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Mathéo Takahashi
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Mathéo Takahashi
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Dim 15 Oct 2023 - 17:05
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1er mai - après-midi

Le premier mai. Un jour important en France. La signature des premiers traités de Versailles avaient eu lieu un 1er mai, c’était un jour de paix. Plusieurs siècles plus tard, il se redorait du symbole de l’apaisement en symbolisant la victoire des travailleurs dans leurs combats pour obtenir une journée de travail à 8h. C’était un jour de victoire et de justice. Néanmoins, cela ne valait pas le plus beaux des symboles, dont il avait déjà été décoré autrefois : l’amour, lorsque durant le 16ème siècle on offrait des couronnes de muguet aux femmes convoitées. Le muguet avait aussi été une fleur de mariage. De nos jours, on s’offrait surtout du muguet pour se porter chance et bien que Mathéo n’avait jamais tout à fait compris le glissement qu’il y avait pu avoir, cela lui manquait. Chaque 1er mai, il y pensait ou plutôt y repensait. Enfant, il avait été heureux d’aller acheter du muguet avec ses sœurs aux vendeurs improvisés qui allaient en cueillir chaque année. Jour férié, jour de chance et d’amour… le 1er mai était gâté. Dommage que Mathéo se trouvait désormais contraint de le gâter dans un autre sens. Les yeux rivés sur sa porte d’entrée, attendant que son petit-ami arrive comme un condamné attendrait de passer sous la guillotine, il se fit remarquer qu'il n'aurait pas pu choisir pire jour.

Le camp d’entraînement du club de basket avait obligé Keitô à quitter les lieux, le laissant seul. Alors, bien sûr, en apprenant son absence, Mathéo avait tout de suite pensé à inviter Seito. Les deux amoureux n’avaient que trop peu l’occasion de se trouver assez d’intimité, c’était l’occasion d’en avoir à ne plus savoir quoi en faire ! Seulement, il n’avait pas imaginé qu’il aurait à l’inviter dans ces conditions dramatiques. « Il y a quelque chose d’important dont je dois te parler. Est-ce que tu peux venir dans ma chambre ? J'y serai seul, mon colocataire est absent.» lui avait-il écrit une demie heure plus tôt. C'était un peu sortit comme un cheveux sur la soupe mais impossible de faire autrement. Les dieux savaient pourtant à quel point il avait mentalement essayé d’y échapper. Devait-il garder ses états d'âme pour lui ? Faire comme si de rien n'était ?… Mentir ? Cacher les faits ? Il aurait pu. Peut-être même aurait-t-il du. Mais, ce qui s’était passé entre lui et Naoki lors de leur week-end de camping le ravageait d’une culpabilité si intense qu’il n’en avait pas dormi de la nuit. Il ne regrettait pas d’avoir passé ce week-end de golden week avec lui et si l’on mettait de côté ce qu’il s’était passé, il était très content de ce moment partagé. Seulement, cela s’était produit. Ils avaient eu beau faire comme si cela n’était pas un problème, s’en était un pour Mathéo. Un gros même, parce qu’il avait l’impression d’avoir enfreint une limite qu’il n’aurait jamais du traverser. Le fait qu’il n’en ai pas été l’initiateur n’y changeait rien, il avait tout de même mis le pied de l’autre côté et sans doute que la culpabilité le tuait parce qu’au fond, même si ça n’avait été que pendant quelques secondes, il avait apprécié.

Il soupira, laissant ses poumons se vider complètement, lorsqu’il entendit toquer à la porte. L'heure sonnait. La sienne. Il se leva en déglutissant. Comment allait-il pouvoir le regarder dans les yeux ? Et si... Et s'il lui en voulait tellement qu'il en venait à le larguer ?Haaaaaah. Le nœud dans son estomac se resserra. Il prit une grande inspiration une fois devant la porte, tentant de le forcer à se défaire, en vain. Si seulement ça ne s’était pas produit. Si seulement il pouvait se convaincre qu’il n’avait rien fait de mal… Bon sang, pourquoi les choses étaient toujours compliquées avec lui ? Il déposa le front contre la porte, la main autour de la poignée, incapable d'ouvrir tout de suite. Il manquait de courage... mais en avait-il réellement besoin ? Un moins que rien, ça n'en a pas besoin. Il ferma les yeux quelques secondes pour se concentrer. Il aurait aimé que son premier moment de tranquillité avec Seito se passe autrement…

Pressé par le temps d'attente qu'il infligeait au lycéen, sa main finit par ouvrir la porte pour lui. Il eu le coeur si tendu en voyant le visage de Seito apparaître qu'il en eu la nausée. Il lui avait manqué, mais il n'en avait pas le droit.

« bonjour… viens, entre, je t’en prie » dit-il sobrement en s’écartant pour le laisser entrer. Mieux valait qu’il n’ai pas l’air trop enjoué de le recevoir non plus, il ne fallait pas attirer les soupçons de qui que ce soit. Parano, bonjour aussi. « Tu vas bien ? » ajouta-t-il avec plus de douceur une fois la porte refermée. « ... Mon lit est là, si tu veux t’asseoir » proposa-t-il, avant de se mettre stupidement à rougir, réalisant. Seito. Dans son lit. A lui. Aaaaaargh, ce n’était pas le moment Mathéo ! C’était même interdit d’y penser compte tenu de la situation ! « M-Mais, tu peux te mettre où tu veux sinon » s’empressa-t-il de se corriger. Bon sang. Il ne savait plus s’il était heureux ou s’il voulait que le ciel s’abatte sur lui.
 
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Lun 16 Oct 2023 - 23:40
MARDI 01 MAI 2018



Une punition divine, ni plus ni moins. A croire que Mathéo savait qu'il allait fauter à nouveau. Mais a-t-il vraiment fauté ? Seito n'a rien révélé. Bien sûr, il a lutté corps et âme pour maintenir ses mensonges à flot mais il a tenu bon. L'adversaire était tenace. Wayne-senpai n'est pas de celle qui retient ses coups. Et elle venait de le lacérer copieusement. Ses épaules sont tendues. Il a l'impression de porter tout le poids du monde. Sans doute le poids de tous ces non-dits. Cela l'ennuie profondément. Même s'il respecte le choix de Mathéo, il se sent mal. Mentir va à l'encontre de tous ses principes. Il n'a pas seulement menti à Maya ou à Tsumugi, il se ment à lui-même en se persuadant qu'il vit bien cette situation. Un mois qu'ils sortent ensemble. Déjà. Le temps a filé sans qu'il s'aperçoive avec quelle facilité il évolue aux côtés de Mathéo. Et parfois, comme en cette fin d'après-midi, avec quelle désinvolture il aimerait révéler que quelqu'un l'aime. Lui et personne d'autre, pour ce qu'il est. Même si ça ne sert à rien. Le japonais intime à son cerveau de se taire. Une rébellion ne servirait pas sa cause. Mathéo n'est pas le seul à porter la couronne. S'il fomentait un coup d'état, lui aussi perdrait la sienne en plus de perdre sa tête.

Les semelles de ses Vans couinent sur le linoléum. Ce SMS lui fait l'effet d'une convocation. Peut-être est-ce la formalité qu'impose cette discussion organisée. Ou le caractère soudain de cette demande. Mais ce qui le trouble réellement est le choix du lieu. Seito n'a encore jamais pénétré dans la chambre de Mathéo. Jusqu'à présent, ils se sont toujours vus en dehors de leurs chambres respectives. En partie à cause du secret que représente leur relation. Le japonais a pris le pli d'investir celle de Nolan mais celle de Mathéo représente une étape importante. Sa curiosité le démange. A-t-il des posters sur son mur ? Beaucoup de livres sur sa table de chevet ? Un objet insolite sur son bureau révélant une passion encore inconnue de sa personne ? Et dans une chambre, il y a un lit. Devrait-il s'y asseoir ? Si Mathéo s'assoit à côté de lui, voudra-t-il l'enlacer ? Les paroles de Nolan lui reviennent, celles de lui proposer sa chambre pour un peu d'intimité. Non... la discussion aurait-elle à voir avec leurs maigres rapprochements ? Un baiser langoureux, c'est déjà bien assez. Certes Mathéo est plus âgé que lui. Mais cela ne veut pas dire qu'il l'a déjà fait ou qu'il souhaite le faire prochainement avec lui. Bon sang. Seito espère soudain ne pas croiser Nolan dans le bâtiment universitaire.

Oh tiens, la porte de la U-5 en bois et en acier. Ses phalanges cognent contre le battant, trois petits coups rapides. En attendant que la porte s'ouvre, il jette un coup d’œil de part et d'autre du couloir et réajuste les sangles de son sac. Mathéo lui a bien dit de le rejoindre dans sa chambre, il n'a pas rêvé ? Alors qu'il s'apprête à vérifier, la porte finit par s'ouvrir. Pensant que c'est voulu, Seito répond sur le même ton mesuré que Mathéo.

« Salut. Oh, euh, merci. »

Il se faufile dans l’entrebâillement et regarde la porte se refermer derrière lui. La réalité le rattrape. Ils sont seuls. Dans une chambre. Avec un lit. Qu'est-ce que- Ah oui oui, bien sûr. S'asseoir. Le japonais se rapproche, visage confus, mais ne s'assoit pas de suite. A la place, il fait glisser les lanières de ses épaules et dépose son sac contre le bureau de Mathéo. Son regard accroche chaque objet avec une attention particulière. Livres, manuels, écouteurs, bonbonnière... Oh, serait-ce la Tour Eiffel ? Il réalise soudain son impolitesse et s'empresse de s'asseoir sur ce lit tiré à quatre épingles.

« P-pardon, oui ça va. Et toi ? »

Soudain il ne sait pas quoi faire de ses mains alors elles atterrissent sur ses cuisses. Bien qu'il ait redirigé son regard vers Mathéo, il ne peut s'empêcher de continuer à fureter une fois la question renvoyée. C'est bien une petite Tour Eiffel qui pend sur la poignée du tiroir de la table de chevet.




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Mer 18 Oct 2023 - 16:54
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1er mai - après-midi

Ils étaient seuls, entièrement seuls. Personne pour les espionner, personne pour les juger, aucune crainte à avoir. C’était presque irréaliste tant ils avaient du veiller au grain, chaque fois qu’ils s’étaient vus, depuis leur dégustation au club des traditions japonaises. Il regarda quelques secondes Seito, le coeur prit en otage par ses angoisses, incapable de battre correctement tant elles l’étouffaient. Il lui avait manqué, même si ça n’avait été que trois jours d’absence et de séparation. Il voulait l’embrasser, pour une fois rien ne l’en empêchait. Rien, sauf sa culpabilité. Ces lèvres qui avaient goûté celles d’un autre avaient-elles encore le droit de réclamer les siennes ? Il voulait le prendre dans ses bras, se rassurer dans la chaleur de son corps et baigner dans son odeur… mais le déshonneur qu’il ressentait s’y opposait. Pouvait-il commencer par réclamer son affection quand il n’avait pas même commencé à s’excuser ? Aurait-il néanmoins l’occasion de l'enlacer après ? En quittant sa chambre, Seito serait-il encore son petit-ami ?

« Merci d’être venu... », il s’éclaircit la gorge, tirant légèrement sur le col de son T.shirt, comme pour se défaire de ce qui l’étouffait. En vain, bien sûr. Ce pauvre vêtement n’était nullement en cause, seule l’affliction résultant de ses erreurs pouvait être mise en cause. Malheureusement, elle était invisible, impossible à saisir, impossible à défaire donc. « … Oui… Enfin, non. Pas tellement à vrai dire... » avoua-t-il, lâchant un soupire défait. C’était un premier pas dans cette honnête nécessaire, celle qu’il lui avait promis en débutant leur relation mais qui le mènerait sans doute au pire… Quel idiot il faisait… après avoir passé 3 jours à s’accabler d’avoir tant menti à Naoki, il s’en voulait presque de ne pas réussir à mentir à Seito. Cela aurait-il vraiment été plus simple ? Il savait bien que non.

Prenant une grande inspiration, il prit place à côté du lycéen sur le lit. « J’ai quelque chose à te dire… mais c’est un peu délicat, je ne sais pas bien comment te le dire. » confia-t-il, triturant de stress l’une de ses mains. « Tu… Tu sais que je suis allé camper avec mon ami ce week-end pour la Golden Week… C’était bien d’ailleurs… On s’est bien amusés. Oui, c’était… vraiment chouette. Seulement... durant ce camping... » il marqua une pause. Il avait eu beau tourner ça 1500 fois dans sa tête depuis son retour, il ne savait toujours pas comment le lui dire. Comment amener les choses pour limiter la casse ? Y avait-il seulement un moyen ? Il soupira. Autant cracher le morceau et en finir le plus vite possible. Embroché sur le feu de son enfer, il cuisait sous son angoisse.

« Naoki m’a embrassé » jeta-t-il sur les flammes. Voilà. C’était dit. C’était fait. Mieux valait se limiter à cette information.

Il se leva du lit pour venir s’agenouiller devant lui, le front posé contre le sol. « Je suis vraiment désolé Seito. Je ne voulais pas, je ne pensais pas que… Nous sommes seulement amis e-et il a une petite-amie. Je ne sais pas pourquoi – enfin, je… C’est de ma faute. C’est compliqué mais c’est de ma faute, je lui avais menti et… On s’est disputé et il a du mal comprendre… Pour ne rien arranger, on avait bu et… Enfin, ce n’est pas une excuse. C’est de ma faute parce que je n’ai pas été assez clair, je ne lui avait pas dit que j’avais quelqu’un. M-Mais on en a discuté le lendemain et il est au courant que je suis avec toi maintenant. Ça ne se reproduira plus, pardonne moi... s’il te plait. »  
 
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Jeu 19 Oct 2023 - 21:28
MARDI 01 MAI 2018



Quelque chose cloche. Seito le sait d'emblée. Ce ne sont que des petits détails. Le temps qu'il a mis à ouvrir la porte. Le caractère soudain de ce SMS. L'absence d'entrain dans sa voix. Son regard fuyant. Ses épaules tendues. Puis soudain, la toile se tend. Elle dépeint une triste réalité que le japonais croit ne pas être capable de supporter. Ses yeux s'écarquillent à mesure que Mathéo tourne autour du pot. Pour autant, il ne l'interrompt pas. A vrai dire il a la gorge nouée. Car il se doute bien de l'issue de cette conversation. Plus d'un mois qu'il se questionne sur la viabilité de leur relation. Qu'il cherche ce que l'étudiant lui trouve. Cet amour paraissait trop beau pour être vrai. Il le sait depuis le début mais il n'a rien fait pour l'éviter. Au contraire, il se l'est pris de plein fouet. Visage, bouche et langue. Au risque de s'asphyxier dans cette fantaisie.

Il hoche mécaniquement la tête à l'évocation de la Golden Week. Alors qu'il avait passé son week-end en compagnie de Nolan, Pablo et ses livres, Mathéo était allé camper avec un ami. Il se souvient lui avoir souhaité de passer un bon moment. Il avait même fait preuve d'enthousiasme et lui avait révélé que c'était un de ses projets de cet été. Est-ce qu'il aurait dû se montrer jaloux ? Aurait-il dû le questionner sur cet ami ? Pourquoi faire ? Mathéo peut bien avoir tous les amis de la Terre, ce n'est pas à Seito d'en décider. Et puis le week-end semble s'être bien déroulé. Alors où est le problème ? Se peut-il que... oh... Cet ami a sans doute plus d'attraits que lui et Mathéo ne sait comment lui avouer à quel point il est inintéressant. Son cœur sombre progressivement dans la tourmente de ses démons. Ils n'ont jamais été bien loin finalement. La gravité emporte son menton alors que la peau autour de ses ongles subit son anxiété.

Prendre la fuite avant de recevoir le verdict le prend aux tripes. A quel moment tout a basculé ? Y a-t-il eu un geste spécifique, une parole précise qui a précipité cette réalisation ? Si c'est la fin, ici et maintenant, Seito n'est pas prêt. Mais peut-on seulement être prêt à... Nani ? Abasourdi, le japonais suit Mathéo du regard. Que fait-il ? Une impression de déjà-vu l'enveloppe. Lui face à Nolan, septembre 2017. Mathéo face à lui, mars 2018. Cette culpabilité défaillante l'a rongée comme elle corrode le flot d'excuses que lui sert Mathéo inlassablement. Le choc passé, sa main se soulève, ses doigts hésitent à se glisser dans la chevelure de l'étudiant mais se rétractent au dernier moment. Assourdi par la cacophonie de ses états d'âme, il peine à agir sur le champ. L'effort-même d'émettre un son lui semble insurmontable. Seul son regard charbonneux planté sur le crâne de l'étudiant atteste qu'il a bel et bien entendu ce regrettable aveu.

Tout doucement, ses jambes ploient. Son corps se glisse du lit au sol pour s'agenouiller sur les tibias face à son petit-ami. Ses premiers mots seront déterminants. Il en a conscience, néanmoins il n'est plus inquiet. Seito craignait qu'il le quitte mais il n'en est rien. La peur a disparu. Sa respiration est calme. Il se sent étonnamment léger dans cette ambiance pesante. Presque serein. Cela s'entend dans sa voix lorsque, enfin, il prend la parole.

« T'as rien fait d'mal Mathéo. »

C'est étrange d'imaginer d'autres lèvres que les siennes sur celles de Mathéo. Mais seulement s'il part du principe que sa bouche est sienne. A vouloir les choses seulement pour soi, il est aisé d'être déçu. Seito ne revendique pas sa relation. Il la voit comme un échange, en aucun cas comme une possession. Ses espoirs d'être l'unique et l'indétrônable n'ont que trop soufferts. De nouveau sa main gauche se rapproche. Elle flotte sur cette mer brune, effleure la crête de ces mèches disciplinées. Ce faisant, il use de la même délicatesse pour souffler :

« Mais si c'est important pour toi alors oui, je te pardonne. »




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Lun 30 Oct 2023 - 16:50
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1er mai - après-midi

Sous les mots rassurants de Seito, la culpabilité accabla davantage Mathéo. Le lycéen jeta l’ancre à la mer, pensant sans doute le décharger de la responsabilité qui était la sienne. La reconnaissait-il seulement ? Il lui offrait un temps de pause, là où il n’aurait plus à se soucier de naviguer en eaux troubles. Mathéo en fut sincèrement touché. Pour autant, cette ancre sombra, coula sous le poids de son déshonneur. Elle dériva dans les profondeurs de son âme entachée et finit par en toucher le fond, cognant contre son front, l’enfonçant un peu plus contre le sol. C'est faux, pensa-t-il. Seito se trompait, tout était de sa faute. Il se trouvait assassin de son propre bonheur. J'ai fait quelque chose de mal, s'accabla-t-il davantage. Il s’était menti à lui-même. Il se mentait toujours d’ailleurs. Le froid du sol contre son front le lui faisait soudainement réaliser. De toute son malheur, il était le seul acteur. Quoiqu'il tentait, il se laissait toujours couler dans une boue des plus étouffantes. Pourquoi ? Était-ce si effrayant d'être heureux ?

Il savait, depuis leur première rencontre, il savait que Naoki lui plaisait. Il savait aussi, tout au fond de lui, intimement, que s’il n’était pas le lâche qu’il était, s’il avait pu assumer un minimum à ce moment là, il aurait pu accepter les avances de l’étudiant. Il connaissait les pensées enivrées qui avaient hanté ses nuits pendant longtemps à son propos et les intentions libidineuses qu’il retenait sous couvert d’une amitié qu’il avait peiné à laisser s’installer entre eux. L’alcool n’avait pas aidé, oui, mais il se souvenait encore des réactions de son corps au contact du sien. Il se souvenait de l’envie qui l’avait saisit. Voilà ce qu’il avait fait de mal : désirer quelqu’un d’autre, ne serait-ce que pour une minute. Et ce mal le rongeait si fort qu’il lui en donnait la nausée. Comment pouvait-il l’expliquer ? Devait-il seulement en dire quelque chose ? Il se sentait prisonnier du mensonge même lorsqu’il tentait de brandir son honnêteté. Seito pouvait-il comprendre ? Il n’était pas certain de se comprendre lui-même. Comment, en étant si éperdument amoureux de lui, son corps pouvait-il réagir si facilement à celui d’un autre ? Le lycéen aurait beau lui pardonner, c’était pour lui de l’ordre de l’impardonnable. La tendresse que lui offrait sa main l’affligea des pires remords.

Assume, c’est tout ce qu’il te reste à faire. C’est tout ce que tu peux faire.

Combattant le poids du monde qui lui pesait sur le crâne, il se redressa pour lui faire face. Sa culpabilisé l'écrasait misérablement et elle avait toutes les raisons de le faire mais il ne pouvait la laisser l'emporter car s’il l’écoutait, il se sentait si indigne et misérable qu’il en viendrait inévitablement à se soustraire de l’équation. Il se devrait de laisser Seito trouver mieux que lui. Cela ne lui serait pas difficile. Ce serait même mieux pour lui... et se le dire faisait atrocement mal. Depuis le début, il ne le méritait pas. Malgré tout, il persistait dans son égoïsme, il ne pouvait y renoncer. Il attrapa la main qui lui traînait dans les cheveux pour la serrer contre son coeur, abattu mais déterminé à ne pas la lâcher. Oui, il ne méritait pas l’amour et la confiance de Seito mais il l’aimait trop pour l’accepter. Une nouvelle fois, pour lui, il serait déraisonnable.

« Merci... » souffla-t-il, la gorge nouée. Il prit une grande inspiration et planta ses yeux humides dans ceux de son petit-ami. « Mais c’est en partie de ma faute. Ça n’aurait jamais du se produire. Je jure que ça ne se reproduira plus jamais. » déclara-t-il, la main tremblante sur la sienne. Il était en colère contre lui-même. Le désir et l’amour ne faisaient bon ménage que lorsqu’ils étaient liés et tournés sur une même personne. Ils ne pouvaient pas se multiplier, se diviser. Et il ne pourrait jamais se considérer comme un homme s’il n’arrivait pas à faire de cela une règle infranchissable. Le corps vidé par ses nerfs, il se laissa tomber contre lui, la tête calée dans son cou, dégoupillant un profond soupire. « Je t’aime » dit-il en français. « De tout mon coeur. Toi et seulement toi. »

Il déposa un baiser dans le creux de son cou en l’enserrant dans ses bras. « Et tu m’as manqué ce week-end... ».

 
KoalaVolant

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Mer 1 Nov 2023 - 20:24
MARDI 01 MAI 2018



Ses mots glissent sur Mathéo mais ne l'atteignent pas. Ses yeux humides lui démontrent ô combien il est incapable de réconforter qui que ce soit. Quand ce n'est pas à lui de s'excuser, il ne sait pas comment se comporter. Son coeur rejoint son estomac. Seito craint de ne pas saisir pleinement la situation. Ses pupilles charbonneuses font des allers-retours entre ses consœurs et sa main plaquée sur son torse palpitant. L'empreinte de ses doigts s'imprime sur ses vêtements. Engourdi par un début de picotements, sa respiration marque une césure. Le français est alors tout indiqué pour un brin de poésie. En temps normal, il en aurait été émerveillé. Mais qu'est-ce que la normalité dans la vie de Seito ?

Les poils de sa nuque se hérissent. Sa main se décroche de la poitrine de Mathéo. Elle se fait ballante comme sa jumelle. Son corps devient un simple support rigide sur lequel son petit-ami se repose sans qu'il en comprenne la raison. Et c'est bien normal pour le coup car un support ne raisonne pas. Il supporte. Jusqu'à ce qu'il ne supporte plus. Seito a un seuil de tolérance conséquent. Mais les nombreux déboires de la vie l'ont fragilisé. Mathéo contre lui, son dos en appui contre le sommier, il se sent soudain fébrile. Son apparente tranquillité vole en éclats lorsque le souffle chaud du senpai effleure sa peau. Il lui faut être honnête à son tour pour couper court à ce long frisson qui dévore sa colonne vertébrale.

« Je crois que Wayne-senpai sait pour nous deux. »

Il en est même sûr. Tous ses efforts pour retarder l'inévitable lui ont été renvoyés à la figure, plus fort que jamais. Il n'y a pas un jour sans qu'il fasse une bêtise. Grosse ou petite, quelle importance ? Le fait est qu'il est sans cesse à courir après la rédemption. A la frôler du bout des doigts, il croit à tort l'avoir déjà attrapée. Mais c'est un mensonge qu'il se raconte. Tout ce qu'il déteste. Nul besoin de tourner autour du pot. L'information est délivrée d'une voix sans chaleur, le regard dans le vide. Seul le poids de Mathéo sur lui le maintient connecté au réel.

« J'aimerais te dire que ça se reproduira plus jamais mais... je te l'ai déjà dit et j'ai pas... »

Voyelles et consonnes s'immolent dans la culpabilité. Ses yeux se ferment puis, lentement, sa tête penche en arrière et vient épouser le dessus du matelas. C'est idiot de l'aimer, lui et seulement lui, mais il ne le dit pas. Ses actes parlent d'eux-mêmes. Pas de Je t'aime en retour. Toujours pas. Il n'a pas encore dessiné les contours de ce sentiment. Il n'est même pas sûr que ce soit de l'amour. De l'attachement ? Plus que ce qu'il ne pensait possible. Ligoté par les bras de Mathéo, il n'esquisse plus le moindre mouvement. Son cœur bat la chamade.

« On peut rester comme ça encore un peu avant que... »

Émettre l'éventualité d'une fin lui compresse la poitrine. Figer l'instant présent lui paraît être la meilleure solution. C'était donc ça, ce qu'il a ressenti durant le week-end... le manque. Machinalement, ses dents agrippent sa lèvre inférieure. La douleur plutôt que ce vide abyssal face à la détresse que soulève cette révélation. Ses glandes lacrymales le chatouillent, ses dents pressent davantage dans la chair.




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Jeu 2 Nov 2023 - 0:42
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1er mai - après-midi

La nouvelle lui coupa le souffle. C’était de ces vérités qui savaient marquer leur entrée : sans prévenir, brutalement. Il sembla à Mathéo que la gravité commençait à défaillir. Il pouvait sentir son estomac se retourner, son cœur se distordre et ses os redevenir poussière avant l’heure. Maya Wayne savait. De toutes les réponses qu’il aurait pu attendre, celle-ci n’avait jamais figuré au tableau. Mais, peut-être était-ce là tout ce qu’il méritait ? Un juste retour de bâton. Une punition divine.  Maya Wayne savait. Avec Nolan, Elizabeth, Naoki et Kazuki, cela faisait déjà cinq personnes au courant. La sixième serait sans doute la dernière, le six avait toujours été un chiffre maudit. Celui du péché, qui signait par trois fois les enfers. Pourrait-il survivre à sa chaleur décapante ?

Maya Wayne savait. A vrai dire, il ne savait quoi en penser. Il l’avait érigé au rang de danger par prudence car il n’arrivait toujours pas à la cerner. La jeune femme ne lui semblait pas avoir mauvais fond, au contraire, il lui supposait une étonnante gentillesse derrière ses murailles piégés d’huile et de feu. Seulement, il la trouvait instable, trop impulsive. Imprévisible. D’autant plus avec les hommes. Or, c’était ce qu’étaient lui et Seito : deux hommes. L’aveu du lycéen le mettait en cage, piégé comme un animal sans défense. Comment était-il censé réagir ? Que pouvait-il seulement répondre à cela ? Il avait la gorge si serrée qu’il se demandait s’il aurait le temps de dire quoique ce soit avant de suffoquer.

« Seito... » murmura-t-il, faute de savoir quoi répondre d’autre. La nouvelle venait d’écraser le reste de la fourmilière, déjà atrocement secouée par son dernier coup de pieds. Elle manquait même de l’exterminer. Elle le terrorisait. Il avait menti à Maya, elle le savait désormais. Que ferait-elle de cet atout dans sa manche ? La nausée lui prit le ventre en otage. Sa vie était-elle déjà fichue ? Un vent de panique lui secoua la boite crânienne. Bonjour angoisse, vieille et terrible amie.  

Il n’avait pas le droit d’en vouloir à Seito maintenant. Pas après ce qu’il venait lui-même de lui avouer. Ça aurait été pourtant plus facile mais c’était sans doute mieux comme ça. En d’autres circonstances, il aurait pu s’énerver bien plus que nécessaire pour se défendre de la peur qui lui rongeait désormais les boyaux. Celle qu’il cherchait à nier ces derniers mois mais qui lui chatouillait le cuir chevelue telle la pointe d’une épée de Damoclès, glissant dangereusement. Il n’arrivait toujours pas à respirer mais il n’en avait de toute façon plus le temps. Il lui fallait penser à l’après, celui qui s’avérait être un maintenant. Urh. La salive lui coulait dans la bouche en abondance, le prévenant du pire. Il ferma les yeux, tâchant de se concentrer. Il ne manquerait plus que ça, qu’il vomisse. C'était pourtant bien trop d'émotions et de stress pour lui. Livide, il se redressa. « … avant que quoi ? » demanda-t-il. Il avait peur de comprendre. C’était là tout ce qu’il lui restait comme options ? Vomir, se faire larguer ou consentir dans un commun accord à leur fin mutuelle ? Les deux derniers choix menaient au premier. Il s’écarta par précaution, se laissant retomber sur les fesses, les deux mains bien appuyées sur le sol.

« … S’il te plaît, laisse-moi un instant pour réfléchir » dit-il, les yeux fermés. Il donna un grand coup dans la machine en prenant une profonde inspiration, avalant les afflux de salive qui ne cessaient de sonner l’alerte. On ne réfléchissait pas avec un manque d’oxygène. Lentement, il prit une bouffée d’air puis la relâcha, se vidant complètement les poumons pour mieux les remplir.

Trop de mots lui tourbillonnaient, un brouhaha insistant dont il ne retirait rien. Tout se mélangeait, sa conscience, sa raison, sa culpabilité, ses sentiments, sa peur, l’angoisse. Rien ne faisait bon ménage. Alors, il s’accrocha à la douleur lancinante qui lui mordait le coeur. Il ne pouvait pas y avoir « d’avant que ». Il ne pouvait pas même l’imaginer. « … Reste, s’il te plaît » implora-t-il, la voix tremblante sous l’émotion. Ce n’était pas le moment de sombrer, ni de paniquer et encore moins de fuir. Bien sûr, tout son corps l’injuria, l’ouragan de mots se jeta contre lui. Il réclamait qu’il mette fin à son calvaire, pas qu’il en alimente le feu. Ce serait mieux pour Seito, ce serait mieux pour lui, répétait en boucle sa culpabilité. Il en était néanmoins incapable. Y songer, même un instant, l’assommait d’une détresse bien plus inquiétante. Il aimait Seito. D’un amour irrationnel, déraisonné. Certainement bien trop fort pour son propre bien. Il en avait bien conscience… mais comment était-il censé faire sans lui désormais ? Il s’était habitué à lui, il s’était enfin fait à l’idée qu’il était son petit-ami. Il lui semblait avoir gravit des sommets des plus funestes pour avoir la chance de lui dire combien il l’aimait. Comment pouvait-il accepter de le laisser partir quand il commençait seulement à s’autoriser être à ses côtés ? A s’en sentir légitime malgré le manque de mérite que cette légitimité lui confrérait.

Fuir, il lui semblait avoir fait ça toute sa vie. Il s’était protégé de bien des misères ainsi. Il en découvrait finalement la limite: se sacrifier, quand il n’avait rien à perdre, c'était une chose mais sacrifier Seito, s'en était une autre. Il ne réalisait que trop tard à quel point cela changeait la donne que d'avoir quelqu'un d'autre que lui-même à perdre. « Je m’en fiche. Tant pis, si elle sait. » s’arracha-t-il des tripes, sous un ton des plus orageux. En colère contre lui-même d’avoir tant de mal à le dire, en colère contre l’injustice de la vie. Si une seule personne pouvait ruiner l’entièreté de la sienne alors tant pis, c’est qu’elle ne méritait pas d’être vécue. Si tout ce qu’il avait durement construit, tout ce qu’il avait sacrifié et traversé jusqu’à ce jour se retrouvait bousillé par Maya Wayne ou quelqu’un d’autre, il abandonnait tout. Il jetait l’éponge. Il n'était pas humain de pouvoir tant encaisser. Ses barrières de protection vacillaient depuis un an déjà de toute façon. Il en était épuisé. « Alors… reste, Seito » répéta-t-il, en passant l’une de ses mains glacées sur son visage brûlant d’émotions. Une vie gâchée… pouvait-elle faire plus mal qu’un coeur brisé ? Que le manque dévorant d’une personne aimée ? Qu’un amour impossible à partager ? L’heure était sûrement très grave car il en doutait.

La raison lui hurlait que oui. Elle le suppliait de penser avec sa tête plutôt que d’écouter son abruti de coeur, qui en traître les envoyait au casse-pipe. Elle en appelait à sa logique : il ne pouvait pas même savoir si sa relation durerait, ni combien de temps. Cela ne valait pas le prix à payer. Comme maintenant, Seito pouvait y mettre fin en un claquement de doigts. Mathéo n’aurait aucun contrôle, aucun moyen pour l’en empêcher, il serait obligé d’accepter, impuissant. Il y avait plus de chances que Seito lui brise le coeur que de chances de tomber sur la partie « pile » d’une pièce de monnaie jetée en l’air. Lui-même pouvait le lui briser, il en mesurait le risque cette après-midi. Il était donc bien irraisonnable de penser avec son coeur, tout aussi tiraillé de douleur était-il. Pourtant, Mathéo balaya sa raison aux oubliettes. Tant pis serait son mot d’ordre. Oui, l’issue était très incertaine et il détestait ça… mais il avait déjà risqué gros en lui avouant ses sentiments, il avait relancé timidement sa mise en lui pardonnant le premier manquement de leur accord secret. Il savait pertinemment qu’il serait plus prudent de poser les cartes et de s’avouer vaincu, les pertes seraient encore compensables à ce stade. Cependant, il ne pouvait l’envisager. Dans un élan désespéré, il mit sur le tapis de mise tout ce qu’il possédait, y compris lui-même. La rupture, il ne pouvait l’envisager.

« … Je t’ai demandé de ne rien dire aux autres parce que je suis incapable de l’assumer. » avoua-t-il, la fierté en confiture. Il n'était plus à ça près aujourd'hui mais se l’entendre dire à voix haute faisait mal, très mal. Malgré cela, il continua. Si Seito comptait le larguer autant tout donner, même les miettes. Il n’aurait ainsi pour seul regret que d’être lui-même. « Pas toi ou mes sentiments pour toi mais ce que les autres pourraient dire ou faire en l’apprenant. » jugea-t-il bon de préciser. « … Les gens peuvent être cruels... » reprit-il, baissant les yeux de honte en repensant au lycéen qui s’était fait passer pour un bénévole et l’avait tué de méchanceté. Il était toujours là, quelque part. Pire, il n’était pas le seul. D’autres devaient penser comme lui. Imaginer Seito face à leur férocité l’enrageait autant que cela le tétanisait. « Je ne t'en veux pas de ne pas avoir su le cacher, je ne t'en ai pas même voulu la première fois. Je ne suis pas en colère contre toi, j'ai peur de ne pas pouvoir te protéger. Je ne sais déjà pas comment me protéger moi-même. » confessa-t-il, débridant ses limites de l’honnêteté, s’engouffrant plus loin encore dans l’indignité. Plus jamais il ne prendrait de haut ces philosophes et autres poètes devenus à moitié fou d’amour. Plus jamais il ne verrait d’exagération dans les mots de ceux qui prévenaient de s’en méfier. Dans ses plus intimes retranchements, il s’avoua vaincu. « C’est pathétique... » concéda-t-il, relâchant un soupire. « et j’ai bien conscience que c’est pesant et stressant à supporter», il en crevait de stress lui-même.

Il se dressa sur les genoux. Ses muscles lui semblaient transformé en vase, il sentait ses mouvements devenir visqueux, risquant de lui en faire perdre un bout au moindre élan. Il fit avec, coinçant Seito contre son lit, l’accablant d’une étreinte étouffante. C'était tout ce qu'il lui restait pour l'empêcher de s'en aller: son corps cotonneux. Il l'en recouvrit tout entier. « Désolé de t’obliger à vivre ça » souffla-t-il à son oreille, sincèrement attristé. Il appuya son étreinte, craignant qu’il ne demande à en être libéré. «  Et d’être égoïste... parce que même en le sachant, je ne veux pas qu’on se sépare. J’irai parler à Wayne-san. J’irai parler à toutes les personnes qui l’apprendront. Je trouverais une solution au cas par cas et je ferais tout ce que je peux pour t’éviter des ennuis si on s’en attire… Alors, s’il te plaît… reste avec moi ». Pathétique, oui, il l'était mais c'était la deuxième fois aujourd'hui qu'il craignait que Seito ne le quitte. Celle-ci s'avérait plus dangereuse encore que la première. Alors, il pouvait être bien pathétiquement amoureux.

 
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Ven 3 Nov 2023 - 23:45
MARDI 01 MAI 2018



Tout n'est plus que murmures. A commencer par son prénom. Sifflant et sinistre. Des mots plein de suspension. Qui cachent des non-dits encore plus laids que la vérité. Seito ne sait plus ce qu'il fait là. A-t-il réellement sa place quelque part ? Plus les secondes passent, plus il en doute. Le silence le tue à petit feu. Il hait le vide qui se crée dans ses entrailles. A chaque expiration, le fossé se creuse. Il aimerait lui dire une fois de plus qu'il est désolé. Mais Mathéo se fiche pas mal de ses excuses. Ce qu'il aimerait c'est un petit-ami fiable. Qui ne divulgue pas ses secrets au premier venu. Seito n'en est pas capable. Il ne comprend pas pourquoi il est aussi gaffeur. Prétendre ne pas faire exprès ne le rendra pas moins coupable. Pourtant c'est la stricte vérité. Les mots sortent sans qu'il ait donné son accord. Des kilomètres d'efforts tués dans l’œuf par un lacet défait. C'est épuisant d'être lui. De rater sans cesse tout ce qu'il entreprend. De trébucher à la moindre nouveauté, plusieurs fois d'affilée. Comme si s'écorcher une fois ne suffisait pas à son corps pour apprendre de ses erreurs. Faut-il donc qu'il se fasse engueuler par tout son entourage pour qu'il se reprenne en main ? Tout avait commencé par ses parents. Puis le cercle vicieux avait emprisonné Pablo et Nolan. A présent face à Mathéo, le japonais est à deux doigts de lui faire découvrir le pot-aux-roses. A croire qu'il est bel et bien maudit. Sinon, pourquoi tout cet acharnement sur sa personne ?

Tout n'est plus que sensations. La lumière filtre à travers ses paupières fermées. Dans cette pénombre volontaire, il aimerait disparaître. Ses dents marquent plus profondément encore sa lèvre inférieure. Elle pourrait exploser qu'il n'en aurait rien à faire. Peut-être que le goût du fer le sauverait de ce naufrage. Il se souvient des éclats d'écorce dans sa chair, l'odeur de la sève sur ses phalanges et celle du sang. Rouge insolent. Carmin frémissant. Le monde résidait alors entre ses mains. Le dehors n'avait plus lieu d'être. Recentré sur lui, brisé mais vivant. A quoi bon ? Seito ne veut plus être simplement vivant. La vie ne peut être vécue qu'en respirant. S'il n'y a rien d'autre que les besoins vitaux à contenter, autant tout arrêter. Il profite une dernière fois de la présence rassurante de Mathéo. A commencer par son souffle, si perturbant sur son cou. Les quelques mèches de cheveux qui lui chatouillent la joue. Son épaule pesant lourdement sur sa clavicule. Un pan de tissu caresse son pouce inerte. Une poupée de chiffon, c'est tout ce qu'il est. Il n'est vivant qu'à travers eux, Mathéo en fait parti. Si personne n'est là pour lui insuffler la vie alors il dépérit. Qu'on le jette au feu, lui et ses erreurs. Ou qu'on lui couse la bouche comme les poupées vaudous. Des boutons à la place des yeux, un ou deux zigzags pour la bouche. Il est si las d'être lui. Pourquoi ne peut-il être ce qu'on attend de lui ?

Tout n'est plus que sentiments. Est-ce le jour où il perd de nouveau l'amour d'un proche ? Seito n'est pas prêt. Son cœur lacère sa poitrine de cognements virulents. Et soudain, comme il fait froid. Seito ouvre les paupières et constate la distance entre leurs deux corps. Cette distance rassurante ne devrait pas le faire souffrir autant. Et pourtant, force est de constater qu'il en crève. Mathéo peut bien réfléchir tout son soûl, le problème restera le même. Car il est le problème et, à moins qu'il disparaisse, rien ne pourra l'enrayer. Le japonais aimerait lui dire tout ça. L'empêcher de réfléchir inutilement. Trouver des solutions n'est qu'une perte de temps. Et c'est ce qu'il est depuis sept ans. Une putain de perte de temps. Une nuisance pour tous ceux qui ont le malheur de croiser sa route. Bon sang, ce qu'il aimerait avoir le courage d'en finir. Mais il n'est qu'un lâche. Qu'une ordure qui préfère jouer les sangsues plutôt que d'accepter sa défaite face à une vie qui ne le compte pas dans ses rangs. Lui qui se défendait d'aimer se retrouve bien con à craindre cette absence. Alors même qu'il ne parvient pas à le dire. Serait-ce  un écho fantôme dans sa poitrine ? D'un temps où il était heureux. Ou sa vie avait encore un sens. Il ne sait pas. Il ne se souvient plus. Sa mémoire lui fait défaut et ne lui renvoie que du négatif. Des cris et des pleurs. De la détresse et du noir. Sa vie se résume à un avant dont il n'a plus aucun souvenir. Avant que quoi ?

« Avant que j'te laisse tranquille. »

Pour toujours. Car c'est ce qui va se passer. Il ne peut en être autrement. Pas après avoir bafoué sa confiance à deux reprises. Mathéo dit l'aimer d'un amour inconditionnel mais la confiance mutuelle est forcément une condition sine qua non. De celles que personne ne lit, contenues dans le petit astérisque en bas de page. En lecteur assidu, il aurait dû voir venir. Oh, comme il s'en veut. Et comme cela se lit sur son visage défait. Les lèvres entrouvertes, le regard tombant, ses épaules jusqu'alors tendues s'affaissent. Mathéo n'est pas au bout de ses peines lui non plus. Il hyperventile et Seito veut lui souffler d'en finir. De lâcher le morceau pour qu'eux deux puissent reprendre leur souffle et leur vie. Sans prévenir, sa respiration se bloque. Deux billes rondes accueillent la conclusion. Rester ? Mais pourquoi ? De tout ce que Mathéo aurait pu lui dire, il a choisi l'affrontement. C'est insensé. C'est terrifiant. C'est tout ce qu'il souhaitait entendre. Mais il doit sûrement rêver. Jusqu'à ce que la phrase se répète.

« Tu... tu t'en fiches ? »

L'incrédulité mange ses mots. Cela n'a aucun sens. Mathéo n'a pas besoin de lui. Il ne peut vouloir de lui. Pourquoi ne comprend-il pas que Seito ne lui apportera jamais rien de bon ? Qu'il est incapable de faire le bien ? Tout ce qu'il touche est voué à faner. Plus il le touche, pire c'est. Rien que de respirer le même air que lui est dangereux. Et alors, tout s'enchaîne. Les révélations, le pourquoi détaillé de sa peur. Peur que Seito a pulvérisé comme le bulldozer qu'il est. Sans égard pour son petit-ami. Son corps fond brutalement contre lui. Mais aucun de ses capteurs ne l'agresse. Au contraire, il ressent du soulagement. Car ce n'est pas fini. Ce n'est qu'une énième bosse sur le chemin chaotique de sa vie. Il peut encore rouler plusieurs kilomètres sans trop s'inquiéter. Adieu la prudence, Seito passe la cinquième sans ménagement. Son corps s'ébroue. Il a besoin de s'exprimer. Par tous les moyens possibles. Mais pour cela, le japonais desserre d'abord l'étau des bras de l'étudiant pour poser ses mains sur son torse et pivoter complètement son bassin jusqu'à inverser leurs positions. Le dos de Mathéo contre le sommier, Seito se retrouve à califourchon sur son entrejambe. Son regard noir ancré dans l'auburn de ses yeux, il se sent bizarrement puissant. Et son courage ne s'arrête pas là. Le japonais fait alors ce qu'il sait faire de mieux : être franc et honnête.

« J'veux pas qu'tu m'protèges. J'ai pas besoin de protection. Si tu savais comme je m'en fous des autres. Ils peuvent bien penser ce qu'ils veulent, j'les emmerde. Et s'ils t'emmerdent toi, j'irai leur péter les rotules. C'est aussi simple que ça. Wayne-senpai dira rien, elle me l'a dit. Et j'suis p't'être super con mais j'ai envie d'la croire. T'as pas à trouver des solutions. Y'a pas d'solution. Et t'es pas pathétique ou égoïste. C'est moi le putain d'égoïste. Tout ça c'est parce que je sais pas fermer ma gueule. Pourtant j'te jure que j'essaye. Mais je sais pas, c'est comme si j'avais pas envie d'le cacher, tu vois ? Parce que j'ai envie d'rester avec toi. Alors ça sort tout seul. Je sais que c'est pas une excuse. J'suis vraiment désolé d'être aussi nul. J'aimerais... J'voudrais que t'arrêtes de t'inquiéter. Que tu t'sentes bien parce que moi... j'me sens bien avec toi. »




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Sam 4 Nov 2023 - 3:11
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1er mai - après-midi

Dos contre son lit, le regard harponné par les yeux de Seito, Mathéo se laissa choir. Ce qu’ils étaient beaux, ces yeux vibrants d’insurrection. Brillants, d’une flamme courageuse que rien ne semblait pouvoir atteindre. Ils dominaient le monde, l’espace et le temps, en dévoraient chaque atome. Plantés dans les siens, ils lui en transperçaient l’âme sans concession, la tiraient hors de son tombeau, fissurant les pierres infailliblement érigées par son pauvre corps pour la retenir. Et, sans crier garde, la voici qui était libre. Libérée pour mieux être emprisonnée. Elle offrait d’elle-même les fers qui la retiendraient désormais. Pour ces yeux plein de fervence, elle n’était plus que du menu fretin. L’inconfort auquel son rachis était soumit contre la structure du lit disparaissait à peine apparue, complètement anesthésiée par la suprématie du lycéen. Mathéo s’attendait à ce que Seito le repousse pour mieux s’enfuir. Au lieu de cela, il se retrouvait à califourchon sur lui. Il ne pouvait qu’en être des plus abasourdis. Dans le fracas de sa stupéfaction, il sentit son coeur tambouriner comme jamais contre sa poitrine. Les coups, énergiques et violents, engourdissaient l’entièreté de son corps du choc de leurs vibrations.

Seito parlait. Il ne s’arrêtait plus. Et telle la boîte de Pandore une fois ouverte, il déversait les pires cataclysmes. Mathéo ne put s’en défendre, il était condamné à écouter. Aucun son, aucune pensée, rien ne venait bousculer l’imperturbable pour l’éveiller. Aucune défense n’eut le temps de se dresser, son angoisse fut pulvérisée et il se surprit à se désintéresser de l’existence du monde. Les mots de Seito, aiguisés comme jamais, sonnaient comme des vérités indiscutables. Il en était désarmé.

Il n’aurait su dire à quoi il s’était attendu, pas plus qu’il n’aurait pu dire ce qu’il en espérait. Il était si convaincu que ses propres mots sonnaient creux qu’il priait seulement pour que Seito n’en entende pas les échos. Il se sentait si nul et désespéré qu’il était persuadé que son Kohai ne ferait qu’une bouchée de son cœur indigne malgré toutes ses suppliques. Pourtant, il ne faisait face à rien de tout cela. Les yeux écarquillés, il avalait les paroles fracassantes du lycéen. Chaque syllabe plantait dans son cœur une flèche dûment empoisonnée par Cupidon. Le venin effractait la paroi de l’organe sans ménagement, passant directement par les artères et les veines, jusqu’à se répandre dans l’entièreté de ce qui lui semblait rester de son corps. L’ascenseur émotionnel n’était pas moins saisissant lorsqu’il s’élevait brutalement au lieu de chuter. Derrière les épluchures de sa dignité, Seito avait-il perçu l’immanence de son être ? Comment aurait-il pu savoir sinon ? Comment aurait-il pu visé si juste, sur ce point minuscule qui retenait le tout, faisant éclater l'ensemble de son néant affectif ? Seito se rendait-il compte qu’il avait désormais la main sur le diapason de son être ? Devait-il en être effrayé ? Pour une fois, il se sentait étrangement en paix. Pulvérisé, chambardé, balayé, mais en paix. De tout ce qu’il aurait pu lui dire jamais le lycéen n’aurait pu tapé plus juste.

Ce discours improvisé sous un élan délicieusement inattendu offrait au coeur de Mathéo tout ce dont il avait besoin. Il sonnait à ses oreilles comme une première déclaration amour. Il dégageait plus de profondeur qu’un « Je t’aime » et plus de force qu’il n’en aurait jamais. L’ayant déjà couronné Roi de son Royaume, l’étudiant pensait lui avoir déjà tout donné. Il fut consterné de constater qu’il lui restait des terres encore ensauvagées. Seito venait de les annexer, conquérant tout l'espace. Lorsqu’il termina d’en déverser le contenu, Mathéo ne sut quoi dire pour y donner suite. Il lui était impossible d’articuler en un langage cohérent tout ce qu’il ressentait. Aucun mot, aucun son, ne pouvait en traduire ne serait-ce qu’un fragment. A court de parole, il redoubla d'action. Sa main saisit la nuque de son petit-ami avec ferveur, l’attirant à lui dans une fougue qu’il n’aurait jamais soupçonné possible chez lui. Dans une fièvre mortelle, il s’accapara ses lèvres.

Plus de mots, plus de bruit. Seules les vibrations de son cœur pouvaient désormais exister, elles seraient les seules à communiquer, soutenues par son corps qui fragilisé par tant d’émotions et de pression décidait de craquer. Il cala sa main libre entre ses reins pour mieux aimanter leurs chairs, épargnées de friction par leurs vêtements, froissés eux sans considération. L’alerte ne pouvait plus être donnée, la tempête avait déjà tout ravagé. Assis sur lui, Seito pouvait attester de la dernière bâtisse. Celle-ci n’était pas prête de céder. Sous son poids, elle durcissait davantage et Mathéo en mit la solidité à rude épreuve en enserrant Seito plus encore contre lui.

Sa main osa descendre sur ses fesses, passant dessous pour le saisir tandis qu’il usait de ses dernières forces pour se relever, l’emportant avec lui. L’impulsion était bonne, ses muscles conciliants, mais sa précipitation s’heurta à l’attraction terrestre. L’intransigeante profita de son mauvais appuie pour les faire basculer à la renverse. A peine relevés, ils s’étalèrent contre le matelas qui eut la bonté de les retenir. La chute sépara momentanément leurs lèvres alors Mathéo en profita pour laisser le langage faire son juste retour. Le souffle court, haché par la passion qui lui grignotait le bas ventre et faisait fondre son coeur, il répliqua, tendant les mains sur les joues chaudes de son petit-ami. « … T’es pas nul, Seito. » assura-t-il, d’une conviction des plus brûlantes. Tirant sur ses abdos pour emmener son visage contre son torse, il agrippa son T.shirt pour s’y engouffrer. « … Je t’aime » y jeta-t-il, désespérément. Un jour, cela finirait par le tuer.

« Je t’aime tellement que ça m’effraie. Parfois, j’ai l’impression que je t’aime tellement que ça pourrait bien me consumer complètement. Imaginer une seule seconde que tu puisses ne plus faire partie de ma vie me donne la nausée. Et tu me manques tellement quand je ne peux pas te voir... Comment tu pourrais être nul ?» demanda-t-il en déposant un baiser par dessus son haut. Il en colla un autre plus en hauteur, puis un dernier sur sa clavicule avant de quitter le tissu pour accabler sa peau. L'humidité de ses lèvres s'expansa sur son cou. Celles-ci se hissèrent jusqu’à sa mâchoire, aidées par ses mains qui se cramponnant à ses hanches, lui permirent de se rasseoir. Tendrement, il l'étreignit. « … Je ne sais pas si je peux arrêter de m’inquiéter. Mais ce dont je suis sûr, Seito, c’est que malgré tout ce qui m'inquiète je ne me suis jamais senti aussi bien, de toute ma vie, qu’en étant avec toi. »
 
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Dim 19 Nov 2023 - 14:35
MARDI 01 MAI 2018



Le baiser est brutal. Ce qu'il a transmis avec des mots, Mathéo lui répond avec des gestes. Impérieuses et sauvages, ses mains s'emparent de son corps amidonné. La fulgurance avec laquelle ses lèvres se pressent contre les siennes balaye son discours d'une urgence poignante. La poupée qu'il est subit. Rien de péjoratif là-dedans. Son courage s'est fait la malle dès l'instant où les mains baladeuses de son petit-ami ont échauffé le bas de son dos. L'afflux de sang dans la région pelvienne parasite ses pensées au point qu'il ne parvient pas à s'extirper de ce guet-apens qu'il a initié. Il subit, c'est indéniable. Mais en est-il si perturbé ? L'espace de quelques secondes, il se surprend à vouloir plus. Et, comme si Mathéo pouvait lire dans ses pensées, sa main s'échoue sur son postérieur. L'agrippe et le soulève. Ses jambes enserrent le bassin de l'étudiant et se croisent à l'arrière. Un réflexe machinal. Tout autant que ses avant-bras qui cloisonnent son cou pour ne pas tomber. La proximité de leurs corps fait crépiter la poudre. Ses poils sentent le roussi sans qu'il s'en préoccupe. Si ce moment pouvait être suspendu dans le temps, il n'en serait pas offusqué. Là, accroché à cet être qui l'aime, Seito inspire à pleins poumons son odeur. La peur s'est retirée. Comme si Mathéo était la lune de ses marées. Alors qu'en réalité, il est le soleil de sa vie.

Lune ou soleil, les astres ne sont pas absous de gravité. Et la leur est d'une banalité terrienne ridicule. Dans leur malheur, le matelas les rattrape. Le japonais accueille la chute sans paniquer, le cœur adepte aux sensations fortes. Tous ses sens sont déjà en alerte maximale. Ses lèvres se sentent seules maintenant que l'air les caresse. Une drôle de chaleur a pris place dans son bas-ventre. Une chaleur qui ne demande qu'une chose : être nourrie. Jamais encore il n'a ressenti ça. Ce besoin viscéral d'être proche physiquement de quelqu'un. Pas de n'importe quel quelqu'un. Ce quelqu'un a pris une première forme sans qu'aucun résultat ne soit possible. C'est pourquoi il a évolué. Sa silhouette s'est étoffée, une paire d'années s'est écoulée. Et ce quelqu'un s'est transformé en un roi. Mais ce n'est pas son titre qui a attiré Seito. Bien sûr, les contrées qu'il dirige sont appétissantes. Au moins autant que le physique avantageux de celui échoué sous son corps. Bien qu'il apprécie la clarté du marron de ses yeux et l'imposante carrure de ses épaules, Seito s'est laissé charmer par sa gentillesse avant tout. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, par son sérieux déroutant. Cette maturité inatteignable le rassure. Être avec Mathéo, c'est avoir l'assurance de filer droit.

Seul le tissu sépare leurs deux corps, c'est mince. Cette constatation nourrit ce feu chatoyant duquel il approche dangereusement les doigts. Être nul n'a que peu d'importance ici. Tout ce qui compte est cet amour qui se déverse sans discontinuer sur son corps. Infiltrant tous les pores de sa peau jusqu'à imprégner son âme. La calfeutrer dans un cocon de douceur si inouï que Seito se laisse volontiers piéger. Pourtant, il pourrait donner des tas de raisons à sa nullité. Une liste longue comme le bras. Plusieurs bras même. Mais quelle importance face à ses lèvres que le moindre toucher embrase. A chaque impact, une onde de choc. Plus déflagrante alors qu'elles sillonnent son cou. Une expiration. Bruyante. Leurs bassins naturellement imbriqués, l'un contre l'autre. Et son torse qui de nouveau se rapproche. A respirer si fort, ils se frôlent puis se rencontrent. Le japonais remarque que le feu s'est propagé sur d'autres terres que les siennes. Il devrait en être effrayé. N'était-ce pas une de ces craintes en étant convié dans cette chambre de se faire reprocher de ne vouloir aller plus loin ? Est-il à ce point sensible à cet aveu au point que son corps abdique et lève toute interdiction ?

C'est étrange d'avoir le champ libre. D'être léché par ces flammes tentatrices sans éprouver de dégoût ou d'effroi. Mathéo ne se doute sûrement pas de l'étendue du mal qui l'affecte depuis des années. Mais il s'avère en être le dernier verrou. Pendant combien de temps son corps lui accorde cette permission lui est égal. Seito sait qu'il y a pris goût, que c'est déjà trop tard. Foutu pour foutu. Son regard semble s'éclaircir alors qu'un sourire doux et sincère étire le coin de ses lèvres. Cet aveu tourne comme une clé dans la serrure grippée de son cœur. L'espace d'une seconde, sa petite voix intérieure lui souffle que ce n'est qu'un vil mensonge. Que Mathéo serait bien le premier à vouloir de lui dans sa vie pour toujours. Quant à se sentir bien à ses côtés, quelle comédie ! Et il pourrait continuer à l'écouter déblatérer toutes ces insanités. Il la sait prolixe et vicieuse. Sauf qu'aujourd'hui, Seito décide de la reléguer au second plan. Elle s'en offusque bien sûr, hausse le ton. Mais il l'ignore copieusement. Mieux que ça, il lui fait un pied de nez.

« Tes lèvres ont toujours le goût de la violette pour moi. »

D'autres lèvres ont peut-être pu parcourir celles de Mathéo, ce sont les siennes, ici et maintenant, qui les conquièrent. Ses mains quittent le matelas où elles s'étaient cramponnées en sûreté. Son index gauche est le premier à s'approcher du visage de son petit-ami. Il dessine la courbe de sa mâchoire, suivi très vite par son pouce. Le japonais ne se précipite pas. Il est conscient mais pas imprudent. Cela reste un territoire nouveau dont les frontières pourraient à tout moment lui être imposées. Ses doigts reviennent en arrière jusqu'à son menton, se soulèvent et effleurent l'arête de son nez, les cernes légères sous ses yeux. Son regard se concentre sur ses tracés jusqu'à s'attarder sur ses lèvres. Qu'il recouvre tout en douceur des siennes. Il n'approfondit pas le baiser. En quête de sensations, il se détache de ses lèvres, accroche un instant son regard. Curieux, avec tout au fond une pointe de témérité. Sa bouche se décale et épouse sa joue. Elle survole sa mâchoire et se dépose sur cet angle prononcé où son souffle chatouille son oreille. Sa respiration s'accélère considérablement quand ses yeux détaillent les muscles de son cou.

S'aventurer plus bas que son visage lui semble osé. Mathéo l'a fait à de multiples reprises et bon sang que son corps a réagi sans modération. Mais lui, Mori Seito, embrasser le cou d'un garçon. Ce n'est plus de la curiosité à ce stade. C'est même bien au-delà de la folie. C'est une envie inavouable. Un constat que fait son corps sur ce qu'un an et demi peut changer dans une vie. Tout. Absolument tout. Et sur cette révélation, ses lèvres capturent la peau de son cou. Sèches sur cette chaleur enivrante, elles cherchent un refuge sans jamais se satisfaire. Un baiser, puis un deuxième. Et sa main gauche qui se fraye un chemin, avec une lenteur inimaginable, dans la nuque de Mathéo. Ses doigts se perdant à l'arrière de ses cheveux. Sa bouche s'imprimant une troisième fois juste en dessous de sa mâchoire. Aventurier mais pas trop. Il ne dépasse pas la frontière de la pomme d'Adam. Mémorise chaque sensation. S'impressionne de son aplomb face à cette chaleur qui pulse de ses lèvres jusqu'à son bas-ventre. Puis Seito suspend son exploration. Les joues rougies par l'audace, il s'aperçoit avoir agi sans permission. Subitement, il bafouille :

« D-désolé, je t'ai pas demandé si je pouvais... »

Il ne parvient pas à finir sa phrase sous peine de mourir d'embarras.




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Lun 20 Nov 2023 - 3:32
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1er mai - après-midi

Perdu dans la fournaise des vagues caniculaires que leurs deux corps produisaient, Mathéo ne put réfréner la poussée d’Archimède qui laissait l’avant de son pantalon gondolé. Il aurait souhaité en modérer l’intensité, limiter l’indécence de cette bosse qui aliénait son corps à vouloir trop rejoindre celui de Seito. Ses pulsations étaient plaisantes mais leur ardeur l’effrayait à réclamer les rênes. Sous ses doigts, il avait le sentiment que le jeune homme pourrait fondre. Non pas de plaisir mais comme du sucre sous une goutte d’eau. Seito était téméraire et courageux mais pouvait-il affronter le monstre qui sommeillait en lui ? Mathéo voulait-il seulement le lui montrer ? Depuis le début, il cherchait pourtant à l’en protéger. Cela avait d’ailleurs été la première de ses résistances : s’empêcher de le désirer. Leur relation était si belle, le lycéen lui était si précieux, pouvait-il prendre le risque de tâcher le tout de son appétit ? Jusqu’à présent ils s’en étaient mutuellement préservés mais à mesure que leur relation s’approfondissait Mathéo sentait les tensions lui devenir plus difficiles à essuyer. Il l’aimait déjà tellement… Plus Seito lui donnait de quoi nourrir l’amour débordant qu’il éprouvait, plus il voulait le submerger avec. La question était de savoir comment préserver cet amour dès lors.

Leurs baisers et leurs caresses faisaient chavirer son coeur et le noyaient de bonheur, ce n’était pas qu’une question de lubricité, il le savait pertinemment mais entre son coeur et son désir pouvait-il réellement y avoir une alliance, un cessez-le-feu ? Son corps lui avait joué des tours ce week-end et Mathéo était bien trop consciencieux pour se cacher derrière l’alcool. Oui, il avait bu, ça n’avait pas aidé mais là n’était pas toute la causalité. C’était lui le problème. Il se connaissait suffisamment pour le savoir, il se détestait suffisamment pour ne pas en être dupe. Et, si l’amour l’en avait sauvegardé en dernière instance, il avait bien cru vaciller. Avait-il le droit d’apprécier cet instant privilégié après avoir fauté ? La culpabilité lui nouait toujours la gorge.

Certes, le lieu n’aidait pas, il fallait bien l’avouer. Il leur offrait toute l’intimité et le confort nécessaire : la poudre et la mèche assemblées. Il ne manquait qu’une étincelle et le tout exploserait. Il la craignait autant qu’il l’espérait. Cela avait néanmoins l’effet réconfortant de lui apporter confirmation : ce qu’il s’était passé avec Naoki au camping était tout à fait différent. La force avec laquelle son coeur vibrait dans sa poitrine aujourd’hui le lui confirmait. Il aimait profondément Seito et cela changeait tout : ses sensations, ses envies, l’intensité de ses ressenties, sa volonté. Ce n’était pas seulement du désir qu’il éprouvait mais une passion dévorante. Il l’aimait tant et si bien qu’il se sentait se consumer à mesure qu’il lui offrait de cet amour. Un jour, finirait-il par ne plus rien rester de lui ? L’idée l’effrayait. Seito l’avait poussé à sortir de sa zone de confort, à braver les dangers et les interdits qu’il s’était durement érigés. L’amour lui faisait pousser des ailes mais pour voler vers où ? Telle était la question. Imaginer que Seito puisse le quitter aujourd’hui le rendait malade, qu’en serait-il plus tard ? Comment pourrait-il se passer de lui ? Comment pourrait-il oublier ses lèvres, ses caresses, la chaleur de son corps et son odeur ? Et s’il le quittait un jour, pourrait-il aimer à nouveau après l’avoir tant aimé lui ? Il n’était pas un expert en la matière mais il en restait intimement convaincu : jamais il ne serait plus en mesure d’aimer aussi intensément quelqu’un. C’était inquiétant.

Heureusement, Seito le détourna de ses craintes insidieuses. Le goût de la violette se rappela à ses papilles sous ses mots, submergeant son coeur d’une tendresse si forte qu’elle lui humidifia les yeux. Toujours. Un simple adverbe mais qui chassait toutes les forces écrasant sa trachée. Enfin, il respirait un peu mieux. Son petit-ami associait toujours leurs baisers à l’amour de cette saveur partagée, son aveu n’en avait pas abîmé la portée. Toujours, c’est ce qu’il espérait pour eux, bien qu’il était bien placé pour en saisir la naïveté. Un sourire étira ses lèvres, rendues humides et enflées par leur fugue. Il n’y avait rien à répondre d’autre, l’émotion l’en empêchait de toute façon.

Il laissa les doigts de Seito atterrir sur sa mâchoire pour en redessiner les traits et les autorisa à se perdre sur son visage. Ses yeux se fermèrent quelques secondes pour en profiter. C'était le réconfort dont il avait tant besoin, l'affection qu'il espérait. Lorsqu’il les rouvrit, Seito déposa de nouveau ses lèvres sur les siennes, apposant son sceau brûlant. Il lui sembla être de cire et s’amollir sous ses baisers. Une drôle de sensation qu’il n’avait encore pas eu l’occasion d’expérimenter. Une inspiration plus forte que les autres le surprit lorsque le souffle chaud de Seito lui arriva à l’oreille et tandis qu’il déposait un premier baiser contre son cou, les doigts de Mathéo se crispèrent contre sa couverture. L’humidité de ses lèvres laissait sa peau frissonnante, transformant son épiderme en chair de poule. Tant qu’il était aux commandes de leur tendresse cela lui était facile mais sous les assauts du jeune homme il se trouvait plus nerveux qu’il ne l’aurait pensé. Quoique… à bien y réfléchir, ce n’était pas si étonnant que cela. Avait-il déjà envisagé être celui qui recevrait un peu d’attention ? Il ne lui semblait pas. Milles questions se bousculèrent dans son esprit à mesure que Seito l’affranchissait de ses baisers mais il consentit à le laisser faire. Par pudeur, il tâcha de mesurer sa respiration, qui sous les lèvres de Seito devenait plus bruyante. Laisser le contrôle à quelque d’autre, cela n’avait rien de rassurant, rien d’intuitif non plus. Il n’était pas même tout à fait certain d’apprécier tant il se sentait tendu. Mais si ce quelqu’un était Seito, il lui laissait mener la danse s’il le souhaitait. Dans un véritable effort, il chercha à se détendre, à lâcher prise. Et, à son grand étonnement, son corps commença à coopérer. C’est le moment que choisit son petit ami pour s’arrêter, l’affligeant de frustration. Il releva néanmoins l’embarras de Seito, l’étincelle frétilla et la mèche prit feu.

Ses yeux, amoureux, cajolèrent son visage du regard. S’il savait… S’il savait comme de toutes les batailles menées par sa chair pour préserver sa liberté du joug de ses pulsions, ces quelques minutes en étaient la plus violente et cruciale. Sa peau subissait encore les effets de l’intoxication de ses lèvres, souffrante d’en avoir été privée. Il le voulait. Sans ménagement. Maintenant, tout de suite. Ses doigts, incrustés contre la couverture refusaient de bouger. Ils savaient, eux aussi, que s’ils la quittaient il ne serait plus en mesure de les arrêter. La fièvre au corps, il lui était impossible d’en cacher l’incandescence. L’amour lui dilatait les artères dans une douloureuse harmonie dont il ne percevait plus que les battements, dispersés sur l’entièreté de son corps. Un joyeux et vibrant concerto.

« … J’aime bien, tu peux continuer... » répondit-il, la voix basse. Il déposa un bisou sur le bout de son nez, le gratifiant d’un nouveau sourire, plus malicieux cette fois-ci. L’une de ses mains quitta le matelas, se frayant un chemin sous son pull, effleurant du bout des doigts le creux de son dos. Il s’approcha de son oreille. « … Tu es mon Roi, tu peux faire tout ce que tu veux, Seito… » y murmura-t-il, l’embrassant elle aussi. Lentement, ses doigts remontèrent le long de sa colonne vertébrale, savourant chaque centimètre parcouru. « Mais si tu veux continuer... » souffla-t-il en attrapant l’une de ses mains. « Dis moi ce que j’ai le droit de faire…»

Il embrassa la paume de sa main. « Ou ce que je ne peux pas faire... » précisa-t-il en logeant sa main contre sa joue, les doigts se glissant entre les siens. Ses lèvres s’échouèrent au creux de son poignet tandis qu’il plantait ses yeux dans les siens, les joues rougies de savoir ce qu’il s’apprêtait à dire. Impossible néanmoins de le taire, il se savait condamné à la vérité cette fois-ci. Le moment était bien trop critique. «… parce que j’ai vraiment très envie de toi… Je… J’ai peur d’aller trop vite sinon. ».
 
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Jeu 23 Nov 2023 - 21:32
MARDI 01 MAI 2018



Seito ne réalise pas qu'il a ouvert la cage du fauve. Entre les doigts avides de Mathéo, il fond comme neige au soleil. A leur contact, sa peau frémit. Parce que Mathéo ne se contente pas d'investir ses terres. Il y appose ses empreintes, gravit ses montagnes sans guide et sans harnais. Et Seito n'y est pas préparé. Il croyait l'être mais dès lors que le contact remonte, il se fige complètement. Ses yeux s'arrondissent. Son souffle se hachure. Elles sont là les frontières. Il sent la milice de son corps piétiner son épiderme, en embuscade dans son duvet hérissé. Peu rassuré par cette brusque réalisation, les mots de Mathéo n'arrangent rien. Criant de vérité, ils tuent dans l’œuf toute rébellion contre sa vraie nature. Sa petite voix intérieure rigole. C'en est trop. Seito gémit et se réfugie contre Mathéo. Son visage trouve refuge contre sa clavicule droite. Quant à ses épaules, elles se recroquevillent vers son torse, cherchant à recouvrir d'une carapace inviolable son pauvre corps stressé par cette soudaine liberté. La voix étouffée, il hoquette :

« Tu peux pas faire ça. »

Il sait qu'il doit être plus explicite. Parce que son petit-ami a eu le temps de faire un millier de choses avant que le japonais ne cède à la panique. Et s'il ne fallait retenir qu'une sensation, il choisirait la crainte. Celle de brûler tout entier alors que sa colonne lui rappelle le tracé de ses doigts. Celle d'être désiré. Pire encore, celle de comprendre ce que Mathéo entend par là. Celle de décevoir pour ne pas souhaiter aller plus loin. Il n'éprouve pas de douleur physique. Le chaos généralisé qui l'étreint avec violence est interne. En quelques mots, il se noie. Son front bascule contre l'épaule de Mathéo. Il inspire profondément mais cela s'entend dans sa respiration qu'il manque d'aisance pour une telle discussion. Quand bien même il a juste à se montrer honnête, c'est la première fois qu'il a à l'être de manière aussi intime. Courir au devant de la réalité en espérant qu'elle ne le rattrape jamais ne lui réussit pas. Et il craint ne pas être en mesure d'éviter la collision à moins de quitter cette pièce.

« C'est tes doigts sur mon dos... est-ce qu'ils peuvent... rester sur mon t-shirt ? »

Cette question paraît si enfantine ainsi prononcée d'une petite voix menue. Presque chuchotée. Comme s'il était honteux de demander cet entre-deux. Mais c'est bien ce qu'il ressent. De la gêne. Parce qu'il est incapable de recevoir ce contact amoureux comme une personne normale. Et cela ne l'a jamais autant frappé que maintenant. Le japonais déglutit. En restant malgré tout sur Mathéo, il aimerait lui faire comprendre qu'il a atteint son maximum. Ce n'est pas grand chose. C'est même très peu. Mais c'est sa limite à ce jour. Trois pauvres baisers dans le cou, une caresse langoureuse et le clou du spectacle, une proximité pelvienne.

« Est-ce qu'on peut juste... s'embrasser ? »

Bien sûr, son corps est excité. Après tout, il ne l'a jamais fait. Et il y a toutes ces hormones bouillonnantes qui s'agitent. Elles feraient n'importe quoi pour être sollicitées davantage. Mais il n'est pas dupe. S'il allait plus loin, elles n'auraient pas la force de contenir le contre-coup qu'un rapprochement plus intime représente. Ce serait le cas s'il avait été normal. Mais Seito a démontré à plusieurs reprises qu'il n'est pas normal. Oh comme cela l'emmerde. La colère monte en lui sans crier gare. Ses poings, glissés entre son ventre et celui de Mathéo, se serrent. De même que ses paupières fermées. Sa tête se fait plus pesante contre son épaule à mesure qu'elle se remplit de nuages noirs.

« Putain, j'suis désolé. C'est pas que j'ai pas envie... Mais pas ici... Pas maintenant... »

L'honnêteté de Mathéo est louable. D'autant plus sur ce sujet délicat. Seito s'en veut de refréner ses ardeurs. Comme il hait endosser le rôle d'oiseau de malheur. Mais c'est l'unique moyen qu'il a trouvé pour ne pas prendre ses jambes à son cou.




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Dim 26 Nov 2023 - 1:01
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1er mai - après-midi

Des fourmillements délicieux envahissaient ses doigts au contact de la peau de Seito. La voluptueuse chaleur qui s’en dégageait et le plaisir de découvrir le grain de sa peau mettaient son corps à rude épreuve. Le long de son dos, il découvrait des sensations nouvelles et palpitantes. Ses doigts s’en délectaient à chaque millimètre du chemin parcouru. Alors, prit dans l'engouement de son désir, il ne comprit pas tout de suite ce que son petit-ami lui interdisait. N’avait-il pas le droit de lui dire qu'il le voulait ? Sa propre question eut comme effet de l'achever d'une gêne féroce. B-Bien évidement qu'il ne pouvait pas ! Qu'est-ce qu'il racontait ?! Il lui fallait urgemment revenir sur terre, loin de ses hormones, ça n'allait plus, il perdait toute raison!

Lorsque Seito se recroquevilla contre lui, il sentit son cœur céder à la panique. Une douloureuse décharge électrique éloigna aussitôt ses doigts fougueux de l’épiderme de son petit ami. Seito n’eut pas besoin de se répéter, à peine eut-il formulé sa demande que Mathéo retira sa main de sous son T.shirt pour la passer par dessus son pull. Le visage rouge jusqu’aux oreilles, il se sentit comme un enfant prit sur le fait en train de commencer une grosse bêtise. «O-Oui, b-bien sûr » bafouilla-t-il, la voix coupable. Qu’il se sentait bête ! C’était pourtant évident que c’était de ses mains que Seito parlait. Il s’en voulait de ne pas l’avoir compris tout de suite, de s’être laissé berner par ses envies. Le lycéen lui proposait malgré tout un compromis, un entre-deux raisonnable et qui convenait parfaitement à sa gourmandise... mais dans l’état actuel des choses, il préféra la sécurité de deux couches de tissus. S’il avait pu reprendre le contrôle entier de son corps, il en aurait même définitivement éloigné les mains.

Les excuses de Seito l'amenaient à céder à la panique. Le rythme nerveux de son coeur manquait de le rassurer, son esprit était embrumé et sa respiration irrégulière n’arrangeait pas l’histoire. Il lui fallait réactiver ses neurones, ce qui n'était pas une mince affaire puisque tout ce que voulaient ces derniers était d'établir la marche à suivre pour mener son corps à se rapprocher du sien. Voilà ce qui arrivait lorsqu’il perdait le contrôle, il se heurtait à lui-même, incapable de protéger son petit-ami de l’impact des chocs. Honteux, il cacha son visage dans ses cheveux. « T-Tu n’as pas à t’excuser, ni à te justifier. C’est moi qui suis désolé… J’aurais pas du… Enfin, j’aurais du demander avant et… » commença-t-il, arrêté par un grand soupire. « T’es nul » se gratifia-t-il intérieurement.

Il détestait perdre ses moyens, il détestait avoir l’impression d’être un idiot finit et encore plus d’avoir à affronter les conséquences de ses actes non maîtrisés. Depuis qu'ils étaient ensemble, Mathéo découvrait peu à peu le goût de la liberté... mais aussi son prix . Seito ne s'en rendait sans doute pas compte mais il lui offrait une chose précieuse: la possibilité d'essayer de renouer avec lui-même. Parfois plus que d'autres, subtilement ou de manière évidente. Aujourd'hui, l'évidence s'invitait entre eux. Plus ils avançaient ensemble et plus Mathéo acceptait de baisser ses boucliers. Certains qu'il ne soupçonnait pas même d'avoir un jour levés. A ses côtés, il se sentait souvent si bien qu'il en oubliait tout le reste. C''était une sensation agréable mais il ne savait jamais trop comment s’en sortir pour revenir après s'être laissé aller. Plus loin il allait, moins il se sentait capable de revenir. C'était là tout le problème: Seito lui offrait la possibilité d'être lui-même mais cet autre lui, avec qui il s'était évertué à couper les ponts, lui faisait peur. « Désolé... » répéta-t-il en l’enserrant dans ses bras. Que pouvait-il dire d'autre ? C'était entièrement de sa faute. Désormais, il lui fallait trouver de force le moyen de remonter à la surface.. Il lui fallait faire le tri dans ses émotions et ses émois, la situation l'exigeait, c'était bien trop important pour qu'il se défile. Argh... comment il allait pouvoir exprimer ça ?... « T-Tu ne me laisses pas indifférent, Seito... Je-». Ses épaules se secouèrent, soumises aux volontés d'un intru malvenu. Un rire nerveux lui coupa la parole

Bon sang, ce n’était pas le moment de rire ! Qu’est-ce qui lui prenait ?! Pourtant, il ria de plus belle. Plus il y pensait et plus il était gêné: il lui avait réellement dit qu’il avait envie de lui… C'était complétement fou, il avait perdu la tête ! Que quelqu'un le sauve de lui-même et vienne l'achever dans sa honte par pitié. « P-Pardon. C’est pas drôle mais je. Hahahaha ! Je suis tellement gêné, si tu savais ! » avoua-t-il en se laissant tomber sur le côté, l’emportant avec lui sur le matelas, recouvert par ses propres rires.  « Haaaah….Tu me fais perdre tous mes moyens comment je pourrais être indifférent ?» souffla-t-il en essayant de se calmer. Ses doigts vinrent trouver son menton pour le lui relever délicatement. « Mais... ça ne veut pas dire que j’attends obligatoirement après plus, d’accord ? Ne te force à rien, s’il te plaît. C’est important." dit-il en déposant un baiser sur son front. Les joues cramoisies et la mine coupable, il ajouta: «Je suis désolé si je t’ai mis la pression. C’était pas mon intention ».
 
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Dim 26 Nov 2023 - 18:50
MARDI 01 MAI 2018



Le corps de Mathéo tremble contre lui. Son front se déride, le japonais entrouvre des yeux inquiets. Tout est de sa faute. Il s'est emballé et voilà qu'il se rétracte. La situation est frustrante mais de là à pleurer ? Oh non. Seito peut tout encaisser mais pas des larmes. Rapidement, il recule son torse et... Qu'est-ce que... ? Mathéo rit ?! Un soulagement ambiguë s'empare de lui. Mais s'il ne pleure pas, pourquoi rit-il ? Se moque-t-il de lui ? Non, ce n'est pas son genre. A-t-il dit quelque chose de drôle ? Il est certainement drôle de croire qu'il est capable d'ébranler qui que ce soit. Mais bon sang, il rit et ne s'arrête pas. Seito le dévisage, interloqué. Mathéo l'a surpris de bien des façons mais jamais encore il n'était parti en fou-rire aussi longtemps et si abruptement. Ce rire le paralyse sans qu'il en connaisse la raison. Les lèvres entrouvertes, ses pupilles frémissent.

Soudain, le monde bascule. Ce nouveau changement de position lui remet les idées en place. Ainsi donc, il est l'objet de ce trouble qui vient de contaminer Mathéo. Leurs corps se sont démêles en s'échouant sur la couverture. Sa bouche appelle à l'air lorsque les doigts brûlants de l'étudiant caressent sa mâchoire. Le regard ancré dans le sien, il en détaille chaque ombre. Paillettes rieuses, étincelles d'amour. Aucun des mots de son petit-ami ne fait sens. Toutes ses pensées lui font l'effet d'un puzzle géant auquel il manquerait des pièces. Son rythme cardiaque se calme progressivement. De son côté, il ne cherche pas à combler la distance entre eux. Bien que son esprit soit déchiré entre l'indolence et la passion. Le visage toujours froissé d'incompréhension, il finit par refaire surface en entendant les nouvelles excuses de Mathéo.

« N-non. Tu me mets pas la pression. »

Seito n'a besoin de l'aide de personne pour se mettre la pression. Et il refuse que Mathéo se rejette la faute. Progressivement, ses mots l'atteignent. Cela lui fait tout drôle de revêtir une telle importance aux yeux de quelqu'un. Sa main s'approche de Mathéo mais ne l'atteint pas. Hésitant, il avoue tout bas :

« J'en ai aussi envie que toi, j'te jure... »

Son visage s'embrase alors qu'il quitte Mathéo des yeux. Le bout de ses doigts dessine des arabesques sur la couette. Subrepticement, ils grappillent des millimètres. Sa tête à moitié sur l'oreiller, sa voix demeure sur le ton des confidences.

« C'est pas une histoire de pression, c'est une histoire de... peau. Les mains, les bras, le visage, ça va mieux... Tellement mieux qu'il y a un an. Mais le reste... c'est encore sensible. Je- Je suis pas à l'aise. »

Tout doucement, son corps entier se rapproche de son petit-ami. Ses doigts, jusqu'alors hors d'atteinte, finissent leurs courbes sur le torse de Mathéo. Il les observe distraitement tout en affirmant :

« Mais j'ai envie de l'être. »

Contre toute attente, Seito se hisse sur son avant-bras droit pour venir surplomber le visage de l'étudiant. Ses doigts quittent son torse et rejoignent le chemin familier de son maxillaire. Tout doucement, sa tête se rapproche. Leurs bouches sont si proches que leurs souffles se mêlent. Dans la chaleur du sien, il dépose ces quelques mots :

« Tu me laisses pas indifférent non plus. »

Puis la gravité l'emporte et leurs lèvres se scellent. Les yeux fermés, ses doigts restent légers. La chaleur des joues de Mathéo s'infiltre jusque dans son cœur. Bienheureux est son organe vital. Seito est peut-être le plus grand des idiots mais il le redit : il se fiche qu'un autre ait pu convoité son petit-ami. Car Mathéo a choisi, ici et maintenant, d'être contre lui. Et qu'il puisse être ce choix est tout ce qui compte. Son baiser, d'abord timide, se fait plus appuyé. Leurs dents se frôlent et l'indiscipline gagne sa langue. Elle tâtonne prudemment à la recherche d'une partenaire. Le japonais veut revivre leur dégustation de bonbons au naturel. Peut-être était-ce le sucre qui lui avait embrumé l'esprit ? Coupés du monde, dans cette chambre tous les deux, Seito repousse les frontières de la fiction au profit d'un réel stupéfiant. Enfin, leurs langues se trouvent et son esprit s'égare.




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Sam 2 Déc 2023 - 22:51
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1er mai - après-midi

La joue sur un coin de l’oreiller, il observait Seito avec attention. Ses yeux, amoureux, détaillaient chaque trait de son visage, ils en captaient ses nuances. Il aimait son expressivité, la façon dont tout pouvait se lire sur son visage sans dire mots. Seito était un mystère entier, de ceux qui vous passent sous le nez tant ils feignent l’évidence. Impossible de l’apprivoiser en restant dans sa zone de confort, impossible d’en décrypter les codes pour autant. Étrangement, il en aimait l’arcane.

Ses doigts redressèrent quelques mèches de ses cheveux alors qu’il recevait les confidences de son petit-ami, tendres et précautionneux. Il aurait aimé en savoir plus sur la raison de ses difficultés à entrer en contact physique avec les autres mais comme à chaque fois que l’envie lui en prenait, il s’abstient de le questionner. Il ne voulait surtout pas prendre le risque de le mettre mal à l’aise, ni qu’il se sente obligé d’en parler davantage. Après tout, la limite lui suffisait. C’était tout ce dont il avait besoin de savoir. Le reste, Seito pourrait le lui raconter un jour, s’il se sentait suffisamment en confiance pour. Ce n’était pas à lui de provoquer cette conversation.

La curiosité rangée dans la poche, il enregistra : les mains, le visage et les bras. Ce serait donc les parties accessibles de la map. La main sur son torse et la confidence d’un désir partagé le saisirent au coeur, éclairant la scène pour amorcer le début d’un ballet de sentiments et d’émotions dans sa poitrine. Bam, Bam, Bam. Leurs pas de danse résonnaient contre sa cage thoracique. Seito exprimait peu ses ressentis à son égard, cette discrétion n’avait jamais dérangé Mathéo. Pour autant, elle l’embrassait ardemment chaque fois que le lycéen baissait le degré d’invisibilité de celle-ci. Le moindre émoi partagé le ravissait. Derrière le champ d’attraction que Seito renforçait en s’approchant de ses lèvres, Mathéo mourrait d’amour.

Son petit-ami se rendait-il compte du danger dans lequel il s’empêtrait ? Lui, à qui il avait fallut toute la volonté du monde pour séparer leurs corps l’un de l’autre, se sentait désormais totalement incapable d’une nouvelle scission. Ses doigts se faufilèrent de nouveau dans ses cheveux, se frayant un chemin entre ses mèches, dessinant des sillons sur leur passage tandis que leurs langues se croisaient. Le bruit de sa respiration sauvage masquait désormais ceux que leurs lèvres produisaient de leurs rencontres. Leurs souffles se mêlaient dans une passion douce. Ce fut le moment que choisit le monde pour s’effacer, ne laissant plus qu’eux et leurs cœurs vibrants exister.

Mathéo laissa sa main glisser sur la nuque de Seito pour en imprimer la marque de ses doigts froids. Sous un jeu de lenteur, il se fit explorateur, parcourant avec précision la langue imprudente qui le convoquait en tête à tête. Impossible de la relâcher maintenant qu’elle était venue le chercher, il s’appliqua à en faire les détours, laissant un soupir de plaisir s’échouer contre le souffle brûlant de Seito.

Bien sûr, son esprit tenta de le rappeler à l’ordre et à la précaution mais il l’ignora complètement. Sa main libre ne put s’empêcher de descendre jusqu’aux reins de Seito, empoignant son pull. Furtivement, il emprisonna la malicieuse entre ses dents, la relâchant pour se rabattre sur la lèvre inférieur du lycéen. Ses morsures ne cherchaient pas à infliger la douleur, elles condensaient seulement l’impatience bouillonnante de ses envies. En relâchant sa prisonnière, il esquissa un sourire complice, ravie de son impudence. Puis, sans prévenir, il renversa Seito pour se retrouver au dessus de lui. « … Je t’aime, Seito Mori » lui souffla-t-il en français. « J’aime tes lèvres » dit-il en déposant un tendre baiser, essoufflé, sur ces dernières. « Ton nez », « tes joues », « tes yeux » continua-t-il dans la langue de Molière, agrémentant chacune de ses paroles d’un baiser localisé. « Ton visage tout entier... » conclut-il en embrassant chacune de ses tempes tendrement, ainsi que son front. Ses lèvres dérivèrent de nouveau sur les siennes un court instant avant de descendre sur sa mâchoire pour en parsemer la ligne de bisous humides. Elles remontèrent ensuite jusqu’à son oreille, là où sa langue trouva un nouveau terrain de jeu, aliénant le lobe de son oreille à ses frictions avant de s’abandonner dans son cou. En bon étudiant, Mathéo avait appris ses leçons : bras, mains et visage uniquement. Les vapeurs de sa libido lui brouillaient néanmoins la décence avec laquelle il se devrait de les traiter. Sur la peau de Seito, sa langue traça les traits d’un Kanji des plus appropriés : 愛. Et, tandis que sa salive en marquait l’écriture, il attrapa l’une de ses mains pour y entrecroiser leurs doigts.
 
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Mar 5 Déc 2023 - 23:03
MARDI 01 MAI 2018



Leurs langues se lient et se délient. La prudence se fait la malle dès l'instant où l'instinct de son petit-ami reprend du service. Amoureusement sauvage, il prend le dessus. Et Seito se laisse faire. Car il a envie de ce contact. Il le recherche autant qu'il le repousse. Toute une vie pour être étreint. Entre les bras de Mathéo, son cœur dégèle. Les draps sont froids sous leurs corps bouillants. Sa bouche ne connaît plus le repos. Elle se laisse envahir et il observe, fébrile, les réactions que cela provoque en lui. Le sucre n'est plus le fautif. Il aime les mecs. Pour de vrai. Il a initié ce baiser. Il l'a désiré ardemment. Et maintenant il en récolte le plaisir. Ses lèvres sont râpeuses de par le stress qui l'anime jour après jour. Pour diverses raisons. Mais ici. Dans cette chambre. Tout s'évanouit. Il n'y a plus de dehors. Il n'y a qu'eux. Leurs corps l'un contre l'autre. Et cet amour puissant qui se déverse sur son être sans qu'il en comprenne encore toutes les subtilités. Il doit être fou. Sa peau est parcourue de milliers de frissons. A chaque millimètre qu'il touche, un nouveau naît et cavale gaiement entre ses poils hérissés.

Mais ce n'est rien en comparaison de la décharge électrique qu'il reçoit lorsque les dents de Mathéo mordent affectueusement sa lèvre. Tout son corps se tend, son dos s'arquant vers l'avant. Un gémissement échauffe ses cordes vocales. Ce soudain rapprochement semble donner d'autres idées à l'étudiant qui, non content du trouble qu'il a généré, poursuit son offensive. Tout son cortex cérébral s'illumine. Il est soit trop conscient, soit complètement léthargique. Ses pupilles frissonnent en détaillant ce corps le surplomber. Il réalise aimer leurs différences de corpulence. Ces larges épaules contre lesquelles il pourrait se reposer. Ce large torse contre lequel il pourrait se lover. Cette large bouche contre laquelle ses lèvres pourraient encore s'échouer. Mais tout ce conditionnel s'abîme contre le flanc d'une falaise étrangère. Les mots débarquent sur ses plages et canardent son attention. Les lèvres entrouvertes, happées par ces incantations d'un autre monde, son cœur frémit. Bordel. Il ne comprend pas un traître mot de ce que Mathéo raconte et pourtant. Pourtant ! Comme son corps y est réceptif.

A l'image de l'océan Pacifique, l'étudiant lèche ses frontières tandis que lui, mer de Béring, repousse les trémolos qui hachurent sévèrement son souffle. Il glapit néanmoins en sentant l'intruse humidifier son lobe. La sensation lui déplaît. A nouveau son corps se tend. De déplaisir. Mais il n'a pas le temps d'informer Mathéo que ses oreilles sont des plages privées que sa langue surprend son cou. La pièce tournoie si violemment qu'il ferme les yeux. Son esprit se vide. Blanc. Tout est blanc. Puis des flashs rouges lui décalquent la tête. Ses bras enserrent le buste de Mathéo comme du lierre tandis que ses doigts plantent leurs ronces au milieu de son dos. Au milieu de cet enchevêtrement, il y a cette langue. Et « Putain... » ce qu'elle est invasive. Son cou devient l'épicentre d'un chaos généralisé. En matière de chaos pourtant, il devrait s'y connaître. Mais rien de ce chaos ne fait sens. Une énergie brûlante descend dans son bas-ventre. Alimenté par une brusque cacophonie dans sa boîte crânienne. Sa petite voix crie à l'attentat. Il la voit se débattre, bâillonnée et menottée. Tant et si bien qu'elle finit par desserrer ses liens.

Seito revient à lui. La joue contre l'oreiller, il a une vision claire de la porte. Trop claire. Porte de chambre derrière laquelle se trouve un couloir. Couloir dans lequel se trouvent des gens. Gens qui pourraient débarquer sans prévenir – Pablo n'est pas un cas isolé. Ses mains remontent sur les épaules de Mathéo. La panique éteint spontanément le brasier. Elle érode sa voix alors qu'il souffle :

« Mathéo... o-on devrait arrêter. T-t'es sûr que ton coloc va pas revenir ? »




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Mar 12 Déc 2023 - 20:06
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1er mai - après-midi

Sur la peau brûlante de Seito, Mathéo se découvrait un intérêt tout particulier pour la calligraphie. Le bout imprécis de sa langue manquait de talent mais sans doute le faisait-elle exprès, refusant de se contenter d’une ligne délimitée. Il lui fallait goûter davantage. Chacune de ses caresses humides le transportait dans un monde de sensations des plus exquis, transformait son corps en brasier. Comment ne pas en demander encore et encore ? Elle voulait en découvrir plus, glisser sur des contrées interdites pour les suçoter avec gourmandise. La perfection n’avait plus aucun intérêt pour Mathéo – au diable le talent - à quoi bon la rechercher lorsque Seito l’incarnait ? Il pouvait la toucher du bout des doigts, la savourer d’un coup de langue, en respirer les arômes et l’embrasser passionnément. Plus besoin de penser. Pensait-il seulement encore ? L’odeur de Seito enivrait son corps, telle une drogue elle effaçait toute trace d’inquiétude ou de doute dans son esprit momentanément. Avec en prime un contre coup des moins désagréables : elle alimentait pressament l’énergie déjà en surcharge dans son bas ventre. Sous le joug de ses hormones, il se retrouvait prisonnier, renonçant de lui-même à toute liberté. « hm-hm » répondit-il, vaguement, lorsque Seito tenta de le ramener sur terre. L’atterrissage s’annonçait plus périlleux que prévu, jeune héro. Sans lui donner plus d’éléments, il prit en otage ses lèvres pour l’embrasser de nouveau. Ses mains récupérèrent avec précaution les siennes pour les lui éloigner de ses épaules et lui remonter au dessus du crâne, les plaquant gentiment, entre le mur et l’oreiller, d’une main.

« … Il a un camp d’entraînement avec le club de basket pendant encore quelques jours » lâcha-t-il finalement entre deux baisers. « Personne n’entrera sans prévenir, ne t’en fais pas  » chercha-t-il à le rassurer, frottant affectueusement le bout de son nez contre le sien. Cela aurait du l’inquiéter aussi, cela dit. A croire que la libido faisait pousser des ailes, elle aussi.

Son regard se logea dans le sien, incandescent. De son pouce libre, il frôla le contour de ses lèvres pour les redessiner, passant sur l’une et l’autre dans un lent mouvement circulaire. Et, une fois le cercle complet, il le glissa entre elles, frôlant ses dents avant de se rétracter. Bon sang... ce qu’il n’avait pas envie d’être raisonnable. Il se mordit la lèvre d’envie. Son coeur battait d’un amour débordant, son corps se consumait de désir et il trouvait Seito si beau... Il déglutie. Rien de ce qu’il désirait, là, maintenant, ne devrait jamais sortir de son imaginaire. Il relâcha son petit ami, non sans une montagne de frustration, et fondit contre lui pour se cacher dans le creux de son cou. « … Excuse moi… Tu as raison… On devrait s’arrêter là quand même ».

Son coeur battait si fort qu’il en avait la tête qui tournait, rien de bon ne pourrait arriver à partir de là et il lui semblait qu’ils s’étaient déjà engouffrés assez loin sur les terres sinueuses du danger pour aujourd’hui. S’arrêter lui paraissait déjà être au dessus de ses forces...

AH. Allez ! Hors de question de se laisser traiter par ses pulsions comme un animal ! Il se releva en prenant une grande inspiration, gonflant les poumons de cet air dont il manquait tant puis soudain, sans prévenir : il tira sur le coin de sa couverture pour l’extirper de sous son matelas. D’un geste vif et précis, il enroula Seito dedans. « Monsieur le super héro… Il vous faut une supra armure. Je ne crains que cette fois-ci, ce soit bien trop dangereux, même pour vous ! » dit-il en lui faisant faire un tour dans sa couette à la force des bras, jusqu’à créer un Maki Mori. Un rire s’échappa d’entre ses lèvres en voyant le résultat et sans la moindre pitié, il se jeta sur le rouleau de Seito pour en maintenir les rebords. « Je suis très sérieux, reste là dedans le temps que je me calme » lança-t-il, les joues rouges, non sans un sourire. Il se cala, les deux bras croisés, menton par dessus et posa un regard tendre sur lui.

« Parce qu’on ne dirait pas... mais je pourrais manger un Rinbo bleu matin, midi et soir... » dit-il avec un sourire sous-entendu.

 
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Sam 16 Déc 2023 - 14:52
MARDI 01 MAI 2018



Prisonnier de ces désirs. Captif de ces mains brûlantes. Détenu forcé d'un amour qui dépasse l'entendement. Seito devrait en être affolé. Son corps, en toute conscience, aurait dû hisser la grand-voile pour s'enfuir vers le large. Le goût de la liberté lui semble être un lointain souvenir alors que les doigts de Mathéo menottent ses poignets. Un relent de peur comprime sa cage thoracique. Mais apparaît soudain de la curiosité. De l'appétence pour cette entrave. Sans qu'il en comprenne la raison, un désir fulgurant pulse jusque dans son bas-ventre. Si bien qu'il ne lutte pas davantage pour écarter Mathéo de son corps bouillonnant. Leurs envies se frôlent tandis que leurs regards indolents s'immolent dans un feu délétère. Seito se sent partir vers des ailleurs effrayants. Où soudain il lui paraît rassurant de ne plus être. Sous contrôle d'un autre, sa vie en serait-elle meilleure ? S'il donnait sa vie à Mathéo, pourrait-il réellement prétendre à ce titre de roi qu'il lui prête ? Oublier le mépris, la solitude et la rancœur. Trouver refuge dans le sucre, la luxure et l'amour. Une telle solution frise le ridicule. Mais là, entre les mains avides de son petit-ami, les frontières se brouillent.

Ose, lui souffle sa folie.

Mais Mathéo se rétracte. Lové dans son cou, Seito percute. Cette chambre, seul à seul, est devenue bien trop dangereuse pour son propre bien. L'étudiant a des allures de loup dans une bergerie. Et lui, pauvre mouton, a eu envie d'être croqué. Avalé tout cru par ce monstre d'amour. Sans penser aux conséquences. Juste à ses sensations. A ce qu'il éprouverait s'il franchissait le cap. De quelques baisers à du charnel. Il contemple le précipice et remercie soudain Mathéo de ne pas avoir tenté le grand saut. Le noir profond lui intime qu'il n'aurait jamais survécu à cette chute. Il a beau avoir plus de dix-huit ans, il ne se sent pas prêt. Pourtant dieu sait comme sa libido déborde de jeunesse. Son petit-ami semble l'avoir remarqué. Il se trouve qu'il n'est pas en reste lui non plus. Et c'est bien ce qui effraie Seito. Qu'ils perdent tous les deux le contrôle. Puis qu'ils regrettent être allés plus loin qu'une découverte mutuelle de leurs limites. Ses limites lui paraissent bien étroites en comparaison de celles de son petit-ami. Et si l'impatience finissait par le gagner ? Pire, le lasser ?

Laisse-le te guider, lui souffle sa folie.

Mais Mathéo le protège. De lui. De ses envies projetées sur son corps. En vrai héros, il parvient à se distancier de sa bouche pantelante pour les sauver de l'indécence. Le point de non-retour s'évapore au profit d'une chaleur suffocante. Qui, cette fois-ci, n'est pas induite par la proximité de leurs corps. Enturbanné dans la couverture, Seito proteste et piaille :

« Mais un super-héros ça a pas besoin d'protection ! C'est moi la protection ! »

Sauf que ça ne prend pas. Et surtout, ça lui fait soudain penser à d'autres protections. Comme les préservatifs que leur avait offerts Pablo à Nolan et lui au moment de leur réconciliation. Et bon sang, cela a le mérite de le calmer instantanément. Ça et l'aveu de faiblesse de son petit-ami. Un souffle hébété s'échappe de ses lèvres entrouvertes. De but en blanc, il demande :

« T'as... envie de le faire ? »

Machinalement ses dents s'enfoncent dans sa lèvre inférieure alors qu'il dévisage Mathéo de ses deux grands yeux effarouchés. Tout bas, il répète :

« T'as envie de le faire... avec moi ? »

Et c'est là ce qui le surprendrait le plus. Seito ne se trouve pas moche mais il ne se considère pas réellement attirant. Comparé à Pablo, il ne luit d'aucune aura. Il n'a pas de talent particulier. Est souvent drôle malgré lui. Et il constate, à mesure que leur relation évolue, le retard accumulé lors de ses années d'adolescence où il avait préféré une lutte perdue d'avance plutôt que s'intéresser à des découvertes plus frivoles.

« Je sais même pas comment... enfin si, je crois savoir comment... »

Le rouge lui monte aux joues. Seito ne s'y intéresse peut-être pas mais il n'est pas né de la dernière pluie. Le problème ne réside pas tant dans le comment mais dans le pourquoi. Et, à cette question, il n'a pas de bonne réponse à offrir. Simplement son honnêteté, à prendre ou à laisser. L'inconfort le gagne, il chasse du regard.

« Ça me fait flipper tout ça... »




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Sam 16 Déc 2023 - 20:36
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1er mai - après-midi

La question de Seito en soulevait des montagnes d’autres et Mathéo n’était pas sûr d’en avoir les réponses. Lui-même en subissait régulièrement les avalanches. Oui, il voulait le faire. Oui, avec lui. C’était sans doute les deux réponses dont il était certain. Y répondre, ne serait-ce que dans sa tête, bouleversait tout son être. Il s’était interdit de le désirer et l’aimer avait été un droit si durement acquis déjà. Il avait peur qu’à en espérer trop, on le lui retire. Il avait prié tant de fois pour qu’on le laisse avoir une vie normale, pour qu’il puisse lui aussi éprouver un peu de bonheur. Chacune de ses prières lui avait semblé vaines mais il les avait réitérées, encore et encore. Finalement, les dieux avaient exaucé sa demande mais il ne s’en rendait compte que maintenant. Sortir avec Seito lui semblait toujours aussi fou et risqué, un interdit qu’il franchissait en âme et conscience. Pourtant, il commençait à se demander : avoir une vie normale, qu’est-ce que c’est ? Cela pouvait paraître idiot, anodin, mais pour lui cette question représentait tout. Une vie normale, jusqu’ici, il était évident qu’il s’agissait d’être dans la norme, dans ce que la société pouvait attendre de lui. Vivre selon les attentes des autres, soumettre sa volonté à celle de l’opinion publique, vivre sans faire de remous. C’était une évidence, oui, et celle-ci avait encore la peau bien trop dur pour qu’il ne la remette totalement en question, bien qu’au fond de lui avait toujours crié son âme. A l’injustice, à l’aide, à l’espoir qu’un jour autre chose puisse l’attendre. Éprouver des sentiments pour Seito avait rendu le tout plus compliqué. Ce crie de l’âme, plus il se faisait fort et plus Mathéo cherchait à l’étouffer, redoublant d’efforts et de moyens. C’était les règles de son jeu intérieur. Le deal entre lui et lui : crie que je te tue. Tue moi, que je ne crie plus. Sans se rendre compte que dans les deux cas, c’était lui seul qu’il tuait à petit feu.

Aimer Seito changeait ces règles, les rendait désuets. Une main sur l’oreiller qui cherchait à le priver d’air, l’autre tendue vers ce jeune homme qui faisait battre son coeur, il faisait face à un choix cornélien. Pour rejoindre Seito, il lui fallait réduire la pression de sa main sur l’oreiller, voire la relâcher, s'il espérait pouvoir l'enlacer. Ainsi, chaque fois qu’il était avec Seito, il respirait enfin. Il avait été étonné de constater que retirer cette main qui l’opprimait ne déclenchait pas plus de bruit pour autant. Chaque fois qu’il pouvait l’aimer sans crainte, les cries de son âme s’arrêtaient. Alors, qu’est-ce qu’une vie normale ? Il se le demandait. Sa préférence sexuelle avait toujours été un lourd fardeau et ses envies un fléau dont il était certain qu’il devait protéger les autres. Mais face à Seito cet imaginaire tenait-il encore ? Son envie déployée et devinable à la bosse qu’elle dessinait sous son jean, était-elle mauvaise ? Le besoin farouche de joindre son corps au sien était-il la cause d’une maladie des plus mortelles ? L’amour le condamnait-il à la cécité ? Se fourvoyait-il complètement ? Il n’osait se l’avouer, trop peureux pour en assumer les conséquences, mais il lui semblait que c’était bien cela, une vie normale. Aimer et être aimé.

Les cris de son âme devaient audibles en la présence de Seito, se transformaient en mots. Elle voulait seulement pouvoir être avec lui sans entraves, pouvoir l’aimer librement. C’était là une révélation bien déroutante. Il avait mené tant de batailles, plus acharnées et sanguinaires les unes que les autres, dans lesquelles il s’était érigé en grand guerrier implacable pour empêcher ces mots de lui parvenir, coûte que coûte. A l’adolescence, la montée de ses désirs avait centralisée son attention, ces derniers en étaient devenus ses ennemis principaux : ceux qui cherchaient ouvertement à lui nuire, à le détruire. Ceux qui causeraient sa perte. Il les haïssait autant qu’il se détestait d’en être la source et lorsque le soir il s’en retrouvait affligé, contraint d’en soulager son corps, il aurait aimé pouvoir l’ouvrir en deux pour en sortir et fuir, abandonner. Jamais il n’aurait cru possible de leur laisser délibérément le champ libre. Jamais il n’aurait cru que l’amour lui procurerait enfin un apaisement et qu’il jetterait de lui-même les armes. Ces sentiments qu’il éprouvait pour Seito, cet amour qui musclait intensément son coeur et détruisait toutes ses barrières les unes après les autres, cela transformait sa vie. ça le transformait, lui. Telle une lumière dans l’obscurité, l'amour chassait les monstruosités auxquelles l’interprétation des formes ombrageuses donnait vie. De ses terreurs, il ne restait plus grand-chose. Il voulait aimer plus, partager plus, vivre plus, avec Seito. Ses joues échauffées sous les révélations de son petit-ami en témoignaient. Il n’en mesurait pas encore l’impacte.

Doucement, il se hissa jusqu’à son visage pour déposer un baiser sur sa joue. Pour une fois, il ne ressentait aucune honte. La sincérité de Seito l’en avait dépossédé. Il était gêné, c’était là un fait inéluctable, mais pas honteux. Pour une fois, aussi, cette chaleur qui lui dévorait le ventre ne lui faisait pas peur. Elle ne lui semblait plus sauvage et imprévisible. Oh, il craignait toujours qu’elle ne prenne le dessus sur lui et le pousse à l’erreur mais il comprenait maintenant qu’elle n’était pas son ennemie. En la remettant aux mains de Seito, elle ne pouvait plus l’être. Un timide hochement de tête confirma ses intensions avant qu'il ne se laisse glisser sur le côté, écoutant son petit-ami lui faire part de ses craintes. L’envie de se glisser avec lui sous la couette céda sous l’honnêteté du lycéen et laissa place au besoin de l’en protéger de nouveau. Cette fois-ci, il secoua la tête à la négative. « Je ne veux rien faire que tu n’as pas envie de faire... » souffla-t-il timidement. « Et… s’il y a des choses que tu aimerais faire mais qui te font peur, j’attendrai que tu te sentes suffisamment en sécurité avec moi pour vouloir essayer » ajouta-t-il, le visage marqué par l’embarras. C’était affreusement gênant mais il était décidé à ne pas fuir la conversation, celle-ci était bien trop importante. Il ne voulait pas que Seito se sente mal à l’aise, ni qu’il en soit effrayé par sa faute. D'autant plus qu'il n'était pas le seul à être inquiet à l’idée qu’ils pourraient réellement aller plus loin. Mathéo avait beau en avoir envie, il n’avait aucune expérience non plus. Tout ce qu’il en connaissait restait théorique et il y avait un million de chances pour qu’il s’y prenne mal. Or, si…. Si un jour lui et Seito en venaient à ce stade, il espérait pouvoir faire de son mieux pour qu’il en garde un bon souvenir. Un moment chérissable. Il s'en voudrait s'il n'y parvenait pas.

Il passa délicatement ses mains sur son visage pour le lui saisir et l’obliger à pivoter vers le sien. Ses yeux fuyants trouvèrent refuge dans les siens, s’y logeant amoureusement. D’une main, il lui caressa affectueusement les cheveux. Un doux sourire se peignit sur ses lèvres. « Tu sais… ça m’effraie aussi » avoua-t-il avec un petit rire nerveux. « Pour moi aussi, c’est nouveau… Je sais comment on fait...O-On peut en parler, s-si tu veux, d-d’ailleurs. Mais… je l’ai jamais fait. J’ai jamais vraiment voulu le faire avec quelqu’un avant toi. Tu es le premier avec qui... je peux l’imaginer sans que ça ne me paraisse mal ou bizarre » continua-t-il sous le ton des confidences. Pour le coup, cette fois-ci la honte le reprenait. Il ne savait plus où se mettre. il s'arma d'un peu de courage pour aller au bout de ce qu'il souhaitait lui dire. «  Mais ce que je veux surtout, c’est être avec toi. C’est ça, le plus important pour moi, alors ne t’en fais pas trop, d’accord ? » demanda-t-il, le coeur battant et les joues rouges. Il laissa deux de ses doigts glisser délicatement le long de son nez.

« Chaque fois que tu es là, avec moi, j’ai l’impression d’être au bon endroit. Je sais que c’est là où je veux être » confia-t-il, intimidé par ses propres confidences. « Si tu te demandes pourquoi avec toi plutôt que quelqu'un d'autre… c’est pour ça. Toi, je t’aime de tout mon coeur, Seito.» dit-il en lui embrassant le bout du nez. « C’est pour ça que tu dois garder ton armure pour l’instant » ajouta-t-il, préférant l’humour à la fuite. « Je ne veux pas aller trop vite et encore moins que tu le regrettes ensuite… Est-ce… Est-ce que tu sais si tu as envie de le faire avec moi, toi, déjà ? » eut-il le courage de demander.

 
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Ven 22 Déc 2023 - 1:08
MARDI 01 MAI 2018



L'intimité lui fait peur. Découvrir le corps de l'autre, le toucher et être touché en retour n'est pas loin de le faire paniquer. En sortant avec Mathéo, Seito n'avait encore jamais réalisé qu'une relation pouvait évoluer en ce sens. Ou alors son cerveau avait tout fait pour bloquer cette éventualité. Et maintenant qu'il y est confronté, le japonais n'est pas certain de savoir comment se comporter. D'abord incrédule, il se mange l'honnêteté de Mathéo en pleine poire. Et bon sang, si ce n'était pas pour elle, il aurait déguerpi de sous la couette et aurait reporté cette discussion à plus tard. Cette sincérité brutale le contraint à écouter les craintes, les désirs et les états d'âme de son petit-ami. Et bien qu'il en soit extrêmement gêné, il est extrêmement reconnaissant de ses efforts. Jusqu'à ce qu'il soit son tour d'en faire. Ses pupilles se dilatent. Ses lèvres s'entrouvrent, ses yeux s'élargissent. Sans prévenir, Seito s'agite et renverse l'intégralité de la couette contre le mur.

« Pardon mais j'ai trop chaud. » prétexte-t-il.

Il prend alors une grande inspiration tandis qu'il s'assoit en tailleur sur le matelas. Ses pensées se font électrons libres. Envie. Pas envie. Un choix doit être fait. Hors de sa protection, Seito s'interroge sur les conséquences de sa réponse. Pourtant il sait que Mathéo n'ira jamais plus loin sans son consentement. Il n'a pas à avoir peur. Sa voix se fait pourtant timide lorsqu'il souffle :

« Je sais pas... peut-être... »

Ses yeux s'abaissent sur ses doigts nerveux. Il tripote ses ongles, gratte les petites peaux. Son excitation est toujours présente bien que bien moins prononcée. Cet élément de réponse, il le laisse volontairement de côté pour se concentrer sur tout le reste.

« Tu me dis de pas m'en faire mais j'ai pas envie que t'aies envie et pas moi. Je... Je l'ai jamais fait moi non plus. J'aurais jamais pensé que toi non plus... Je dis pas ça parce que t'as vingt ans mais j'ai toujours eu l'impression que j'étais genre en retard là-d'ssus. Enfin pas en retard mais... en vrai, j'ai pensé pendant super longtemps que je sortirai jamais avec quelqu'un. Et puis il s'est passé des trucs... et j'ai eu du mal avec les contacts... Alors j'me suis dit que tout ça, bah... ça arriverait jamais. Mais dans ma tête c'était pas grave. Genre c'était pas important, tu vois ? »

Le japonais relève doucement les yeux vers Mathéo. Embarrassé par ses confidences, une moue barre son visage.

« Mais... ça c'était avant. »

Avant ce campus. Avant que son corps se réveille à la vue de Pablo. Avant qu'il ne rencontre Mathéo. Avant que leur imagination s'épanouisse dans un monde commun et perdure dans une relation improbable. Avant qu'il l'embrasse. A nouveau son regard prend le large.

« Je crois que je comprendrais jamais pourquoi tu m'aimes. »

L'incertitude tapisse sa voix. Il se sent tellement bête. Et distant. Et ignorant. A chaque fois que cette fragilité ressort, il se renferme. Nolan serait là, il aurait sévi. Mais le japonais a envie de se prouver qu'il peut dépasser les peurs qui l'ont construites.

« Je sais que j'devrais pas dire ça. C'est juste que... j'ai pas l'habitude qu'on soit aussi gentil avec moi. »

Il soupire. Machinalement, l'ongle de son pouce finit entre ses dents. Ses incisives le rongent goulûment. Seito aimerait tout lui livrer. Lui raconter son passé pour mieux appréhender son présent. Mais un tel aveu induirait forcément un jugement. Il en a déjà bien trop dit. Toute question risque de lui causer du tort. Mentir alors qu'il encense l'honnêteté de Mathéo serait abject. Ses doigts quittent sa bouche et reprennent leur ballet d'angoisse entre ses jambes croisées. La tête baissée, quelques mèches de cheveux viennent chatouiller ses paupières.

« J'veux pas porter d'armure quand j'suis avec toi. L'armure c'est quand j'suis chez mes parents. Mais ici, j'en veux pas. Et surtout pas avec toi. »




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Dim 4 Fév 2024 - 22:47
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1er mai - après-midi

En papillon, Seito se tortilla pour sortir de sa chrysalide. Mathéo se redressa pour s’asseoir à côté de lui, gêné par les conditions peu confortables qu’il lui imposait. « Désolé » marmonna-t-il. Tant pour la chaleur que pour sa question qui sans doute arrivait trop tôt. Lui-même en avait fait surchauffer la température de ses joues à jouer si fort les imprudents. Pour ne pas s’y brûler davantage les doigts, il s’apprêtait d’ailleurs à laisser tomber son envie de réponse avant que Seito ne la lui offre sur un plateau d’argent. Un « peut-être » qui fit vrombir son cœur et finit de peindre son visage en rouge. Il ne su plus quoi dire. Y avait-il seulement plus à dire ? Lui n’entendait plus que les battements frénétiques de son coeur mais peu importait car Seito n’avait pas encore finit de le surprendre. Lui, en avait encore des choses à dire.

Mathéo se sentit bête en l’écoutant. Il s’était imaginé partager milles et une raisons pouvant nourrir l’inquiétude de son petit-ami : de la théorie à la pratique, des préparations à la maîtrise et de la montagne de questions que le tout amenait. Seito avait néanmoins d’autres préoccupations. Sur la couverture, le poing de Mathéo se referma nerveusement. Il aurait aimé le couper pour lui répéter que ce n’était pas grave s’il n’avait pas envie d’aller plus loin avec lui mais il se retint, se résigna à rester muet, continuant de lui prêter une oreille attentive. Peu importe ce qu’il en pensait, ce qui comptait était ce que Seito ressentait, ce qu’il essayait de lui verbaliser malgré son anxiété apparente. Courageusement et peut-être... un peu maladroitement aussi. Mathéo baissa le regard, soudain, il se sentit honteux.

Si Seito qui était encore au lycée pensait être en retard… qu’en était-il de lui ? Plus encore, que pensait-il de lui maintenant qu’il savait qu’il en était au même niveau d’inexpérience ? Les yeux scrutant pensivement son lit, Mathéo sentit le stress reprendre possession de lui. Est-ce qu’il était réellement en retard ?… Et est-ce qu’il paraissait moins séduisant aux yeux de Seito maintenant que celui-ci savait la vérité ? Jusqu’ici, il n’avait jamais pensé à la chose en terme de temps. Qu’il ait vingt ans ou moins importait peu pour lui, il avait été bien trop occupé à survivre à son désir pour s’angoisser quant au temps durant lequel devrait advenir sa réalisation. A vrai dire, tarder lui avait toujours semblé favorable… Parce qu’avant Seito, aucune issue en la matière ne lui paraissait franchissable.

… Dans le meilleur du pire de ses projets, il lui aurait fallut se forcer à coucher avec une femme et l’idée le terrorisait autant qu’elle le repoussait. Dans ces conditions, le temps lui était un ami rassurant. Plus il repoussait l’échéance et plus il pouvait se préparer à en affronter la triste finalité, plus il pouvait nourrir l’espoir d’y survivre… car s’il n’y arrivait pas, l’humiliation serait si grande qu’il s’était souvent demandé comment il pourrait bien continuer à se montrer au reste du monde. Quant aux hommes… Il s’était persuadé que s’il devait un jour y céder cela signerait la fin de sa vie. Alors… jusqu’ici, il s’était plutôt senti chanceux que ça ne soit pas encore arrivé. Entre ces deux extrêmes, l’abstinence lui avait parut douce et rassurante. Il ne s’était jamais senti en retard, seulement protégé. Seito n’en savait rien et il ne pourrait jamais le lui dire… mais il renversait à lui seul ses assomptions les plus profondes. Pour la première fois de sa vie, Mathéo voyait les choses différemment. A vingt ans, de nouveaux horizons apparaissaient à sa vue. Il les contemplait le coeur amoureux et léger. Il voulait les rejoindre. Avec Seito, cela ne pouvait être que le début de sa vie.

L’évocation des difficultés de son petit ami lui fit relever la tête. A nouveau, sa curiosité s’éveillait. Comme à chaque fois, il aurait aimé demander ce qu’il s’était passé. Un mélange de crainte et de pudeur l’en empêcha néanmoins. S’il le souhaitait, Seito lui en parlerait le moment voulu… mais il ne pouvait s’empêcher de détester intérieurement toutes les personnes sur cette terre qui auraient pu avoir manqué de gentillesse envers lui un jour. Ou pire, lui faire du mal.

« Alors, n’en mets pas » répondit doucement Mathéo en caressant le crâne de son petit ami. Un sourire rassurant sur les lèvres, il ajouta : « Et ce n’est pas grave si tu ne comprends pas… je te ferais des démonstrations jusqu’à ce que tu puisses en avoir ne serait-ce qu'une vague idée. Ça prendra le temps que ça prendra. Ne t’inquiète pas. ». Il déposa un baiser sur sa joue en tirant sur les manches de son pull pour lui libérer les mains et prendre place, la tête sur ses cuisses, à leur place. Il attrapa l’une de ses mains délogées pour l’embrasser tendrement avant de la déposer contre son coeur. Délicatement, il la cajola du pouce. « … et même si malgré tout tu ne comprenais vraiment jamais… tant que tu me laisses t’aimer quand même, ça me va» avoua-t-il. « Pour le reste... tu n’es pas en retard, je ne crois pas qu'il y ai un moment donné à partir duquel il faudrait faire quoique ce soit. On le fait quand on en a envie et avec la personne dont on a envie. Nous avons tout notre temps, on peut attendre d'en avoir envie en même temps... » souffla-t-il en calant son visage contre son ventre. Le nez baigné dans son odeur, il sentait tout son stress s'évanouir. La fatigue le rattrapait. « J’étais tellement anxieux tout à l’heure… je ne t’ai même pas demandé ce que tu as fait ce week-end, excuse moi. Tu me racontes ? »

 
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Mer 7 Fév 2024 - 18:31
MARDI 01 MAI 2018



Mathéo l'envahit à nouveau et Seito n'y trouve rien à redire. La chaleur se diffuse contre sa main, contre son ventre, contre ses cuisses. Ses vêtements sont la seule armure qui le protège encore des assauts répétés de cet amour disproportionné. Il préfère ne pas s'imaginer sans. Pas tout de suite. Peut-être jamais. Ne pas savoir est aussi angoissant que l'anticipation. Alors il choisit de faire confiance aux sages paroles de son petit-ami alors qu'il le regarde, la tête penchée vers lui. Son rapprochement le gêne autant qu'il le fait sourire timidement. Ses doigts se glissent entre ses cheveux, son index s'enroulant sur une de ses mèches brunes. Le japonais n'aime pas savoir que ses proches sont anxieux. Du mieux qu'il peut, il tente d'absorber ces mauvaises ondes. Il secoue la tête.

« C'est pas grave. »

Puis se plie pour embrasser Mathéo. Un baiser à la Spider-Man lui glisse son cerveau. Son regard ne quitte pas le sien quand il se redresse.

« J'ai rien fait d'spécial. »

A part être allé chez le psy, ce qu'il ne peut pas confier, avoir fait ses devoirs, ce qui n'est intéressant et... Oh si, il a bien une activité dont il se souvient.

« Enfin si. J'ai cueilli des pommes, j'ai fait fleurir mes premières roses bleues, j'ai galéré à pêcher un marlin bleu et un poisson ruban, j'ai enterré des clochettes, j'ai remboursé le prêt de ma maison même si Tom Nook me demande encore de la thune, ce gros radin, MAIS heureusement j'avais pensé à tout et j'me suis refait en vendant mes navets à un prix de malade mental ! »

Son ton sérieux contraste avec la malice tapie au fond de ses yeux et le sourire qui s'installe progressivement sur ses lèvres. Seito est très fier de son île sur Animal Crossing. Elle est loin de contenir encore toutes ses idées mais elle a le mérite d'occuper son esprit quand il ne souhaite penser à rien d'autre. Ce havre de paix, il le doit à Nolan et c'est toujours avec un plaisir non dissimulé qu'il se glisse dans sa chambre pour emprunter sa console. Ce qui le fait indéniablement penser à la chambre où il se trouve. Curieux, son regard navigue sur la table de chevet, la penderie puis le bureau de Mathéo.

Chaque personne parvient à créer son univers dans ces quelques mètres carrés et Mathéo ne fait pas exception à la règle. Alors Seito ressent l'envie de profiter de cette intimité en restant auprès de Mathéo, dans ce cocon sans colocataire. Sa main se glisse sous sa nuque le temps qu'il se dégage de son poids puis lui fait comprendre qu'il souhaite simplement être allongé à ses côtés. Le japonais se rapproche, embrasse l'étudiant puis, sans crier gare, pose sa tête contre son torse. Là, son oreille contre sa cage, il écoute la pulsation rapide. Le faisant immédiatement commenter :

« Ton cœur bat vite. »

Cette remarque le fait sourire. Ce n'est pas un reproche, c'est une constatation. Une partie de lui souhaite soudain que son contact apaise Mathéo. Sans geste brusque, son bras s'enroule contre son ventre et il ferme les yeux.

« Ça te dérange si on reste comme ça, un peu ? »

S'installant plus confortablement encore, sa jambe se plie pour que son genou chevauche la cuisse de Mathéo. Son torse est ferme contre sa joue. A mesure qu'il se soulève, sa propre respiration se fluidifie. Dans sa forteresse, un chevalier peut bien retirer son armure. Nul doute qu'un roi le peut aussi et qu'il finisse par apprécier les subtilités de cet accord tacite.




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Dim 25 Fév 2024 - 20:31
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1er mai - après-midi

L’odeur des vêtements de Seito le berçait. Sur sa peau, les notes odorantes de la lessive partagée de la laverie offrait des subtilités uniques. La chaleur de sa main dans ses cheveux lui était aussi agréable. Plus qu’il ne l’aurait imaginé. Détendu, il ferma les yeux, le sourire aux lèvres, après avoir reçu un baiser en prime. Son rythme cardiaque reprit des airs de mélodie, doux et heureux. Mathéo plongea timidement dans cette tendresse inédite que lui offrait Seito. Il voulait en savourer chaque seconde, chaque détail. En récupérer toute la chaleur, brûler le cœur joyeux et en fondre d’amour. S’il avait été un chat, il en aurait assurément ronronné. Heureusement, il n’était qu’un homme qui garderait cela secret.

Perché au dessus de son petit nuage, il eut néanmoins à rouvrir un œil en écoutant le week-end que dépeignait Seito. Avait-il bien entendu ? Il.. avait fait fleurir des roses bleus et pêché un… Oh. L’étudiant ria en refermant l’oeil prudent qu’il avait envoyé en éclaireur. Le nom de Tom Nook ne lui était pas inconnu. Anna aussi adorait le jeu Animal Crossing, il en reconnaissait les activités maintenant que ses neurones se connectaient. C’était amusant quand il y pensait… que les deux personnes qu’il aimait le plus adore le même jeu. « Sacré vendeur de navets » commenta-t-il, amusé en percevant son sérieux. Il se demandait si Seito et Anna s’entendraient bien… Argh. Voilà qu’il divaguait encore. A quoi pensait-il donc ?

Il se releva, le temps que Seito ne se dégage et s’exécuta lorsqu’il comprit qu’il voulait qu’ils s’allongent. Le cœur battant, il le laissa s’installer contre lui, les joues roses. Son petit-ami en commenta les accords, l’embarrassant légèrement. « Oui... » répondit-t-il, tout intimidé. L’organe régulateur cognait de plus belle contre sa cage thoracique maintenant qu’il se savait écouté.

«… J’aimerais rester comme ça toute ma vie » confia Mathéo en déposant un bras sur le dos de Seito. Doucement, il referma de nouveau les yeux. « … Merci, Seito. D’être dans ma vie» souffla-t-il, à peine audible. La question qu’il avait brusquement chassé de son esprit lui revint, insistante. Cette fois, il l’accueillit avec plus de délicatesse. Est-ce qu’un jour il pourrait présenter son petit-ami à sa sœur ? Est-ce qu’un jour… Seito pourrait faire partie de sa vie à ce point là ? Est-ce... qu’il pourrait avouer à Anna combien il en était fou amoureux ? Cela lui semblait complétement fou mais il fut étonné de constater que l'idée lui semblait moins inquiétante qu'il ne l'aurait envisagé.
 
KoalaVolant


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