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Dim 3 Déc 2023 - 23:09


[Appartement de Ryuji] Qui blâme la peinture blâme la nature | PV Arizona QWjUfuu
Qui blâme la peinture blâme la nature
5 juin 2018, milieu d'après-midi — dans l'appartement de Ryuji
Arizona Williams

Précédemment...

Ryuji avait fait la rencontre d'une certaine Arizona Williams, sur le toit de leur lieu de travail lors d'une pause cigarette qui s'était (un peu trop) éternisée. Tant et si bien qu’emporté par la conversation, il avait pris la décision de sécher son prochain cours. Ou plutôt d’envoyer un mail un peu bâteau à ses étudiants de l’après-midi, prétextant une sorte d’urgence, pour leur filer un travail à rendre la semaine suivante en annulant le cours.

Quelques minutes plus tard, les deux débarquèrent à l’appartement de Ryuji.

C’est ici !, annonça Ryuji en ouvrant grand la porte de son logement.

Il scanna rapidement les lieux. Rien d’inquiétant ou de compromettant à signaler. La majorité de ses “documents de travail” étaient soigneusement rangés… sur le comptoir de la cuisine, proche de là où était posé son ordinateur portable. Il sentit une goutte de sueur poindre sur son front mais se contenta de l’essuyer machinalement en se grattant les cheveux.

Il referma la porte une fois Arizona entrée et leurs chaussures posées dans le hall. Il la suivit jusqu’à la pièce principale, prenant soin de poser un torchon qui passait par là sur la pile de documents incriminants. Bien qu’il ait lâché le morceau sur son job de freelance, il y avait un pont entre en parler au détour d’une conversation et des preuves formelles.

Voilà ! C’est chez moi. Merci la KHS, je paye moins que prévu. La “Zone résidentielle 1” est plutôt sympa, les voisins sont… il sembla perdu dans ses pensées, forcément quand il parlait de voisins, il ne pouvait s’empêcher de penser à celle du dessous, Moon plutôt normaux !, annonça-t-il en proposant de faire le tour du propriétaire.

Il commença par la pièce de vie, indiqua les toilettes juste au cas où, passa rapidement sur la cuisine et le couloir menant à sa chambre, dont il n’ouvrit pas la porte, non sans pouvoir s’empêcher de rire doucement, nerveusement, et reconduisit son invitée au centre de l’appartement.

Reste plus que la dernière pièce. Pour le moment c’est mon petit atelier mais on envisage de faire emménager ma petite soeur ici. Mais ce sera dans plusieurs semaines voire mois, probablement. Du coup pour le moment… ben je vis seul dans cet appart !, conclut-il les bras croisés, comme un guide fier de lui. Il se retourna vers Arizona et la fixa droit dans les yeux avec un : Des questions, Mademoiselle Arizona ?

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Lun 4 Déc 2023 - 1:40


L'adrénaline passée, la petite brune avait suivi sagement le professeur jusqu'à sa voiture. Elle se demandait où il pouvait bien l'emmener, mais bizarrement elle lui faisait assez confiance pour le suivre sans rien dire. Rapidement, ils arrivèrent devant un bâtiment, puis en montant quelques étages vers une porte. Arizona compris assez rapidement qu'ils étaient chez lui. La petite brune se mit un peu à paniquer intérieurement. Est-ce que c'était le fait d'être enfermé tous les deux dans un placard à balais qui avait donné des idées au professeur ? C'est vrai qu'à ce moment-là, ils avaient été très proche physiquement et même si ça n'avait duré que quelque minute, le jeune homme aurait très bien pu pensé qu'elle avait fait ça pour se rapprocher de lui.

L'assistante sociale essaya de masquer le plus possible le rose sur ses joues et entra dans l'appartement. Elle lui avait dit qu'elle voulait en apprendre plus sur lui, elle était servis. Après avoir retiré ses doc martens, Arizona suivit Ryuji en observant ce qu'elle voyait. Elle l'imaginait parfaitement vivre ici, on aurait dit un repère d'artiste et de bonne ondes se dégageaient de cet appartement, elle s'y sentait plutôt bien.

"C'est marrant que t'as choisi le secteur 1 pour vivre, tout près du campus, moi je me suis plus rapprochée du centre ville. J'ai la psy du campus comme voisine, mais je ne la connais pas trop, elle est assez réservée, je pense."


Elle suivit Ryuji lorsqu'il lui fit faire la visite guidée de l'appartement, c'était plutôt ordonné et propre. Le professeur de design omis de lui montrer la chambre à coucher. Ce qui fit doucement rire Ari qui savait que c'était intentionnel de sa part. À la fin de la visite, ils se rendirent ensemble jusqu'au salon où Ari apprit que non seulement Ryuji avait une soeur, mais en plus, il avait un petit atelier qu'il ne lui avait pas encore montré. Le japonais semblait fier de lui comme s'il venait de montrer sa chambre d'enfant parfaitement rangée à sa mère. Arizona rit gaiement. Il était adorable.

"Ravis d'apprendre que tu as une sœur, elle étudie à KHS? histoire que je mène ma petite enquête. " Elle prit un air un peu plus sérieux en le regardant fixement, doucement, elle s'avança vers lui, la mine boudeuse. "Je suis un peu déçu... je pensais que tu me montrais ta chambre, c'est bien pour ça que tu m'as ramené chez toi non ?"



Elle marqua une petite pause, ses yeux ne quittèrent pas les siens. Allait-il comprendre qu'elle était en train de le taquiner ou allait-il paniquer. Bon, s'il la prenait au pied de la lettre ça allait poser problème.Et puis, Elle prit la main du jeune homme plus joyeusement en la secouant un peu.
"Bon ! Montre-moi ton atelier, je veux voir ce que tu dessines ! S'il te plaiiiit!"


Là, pour le coup, elle était sérieuse, Arizona voulait savoir quel genre d'artiste il était. Elle ne s'y connaissait pas trop, mais elle savait apprécier les belles choses et elle "était persuadée que Ryuji avait beaucoup de talent!
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Mer 6 Déc 2023 - 1:31


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Qui blâme la peinture blâme la nature
5 juin 2018, milieu d'après-midi — dans l'appartement de Ryuji
Arizona Williams

Il se mit à sourire à sa remarque sur son choix de secteur pour le logement. Forcément, pour une jeune femme qui semblait hyperactive et qui donnait l’impression de beaucoup sortir, choisir le plus proche du campus et l’un des endroits les plus calmes pouvait parâitre curieux. Aux yeux de Ryuji, cependant, le choix était moins réfléchi.

En dèche de logement, il s’était un peu dirigé vers l’appartement le plus intéressant pour lui et ses activités. La possibilité de transformer une chambre en atelier était l’un des critères qu’il avait. Il voulait pouvoir observer les levers de soleil pour avoir un indicateur de quand arrêter de travailler le week-end. Le balcon était une obligation, les pauses cigarette c’était important. Il aurait pu tergiverser pendant des dizaines de minutes à ce sujet mais se contenta de sourire et répondre du tac-o-tac.

Oh tu es voisine de Beck ? Elle est gentille ! Un peu solitaire d’apparence mais je pense que ce serait une belle équipière pour des soirées sympas !, dit-il en pensant à chacun de ses mots. Jusqu’alors ils ne s’étaient pas encore cotoyés réellement mais à l’issue de leur précédente discussion, il l’avait trouvé gentille et accueillante

La question suivante l’avait fait un peu sursauter. C’était qu’il était question d’un rapprochement familial dans le futur. Il avait espéré que l’échéance soit loin dans le temps mais forcé était de constater que la pugnacité de leurs parents, et surtout de leur mère, n’avait aucune limite. Au bout du dixième appel manqué, il avait cédé et accédé à leur requête, à la condition qu’ils participent au loyer. Fallait pas déconner, non plus.

Eh, la chambre d’un célibataire c’est son jardin secret. En plus c’est en bordel, j’te jure laisse-moi être fier de mon rangement maintenant que ça sent plus la déprime, merde !, répondit-il faussement agacé par sa remarque. Yup, étudiante en section arts ! … Et quant à ta venue ici…, commença-t-il avant d’être interrompu par une (nouvelle !) remarque, auquel il répondit aussitôt pour ne plus être coupé en plein élan : Ca va, c’est bon, ça vient ! C’est par là.

Il ouvrit d’un petit coup de pied nonchalant la porte de la chambre numéro deux, la future de sa soeur, à moins qu’il ne la fasse dormir sur le canapé ou dans la baignoire. C’était le traitement qu’il lui réservait si elle ne respectait pas le couvre-feu totalement arbitraire qu’il pensait lui fixer à la moindre vexation. Copains comme cochons, le frère et la soeur étaient habitués à ces petits jeux idiots.

La chambre était vaguement éclairée par une porte-fenêtre au fond qui donnait elle aussi sur la terrasse de l’appartement. Elle était classique, pas décorée pour un sou, elle servait d'entrepôt pour les affaires du professeur. Un vélo d’appartement, un autre, un vrai cette fois, planqué dans un coin de mur. Des cartons en veux-tu en voilà et des piles de Canson empilés dans une tour informe. Le portrait craché de sa chambre d’ado, voire de son appartement quelques semaines plus tôt. Il n’avait pas poussé l’élan de nettoyage jusqu’à s’occuper de cette pièce, il le fera avec Futaba.

Voilà l’atelier tant que je peux encore l’appeler comme tel !, annonça-t-il les bras croisés, coincé dans l’encadrement de la porte, l’invitant à aller fouiner comme le limier qu’elle semblait être. Tant qu’elle était loin des références planquées sous le torchon dans la cuisine, il était serein, la pièce était à priori safe.

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Mer 6 Déc 2023 - 21:31


C'était drôle de l'imaginer avec une petite sœur, quoique finalement elle ne le connaissait pas donc elle pouvait bien s'imaginer n'importe quoi. Mais imaginer un homme prendre soin de sa petite soeur ça avait quelque chose de touchant. Puis, enfin Ryuji lui montra son atelier, évidemment il lui avait pas laisser le temps de répondre quant à sa venue ici, mais c'est totalement volontaire de sa part. La jeune femme s'amusait encore à le mettre mal à l'aise, en espérant qu'il ne lui tienne pas rigueur. La porte s'ouvrit sur une pièce un peu encombrée et pas vraiment rangée, des cartons ici et là, beaucoup de papier et des vélos? Mais elle n'était pas venue pour juger le propriétaire des lieus sur son sens du rangement.

Arizona entra alors dans la pièce, ça lui faisait un peu bizarre, elle avait l'impression de pénétrer dans l'intimité du professeur. C'est vrai qu'elle n'avait pas été très farouche avec lui, mais maintenant qu'elle était là, la jeune femme était un peu... Intimidée. L'assistante sociale observa les dessins posés un peu partout dans pièce. Ryuji semblait avoir du talent, enfin, selon elle. À vrai dire, Arizona n'était pas très douée en dessin, elle n'était pas douée de ses mains de manière générale: le dessin, la peinture, les activités manuelles ou le bricolage. Elle aimait ça, mais elle manquait cruellement de patience et de minutie pour avoir des rendus, ne serait-ce pas que correct. Elle prit quelques dessins en main, certains lui parlaient plus que d'autres, comme ces portraits, avec ces expressions très réaliste. Il fallait un fin sens de l'observation pour pouvoir analyser les expressions faciales des gens et les retranscrire sur papier. Des heures et des heures de perfectionnement sans doute. Arizona imaginait sans soucis le japonais rester des nuits entières à peaufiner des détails sur ses croquis. L'Américaine était assez admirative, elle était bien incapable de se concentrer autant de temps sur une tâche et son esprit divagait très rapidement vers autre chose. Elle le regarda impressionnée.

"t'es super doué !"


Elle aimerait bien pouvoir dessiner comme ça elle aussi. Et d'ailleurs, elle eut une idée. Alors elle retira sa veste oversize, qu'elle posa sur un carton et pris deux feuilles canson, une pour elle et une pour le jeune homme et avec ça deux fusains. La petite brune s'approcha de lui, l'air un peu dubitatif, elle l'examina sous toutes les coutures avant de lever la main vers le visage de Ryuji. Elle replaça une mèche cuivrée du jeune homme derrière son visage, jugeant qu'elle cachait un peu le visage du japonais. Elle pouvait mieux le voir maintenant.

"OK, c'est parfait. Viens par là."


Elle le prit par la main pour l'emmener en plein milieu de l'atelier, lui donna une feuille et un fusain et enfin elle recula de quelque pas. Armée d'une feuille et de quoi dessiner. Elle sourit malicieusement.

"Je vais te dessiner, et tu vas me dessiner aussi d'accord ? J'ai retiré ma veste parce qu'on ne voyait pas bien mon corps. La normalement y'a plus rien qui te gène."


Arizona se mit à la tâche rapidement, voulait se prouver à elle-même qu'elle était capable de rester concentrée. Elle ne savait pas trop par quoi commencé, mais elle laissa le crayon se balader instinctivement sur la feuille. Jetant quelques regards de temps à autre vers le professeur. Le silence s'installa pendant un moment dans la pièce et on n'entendait plus que le frottant des fusains sur le papier. Arizona était très calme, contrastant avec son comportement espiègle et joueur qu'elle avait eu depuis sa rencontre avec Ryuji. Elle essaya de rendre au mieux sur le papier tous les traits du jeune homme. Sa bouche, ses yeux, les mèches de ses cheveux qui étaient retombées devant son visage et les lignes de son corps.

"Tu sais...Tout à l'heure, je pleurais à cause d'un mec."


Elle avait brisé ce silence sans réfléchir, les mots étaient sortie tout seul, et elle ne les avait pas retenus. Elle ne cherchait pas à se confier, les mots sortaient comme s'ils avaient été trop longtemps emprisonner en elle.

"J'ai rencontré ce garçon en soirée, il était avec des amis. Je crois qu'on s'est plu, on s'est même pas mal chauffer pendant la soirée. Et au final, on a fini chez moi. C'était sympa au début."


Sa voix ne tremblait pas, elle ne portait pas non plus. C'était comme si elle racontait une histoire toujours avec la même tonalité. En continuant à dessiner ses yeux se perdait parfois sur le corps de Ryuji, mais elle ne le regardait jamais dans les yeux.

"Au final, après qu'on a fait ce qu'on avait à faire, ses potes l'ont appelé et le sort à fait que j'ai eu accès à cette conversation. Toute la conversation. Finalement, c'était un pari...Ils avaient parié le nombre de minutes qu'il allait mettre avant de coucher avec moi. Parce que... J'avais l'air tellement facile que ça ne lui avait sûrement demander que très peu d'effort pour arrivé à ses fin, et finalement n'importe lequel d'entre eux aurait pu m'avoir ce soir là...d'après eux. Et j'ai tout entendu, ça avait l'air tellement marrant pour eux...Je les entendais rire fort au téléphone. Et je me suis sentie très... Humiliée."


Elle évitait maintenant son regard consciencieusement. Elle ne s'était jamais confiée à quelqu'un sur cette nuit. Elle l'avait raconté à Naoki, mais elle s'était contenté d'expliquer les faits, le comportement de salaud qu'Evant et ses potes avaient eu, jamais ce qu'elle avait ressentit elle. Par fierté peut-être.

"Je me suis jamais posée la question si ce que je faisais...Faisait de moi une fille facile. C'est quoi les critères d'abord ? Je devrais peut-être être plus incessible, me faire plus désirer. Alors peut-être...Peut-être que je ne serais pas juste la fille avec qui on a envie de coucher."Elle soupira doucement, comme vidée. "Finalement, je crois que c'est pas à cause de ce mec qui je pleurais, non. Je pense que je pleurais à cause de l'image que je renvoie aux autres."


Elle s'arrêta de dessiner et ses yeux croisèrent enfin celui de Ryuji, on pouvait y voir une certaine tristesse dans son regard, comme tout à l'heure lorsqu'elle eut peur que le professeur s'en aille. La jeune femme s'approcha de lui, et arrivé à son niveau puis tourna ce qu'elle considérait être un portrait de Ryuji Yamashiro. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça n'était pas fameux. Le corps était affreusement mal proportionné, le visage prenait trop de place, les yeux étaient mal alignés, la bouche même chose, et les cheveux avait été placé aléatoirement sur le crâne. Pourtant, elle y avait mis tout son cœur et elle s'était vraiment concentrée très fort, même si le résultat n'y était pas.

"Je te donne l'impression d'être une fille facile à toi aussi?"


Elle plongea son regard dans le sien. Peut-import la réponse. Elle avait juste envie d'en avoir une. Elle ne connaissait pas Evan non plus et pourtant, il avait sûrement pensé ça d'elle, du moins ses amis l'avaient pensé. Et étrangement, à ce moment-là, l'avis de Ryuji comptait pour elle.
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Ven 8 Déc 2023 - 1:44


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Qui blâme la peinture blâme la nature
5 juin 2018, milieu d'après-midi — dans l'appartement de Ryuji
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Il n'était plus revenu dans la pièce depuis qu'il s'était emparé de ses classeurs contenant les références de poses et postures dont il avait besoin ; les mêmes références qui trônaient sur le comptoir de la cuisine que le trentenaire pouvait apercevoir depuis son poste de dessin, juste derrière une Arizona concentrée. L'assistante sociale n'avait jusque là pas été farouche et cela avait le don d'à la fois intriguer Ryuji et de le décontenancer. Nerveux comme un étudiant invitant un crush dans sa chambre d'étudiant, le voilà se surprenant à manipuler le fusain avec une main tremblante.

Ce n'était pas parce que la technique ne lui était plus familière, non, mais plutôt car les derniers croquis du genre remontaient à longtemps, il manquait de pratique. Alors il prit le temps d'observer la moue d'Arizona, ses mimiques quand elle se concentrait, la forme de ses yeux quand elle les posait sur lui, tentant de ne pas trop avoir l'air de la reluquer, de la détailler ; même si après tout cela pouvait se justifier. Difficile de croquer quelqu'un sans en faire l'observation en premier lieu.

Le silence était gênant. Il se surprit à penser que l'exercice était plus aisé en présence de femmes dénudées devant lui, poses lascives en prime. Alors quand elle brisa ce silence pour se confesser, il parut surpris et se stoppa net pour l'écouter attentivement, tantôt triste, tantôt révolté par ce qu'elle racontait du pauvre type qui l'avait traité de la sorte. Franchement, en 2018, à leur époque, il était énervé d'imaginer des mecs encore se conduire comme cela. C'était à se demander si elle n'avait pas mis le grappin sur un boug immature, en réalité.

Il reprit le dessin, la bouche tronquée dans une moue pensive et compatissante, celle que l'on sort quand on entend une mauvaise nouvelle et qu'on se veut supportif sans trop en dire. Il se lança dans les touches finales de son croquis, tant et si bien que lorsque son modèle s'approcha d'elle pour découvrir son propre dessin, il avait fini le sien. Arizona n'était pas dessinatrice mais cela se sentait qu'elle y avait mis du coeur. C'était touchant, techniquement imparfait mais touchant.

Houlaaaaa !, s'exclama-t-il faussement choqué à la découverte du dessin. Je me reconnais... je crois ? En tout cas j'ai saisi l'intention, c'est le principal...

Il esquissa un sourire moqueur mais encourageant avant de se préparer à dévoiler son propre dessin. Il soupira néanmoins lorsqu'elle lui posa sa dernière question. Il s'était douté d'où elle voulait en venir et tout comme sur le toit, il serait sincère. Il se releva, lui faisant directement face, à une distance bien au-deça de toute distance de sécurité, passa le bras dans son dos pour poser la main sur son épaule et dévoiler le dessin juste devant eux.

Je vois pas de fille facile, moi., dit-il en la regardant, toujours avec le même sourire rassurant.

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Ven 8 Déc 2023 - 21:15


Arizona lisait dans les yeux de Ryuji une sorte de compassion bienveillante. Pas de la pitié ni du dégoût, juste une extrême bienveillance qui lui réchauffait le cœur. Elle n'avait pas l'habitude de s'ouvrir sur ce qu'elle ressentait, préférant faire parler les autres et se cacher derrière un masque de provocatrice qui prend tout à la légère, mais cette fois-ci elle avait décidé de se montrer tel qu'elle était, vulnérable. Elle l'avait dit de manière instinctive, sans réfléchir, les mots étaient sortis sans qu'elle ne pu s'arrêter. La petite brune n'avait pas regretté ses paroles.

Évidement son dessin n'avait rien de bien flatteur pour le professeur mais encore une fois il s'était moqué gentillement, sans chercher à la descendre, alors la petite brune sourit, amusée par la réaction du trentenaire. Et puis sans qu'elle ne s'en apperçoive, attendant une réponse sincère à la question qu'elle lui avait posée, le professeur s'approcha d'elle doucement pour lui montrer son dessin. Une main posée sur elle. Arizona regarda l'œuvre de Ryuji les yeux écarquillés, pour sûr, il avait énormément de talent et on pouvait facilement reconnaître l'Américaine. Hormis les trait parfaitement ressemblant il y avait une extrême douceur qui se dégageait de ce dessin et elle avait l'impression que le japonais l'avait en quelque sorte rendu encore plus belle. Et puis il y avait ses mots : rassurant et gentil, dit avec énormément de sincérité. Arizona regarda Ryuji, puis son portrait avant que ses yeux ne se pose encore une fois sur lui. Elle prit conscience de la main sur son épaule et de leur corps très proche à cet instant. une décharge électrique parcourue son corps.
"M... Merci....Ce... C'est très joli!"


Et puis un peu brusquement, elle s'écarta de lui avant de fuir dans la cuisine. Elle avait envie de crier comme une adolescente. L'assistante sociale posa le croquis sur le plan de travail de la cuisine, elle avait l'impression que son cœur allait exploser. Habituellement, c'était elle qui créait ce genre de situation, jusqu'ici, c'était elle qui s'était un peu amusé à jouer avec les émotion de ce pauvre professeur. Comme tout à l'heure dans le placard à balais, c'était elle qui avait instauré volontaire cette promiscuité entre dans ce cagibi, elle qui s'était collé tout contre lui pour créer un réaction, dans ce placard ils étaient dans le noir complet alors ça permettait de vivre la situation avec un peu de détachement. Mais cette fois elle ne contrôlait plus rien et ça la faisait complètement perdre tout ces moyens. Les mots du jeune homme, son approche incroyablement douce et son magnifique dessin lui avaient fait totalement paniquer. Elle n'était pas du tout habituée à ce que ça se passe de cette façon.

S'il l'avait dessiné de façon aussi jolie, cela voulait-il dire qu'il la trouvait aussi belle que sur son dessin. Personne ne l'avait jamais dessiné alors elle ne pouvait pas savoir en réalité, mais c'était ce qu'elle se disait à ce moment-là. Elle tournait toujours le dos au jeune homme qui l'avait rejoint. Incapable de retrouvé son calme, elle n'osait toujours pas le regarder.

"C'est vraiment très très beau Ryuji! Le dessin est magnifique et tu m'as rendu vraiment très belle dessus."


Elle se retourna vers lui pour lui sourire, mais dans un mouvement un peu brusque, elle fit tomber la pile de papier qui était cachée sous un torchon. Tout s'étala sur le sol de la cuisine. Gênée par sa maladresse, elle se baissa rapidement pour tout ramasser.


"Excuse-moi! Je n'avais pas vu que c'était là! Je suis trop mala-"


Mais à la vue de ce qu'elle voyait par terre, sa voix fut comme bloquée. Des tas de croquis de femmes nues, parfois simplement assises et d'autres fois dans des positions plus lascive. Des partie du corps aussi, des poitrines nues, des jambes, des visages semblant éprouvé un plaisir certain. Tous ces dessins avaient une certaine connotation et si Ari avait été dans un manga elle aurait sûrement saigné du nez. Elle n'était pas gênée, juste un peu perturbée et imaginée Ryuji dessiner toutes ces femmes, elle imaginait le jeune homme concentré sur son dessin pendant que ses femmes prenaient la pose en se donnant un peu de plaisir. Son esprit divaguât un peu et ça avait créé chez elle une espèce d'excitation, elle ne savait pas comment l'expliquer mais elle se sentait un peu bizarre. Néanmoins, c'était loin d'être une sensation désagréable. Elle posa les croquis sur le plan de travail. Continuant à admirer ce qu'elle voyait. Son dessin à côté était bien sage.

"C'est incroyable ce que tu fais Ryuji!" dit-elle, brisant enfin le silence "Toutes ses femmes sont tellement belles et gracieuses.." Elle le regarda doucement, son cœur battait toujours aussi vite et sa respiration haletait un peu à cause de l'enchaînement de ce qui venait de se passer. "T'inquiètes pas ! J'ai déjà lu des hentai je ne suis pas du tout choquée hein !" le tremblement dans sa voix pouvait suggérer qu'il s'agissait d'un mensonge, et en réalité, c'est vrai qu'elle n'était pas une grande spécialiste de bande dessiner érotique , mais elle n'était vraiment pas outré par ce qu'elle voyait, bien au contraire. "Où est-ce que tu as appris à dessiner aussi bien les femmes ? Je suis très impressionnée, il n'y a rien de vulgaire ni dégradant!"


Elle pensait sincèrement chacun de ses mots, on sentait dans ses dessins une certaine façon de sublimer le corps de la femme, sans les rabaisser et Arizona trouvait ça incroyablement beau. Même si ses joues continuaient de rougir, ses yeux s'égarèrent encore sur les dessins et elle ne put s'empêcher de s'imaginer à la place de ses femmes. Il fallait qu'elle se calme.

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Sam 9 Déc 2023 - 20:45


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5 juin 2018, milieu d'après-midi — dans l'appartement de Ryuji
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Ryuji se rendit compte de leur position quand Arizona sembla prise de secousses et s’écarta subitement de lui pour fuir dans la cuisine. Gêné et inquiet d’avoir dit ou fait quelque chose de mal, il la suivit dans la pièce principale de l’appartement. Il retrouva la brune dans un état proche du choc, en tout cas du point de son point de vue, jamais il aurait pu croire que ce qu’il avait dit l’ait touchée en plein coeur à ce point là.

Tu es sûre que tout va bien ? Tu veux un verre d’eau ? demanda-t-il, inquiet, en s’approchant un peu plus d’elle pour comprendre ce qu’elle avait.

Ses compliments sur son dessin étaient plaisants à entendre, quel artiste ne désirait pas de critiques aussi dithyrambiques ? Ryuji, en tout cas, ne boudait pas son plaisir. Cependant, l’état de son invitée l’inquiétait pour le moment plus que son avis sur son portrait. Une fois à sa hauteur, elle s’était retournée vers lui et sans crier gare, elle fit tomber le tas de dessins qu’il avait pris soin de camoufler avec un torchon.

Et M-Merde… dit-il paniqué, les yeux grands ouverts en voyant son travail s’échouer au sol

Il se pencha aussi vite que possible pour tenter de ramasser les feuilles, en particulier celles qu’il jugeait les plus compromettantes, mais Arizona s’était montrée bien plus rapide et agile que lui. A peine avait-il eu le temps d’en ramasser une poignée qu’elle avait déjà réuni un petit tas qu’elle avait replacé sur le comptoir.

C’est une fois le tas posé qu’elle réalisa sur quoi elle avait mis la main. Elle resta pantois, la bouche un peu entre-ouverte, devant ces dizaines de dessins, si pas plus vu qu’il avait pris la sale habitude de dessiner sur chaque centimètre carré de blanc disponible. Elle parcourait le tas avec une certaine avidité tandis que Ryuji passait par tous les états de lividité possible pour son corps.

Planté là comme un piquet, les mains tendues comme des griffes, pétrifié, il la regardait faire sans dire un mot. Il essaya de penser à une façon cool et tranquille de réagir à la prochaine salve de questions de l’assistante sociale mais son cerveau reptilien l’avait déjà lâché en route en disant “tant pis pour toi”. Il était seul dans cette histoire et ça le fit paniquer un peu plus.

Quand elle prit la parole il fit la grimace et ferma les yeux en attendant le jugement mais fronça aussitôt les sourcils en rouvrant les yeux quand il n’entendit que des avis positifs sur son travail. Il se rapprocha encore d’Arizona pour voir par-dessus son épaule, comme pour s’assurer qu’elle parle bien des dessins de nu qu’il avait réalisés et c’était bien le cas.

Ah euh ça c’est… C’est des documents de travail. Mon éditeur m’a fait une grosse commande donc j’ai fouillé à la recherche de modèles. C’est,euh, c’ets un peu gênant, surtout quand on sait que la plupart sont de vrais sujets… dit-il en regrettant presque immédiatement ces derniers mots. Il tenta alors de se reprendre : Ca veut pas dire que je dessine systématiquement toutes les femmes qui viennent ici hein. Pas du tout même, oh la la non !

Demi-mensonge, même si la dernière personne a être venue, Moon en l’occurrence, n’avait pas pris la pose devant le regard aiguisé du professeur de design, alors qu’elle avait pris l’habitude d’aller et venir dans cet appartement, quand ce n’était pas lui qui descendait d’un étage. Quoi qu’il en soit, il espérait qu’Arizona ne croit pas qu’elle allait finir nue sur son canapé alors qu’ils avaient à peine fait connaissance sur le toit de l’université.

« Ryu, tu dois vraiment arrêter de fréquenter tes collègues féminines... », pensa-t-il très fort dans sa tête.

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Arizona Williams
Personnel ; assistante sociale
Arizona Williams
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Arizona Williams

[Appartement de Ryuji] Qui blâme la peinture blâme la nature | PV Arizona Empty Re: [Appartement de Ryuji] Qui blâme la peinture blâme la nature | PV Arizona

Dim 10 Déc 2023 - 1:17


Arizona sursauta lorsqu'elle se rendit compte que Ryuji était juste derrière elle, tout proche. Elle se tourna pour lui faire face, comme coincée entre le plan de travail et le professeur. Encore une fois, il était bien trop proche physiquement pour deux personnes qui ne se connaissaient pas il y a quelques heures. Ryu avait l'air aussi mal à l'aise que la jeune femme et il tenta tant bien que mal d'essayer de se justifier face à sa collègue. Éditeur, commande, modèle... Son cerveau ne fit qu'un tour. De la fumée aurait pu sortir de sa tête tellement, son esprit était en surchauffe. Dans le regard d'Arizona, il y avait un mélange de gêne, d'excitation et d'interrogation. Elle avait un million de questions à lui poser et en même temps elle ne savait pas si elle avait le droit de le faire. Il avait l'air tout aussi gêné lui, mais cette gêne apparente contrastait énorme avec les dessins osés qu'elle avait sous les yeux.

"C... Comment tu choisis ces femmes ? Tu dois les trouver attirantes pour pouvoir les dessiner ?"


Arizona se rendit toute de suite compte de la stupidité de la question et encore une fois elle fuit le professeur pour aller se réfugier sur le canapé. Elle prit place dessus, le dos droit, elle était tendue. Il fallait qu'elle se calme à tout prix, la jeune femme n'avait pas envie qu'il pense que ces dessins l'avaient mise mal à l'aise. Elle ne savait juste pas quoi dire, sans faire de bêtise. Ryuji lui plaisait, mais c'était un collègue. Elle n'avait pas non plus envie de faire n'importe quoi. Mais tous ces dessins l'avaient énormément troublés, et puis le faite qu'il l'ai dessiner aussi et puis aussi il avait été gentil... Et puis... Et puis... aaaaaah! Il fallait qu'elle dise quelque chose sinon ça allait vraiment finir par être gênant ! Aller Arizona Williams t'es une bad bitch! c'est pas quelque fesses et un gars absolument adorable qui vont avoir raison de toi.
" Ryuji! viens!"


Elle invita le jeune homme à venir la rejoindre, ils n'allaient tout de même pas jouer au chat et à la sourit tout le reste de la journée. Elle examina le canapé avant de lever les yeux vers Ryu. Arizona avait l'impression d'avoir un ange et un démon sur chacune de ses épaules et elle était bien incapable de savoir lequel écouter.

" Ces femmes, elles s'installaient ici pour que tu les dessines ?"



Elle s'était un peu calmée et commençait à reprendre le contrôle sur ses émotions. Doucement, elle prit la main de jeune homme et le tira vers elle pour qu'il s'assoie près d'elle. Ses joues étaient encore un peu rouge, mais la vraie Ari était de retour. Ils étaient encore proche assis l'un à côté de l'autre, le canapé n'était pas très grand et leur genoux se touchaient.

"T'arrives à garder le contrôle quand tu dessines ? je veux dire, y'a pas un tas d'idée qui te passent par la tête quand tu vois ces femmes nues qui...Qui font la même chose que sur tes dessins ?"


Arizona ne pouvait se retenir plus longtemps cet homme l'intriguait beaucoup trop, elle avait envie de le tester, de connaitre ses limites voir jusqu'où elle pourrait aller quitte à s'en mordre les doigts après. C'était aussi un moyen de défense, un moyen de masquer sa gêne. Et ça passait par le jeu et la provocation. Elle ne savait pas encore comment faire autrement. Alors doucement, elle s'approcha un peu plus de lui.

"Tu sais... Moi, je ne sais pas si je pourrais garder mon calme."


Elle aurait pu ajouter qu'elle avait envie d'être à la place de ses femmes elle aussi. Il avait fait un magnifique portrait d'elle. Alors la petite brune avait aussi envie qu'il la dessine de cette façon, ces femmes étaient toute incroyables, elle ne savait pas si elle correspondait à ses critères de sélection. Il fallait sûrement avoir de longues jambes et être bien proportionné. Arizona s'approcha encore un eu plus de lui, leur corps se touchaient maintenant.

"Ryuji regarde moi bien s'il te plaît, regarde bien partout, partout, chaque partie de mon corps." Elle s'arrêta pour laisser le rouquin l'observer. "Est-ce que tu penses que je pourrais être un bon modèle ?"


Voilà la question était posée! De toute façon, il n'y avait pas de gêne à avoir, tout ça, c'était purement artistique, enfin pas pour Arizona qui décidément trouvait ce prof de design de plus en plus intrigant, mais ça, il n'avait pas besoin de le savoir.

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Mar 12 Déc 2023 - 14:49


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Qui blâme la peinture blâme la nature
5 juin 2018, milieu d'après-midi — dans l'appartement de Ryuji
Arizona Williams

« C'est vrai ça, comment tu les choisis, Ryuji ? », s'interrogea-t-il après la question d'Arizona. Il se plongea dans sa tête en quête de réponse. Avant son arrivée à Kobe, quand il était encore à Tokyo, il s'agissait principalement de jeunes femmes connues en soirée ou lors des cours, pour ses dessins les plus anciens. Il était assez courant pour les étudiants de poser successivement l'un pour l'autre. Lui-même l'avait fait, nu ou non, d'ailleurs. Ce n'était pas choquant, c'était même encouragé par certains professeurs, vu la pénurie de modèles vivants de ces dernières années. Depuis son arrivée à Kobe, cependant, il n'avait dessiné plus personne d'autre : ses croquis récents étaient le résultat d'un patchwork de références glanées sur Internet et de sa propre imagination : il captait les formes générales et les volumes puis dessinait le reste. Tant et si bien que son dernier dessin en date, il avait hésité à le signer "Frankenstein", c'est dire.

Eh bien, euh je..., commença-t-il avant de se rendre compte que la brune l'appelait depuis le canapé. C'était comme si elle avait sauté dessus pendant qu'il était perdu dans ses pensées. A moins qu'elle puisse se téléporter.

Il tourna la tête, poussa d'abord un soupir avant d'afficher un petit sourire et de la rejoindre. Son visage sonnait comme un "Bon allez, je viens, ça va être quoi ta bêtise, cette fois ?", comme si c'était un schéma déjà vu et revu. Ils ne se connaissaient pratiquement pas mais déjà, il y avait comme une sorte d'habitude de ce genre de poussée, comme s'il commençait à s'attendre à ce qu'elle se conduise comme ça. Il la suivit quand elle tira son bras pour qu'il s'assoie et une fois sur le canapé, à une distance qu'il aurait voulu plus raisonnable, il lui laissa développer son projet.

S'il avançait la tête, son front finissait dans celui d'Arizona alors, solide sur ses appuis, il vissa ses pieds au sol pour ne pas risquer de trop s'approcher, comme s'il craignait de tomber d'un précipice. Au fond, c'était peut-être son instinct qui lui disait de la regarder de loin, d'aviser et d'agir ensuite. Il fonctionnait un peu au radar depuis leur discussion sur le toit, c'était à la fois exaltant et confus.

Bon... C'était à Tokyo, principalement. J'ai jamais dessiné personne ici..., commença-t-il en se grattant le front. C'était entre le salon et la chambre. Quant au choix... c'était au feeling, toujours. D'abord entre étudiants, ensuite parfois des femmes que je rencontrais et qui étaient curieuses, mais j'ai pas de check list.

Il déglutit quand elle s'approcha de lui, puis une fois de plus quand elle le fit encore. Ce n'étaient plus leurs genoux qui se touchaient et là, précisément, s'il se penchait il ne finissait pas dans son front mais totalement sur elle. C'était assez stressant, voire inconfortable pour lui. Il avait la sensation que ça allait trop vite et il paniquait. Il ferma la yeux pour respirer profondément et répondre aux autres questions, décidément elle n'arrêtait pas.

J'ai déjà couché avec des modèles mais c'est pas une habitude, ni une obligation ni un rite de passage, je suis pas comme ces photographes qui veulent baiser leurs modèles, répondit-il, un peu agacé. Même si oui, c'est parfois difficile de résister... aux... pulsions. Ahem.

Il s'éclaircit la voix quand elle mentionna sa difficulté à garder le contrôle. Nul doute désormais : Arizona, l'assistante sociale rencontrée sur le toit et ramenée chez lui (quelle idée en même temps...) lui faisait du rentre-dedans de façon frontale et directe. A ce stade, s'il ne mettait pas le halte-là, entre l'épisode du placard et ça, il ne donnait pas cher de sa patience et de sa peau. Ses pieds de plus en plus enfoncés dans le sol et sa main serrant le canapé, il se leva précipitamment quand elle l'invita directement à la reluquer. C'en était trop pour ses nerfs.

Aargh. Oui. Tu serais un bon modèle, oui. Forcément que oui. Tu le sais autant que moi., lâcha-t-il en se frottant les yeux d'une main, l'autre placée sur sa hanche, la tête en l'air comme s'il était pris de migraine. Tu parlais de résister, ben ça devient compliqué, là.

« C'était pas la meilleure idée du siècle, Ryu. », se dit-il en contemplant la situation avec du recul. Une part de lui voulait le maudire de ne pas juste profiter mais une autre lui rappelait qu'il ne s'agissait pas d'une bonne idée. Après avoir entendu ses explications, il aurait l'impression de profiter d'elle, de quoi le faire encore plus se sentir comme une merde. Bien qu'Arizona l'intrigue et, autant être franc, lui plaise, il ne voulait pas tomber. En tout cas trop vite.

... mais pas aujourd'hui., conclut-il en sortant son paquet de cigarette pour ensuite aller jusqu'au balcon et en fumer une. Il se tourna en direction d'Arizona, légèrement détendu par la distance et l'air frais, tendant son paquet en sa direction, avec un début de sourire qu'il voulait bienveillant. Je t'invite ?

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