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- Ena OkazakiElève ; en 2ème année■ Age : 31■ Messages : 216■ Inscrit le : 23/08/2023■ Mes clubs :
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Ena Okazaki
[Club de littérature] If you're superman, I'll be your Lois lane.
Mer 13 Déc 2023 - 12:46
If you're superman, I'll be your lois lane
Carnet de notes et stylo quatre couleurs ? Check. Portable chargé à block ? Check. Bouteilles d’eau ? Dans le sac à dos ! Air sérieux ? Il lance son appareil photo pour se voir dedans. P.A.R.F.A.I.T. Les fausses lunettes noires sur son nez, achetées dans une boutique de cosplay en ville la veille, font leur petit effet. Faut dire qu’il a le meilleur exemple de sérieux humain avec son frère et l’avantage d’avoir la même tronche que lui c’est que c’est assez simple à reproduire. Ses fringues - d’une tristesse absolue - sont elles aussi dans le thème : T.shirt blanc ; jean bleu clair simple ; basket blanches toutes aussi simples. Son affreuse mère serait fière de lui. Il est tout beau, tout propre. Il sent bon. Heureusement, ce n’est qu’un déguisement et il est bien plus amusant à porter que celui qu’il doit porter chez lui - y’a du traumatisme en moins. Devant la salle du club de littérature, il jubile. Le président du club n’a qu’à bien se tenir, qu’il accroche sa ceinture car il n’est pas prêt ! Ena compte bien lui faire vivre une interview sur 90°, dix loopings la minute et au moins six crises cardiaques dans la foulée ! Il adore dérider les intellectuels, ça lui donne l’impression de se venger de la vie. Quand sa camarade du club de journalisme lui a demandé de mener son interview pour elle, il n’avait pu que sauter dessus ! Déjà parce que rendre un service à quelqu’un, c’est toujours le rendre redevable et avoir une journaliste en herbe dans ses filets c’est toujours un bon plan. Ensuite parce que ce serait sa première grande mission de journalisme – ça lui change des taches ennuyantes qu’on lui donne habituellement au club MAIS SURTOUT : parce qu’on lui avait donné carte blanche pour mener son jeu. Le style journaliste, ça se développe, lui a-t-on dit. Autant le dire, ses lecteurs ne seront pas déçus.
« Bonjour ! »
Il passe la tête dans la salle pour vérifier que le club s’est bien vidé et qu’il n’y reste que son président. Pas de bol, il n’a pas l’air ici. La bonne nouvelle, c’est qu’il reste au moins quelqu’un dans les parages ! Acte 1 : l’entrée en scène. « Je suis Ena Okazaki, membre du club de journalisme. J’ai rendez-vous avec Seito Mori, votre président, pour une interview. Vous ne sauriez pas où il est, par hasard ? » il demande, très poliment, au gars qui reste dans la salle. Faut bien poser le décor !... Eh, ça ne serait pas lui quand même ?… Il n’a rien du binoclard premier de la classe qu’on imagine vivre sa vie pubertaire à travers des romans. Ni du poète mélancolique et asocial qui se retranche dans ses livres. Bon, ok, il arrête avec les stéréotypes ! Mais c'est marrant, nan ? En tout cas, il est mignon dans le sac à patate qui lui sert de vêtements. Il jette un œil à la salle de club, mains derrière le dos, en intense réflexion. Hmmm… Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir faire de ce club ? Pas question de laisser le club de photographie s’en charger, c’est son interview, ses photos ! Il faut du talent pour mettre en avant artistiquement un lieu de débauche littéraire.
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- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Seito Mori
Re: [Club de littérature] If you're superman, I'll be your Lois lane.
Ven 22 Déc 2023 - 21:35
JEUDI 21 JUIN 2018
Seito plane à quinze mille. Cette journée, il ne l'a tout simplement pas vu passer. Même l'anglais ne lui a soutiré aucun frisson de dégoût. Il s'est entendu respirer, il s'est vu marcher, il s'est senti manger. Chaque mouvement en pilote automatique, chaque décision dirigée vers l'essentiel de la tâche. Puis est venue la session au club de littérature. Ses regards plus appuyés sur Mathéo. Cette envie de prendre de la place pour attirer l'attention sur lui. Briller dans ses yeux comme il avait brillé la veille. Le japonais en a soudainement oublié sa promesse de ne jamais faire de ce club le repère de cet amour. Qu'on vienne le voir, qu'on le questionne ! Il se sent prêt à tout affronter.
Car hier l'a changé. Visuellement il ressemble toujours autant à un enfant mais intérieurement, il a gagné en maturité. Une étape invisible a été franchie. Et, même s'il est toujours aussi paumé dans sa vie, il érige Mathéo en phare contre ses tempêtes internes. La colère lui lèche encore les flancs. Seito craint d'avoir été violemment rejeté sur la case départ. Mais il s'accroche à ce point lumineux. Entre les gouttes de pluie qui altèrent sa vision, la lumière lui réchauffe le cœur. Si ses amis l'apprennent... non, il y a peu de chance qu'il parvienne à garder ce chamboulement pour lui. Quand ses amis l'apprendront, ils tomberont des nues.
« Salut ? »
Le japonais relève la tête de son livre. Tout le monde est parti depuis une quinzaine de minutes sauf lui. Seul, il profite du calme retrouvé pour relire quelques passages du livre qu'ils commentent pour engager de nouveaux angles à débattre. D'une main légère, il maintient sa page tandis qu'il écoute le lycéen. Et soudain, il percute.
MERDE.
L'entretien ! Le club de journalisme l'avait contacté il y a plus d'une semaine pour lui proposer une entrevue afin de discuter de son rôle de président au sein du club. Bien que nouveau au poste, il avait accepté. A ce moment-là, il ne voyait pas bien ce qui aurait pu être compliqué de répondre à quelques questions. L'idée de ramener l'édition du K H Shinbun à ses parents lui avait même effleuré l'esprit. Regardez, on parle de moi sur le campus ! Mais entre ses mauvaises notes et sa sortie avec Mathéo, l'entretien lui est complètement sorti de la tête.
PAS DE PANIQUE.
Il est toujours doué de parole, il peut donc répondre à une série de questions. Qu'il en connaisse le contenu ou non. Sa main referme prestement le livre qu'il consultait et il s'avance vers le lycéen pour l'accueillir proprement.
« Oh ! Je pensais pas que tu arriverais si- »
Sa phrase meurt sous le vouvoiement qui le dépossède de son identité. Coupé dans son élan, il hausse un sourcil mais très vite, un sourire amusé étire ses lèvres.
« Je sais pas où il est mais j'crois qu'tu chauffes. P't'être même que si tu t'approches, tu seras bouillant. »
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- Ena OkazakiElève ; en 2ème année■ Age : 31■ Messages : 216■ Inscrit le : 23/08/2023■ Mes clubs :
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Ena Okazaki
Re: [Club de littérature] If you're superman, I'll be your Lois lane.
Dim 28 Jan 2024 - 17:12
If you're superman, I'll be your lois lane
Ena abaisse ses fausses lunettes à la manière d’un prof qui serait désabusé par l’existence de sa propre vie: lentement, les yeux empoussiérés qu’il faut cligner plusieurs fois pour décrasser et y voir quelque chose, un doigt sévère penché sur l’arrêt de sa monture. Hmmmmm… Incroyable. Cet écureuil volant serait réellement le président du club de littérature ?? Wouah… Il lui faut quelques secondes pour se remettre de son faux choc émotionnel. Son vieil enfoiré de Père, s’il savait, leur sortirait sûrement un « ce n’est plus ce que c’était... » hautain et putride mais Ena est ravi de découvrir un gosse à peu près aussi normal que lui à la place d’un binoclard qui sentirait le vieux papier en décomposition et aurait la flexibilité de conscience d’un suricate empaillé. Il a l’air d’avoir un peu d’humour, celui-là, en plus ! D’un graaaand pas, il enjambe le parquet comme s’il lui manquait des planches, le pied planté devant le Président. Son autre jambe coulisse pour ramener le reste de son corps devant lui. Tout devant lui. Près, très près. Un petit coup d’air qui passerait par là et leurs nez pourraient bien se toucher. Eh, son sempai lui ouvre un jeu, il lance la partie, normal ! Ses lunettes passent sur son crâne, elles lui tirent les cheveux en arrière. « C’est vrai qu’ici il fait vachement chaud... » il lance, le charme au coin des lèvres. Le sous-entendu qu’il lâche explose, suave : « … mais bouillant, ça reste à voir » avant qu’il ne tourne les talons. Le bout de leur nez se frôlent, Ena cache un sourire mutin. « Enchanté quand même, Hot chocolate ». L'accent british, c'est gratuit.
Il s'éloigne, fait retomber ses lunettes et reprend son air de grand coincé. Le club se fait épier par ses yeux au garde à vous. Il se demande en combien de temps il peut réussir à traumatiser ce pauvre gars. Ça peut promettre et il est venu pour ça, après tout, traumatiser du littéraire ! Il commence à chercher la petite bête et pointe du doigt une pile de livres visiblement empilés à l’aveugle. « Pour un club, on a vu plus propre et rangé. Je croyais que les passionnés de livres étaient tous sérieux et ordonnés. Les stéréotypes ont la peau dure, peut-être. ». Il prend une grande respiration, comme si faire abstraction de ce « bordel » lui coûtait un morceau de foie et d’une voix des plus mornes, il sort son japonais le plus vieillot et péteux qu’il ne connaisse, pour une fois que ça lui sert à s’amuser, il ne s’en privera pas. « comment définiriez-vous le caractère de vos membres, monsieur le président ? Il y a indubitablement tout un panier garni d’étudiants et de lycéens qui craignent de s’aventurer ici. Lorsque l’on pense club de littérature, nous associons facilement avec l’idée d’un cercle fermé et pointu. Qu’est-ce que vous en pensez, cher président ? »
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Seito Mori
Re: [Club de littérature] If you're superman, I'll be your Lois lane.
Ven 2 Fév 2024 - 10:16
JEUDI 21 JUIN 2018
Seito ne s'attendait pas à ce que le blond comble la distance si vite, si près. Joueur jusqu'à un certain degré, ses pupilles se dilatent et ses sourcils se haussent alors qu'il dévisage Okazaki-kun. Mais il ne se laisse pas démonter pour autant. Il a lancé le jeu, il est parfaitement capable d'en suivre les règles, même si l'adversaire les distord. Le japonais ne le lâche pas du regard, marque un temps d'arrêt lorsque leurs peaux se touchent. Et cela ne lui soutire pas le dégoût attendu. Pire, le surnom le fait rigoler. Comme s'il excellait dans cet échange. Il ne peut s'empêcher de noter l'accent, son oreille délicieusement attirée par ces sonorités exotiques.
Le jeu reprend. Moins personnel, plus guindé. Seito s'adapte. Les remarques glissent sur lui sans s'accrocher. Il est tout de même surpris de ces étiquettes qu'on lui colle à la peau. Mais agréablement ravi de surprendre en étant tout l'inverse. Il se doute bien que son profil ne correspond pas au profil typique d'un président de club. Redoublant, notes moyennes, heures de colle. Toute l'attention qu'il reçoit est disproportionnée. Mais il ne s'est jamais autant senti investi que dans ce rôle. Quand il rentre dans la salle de club, il dépose tous ses soucis sur le seuil de la porte et n'existe plus que pour égayer tous les élèves qui ont eu la gentillesse et la curiosité de passer la fin de leur après-midi en sa compagnie.
La démarche est similaire face au journaliste. Seito laisse courir un sourire plus discret sur ses lèvres alors qu'il répond en s'adaptant à ce japonais soutenu : « Je crains, monsieur le journaliste, que cette salle soit trop propre et rangée justement. Se perdre dans le vide plutôt qu'entre les piles de livres est d'un ennui mortel. Il y a certes des règles à respecter... » Il se déplace dans la pièce jusqu'à une étagère où traînent plusieurs volumes. « Ne pas corner les pages, marquer sa page avec un marque-page ou tout autre papier fin qui n'abîmerait pas la tranche du livre, ne pas annoter les pages même au crayon de papier. » Sa main court sur la couverture du premier de la pile. « Rien de bien sorcier en soi. »
Son regard malicieux croise celui du blond. « Nous ne sommes pas plus étranges que les membres du club de journalisme. Tout aussi curieux et aventureux. Plutôt que de choisir une seule vie, nous avons embrassé la pluralité entre les lignes. » Sans s'en rendre compte, Seito sort le grand jeu. Il a envie de briller, comme il a brillé la veille. « Le cercle a peut-être un contour défini mais rien n'empêche qu'il s'élargisse. D'ailleurs, j'ai une question pour vous, monsieur le journaliste. » Le japonais quitte l'étagère pour se diriger vers les fauteuils où sa main se pose sur le haut du dossier. « Ne pensez-vous pas que tous ces élèves ont peur de trouver leur vie terne après s'être plongé dans un chef d’œuvre ? »
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Ena Okazaki
Re: [Club de littérature] If you're superman, I'll be your Lois lane.
Sam 23 Mar 2024 - 0:15
If you're superman, I'll be your lois lane
Les yeux d’Ena pétillent. Il pensait surprendre l’écureuil volant mais l’animal est plus malin qu’il n’y paraît. Il l’a clairement sous-estimé. Non seulement le président ne se laisse pas déstabiliser mais en plus il entre dans son jeu avec une aisance effarante. Voilà que c’est lui, le grand Ena, qui subit un interrogatoire. Incroyable ! Il est littéralement en-chan-té. ça s'annonce plus intéressant que prévu et la perspective du challenge l'émoustille . Ce gars a l'air d'avoir plus d’un tour dans son sac à patates, il lui faut être prudent même si ça l'intrigue. Le truc, c'est qu'entre la prudence et lui, y'a toujours un hic. Amusé, il souffle par le nez. « … Peut-être ? »
Sans quitter l’énergumène des yeux, il se rapproche des fauteuils, l’air toujours aussi sérieux. Son regard harponne celui de l’apprenti philosophe quelques secondes. Défi accepté, my dear. Il ne refuse jamais un duo. Faussement lasse, il tourne les talons et se laisse tomber dans le fauteuil sur lequel l'objet de ses attentions repose l’une de ses mains. Un nouveau rapprochement, tout en douceur et qui lui laisse l'ascendant pour le mettre en confiance. Le dos enfoncé dans le tissu, il penche la tête plus en arrière pour le voir de dessous. « Mais ne pourraient-ils pas vous rétorquer qu’il n’y a pas besoin de milles et une vie si la seule qu’ils ont est suffisamment enrichissante ? » Voyons voir ce que tu peux faire de ça, Hot chocolate <3.
L’un de ses sourcils se dresse pour le toiser, il croise les jambes en s’étalant sur son trône. Ses lèvres s’étirent, carnassières. « Est-ce là le profil de vos membres que ce besoin de fuir l’ennui d’une vie sans intérêts ? »
Baskets qui claquent sur le sol, il se lève d’un bon enthousiaste avant de reprendre : « D’ailleurs, n’y voyez là aucun mépris de ma pars, je me veux l’avocat du diable aujourd’hui, mais… lire un chef-d’œuvre, voyager de livres en livres… cela peut très bien se faire tout seul. Quel intérêt de se réunir en un club ? ». Il s’élance, genou sur l’accoudoir, coudes sur le dossier, les joues calées entre ses poings pour venir l’observer de plus près. Puisqu’il est joueur, il a besoin de jauger son niveau. Ennemi ou partenaire, cela ne se joue souvent qu’à un poil de kiwi en plein milieu d’une partie. Et, cette fois, le jeu n’a aucun cadre établie : pas de règles, pas de plateau ou de map, aucun autre personnages qu’eux-même… Ena a besoin d’en délimiter quelques contours pour estimer sa marge de manœuvre. Il s’imaginait restreint, Seito Mori lui a ouvert bien plus de portes qu’il ne le pensait possible. Reste à savoir si chacune d’entre elles peut être empruntées ou s’il s’agit d’un piège. Quelques réglages et son visage se colore d’une naïveté charmante. Séducteur, il lance une nouvelle offensive :
« Au delà de pouvoir voir votre jolie frimousse plusieurs fois par semaine, j’entends ».
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- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Seito Mori
Re: [Club de littérature] If you're superman, I'll be your Lois lane.
Ven 29 Mar 2024 - 18:06
JEUDI 21 JUIN 2018
Un sourire fend ses lèvres. Son argumentation aurait-elle fait mouche ? Assez pour que le faux blond ne lui renvoie pas de suite l'ascenseur. Et cela l'emplit d'une joie idiote. Alors il se peut que, lorsque le journaliste s'assoit, Seito s'amuse à l'observer. Lui qui a toujours la tête vers le haut est bizarrement stimulé par cette inversion. C'est pourquoi il dépose ses deux coudes sur le dossier et cale sa tête entre ses mains sans le quitter des yeux. La formalité s'évanouit.
« Tant mieux pour eux si c'est l'cas. Mais j'ai encore jamais rencontré personne à qui une seule vie suffit. »
Il faut voir les choses en face, une seule vie ne suffit pas pour accomplir tout ce qu'il est possible de faire sur Terre. Et c'est sans compter l'argent à récolter, les peurs à affronter, les relations à fructifier, et finalement, la maigre longévité d'un être humain à l'échelle de l'univers. Seito est un grand rêveur mais il préfère ne pas se leurrer. Ses rêves d'ailleurs ne se réaliseront pas uniquement en y croyant très fort. Alors oui, la lecture est une fuite. Suffisante pour le faire reculer du fauteuil en fronçant le nez. Ses doigts s'impriment dans le tissu alors qu'il dévisage Okazaki-kun.
Cette accusation lui déplaît. Car elle reflète bien trop son expérience. Sauf qu'il n'a jamais fui l'ennui mais l'abandon. Se perdre dans la vie des autres dans l'espoir de trouver un sens à la sienne. Exactement ce pourquoi il s'est présenté au poste de président de club. Noyer ses peines en servant un but qui le dépasse pour ignorer ce vide grandissant qui lui dévore les entrailles. Regardez-moi, voyez comme je brille, comme je vous suis utile. C'est pathétique, il le sait bien. Et il se garde bien de tâcher le journal de ses sombres nuances.
Le japonais laisse donc couler sans que cela ne semble poser problème. Mais alors qu'il se prépare à répondre à la nouvelle question, il est désarçonné par l'attitude si décomplexée du garçon. Le compliment soulève une rébellion carmin sur ses joues et son regard dévie au sol. Ses pensées divaguent sur Mathéo qui est le seul à pouvoir prétendre à un tel intérêt. Sans le club de littérature, il ne l'aurait jamais rencontré. Et cela suffit à justifier l'importance de se réunir pour discuter de livres, aussi bête que cela puisse paraître.
« C'est marrant que tu dises ça... »
Une expiration pour reprendre contenance puis Seito relève doucement les yeux.
« ...parce que j'ai fait de belles rencontres au club. »
Son corps se rapproche du fauteuil dont le dossier se dresse comme la frontière d'un territoire affaibli par une conquête permanente. Le japonais ne décale pas ses mains mais ne franchit pas la limite de l'intimité. Cependant, il ne se prive pas de détailler le garçon.
« Tu peux très bien lire tout seul. Pareil pour l'écriture. Mais à quoi ça sert si tu le partages pas ? Si tu confrontes jamais ta vision des choses ? Lire, c'est pas forcément s'isoler. Tu peux lire à voix haute. »
La voix suave de Mathéo contre son oreille dans la langue de Molière se rappelle à lui. Un instant, son regard perd l'ancrage de son interlocuteur. Des flashs, brefs mais intenses, de ses mains sur lui, de sa bouche insatiable, de son amour incandescent. Un battement de cils et il revient à la réalité, comme si de rien n'était.
« Ou tu peux, comme ce qu'on fait au club, lire le même passage et voyager ensemble après. En s'apercevant parfois qu'on a pas fait le même voyage. Et c'est ça qui est fort dans la lecture. C'est qu'elle est sujette à interprétation. Qu'elle est vecteur d'émotions qu'on trouve parfois difficile à retranscrire. J'te parlais de l'écriture mais c'est pour que tu fasses le rapprochement avec ce que tu fais là. Une interview sans lecteur derrière, c'est possible. Mais finalement, est-ce que ça perd pas un peu de son sens sans partage ? »
Son regard souriant se mue en curiosité lorsqu'il enchaîne :
« Tu sais, on apprend beaucoup sur les gens en regardant leur liste de lecture. Toi, par exemple, qu'est-ce tu lis en ce moment ? »
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Re: [Club de littérature] If you're superman, I'll be your Lois lane.
Dim 19 Mai 2024 - 0:39
If you're superman, I'll be your lois lane
Toutes dents découvertes, le grand sourire d’Ena oscille entre joie débile et envie carnassière. Il ne sait toujours pas dans quelle case ranger Seito Mori, son instinct lui dit qu’il se brûlerait les doigts à l’étiqueter trop vite. Ce qui est sûr c'est qu’il est divertissant comme type ! Il n’a pas l’air le moins du monde impressionné par la proximité, le déboussoler n’est pas des plus aisés non plus et il arrive à le surprendre avec ses réponses teintées de sérieux mais qui débordent d’espièglerie. Ena se sent appelé. Pupilles dilatées, il fait grâce de 99 % de son attention au jeune président. Son coeur bat une douce chamade alors qu’il l’écoute remporter haut la main ses défis. Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit, de défis. Sa p'tite souris en a-t-elle conscience ? Est-ce qu'elle a compris que l’interview s’est transformé en expérimentation ? Pas si sûr… et pourtant, Seito lui donne le change avec un talent indéniable !
C'est rare qu'Ena s’amuse autant. Véritablement. Comme lorsqu’il joue au monde troué avec Hiro, seul adversaire à sa taille. Non pas qu’il n’existe pas plus doué que lui ou qu’Hiro aux échecs, ils ont beau avoir un excellent niveau, ce n’est pas pour autant qu’ils finiraient champions en catégorie nationale ! Mais peu importe le niveau, ce qui compte c’est qu’Hiro le connaît par coeur et qu’à cause de ça il est capable de prévoir la majorité de ses coups. Et lui, qui le connaît tout aussi bien, a le même pouvoir pour le contrer. Leurs parties ont ça d’exceptionnel : elles se transforment en une partie de ping-pong. L’emportera celui qui restera concentré jusqu’au bout, celui qui repérera le premier une faille dans le jeu de l’autre. C’est une guerre sans merci dans laquelle on ne peut ressortir qu’à bout de souffle et bordel que c’est excitant ! Sauf que là, il ne connaît rien de Seito Mori, pas plus que lui ne le connaît. Il y a de quoi être intrigué, c'est assez extraordinaire qu’il puisse jouer si facilement à son interview ping-pong, à l'aveugle comme ça ! Il répond avec brio à toutes ses questions, à l’aise et convaincu. Haaaaaaaah que ça le rend charismatique ! Qui aurait cru que le sac à patate recèlerait un trésor ? Hahaha !
Les doigts d'Ena sont grignotés d’un espiègle courant électrique. Il pourrait jouer à ce jeu là toute la journée, il l’adore ! Est-ce que c’est ça qu’on appelle le coup de foudre ?? Il se le demande parce que cette bataille de mots l’émoustille tout autant que la plus belle des filles ! Il s'est trouvé un nouveau jouet des plus intéressants.
Il en oublie même son éthique journalistique ! Le compteur tourne sur l’enregistreur de son téléphone sans qu’il ne pense à demander le consentement de son étonnant interlocuteur. Baaaaah ! Tant pis, si ça lui pose problème, il écrira le plus important de tête. Contrairement à ce qu’il laisse paraître, il y a du monde au travail dans sa petite boite crânienne. Et ça lui sera d’autant plus facile de mémoriser leur entretien que l’interviewé est craquant à souhait et que le contenu de leur conversation l’intéresse réellement. Il se la posait sincèrement, cette question sur l’intérêt d’un club de littérature. Pour lui et Hiro, lire consiste surtout à enregistrer, analyser, comprendre. Le peu d’amusement qu’ils pourraient éprouver en lisant un bon livre est sapé par les attentes insatiables de leur folledingue de mère. Peu importe qu’elle leur fasse lire une recommandation de leur père ou un roman indispensable à leur culture générale, elle attend d’eux la même capacité à en extraire de quoi briller en société. Lire pour le plaisir ? Quelle idée ! Il ne sait pas pour Hiro, il faudra qu’il lui demande tiens ! Mais en ce qui le concerne : lire est devenu un calvaire depuis longtemps. Le meilleur des livres ne peut être qu’une prison supplémentaire. Alors, forcément, vu comme ça, il a un peu de mal à comprendre l’intérêt de souffrir en communauté !
Les explications du président en dissipent le brouillard. Il ne s’agit pas seulement de lire, ils viennent ici partager. Honnêtement, il n’arrive toujours pas à y trouver un intérêt. Si ça n’est pas du temps de perdu que d’échanger sur ses sentiments ou ses interprétations… qu’est-ce que c’est ?? Mais au moins empiriquement, il comprend l’idée. C’est comme une sorte de… groupe d’étude mais… version école maternelle ?? Sauf qu’au lieu de faire du collage et de la peinture, ils se barbouillent d’idées, de sentiments et de fantasmes. C’en est presque mignon.
« Moi ? »
Ena s’accoude au dossier, poing sur la joue. La distance entre eux diminue un peu plus.
« Je crains de ne vous décevoir, Président. Sur ma table de chevet, vous ne trouverez absolument rien qui puisse vous dire quoique ce soit sur moi. »
Quelle idée ! Mais ça le fait marrer, il ne savait pas qu’il existait une sorte d’horoscope du livre ! Amusé, il énumère :
« Essai sur l’histoire de la pensée politique au Japon ; Précis de politique japonaise ; Principles: Life and Work. , l’essence des échecs , Le livre du thé , Eloge de l’ombre... »
Il réfléchit au détour d’une petite moue. Si seulement il n’y avait qu’eux. Sa liste de lecture pour cette année est gigantesque, sa mère l’a pris pour une bibliothèque municipale ! Qu’est-ce qu’il a d’autres en amont de sa liste?… Mhhhh… Ah ! Oui, c’est vrai. Blasé, il soupire : « … et des Haiku de Matsuo Bashō . »
Il retire ses lunettes et se hisse plus près de Seito encore pour les lui installer sur le nez. Ah, voilà qui est mieux. Il pouffe de rire. « Rien d’intéressant. »
Et puis d’un coup, son visage retrouve de sa splendeur et s’illumine. Sa mémoire vient de retrouver une information qui pourrait être utile !
« Ah ! Mais on m’a prêté un livre une fois dans mon ancien lycée. C’était franchement déprimant mais j’ai bien aimé parce que le personnage principal était un esprit sans nom - qui piquait le corps d’un ado suicidaire. Cocasse, pas vrai ? « Colorful » ça s’appelait - ne jamais juger un livre à son titre, y'avait rien de colorful là dedans - et l’écrivaine s’appellait… »
Il marque une pause, roulement de tambour interne ! ET : « Eto Mori. C’était quelqu’un de ta famille ? »
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Seito Mori
Re: [Club de littérature] If you're superman, I'll be your Lois lane.
Sam 29 Juin 2024 - 21:16
JEUDI 21 JUIN 2018
« Ça m'étonnerait, dis quand même. » rétorque-t-il automatiquement.
Au vu de son bagout, Seito ne peut croire que la lecture soit une inconnue dans la vie de cet adolescent. Il ne saurait dire pourquoi mais cette vitalité avec laquelle il s'exprime lui intime qu'il n'y a pas qu'une seule vie dans sa tête. Peut-être est-ce parce qu'il évolue lui-même dans cette dynamique. Toujours est-il que le courant passe. Il passe même étonnamment bien lorsque le kohai énumère le début d'une liste improbable. Mieux encore lorsqu'il mentionne Bashô.
Là, Seito frémit.
Rien de discret, bien au contraire. Son corps piqué de curiosité s'approche, ses pupilles vibrent d'exaltation. Sans le savoir, Okazaki-kun a prononcé l'auteur magique. Face à lui, le japonais abandonne toute méfiance et secoue la tête pour désapprouver ce dédain que le blond manifeste. Ses sourcils se soulèvent mais ne recule pas. Au contraire, il se sert aussitôt de ces lunettes nouvellement acquises comme accessoire d'indignation.
« Rien d'intéressant, vraiment ?! »
Prêt à défendre bec et ongles le poète de sa vie, sa parole est néanmoins coupée par une révélation suivie bien vite d'une interrogation surprenante. C'est tellement incongru que le rire est la réaction la plus logique. Ses éclats emplissent la salle du club, il en a presque les larmes aux yeux. Doucement, il retire les lunettes et les essuie du plat de la main avant de rendre son bien au kohai.
« Un auteur dans ma famille ? Impossible. Ou alors mes parents l'ont fait disparaître et c'est pour ça que j'la connais pas. »
Seito chasse définitivement l'hilarité de sa vision floutée et reprend plus sérieusement :
« Je sais pas de quel livre tu parles mais maintenant ça m'intrigue. Vu de quoi ça parle, j'suis pas sûr qu'il soit à la bibliothèque du campus par contre. »
Une note s'ajoute à son tableau mental pour sa prochaine visite dans une librairie. A la description du synopsis, il n'a pu s'empêcher de s'identifier à l'esprit sans nom. Alors qu'il devrait plutôt se questionner sur l'inverse. En arrivant sur ce campus, son corps d'ado faussement suicidaire ne s'est-il pas fait capturé par un yokai burlesque ? Bon sang, mieux veut ne pas s'attarder sur ces sombres pensées dont la tempête doit faire rage dans ses iris charbonneux. L'idéal est de rebasculer sur un brin de poésie. Le japonais secoue la tête et plante pleinement son regard curieux sur le deuxième année.
« Mouvements
Du cœur
Dans le frisson du saule. »
Chaque vers se détache distinctement, sa diction se fait presque religieuse. Jusqu'alors, il n'avait pas compris toutes les subtilités de ce haïku. Il en appréciait les sonorités mais le parallèle avec sa relation vient de se créer à l'instant.
« Ta table de chevet m'en dit suffisamment. »
Seito marque une pause, se faisant mystérieux sans réellement le vouloir. Un sourire aussi doux que les battements de son cœur s'immisce sur ses lèvres.
« Tu devrais essayer de lire pour toi plutôt que pour les autres. »
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Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
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- Ena OkazakiElève ; en 2ème année■ Age : 31■ Messages : 216■ Inscrit le : 23/08/2023■ Mes clubs :
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Ena Okazaki
Re: [Club de littérature] If you're superman, I'll be your Lois lane.
Mar 6 Aoû 2024 - 21:19
If you're superman, I'll be your lois lane
Ses pupilles s’élargissent. Dans ses iris, un feu d’artifice fait pétiller les ombres de son regard. Ena savoure sa victoire. Il a réussi à faire rire aux éclats quelqu’un d’autre qu’Hiro. C’est qu’il ne s’y attendait pas. Qu’y-a-t-il de drôle dans la possibilité d’avoir une écrivaine dans sa famille ? L'étonnant comique de l'histoire semble frôler l’aporie, ça nécessiterait une investigation plus poussée. Ena le sent, il y a là un point crucial à retenir. ça l’intrigue. Dommage que Seito Mori préfère lui réciter un poème plutôt que de lui donner davantage de grains à moudre pour son moulin.
Snif. Il les connaît par coeur les Haïku de Matsuo Bashô, leur mère leur en a fait apprendre des centaines. Il n’en peut plus des états d'âme et du soit disant génie littéraire du pauvre type. Seito, lui, en revanche, a de quoi surprendre. Drôle de façon de communiquer ! Hah… qu’il est mignon. Allez... il peut bien faire un effort pour parler la même langue que lui. Pour une fois que cet enfoiré de Bashô lui sert à quelque chose.
« Battu par la tempête
le vent perce mon corps
jusqu’au coeur. »
Diction élégante, prosodie impeccable, la langue qui tonne la puissance de chaque mot, Ena donne le meilleur de lui-même. Sa mère en pleurerait.
« Je préfère celui-là ».
Plus calme, il remet ses fausses lunettes sur son nez.
« Et je devrais, oui mais…
Rien ne dit
Dans le chant de la cigale
Qu’elle est près de sa fin. »
Gloire à sa mémoire, Gloire à lui. Il n’en revient pas d’avoir réussi à le placer celui là ! Haha ! C’est beau, c’est profond, parfaitement approprié pour soulever et mettre en lumière le poids qui lui courbe le dos sans le laisser se saisir. Amazing, Ena. Amaziiing. Eh ! Jamais il n’aura autant parlé de lui. Le sac à patates n'en soupçonne rien mais il devrait en être honoré. M'enfin ! Dans sa grande miséricorde, il accepte de ne pas lui voler la vedette. Sa jolie frimousse doit rester sous les projecteurs, c’est de son interview dont il s’agit, son moment de gloire. Il s’éloigne pour reprendre son inspection des lieux.
« L’amour de la lecture... » ouvre-t-il, d’une voix toujours aussi marquée par la profondeur d’un autre temps. Il laisse ses doigts glisser sur les couvertures poussiéreuses des livres abandonnés sur les étagères. Il déteste lire. Par contre, il a toujours aimé les livres. L’odeur, la texture du papier de bonne qualité, la beauté de l’encre pour les plus anciens. Des sensations, c’est tout ce qu’il demande lui, c'est tout ce qui le fait se sentir vivant. L’imaginaire, il en a bien assez. Il n'y a pas assez de temps dans une vie pour ne pas la vivre et préférer la gâcher à la rêver. « … L’amour des livres. Comment ça vous est venu, Président ?~ »
Il pivote pour mieux le voir. Son regard tente d'harponner les braises charbonneuses de celui de Seito. « Quelle est l’histoire du Président du club de lecture ? Comment en est-il arrivé là ? N’était-il qu’un gringalet illettré chanceux, découvrant le graal en apprenant à lire ou bien était-il un héro, plongé dans l’attente du livre qui lui permettrait de délivrer toute sa puissance ? Combien de livres a-t-il parcouru, pourquoi ? En a-t-il oublié dans sa folle quête de mots et de sens ou se souvient il de chaque tas de papiers tenus entre ses mains courageuses ? »
Il pose ses fesses sur la table. Il lui faut un peu de recule pour mieux le contempler. Pfft, il ne paye vraiment pas de mine mais il a un truc ! Un petit quelque chose dans les yeux, suffisamment puissant pour lui donner envie de le croquer goulument ~
« Et pourquoi être devenu président? »
Y’a quand même vachement mieux à faire de sa vie !
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- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1923■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Seito Mori
Re: [Club de littérature] If you're superman, I'll be your Lois lane.
Sam 24 Aoû 2024 - 13:50
JEUDI 21 JUIN 2018
Curiosité piquée, l’œil vif, l'oreille attentive, Seito accueille les vers avec un intérêt accru. Ce n'était donc pas du bluff. En plus de lire les recueils de Bashô, le blond est capable d'en citer plusieurs de mémoire. Cette capacité est toute bête mais elle suscite chez le japonais une ribambelle d'émotions qui illumine son regard et titille davantage sa curiosité. De même que sa liste de lecture, il peut extraire quelques informations du choix des haïkus. Rien de précis, de simples suppositions qui le mettent sur une piste improbable. Se pourrait-il que ce bagout camoufle une insécurité ? Okazaki-kun aurait-il la même conscience d'une fin certaine ? La fin d'une ère, d'un cycle, plus que la fin de sa vie, mais l'angoisse sous-jacente que tout a une fin. Mais peut-être s'avance-t-il beaucoup, en plus de projeter sa propre vision des vers sur ce kohai intriguant.
Sans crier gare, l'entretien reprend. Seito sourit et baisse les yeux brièvement. Avant de les relever pour s'apercevoir que le blond l'observe. Ses questions deviennent plus personnelles, plus ciblées et ça lui fait bizarre qu'on s'intéresse autant à lui. Il n'a rien de particulier, il n'y a pas le moindre intérêt à creuser l'origine d'une histoire peu glorieuse, pavée de désillusions. Sans mentionner le fait que cela lui fait toujours aussi étrange d'être appelé Président. Il n'en ni les épaules ni la prestance. Le japonais s'est simplement proposé parce que cela lui tenait à cœur, peu convaincu d'être suffisant pour ce rôle, surpris de l'obtenir puis se faisant une mission d'inclure quiconque rejoindrait le club. Mentir ne lui vient pas à l'esprit mais Seito se doit de naviguer entre les non-dits sans trop attirer l'attention. Certains détails de sa vie ne peuvent décemment pas se retrouver dans le journal du campus. Il ne laisse néanmoins pas le temps au silence de s'installer.
« J'espère que tu t'attends pas une origin story digne d'un super-héros parce que si on a pas encore fait un film de ma vie, c'est qu'il y a une bonne raison. »
Se dénigrer est une seconde nature qui prend le dessus pour ne pas révéler la noirceur de son adolescence et les tourments qui le malmènent encore aujourd'hui. Ses yeux balayent la pièce, sans se fixer sur un endroit en particulier.
« T'es pas si loin quand tu dis que j'ai découvert le Graal. Je cherchais un moyen de voyager. J'ai jamais voyagé ailleurs qu'au Japon, et encore pas beaucoup, et j'avais besoin de m'évader ailleurs que dans ma p'tite ville. En lisant, j'en avais plus rien à faire que ma chambre soit toute petite, que ce soit d'ailleurs pas une vraie chambre. J'pouvais être n'importe où sans bouger. N'importe qui aussi. »
Seito déplace légèrement le fauteuil pour faire face au lycéen, le contourne et s'y assoit. Des flashs de ses douze ans lui reviennent. Combien de temps avait-il passé à l'écart du soleil ? Que ce soit l'astre de lumière ou la bénédiction de ce deuxième enfant, il s'en était détourné volontairement. Incapable de faire face à l'ignoble vérité que cette naissance cachait. Le regard dans le vide, il poursuit :
« Je saurais pas te dire combien de livres j'ai lu. Beaucoup. Des centaines. Tous aussi différents les uns que les autres. Certains plus intéressants que d'autres, c'qui fait que j'en ai plusieurs que j'aime bien relire de temps en temps. J'prétends pas tout savoir mais j'serai capable de t'en citer des tonnes. Au moins de donner des idées de lecture en fonction du style que tu cherches. Pourquoi pas te proposer un truc à l'aveugle. Mais y'a rien d'exceptionnel à ça. Tous ceux qui lisent un peu peuvent le faire. Toi-même tu peux vu que t'as l'air de lire beaucoup toi aussi. »
Maintenant qu'il a répondu au plus difficile, il peut se détendre pour la suite.
« Si j'suis devenu président, c'est parce que j'voulais m'investir dans un truc sérieux. Montrer que j'suis capable d'avoir des responsabilités, que j'suis pas qu'un mec qu'a redoublé. »
Autant le dire, Okazaki n'aurait pas mis trop de temps à le découvrir s'il avait cherché.
« Et puis maintenant, ça m'tient vraiment à cœur que les gens se sentent bien dans le club. Limite que ça les détende de venir après les cours, même si on a clairement pas toujours des discussions calmes. »
Un rire léger s'échappe en pensant à Wayne, Mitsugu et Moore.
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- Ena OkazakiElève ; en 2ème année■ Age : 31■ Messages : 216■ Inscrit le : 23/08/2023■ Mes clubs :
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If you're superman, I'll be your lois lane
Quel lourd secret cache-t-il derrière tant de rancoeur ? Moi, je sais qu’il est ce roi en exile qui règne dans mon coeur. L’amouuuur bri-. Ahem. Nope. Stop. Outrage à agent. Ena renvoi ce souvenir musical dans les tréfonds de ses réseaux neuronaux. C’est pas le moment pour une parodie disney ! Il n'a pas non plus besoin d’indice pour comprendre qu’il a compris ce qu’il y avait à comprendre ! Un lourd secret, oui oui, m'sieur son inconscient, il y en a forcément un. Bien vu. Personne n’est humble à ce point sans avoir besoin de montrer patte blanche et seuls les coupables se sentent obligés de le faire. Puis bon, c'est bien joli toute cette histoire de livres et de voyage mais ça le fait suffisamment piquer du nez pour capter que ça n'est pas l'essentiel. Pourtant, il n’arrive pas à décrocher son regard du sac à patates. Plus il s’enfonce dans l’intime désintérêt de sa vie et plus Ena affine son ouïe, parce qu’il sait. Il sait qu'entre les lignes désobligeantes de cette vie poussiéreuse que lui raconte le président se cachent les informations les plus importantes. Personne n’a encore fait de film sur ta vie parce que personne n’a encore creusé suffisamment profond pour avoir de quoi le faire, Seito Mori. Et, ça tombe quand même vachement bien puisqu’aujourd’hui, lui, joue la taupe ! Creuser, c'est dans ses habilités de la journée.
Par où commencer ? D’abord, une vie de frustration. Pas même un endroit pour soi. Si c’est pas triste ça ? Seulement une chambre qu’il appelle comme telle pour la forme. Peu importe ce qu’il en était réellement, monsieur le président donne l’impression de ne pas avoir eu de chez-lui. Facile de détecter la suite donc : être n’importe où sans bouger, devenir n’importe qui… autant dire tout de suite qu’il ne se sentait pas bien là où il était. Ena pourrait traduire: « je voulais être tout sauf moi. Tout sauf être ici avec moi ». C’est un sentiment qu’il connaît bien, c’est fastoche à repérer chez les autres. A moins qu’il ne surinterprète et projette un peu trop de lui-même ? Hm… aucune hypothèse n’est à laisser de côté, c'est vicieux les phénomènes psychologiques. Le truc, c'est que ça ne lui ressemble pas de s’identifier à quelqu’un. A quelqu’un d’autre qu’Hiro, il entend. Alors, il se dit qu’il ne doit pas tomber si loin que ça. S'il n'y a pas identification mais qu'il repère tout de même quelque chose, c’est qu'il y a au moins une résonnance.
Un sourire intéressé étire ses lèvres, ses yeux s’aiguisent… Tu n’as rien d’exceptionnel, petit sac à patates, mais comme tout le monde, tu aimerais bien l’être, hein ? Est-ce que tu te noies dans une fausse modestie avérée ou tu ne te rends réellement pas compte de ce qu’il y a devant le bout de ton nez ? C’est vrai qu’Ena pourrait lui sortir une liste de livres à lire mais la grande différence entre eux, c’est que lui n’en tirerait aucun plaisir. Il ne le ferait que parce qu’il le peut, uniquement parce qu’il a ce qu’un autre voudrait et que s’il offre ce dont on a besoin, on lui devient redevable. Si ce gars a quelque chose d'exceptionnel, c'est d'aimer partager ce qu’il aime. Ena en serait presque jaloux, c'est là quelque chose qu'il ne sait pas faire. Ce qu’il aime, il le garde précieusement pour lui. Même la danse. Il ne danse jamais en public pour le plaisir de partager son amour du rythme, il ne le fait que pour s’amuser avec d'autres ou pour attirer l’attention. A quoi bon partager ce qu'il en aime puisque ça le concerne ? Il n’en comprend pas l’intérêt alors que Seito, lui, en a fait un loisir et un devoir.
Amusé, il croise les jambes et se penche légèrement vers le redoublant. La suite est là, offerte sur un plateau d’argent : avoir des responsabilités, montrer qu’il n’est pas qu’un échec. Tu as des choses à prouver et ça c’est dangereux, hot chocolat. Même si sûrement moins néfaste que d’avoir un syndrome du héros. Détendre les gens après les cours ? Sincèrement ??? Awn. C’est tout mignon.~
« C’est beau » plus exactement. C’est beau, tout ce qu’il cache et que le fond de ses yeux trahit. Aaah, ça y est, c’est décidé : il l’aime bien ! C'est validé, nouveau jouet intéressant à ajouter à sa collection.
« Qu’est-ce que vous comptez faire de toute cette expérience acquise au sein du club, président ? »
Il déloge ses fesses de la table et vient s’accroupir devant le fauteuil de Seito, doigts plantés sur les accoudoirs pour garder l'équilibre et mieux l’observer.
« Un Seito Mori, d’ici quelques années, qu’est-ce que ça donne ?~ »
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Re: [Club de littérature] If you're superman, I'll be your Lois lane.
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