète t-il pour faire suite aux propos de Nissa, jetant ses yeux bruns malicieux sur elle. « Moi aussi je chill, enfin... jusqu'à ce que tu percutes le sol de façon spectaculaire. »

Ses dents flashent entre ses lèvres et il lâche un léger rire. Puis enfin, la plaisanterie a assez duré et Junko la balaie d'une question pour s'intéresser à elle. Après tout, il ne la connait absolument pas Nissa. Il l'a juste aperçue rapidement pour le jeu du doieyen où il faut dire qu'il s'est bien fait chier.

« Tu fais ça souvent ? » demande t-il en pointant d'un geste du menton les chiens.