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Quand faut y aller, faut y aller
Aiko Kantou
Cette nuit n’était pas mauvaise, mais peut-être va-t-il falloir que je trouve une solution pour mes réveils pour ne pas avoir mes coloc’ sur le dos toute l’année… Je veux pas dépendre d’eux. C’est un coup à être en retard si on se réveille tous en retard. Et avec ma manie de ne pas réussir à me réveiller en moins d’une heure, nous aurions sauté l’heure de sport aujourd’hui, par exemple. D’un autre côté, c’est vrai que je ne peux pas les réveiller tous les matins avec mes deux ou trois réveils une à deux heures avant l’heure de levé initial. Bah… Ils n’ont qu’à se coucher plus tôt et arrêter de parler jusqu’à pas d’heure ! Au bout d’un moment, faut pas abuser.
Bref…
La rentrée s’est faite il n’y a pas si longtemps que ça et je dois avouer qu’elle s’est plutôt bien passée. Après tout, il s’agit d’une nouvelle école, les gens ont l’air sympa et, surtout, j’ai eu la joie de constater que tout le monde est différent du japonais lambda. Enfin, la plupart, quoi. Je me sens un peu moins seul… mais pas moins méfiant. Je sais pas trop si c’est moi qui manque de courage ou si j’ai toujours une image à chier, mais jusqu’à maintenant je n’ai toujours parlé à personne. Quel enfer ! Je sais bien que ça se fera pas du jour au lendemain, mais ça m’énerve que ça se passe comme au collège. Quant à moi… Je sais pas… J’ai pas trop envie d’aller me frotter à de potentielles moqueries. On pourra me dire que je suis peureux, j’m’en fiche. Ce qui est sûr c’est que je veux pas prendre le risque de me prendre plus de haine que j’en ai déjà reçu jusqu’à maintenant. Ça fait plusieurs jours que c’est comme ça. Pourtant, voilà que nous sommes en cours de théâtre et que nous devons nous mettre en binôme afin que tout le monde puisse participer…
Je suis éclaté… Nous avons eu sport l’heure d’avant et autant dire que, comme à chaque fois, je me suis donné à fond. En plus, je meurs de chaud. Si on compte qu’en plus de ça j’aime pas le théâtre, autant dire que je ne suis pas du tout en conditions pour supporter une nouvelle rencontre potentiellement mauvaise. Je veux pas faire face à un (ou une) abruti. J’ai ni la force, ni l’envie. Et puisque je n’ai pas envie, je reste assis à ma place, laissant les autres faire leurs groupes. Je remarque alors que tout le monde se met par deux. Bon, au moins je n’aurais qu’une seule personne à supporter.
Soupirant discrètement, je regarde par la fenêtre distraitement. Si quelqu’un est seul, il viendra de lui-même me trouver. Puisque je n’ai pas bougé de ma place, et que je suis à l’écart de tout le monde, il est difficile, si ce n’est impossible, de se poser la question sur mon non-appartenance à un groupe. Par contre, si je pouvais éviter que ce soit l’enseignant qui vienne me réprimander pour mon manque d’initiative, ça serait chouette. Bon, d’accord, je ne fais rien qui m’évite une telle situation. Mais, tout de même ! Je n’aime pas me dévoiler ou me mettre sous les projecteurs. Je n’aime donc pas le théâtre. A choisir, je préfère encore la musique à la limite.
Finalement, je vois un garçon venir vers moi. Un air gentil, peut-être un peu enfantin avec ses lunettes rondes. Mais une tête clairement asiatique. Si on venait à me dire qu’il est japonais, je n’en serais pas du tout étonné. Je n’en suis que plus méfiant, bien que je n’en montre rien. Enfin… Avec mes bras croisés sur mon torse et mon expression fermée, je n’ai pas non plus l’attitude la plus amicale qui soit pour l’accueillir. Ce n’est que plus vrai alors que je préfère le laisser me parler en premier. Et même s’il vient à se montrer amical envers moi, ne vaut-il pas mieux que j’évite de me présenter comme étant un enfant né au Japon malgré mes parents français ? Pourtant, il faudra bien que j’explique mon aisance en japonais. Dois-je mentir ? Je n’en sais trop rien… J’imagine que, comme à chaque fois, je ne vais rien prévoir et tout dire sur le coup pour ensuite en subir les conséquences.
Bref…
La rentrée s’est faite il n’y a pas si longtemps que ça et je dois avouer qu’elle s’est plutôt bien passée. Après tout, il s’agit d’une nouvelle école, les gens ont l’air sympa et, surtout, j’ai eu la joie de constater que tout le monde est différent du japonais lambda. Enfin, la plupart, quoi. Je me sens un peu moins seul… mais pas moins méfiant. Je sais pas trop si c’est moi qui manque de courage ou si j’ai toujours une image à chier, mais jusqu’à maintenant je n’ai toujours parlé à personne. Quel enfer ! Je sais bien que ça se fera pas du jour au lendemain, mais ça m’énerve que ça se passe comme au collège. Quant à moi… Je sais pas… J’ai pas trop envie d’aller me frotter à de potentielles moqueries. On pourra me dire que je suis peureux, j’m’en fiche. Ce qui est sûr c’est que je veux pas prendre le risque de me prendre plus de haine que j’en ai déjà reçu jusqu’à maintenant. Ça fait plusieurs jours que c’est comme ça. Pourtant, voilà que nous sommes en cours de théâtre et que nous devons nous mettre en binôme afin que tout le monde puisse participer…
Je suis éclaté… Nous avons eu sport l’heure d’avant et autant dire que, comme à chaque fois, je me suis donné à fond. En plus, je meurs de chaud. Si on compte qu’en plus de ça j’aime pas le théâtre, autant dire que je ne suis pas du tout en conditions pour supporter une nouvelle rencontre potentiellement mauvaise. Je veux pas faire face à un (ou une) abruti. J’ai ni la force, ni l’envie. Et puisque je n’ai pas envie, je reste assis à ma place, laissant les autres faire leurs groupes. Je remarque alors que tout le monde se met par deux. Bon, au moins je n’aurais qu’une seule personne à supporter.
Soupirant discrètement, je regarde par la fenêtre distraitement. Si quelqu’un est seul, il viendra de lui-même me trouver. Puisque je n’ai pas bougé de ma place, et que je suis à l’écart de tout le monde, il est difficile, si ce n’est impossible, de se poser la question sur mon non-appartenance à un groupe. Par contre, si je pouvais éviter que ce soit l’enseignant qui vienne me réprimander pour mon manque d’initiative, ça serait chouette. Bon, d’accord, je ne fais rien qui m’évite une telle situation. Mais, tout de même ! Je n’aime pas me dévoiler ou me mettre sous les projecteurs. Je n’aime donc pas le théâtre. A choisir, je préfère encore la musique à la limite.
Finalement, je vois un garçon venir vers moi. Un air gentil, peut-être un peu enfantin avec ses lunettes rondes. Mais une tête clairement asiatique. Si on venait à me dire qu’il est japonais, je n’en serais pas du tout étonné. Je n’en suis que plus méfiant, bien que je n’en montre rien. Enfin… Avec mes bras croisés sur mon torse et mon expression fermée, je n’ai pas non plus l’attitude la plus amicale qui soit pour l’accueillir. Ce n’est que plus vrai alors que je préfère le laisser me parler en premier. Et même s’il vient à se montrer amical envers moi, ne vaut-il pas mieux que j’évite de me présenter comme étant un enfant né au Japon malgré mes parents français ? Pourtant, il faudra bien que j’explique mon aisance en japonais. Dois-je mentir ? Je n’en sais trop rien… J’imagine que, comme à chaque fois, je ne vais rien prévoir et tout dire sur le coup pour ensuite en subir les conséquences.
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Mardi 10 avril 2018
feat Naoya Guyot
feat Naoya Guyot
C'était dans un état liquéfié que le jeune brun à lunettes avait pénétré la salle de théâtre, haletant, le cœur battant toujours à la chamade. Il avait chancelé un instant au perron du cours avant de se reprendre et de s'affaler lourdement à sa table habituelle, non loin du tableau. Bien loin des codes vestimentaires sportifs, son débardeur blanc s'était vu troqué pour une chemise à carreaux et son short pour un pantalon ample teinté de marron. Une noble apparence qui contrastait ironiquement avec cette bouille exténuée, attendant l'heure fatidique ou la fin de l'intercours.
Cette dernière ne se fit pas attendre, se dévoilant sous la forme d'un professeur, ou plus précisément, d'un travail en binôme au sujet d'un texte à jouer devant la classe. Elle agrippa le môme par surprise pour le mettre à l'écart de tous, lui et sa fatigue. Alors, sortant bien tard de sa torpeur, Aiko se leva difficilement, les jambes douloureuses, pour aller à la rencontre de celui qui, les bras croisés, faisait cavalier seul.
"Hey ! Tu es tout seul ?", accompagna-t-il sa question d'un sourire amical. "On peut se mettre ensemble si tu veux."
Malgré les poumons en feu, sa voix se teintait de douceur, et ses yeux, trahissant un non-jugement, se plongeaient avec innocence dans le propriétaire de cette chevelure rousse.
- Tenue d'Aiko:
(c) 0tsana
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Quand faut y aller, faut y aller
Aiko Kantou
Alors que l’asiatique se rapproche de moi, je le détaille un peu plus longuement. Je crois pouvoir deviner qu’il est peut-être aussi épuisé que moi par l’heure de sport que nous venons de subir. J’en déduis qu’il s’est donné à fond ou, ce qui est totalement opposé à cette première option, il n’est pas du genre sportif. Avec ses vêtements amples, impossible d’en savoir plus. D’un autre côté, niveau stature, on se ressemble pas mal. Bon, au moins je ne me sentirais pas trop seul sur ce point-là, bien que je n’ai rien à prouver.
Avec la salutation amicale qu’il me fait, je me demande pourquoi il n’a pas encore trouvé de groupe. Est-il solitaire ? Ah… Peut-être. On fait bien la paire si c’est vraiment le cas. Bref. La raison de sa présence n’est donc pas une surprise, par contre je ne sais toujours pas si je vais l’envoyer sur les roses ou non. Son japonais si lisse et sans accent notable me donne à croire qu’il est vraiment japonais et ça ne m’aide pas à baisser ma garde. D’un autre côté, c’est lui qui est venu à moi. Pour me ridiculiser, pour en apprendre plus sur moi et ensuite me casser du sucre sur le dos ? … Je devrais vraiment arrêter de voir le mal partout, surtout maintenant que je suis dans une école plus internationale qu’autre chose. Puis, mine de rien, si je ne mets pas du mien, jamais je ne pourrais avoir une note potable dans cette matière et je pourrais dire adieu à mes bourses ou même ma place ici. Ma réponse est donc toute trouvée, même si je dois avouer que ce n’est pas si simple.
J’ai préféré ne pas répondre à l’évidence de sa question précédente sur ma solitude. Je ne pense pas que j’aurais su être un minimum agréable pour le coup. Puis, comme je viens de lui signifier, on doit être les deux seuls clampins à ne pas avoir trouvé de binôme. Cqfd, nous devons nous allier pour pratiquer l’exercice donné. Joie !
Autant me renseigner avant de lui avouer combien j’ai horreur de jouer un personnage. Surtout depuis le collège en réalité. Au point que j’avais complètement boycotté la dernière représentation de ma classe de collège, ce qui a très certainement été une des sources de la haine qu’on me vouait. Quel bonheur… Je n’ai clairement pas envie de m’en rappeler plus que ça. C’est quoi déjà le texte à jouer ? Kanjinchō. Du moins, une partie de cette pièce de théâtre classique japonaise. Je soupire en baissant la feuille que j’ai regardée l’instant d’avant. Je vais vraiment pas aimer…
Avec la salutation amicale qu’il me fait, je me demande pourquoi il n’a pas encore trouvé de groupe. Est-il solitaire ? Ah… Peut-être. On fait bien la paire si c’est vraiment le cas. Bref. La raison de sa présence n’est donc pas une surprise, par contre je ne sais toujours pas si je vais l’envoyer sur les roses ou non. Son japonais si lisse et sans accent notable me donne à croire qu’il est vraiment japonais et ça ne m’aide pas à baisser ma garde. D’un autre côté, c’est lui qui est venu à moi. Pour me ridiculiser, pour en apprendre plus sur moi et ensuite me casser du sucre sur le dos ? … Je devrais vraiment arrêter de voir le mal partout, surtout maintenant que je suis dans une école plus internationale qu’autre chose. Puis, mine de rien, si je ne mets pas du mien, jamais je ne pourrais avoir une note potable dans cette matière et je pourrais dire adieu à mes bourses ou même ma place ici. Ma réponse est donc toute trouvée, même si je dois avouer que ce n’est pas si simple.
J’crois surtout qu’on a pas l’choix.
J’ai préféré ne pas répondre à l’évidence de sa question précédente sur ma solitude. Je ne pense pas que j’aurais su être un minimum agréable pour le coup. Puis, comme je viens de lui signifier, on doit être les deux seuls clampins à ne pas avoir trouvé de binôme. Cqfd, nous devons nous allier pour pratiquer l’exercice donné. Joie !
Tu te débrouilles comment en général en théâtre ?
Autant me renseigner avant de lui avouer combien j’ai horreur de jouer un personnage. Surtout depuis le collège en réalité. Au point que j’avais complètement boycotté la dernière représentation de ma classe de collège, ce qui a très certainement été une des sources de la haine qu’on me vouait. Quel bonheur… Je n’ai clairement pas envie de m’en rappeler plus que ça. C’est quoi déjà le texte à jouer ? Kanjinchō. Du moins, une partie de cette pièce de théâtre classique japonaise. Je soupire en baissant la feuille que j’ai regardée l’instant d’avant. Je vais vraiment pas aimer…
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Mardi 10 avril 2018
feat Naoya Guyot
feat Naoya Guyot
Un corps élancé et des yeux d'un bleu profond. Voilà la brève description qui s'était gravée dans l'esprit d'Aiko alors que sa main se portait instinctivement à l'arrière de sa tête, grattant légèrement celle-ci, dans un geste empreint de gêne.
"Oui, c'est vrai, ha ha..."
Il remarque, au passage, l'attitude méfiante de son interlocuteur, dont les bras croisés font office de rempart à la moindre camaraderie physique. Combinée à ce visage fermé, il a tôt fait de comprendre que l'amélioration de leur simple statut de partenaire devra se faire avec des pincettes. Ainsi donc le voilà à s'emparer de sa chaise laissée plus tôt à son bureau et à s'installer sur le côté gauche de la table, les genoux effleurant ceux du rouquin.
"Eh bien, j'ai une certaine facilité pour apprendre les textes, et toi ?", retourne-t-il la question avec un sourire.
Ses oreilles s'ouvrent pour écouter la réponse, et s'emparant de sa feuille, il conclut :
"De toute façon, nous verrons bien, d'accord ? Lisons pour le moment."
Alors, à travers les lunettes, ses noisettes se plissent pour s'activer à lire les lignes, et cela ne prend guère longtemps avant que cette dernière ne se retrouve de nouveau sur la table. Lui qui a toujours aimé les livres, cet exercice il ne l'aborde pas comme une corvée, mais comme un moyen de partager sa culture, similaire à celle d'un rat de bibliothèque.
"Ma foi, le prof n'a pas menti quand il a dit que la pièce tournait autour de la loyauté", il réajuste ses verres légèrement tombés de son nez avant de demander avec entrain : "Tu veux interpréter qui ?"
- Tenue d'Aiko:
(c) 0tsana
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Quand faut y aller, faut y aller
Aiko Kantou
Bon… Je devrais penser au fait que ce soit une bonne chose qu’il n’ait pas mal pris que je lui ai répondu comme ça. De la manière dont je le vois, je dirais même qu’il est un peu… gêné ? Sa main passant derrière sa tête pourrait en être un signe, au même titre que son rire qui n’expose aucune joie. Je ne vois pas vraiment ce que ça pourrait être d’autre. Dire que j’en suis l’initiateur… Non mais il m’arrive quoi pour être si peu agréable avec les autres ? N’est-ce pas pour reprendre ma vie sur un bon pied que je suis venu ici ? Je m’en veux pour mon attitude et je comprends combien il est compliqué de se défaire des mauvaises habitudes qu’on prend. A l’heure actuelle, je me sens un peu comme un fumeur qui essaie de se défaire de sa dépendance. C’est tellement nul…
Je le laisse s’installer près de moi avant de lui demander comment il s’en sort en théâtre. Autant essayer de rattraper ma connerie, non ? J’ai tellement de chance de ne pas faire face à un japonais un peu trop coincé et désireux d’éviter le conflit à tout prix, quitte à me fuir. Et c’est grâce à cette personnalité plus ouverte que j’apprends qu’il est du genre à mémoriser les textes rapidement. Certainement plus que moi… J’ai beau aimer lire et apprendre assez bien mes leçons, je ne suis pas le genre de personne à apprendre en seulement quelques minutes. En vérité, il me faut bien plus d’une journée pour retenir une leçon et plusieurs lectures d’un livre pour en retenir les particularités et les détails. Puis-je le lui avouer ? J’hésite bien une dizaine de seconde avant de hausser les épaules et répondre :
Rien ne sert de lui mentir, surtout que la vérité éclatera très rapidement. Quant aux détails, pas besoin de m’éterniser dessus. Après tout, apprendre vite est assez vague. Peut-être pourrons nous être au même niveau. C’est ce que j’espère en prenant ma feuille à mon tour pour lire ce passage du livre. C’est définitif, je déteste le théâtre. Je soupire discrètement après avoir fini ma lecture et écoute sa vision de la chose. Tant mieux s’il aime bien. Par contre…
Plus que surpris, je suis plus proche du choc qu’autre chose. Comment est-ce possible en une seule lecture ?! Nan… C’est impossible… J’aimerais tellement que ce ne soit pas si simple pour lui. Pas que je sois dans un complexe d’infériorité, mais être face à un génie n’est pas toujours simple. D’un autre côté, ça me surprend tellement, en plus de l’angoisse d’être moqué pour mon niveau pitoyable, que j’en oublie complètement de répondre à sa proposition de choisir un personnage ou un autre. A quel point vais-je me ridiculiser exactement ?
Je le laisse s’installer près de moi avant de lui demander comment il s’en sort en théâtre. Autant essayer de rattraper ma connerie, non ? J’ai tellement de chance de ne pas faire face à un japonais un peu trop coincé et désireux d’éviter le conflit à tout prix, quitte à me fuir. Et c’est grâce à cette personnalité plus ouverte que j’apprends qu’il est du genre à mémoriser les textes rapidement. Certainement plus que moi… J’ai beau aimer lire et apprendre assez bien mes leçons, je ne suis pas le genre de personne à apprendre en seulement quelques minutes. En vérité, il me faut bien plus d’une journée pour retenir une leçon et plusieurs lectures d’un livre pour en retenir les particularités et les détails. Puis-je le lui avouer ? J’hésite bien une dizaine de seconde avant de hausser les épaules et répondre :
Je suis pas à ton niveau.
Rien ne sert de lui mentir, surtout que la vérité éclatera très rapidement. Quant aux détails, pas besoin de m’éterniser dessus. Après tout, apprendre vite est assez vague. Peut-être pourrons nous être au même niveau. C’est ce que j’espère en prenant ma feuille à mon tour pour lire ce passage du livre. C’est définitif, je déteste le théâtre. Je soupire discrètement après avoir fini ma lecture et écoute sa vision de la chose. Tant mieux s’il aime bien. Par contre…
Tu veux dire que t’as déjà tout mémorisé ?
Plus que surpris, je suis plus proche du choc qu’autre chose. Comment est-ce possible en une seule lecture ?! Nan… C’est impossible… J’aimerais tellement que ce ne soit pas si simple pour lui. Pas que je sois dans un complexe d’infériorité, mais être face à un génie n’est pas toujours simple. D’un autre côté, ça me surprend tellement, en plus de l’angoisse d’être moqué pour mon niveau pitoyable, que j’en oublie complètement de répondre à sa proposition de choisir un personnage ou un autre. A quel point vais-je me ridiculiser exactement ?
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Mardi 10 avril 2018
feat Naoya Guyot
feat Naoya Guyot
L'enfant aux noisettes semblait se confronter à de nombreuses émotions en ce mardi matin. La fatigue, l'entrain et... la surprise qui, elle, se traduisit par un haussement de sourcil puis par un éclat de rire étouffé.
"Non, pas du tout ! J'ai seulement lu le texte !"
Ses doigts rejoignant son front pour le gratter pensivement, il ajouta d'un sourire cocasse :
"Rassure-toi, si j'avais aussi bonne mémoire que ça, je n'aurais pas passé un mois à apprendre le tableau périodique des éléments ah ah. "
Il avait bien d'autres exemples en tête, notamment en relation avec l'immense espace et ses noms de galaxies tous plus incongrus les uns que les autres, mais il doutait d'assommer son tout récent partenaire à coups de X. Alors, dévêtant sa blouse d'astronome pour enfiler celui du futur acteur, il se reconcentra sur le texte.
"Du coup... Tu as le choix entre Yoshitsune et Benkei, comme tu le sens !"
- Tenue d'Aiko:
(c) 0tsana
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Quand faut y aller, faut y aller
Aiko Kantou
Finalement, je ne suis pas le seul à être surpris, voire choqué pour ma part. Après tout, c’est au tour de Kantou-san de me regarder avec des yeux arrondis, l’air de se demander s’il a bien entendu. Bon… Soit il va me prendre pour un fou, soit il va être assez sympa pour passer outre. Depuis le collège, c’est dingue comme je suis devenu complètement incapable de prévoir la réaction des autres. Après tout, la première impression n’est pas toujours la bonne et… Bon, il est vrai aussi que j’ai plus trop envie de tomber des nues en me faisant des faux espoirs à la con. J’suis pas là pour souffrir, de base.
Sa réaction est mi-figue, mi-raisin, me laissant sur un sentiment d’incompréhension. Sérieux, quoi… Pourquoi il rit comme ça ? Allez, gars, arrête un peu de me faire mariner et dis-moi une bonne fois pour toute le fond de ta pensée, histoire que je sache un peu sur quel pied danser.
Heureusement, il ne se fait pas trop attendre. J’ai un peu l’impression qu’il se moque de moi, mais au moins sa précision a le don de me rassurer sur un point : ce n’est pas un super intello avec une mémoire hors norme. Je dois avouer que c’est vachement rassurant pour moi. Je n’aurais pas voulu qu’on me dise que je suis nul parce que mémoriser un texte est simple… Par contre, je me demande pourquoi il s’est amusé à apprendre ce tableau à ce point. … Ah. C’est vrai. C’est plus facile pour les exercices de chimie. D’un autre côté, est-ce vraiment utile de les apprendre tous par coeur ? Personnellement, je me suis contenté de n’apprendre que ceux qui étaient le plus utilisés de manière générale. Je n’avais pas le temps pour faire plus et… C’est pas passionnant non plus. Bref…
Je regarde mon interlocuteur un instant avant de simplement hocher la tête. Un signe assez simple pour montrer que j’ai bien compris ce qu’il m’a dit et, surtout, que je l’ai écouté. Puis, assez rapidement, nous retournons sur le sujet principal du cours, à savoir le texte à travailler ensemble, à l’initiative de mon binôme. Je ne pensais pas qu’il me laisserait vraiment le choix. Je regarde à nouveau le texte et grimace. Les deux me semblent barbants et j’ai du mal à comprendre comment les jouer. Il s’agit de deux amis et ma vision de l’amitié est un peu trop française, peut-être, pour qu’elle soit adaptée à cette pièce, à cette époque japonaise. D’un autre côté, je ne me vois pas vraiment jouer le rôle d’un moine. J’ai pas la tête à l’emploi et leur rôle me dépasse un peu. Je lui fais donc part de mon choix sans pour autant être convaincu moi-même :
Ah… Maintenant que ma question est posée, je doute pouvoir revenir en arrière. Pourquoi n’ai-je pas plus réfléchi avant de poser ma question ? Comment ai-je pu penser que poser une telle question à un japonais était une bonne idée ? De ce que j’ai pu voir avant, les relations entre les japonais sont très éloignées de la vision de l’amitié que j’ai à travers ma famille. Cette proximité me manque, je dois l’avouer. D’un autre côté, avec ce que j’ai vu de Kantou-san, peut-être que ça pourrait bien se passer. Il a l’air plus ouvert d’esprit, pour commencer. Puis, jusqu’à maintenant, il ne m’a pas jugé non plus. N’est-ce pas encourageant pour la suite ?
Sa réaction est mi-figue, mi-raisin, me laissant sur un sentiment d’incompréhension. Sérieux, quoi… Pourquoi il rit comme ça ? Allez, gars, arrête un peu de me faire mariner et dis-moi une bonne fois pour toute le fond de ta pensée, histoire que je sache un peu sur quel pied danser.
Heureusement, il ne se fait pas trop attendre. J’ai un peu l’impression qu’il se moque de moi, mais au moins sa précision a le don de me rassurer sur un point : ce n’est pas un super intello avec une mémoire hors norme. Je dois avouer que c’est vachement rassurant pour moi. Je n’aurais pas voulu qu’on me dise que je suis nul parce que mémoriser un texte est simple… Par contre, je me demande pourquoi il s’est amusé à apprendre ce tableau à ce point. … Ah. C’est vrai. C’est plus facile pour les exercices de chimie. D’un autre côté, est-ce vraiment utile de les apprendre tous par coeur ? Personnellement, je me suis contenté de n’apprendre que ceux qui étaient le plus utilisés de manière générale. Je n’avais pas le temps pour faire plus et… C’est pas passionnant non plus. Bref…
Je regarde mon interlocuteur un instant avant de simplement hocher la tête. Un signe assez simple pour montrer que j’ai bien compris ce qu’il m’a dit et, surtout, que je l’ai écouté. Puis, assez rapidement, nous retournons sur le sujet principal du cours, à savoir le texte à travailler ensemble, à l’initiative de mon binôme. Je ne pensais pas qu’il me laisserait vraiment le choix. Je regarde à nouveau le texte et grimace. Les deux me semblent barbants et j’ai du mal à comprendre comment les jouer. Il s’agit de deux amis et ma vision de l’amitié est un peu trop française, peut-être, pour qu’elle soit adaptée à cette pièce, à cette époque japonaise. D’un autre côté, je ne me vois pas vraiment jouer le rôle d’un moine. J’ai pas la tête à l’emploi et leur rôle me dépasse un peu. Je lui fais donc part de mon choix sans pour autant être convaincu moi-même :
Je vais prendre Yoshitsune. … Tu trouves pas leur relation pompeuse ?
Ah… Maintenant que ma question est posée, je doute pouvoir revenir en arrière. Pourquoi n’ai-je pas plus réfléchi avant de poser ma question ? Comment ai-je pu penser que poser une telle question à un japonais était une bonne idée ? De ce que j’ai pu voir avant, les relations entre les japonais sont très éloignées de la vision de l’amitié que j’ai à travers ma famille. Cette proximité me manque, je dois l’avouer. D’un autre côté, avec ce que j’ai vu de Kantou-san, peut-être que ça pourrait bien se passer. Il a l’air plus ouvert d’esprit, pour commencer. Puis, jusqu’à maintenant, il ne m’a pas jugé non plus. N’est-ce pas encourageant pour la suite ?
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Mardi 10 avril 2018
feat Naoya Guyot
feat Naoya Guyot
Aiko était de ces Japonais à l'esprit critique limité. Enfant né de la société nippone, il arborait cette philosophie d'obéissance et de bienséance si propre aux familles japonaises. Ainsi, lorsque, après avoir porté son dévolu sur Yoshitsune, le rouquin enchaîna avec une question qui invitait à la réflexion et à la critique, voilà que le brun aux lunettes se retrouva acculé sur un terrain inconnu : celui du débat. Et à la différence des mathématiques et de la physique, où la réponse unique existait, celle de partager son opinion et éventuellement être en désaccord avec son interlocuteur l'en effraya presque.
"Hum..."
D'une manière similaire à la statue de Rodin, son menton se reposa sur sa paume de main et ses sourcils se froncèrent à la recherche de LA réponse. Et lorsqu'une dizaine de secondes se furent écoulée sur l'échelle du temps, sa bouche s'entrouvrit pour émettre d'une seule traite :
"Eh bien, Kanjinchō est un kabuki, un style théâtral exagéré, avec des costumes extravagants, des mouvements dramatiques et des dialogues parfois mélodramatiques. Si l'on ajoute le fait qu'elle se déroule pendant la période féodale japonaise, où le langage était plus soutenu qu'aujourd'hui, il est normal que la relation entre les deux puisse te sembler pompeuse. Moi, pour ma part, je la trouve touchante et bien représentative des valeurs de l'époque..."
Il s'empressa d'ajouter dans un léger rire, les deux mains se levant comme en signe de pardon.
"Mais ce n'est que mon avis, haha... Tu as tout à fait le droit d'avoir le tien !"
- Tenue d'Aiko:
(c) 0tsana
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Quand faut y aller, faut y aller
Aiko Kantou
Bien que ma question puisse paraître déplacée, je ne fais face à aucune animosité. Cela me soulage dans une certaine mesure. Surtout que, en plus de ça, une fois ce que je pense être de la surprise soit passée, il prend le temps de réfléchir à ma question. Afin de lui laisser le temps de se faire un avis sur la question, je relis les passages que j’ai choisis. Je me rends alors compte du majeur problème face auquel je vais devoir faire face, celui que je redoutais avant même de connaître la pièce que nous allions aborder : je ne sais pas du tout quel genre d’intonation donner aux répliques. Je n’ai alors plus qu’à espérer que nous n’aurons pas une note de groupe. Je m’en voudrais beaucoup de ruiner le bulletin de mon binôme.
Ce dernier, après une longue réflexion, me rappelle que cette pièce est faite dans un style qui prône l’exagération, en plus de traiter d’une époque passée. Le tout lié, il est compréhensible que leur relation, à ces deux amis, me paraisse extrêmement pompeuse. Enfin… Ce n’est pas ça qui m’aide à mieux appréhender l’exercice. L’exagération n’est pas mon fort. Je trouve même ça tellement ridicule… N’était-ce pas un moyen pour les artistes de se moquer des autres impunément tout en relatant leur version des faits ? Je soupire discrètement, par le nez, en grimaçant légèrement.
Peut-être que je n’ai pas été assez discret, ou qu’il est assez observateur pour l’avoir vu malgré mes précautions… Quoi qu’il en soit, il prend la précaution de me faire comprendre que, malgré son avis -que je lui ai moi-même demandé-, je ne suis pas obligé de penser la même chose. Je le regarde, un peu renfrogné à cause de sa précaution qui me paraît inutile. Je lui fais alors savoir, bougon :
Encore une fois, je regrette un peu mes paroles. Quand j’y réfléchis un peu plus, je comprends un peu mieux pourquoi on me voyait comme un délinquant, une personne à éviter. D’un autre côté, ce n’est pas vraiment mon but. Je devrais penser à un peu plus réfléchir avant de parler.
Au moins, j'admet mon erreur. Pourtant, je voudrais passer à la suite rapidement. Je tente donc de reprendre ma seconde lecture de mon texte avant de rapidement lui demander, histoire de ne pas rester sur un froid potentiel qui me met mal à l’aise :
Peut-être devrais-je lui avouer que je ne suis pas très doué en la matière, mais je n’ose pas. Je crains qu’il en vienne à se moquer de moi par la suite. Quoique… il n’a pas l’air d’être ce genre de personne. Pour le moment. Je ne sais vraiment pas quoi penser et la pièce me met mal à l’aise. Enfin… Tout aurait été pire si nous avions dû nous mettre à l’improvisation. Je verrais bien. Si j’en juge l’avancée des autres groupes, notre exercice n’a pas l’air d’être si compliqué que ça, si ce n’est qu’on est dans un brouhaha dû au ton de la pièce. Tout va bien se passer~ ! Il faut que j’y crois pour y arriver. Puis, encore une fois, je ne suis pas seul.
Ce dernier, après une longue réflexion, me rappelle que cette pièce est faite dans un style qui prône l’exagération, en plus de traiter d’une époque passée. Le tout lié, il est compréhensible que leur relation, à ces deux amis, me paraisse extrêmement pompeuse. Enfin… Ce n’est pas ça qui m’aide à mieux appréhender l’exercice. L’exagération n’est pas mon fort. Je trouve même ça tellement ridicule… N’était-ce pas un moyen pour les artistes de se moquer des autres impunément tout en relatant leur version des faits ? Je soupire discrètement, par le nez, en grimaçant légèrement.
Peut-être que je n’ai pas été assez discret, ou qu’il est assez observateur pour l’avoir vu malgré mes précautions… Quoi qu’il en soit, il prend la précaution de me faire comprendre que, malgré son avis -que je lui ai moi-même demandé-, je ne suis pas obligé de penser la même chose. Je le regarde, un peu renfrogné à cause de sa précaution qui me paraît inutile. Je lui fais alors savoir, bougon :
Je t’ai pas demandé ton avis en prétendant que nous allions penser la même chose. Et je cherche pas à te nuire non plus, au cas où tu te poserais la questions…
Encore une fois, je regrette un peu mes paroles. Quand j’y réfléchis un peu plus, je comprends un peu mieux pourquoi on me voyait comme un délinquant, une personne à éviter. D’un autre côté, ce n’est pas vraiment mon but. Je devrais penser à un peu plus réfléchir avant de parler.
... Pardon.
Au moins, j'admet mon erreur. Pourtant, je voudrais passer à la suite rapidement. Je tente donc de reprendre ma seconde lecture de mon texte avant de rapidement lui demander, histoire de ne pas rester sur un froid potentiel qui me met mal à l’aise :
Tu veux commencer ?
Peut-être devrais-je lui avouer que je ne suis pas très doué en la matière, mais je n’ose pas. Je crains qu’il en vienne à se moquer de moi par la suite. Quoique… il n’a pas l’air d’être ce genre de personne. Pour le moment. Je ne sais vraiment pas quoi penser et la pièce me met mal à l’aise. Enfin… Tout aurait été pire si nous avions dû nous mettre à l’improvisation. Je verrais bien. Si j’en juge l’avancée des autres groupes, notre exercice n’a pas l’air d’être si compliqué que ça, si ce n’est qu’on est dans un brouhaha dû au ton de la pièce. Tout va bien se passer~ ! Il faut que j’y crois pour y arriver. Puis, encore une fois, je ne suis pas seul.
- InvitéInvité
Mardi 10 avril 2018
feat Naoya Guyot
feat Naoya Guyot
Mauvaise pioche. Celui qui avait tenté de fuir les problèmes semblait se confronter dorénavant à une face bougeonne aux poils roux. Il avouait ne pas très bien en comprendre la raison, d'où cette expression stoïque, figé dans l'ignorance qui accrochait bien malgré lui son visage.
"... euh... par...je..." balbutia-t-il dans une série de gestes floue.
Ses lèvres s'entrouvrirent avant de se clore dans un silence dépourvu de mots qui, il l'espérait, auraient pu rattraper sa maladresse verbale. Cette même maladresse, qui, désormais, minait son esprit bienveillant de manière persistante. Il ressentit sur le moment un remords, bien que brièvement, car des excuses s'élevèrent rapidement pour restaurer le sourire qu'il avait égaré.
"Non, non, ne t'inquiète pas... C'est ma faute", s'excusa-t-il sans bien même saisir le pourquoi.
Désirant reléguer cet incident au silence, il se réjouit de la proposition de son interlocuteur.
"Eh bien, apparemment, c'est à toi, si je me fie au texte", répondit-il en désignant la première ligne du dialogue. Une pensée fugace, remettant en question le discernement du rouquin, lui traversa l'esprit avant qu'il ne la chasse d'un froncement de sourcil. Après tout, qui était-il pour juger autrui ?
"Donc, à toi", il ajouta après avoir observé les autres groupes dans la salle, "peut-être serait-il préférable que nous nous levions pour jouer ?"
- Tenue d'Aiko:
(c) 0tsana
- InvitéInvité
Quand faut y aller, faut y aller
Aiko Kantou
Si ce n’est pas de ma faute, à qui appartient-elle ? … Non, mieux vaut laisser tomber. Ça sert à rien de continuer sur cette voie. Je me suis excusé, il s’est rejeté la faute, il y a rien de plus à ajouter. Peut-être même sommes nous deux à vouloir oublier ce qu’il vient de se passer puisqu’il accepte sans réserve ma proposition de reprendre notre exercice, retrouvant le sourire qu’il avait perdu. Il est plutôt du genre joyeux… ou à vouloir donner une bonne impression aux autres.
A mon grand damn, il refuse poliment de me donner un exemple à prendre pour mes propres répliques en arguant que la première réplique me revient. Il a pas tort… J’en regretterai presque de pas avoir choisi le moine tout à l’heure. La barbe… Et je me sens tellement pas à l’aise dans l’exercice…
Je relis ma réplique, histoire de ne pas buter sur les mots quand il sera temps de “jouer”, pensant aussi me donner un peu plus de temps pour repousser cette corvée.
Hein ?! Quoi ? Me lever pour jouer ? C’est mort ! Je suis déjà trop mal à l’aise pour réciter une réplique, alors me lever et, ainsi, me mettre à vue de tous ? C’est hors de question ! De crainte d’être à nouveau rude dans mes paroles, je secoue doucement la tête, refusant de délier mes lèvres pour le moment. Je suis mort de honte alors que j’ai même pas encore commencé… Je déteste ça…
Je prends encore quelques dizaines de secondes avant de me permettre de réciter la première réplique. Ma prestation n’a rien de théâtrale et il est clair que je n’aurais jamais la palme du meilleur acteur. Au karaté, faire preuve de courage est une des dogmes à suivre. Je me demande ce qu’en penserait les autres, sans me connaître. D’un autre côté, j’ai deux raisons pour avoir du mal avec cet exercice, ce qui va être pire dès que je vais devoir passer devant les autres avec mon binôme. Tout d’abord, je n’ai jamais vu, ou même écouté, le moindre kabuki de ma vie. A moins qu’on m’en ai fait jouer sans me le dire, j’en sais rien. Ensuite… Je tiens pas vraiment à me mettre une cible dans le dos tout seul. C’est l’impression que j’ai à chaque fois qu’on me demande de faire de l’oral devant les autres.
Je me demande si mon binôme est vraiment à l’aise avec tout ça. En y réfléchissant, il a pas eu l’air plus embarrassé que ça en me proposant qu’on le fasse. En soi, il a pas tort qu’il serait préférable qu’on se lève pour jouer. Le théâtre c’est aussi jouer les rôles. Pas seulement réciter par coeur des répliques qui semblent parfois n’avoir aucun sens. … Je suis certain qu’on aurait eu de meilleures interactions si on avait dû faire un exposé sur un sujet ou un autre. Je soupire et déplore sans oser le regarder dans les yeux :
Plus pathétique on fait pas. Il manquerait plus qu’on soit dehors, qu’il se mette à pleuvoir et qu’on me demande de jouer sous la pluie. Ou qu’on m’arrose en simulant un petit nuage de pluie qui passe. Heureusement, les autres semblent bien trop occupés par leur exercice pour se focaliser sur moi. Au moins une bonne nouvelle. Je demande vraiment pas mieux, si ce n’est que ça reste comme ça. Je veux plus de problèmes.
A mon grand damn, il refuse poliment de me donner un exemple à prendre pour mes propres répliques en arguant que la première réplique me revient. Il a pas tort… J’en regretterai presque de pas avoir choisi le moine tout à l’heure. La barbe… Et je me sens tellement pas à l’aise dans l’exercice…
Je relis ma réplique, histoire de ne pas buter sur les mots quand il sera temps de “jouer”, pensant aussi me donner un peu plus de temps pour repousser cette corvée.
Hein ?! Quoi ? Me lever pour jouer ? C’est mort ! Je suis déjà trop mal à l’aise pour réciter une réplique, alors me lever et, ainsi, me mettre à vue de tous ? C’est hors de question ! De crainte d’être à nouveau rude dans mes paroles, je secoue doucement la tête, refusant de délier mes lèvres pour le moment. Je suis mort de honte alors que j’ai même pas encore commencé… Je déteste ça…
Je prends encore quelques dizaines de secondes avant de me permettre de réciter la première réplique. Ma prestation n’a rien de théâtrale et il est clair que je n’aurais jamais la palme du meilleur acteur. Au karaté, faire preuve de courage est une des dogmes à suivre. Je me demande ce qu’en penserait les autres, sans me connaître. D’un autre côté, j’ai deux raisons pour avoir du mal avec cet exercice, ce qui va être pire dès que je vais devoir passer devant les autres avec mon binôme. Tout d’abord, je n’ai jamais vu, ou même écouté, le moindre kabuki de ma vie. A moins qu’on m’en ai fait jouer sans me le dire, j’en sais rien. Ensuite… Je tiens pas vraiment à me mettre une cible dans le dos tout seul. C’est l’impression que j’ai à chaque fois qu’on me demande de faire de l’oral devant les autres.
Je me demande si mon binôme est vraiment à l’aise avec tout ça. En y réfléchissant, il a pas eu l’air plus embarrassé que ça en me proposant qu’on le fasse. En soi, il a pas tort qu’il serait préférable qu’on se lève pour jouer. Le théâtre c’est aussi jouer les rôles. Pas seulement réciter par coeur des répliques qui semblent parfois n’avoir aucun sens. … Je suis certain qu’on aurait eu de meilleures interactions si on avait dû faire un exposé sur un sujet ou un autre. Je soupire et déplore sans oser le regarder dans les yeux :
... Te moques pas… C’est pas vraiment mon truc.
Plus pathétique on fait pas. Il manquerait plus qu’on soit dehors, qu’il se mette à pleuvoir et qu’on me demande de jouer sous la pluie. Ou qu’on m’arrose en simulant un petit nuage de pluie qui passe. Heureusement, les autres semblent bien trop occupés par leur exercice pour se focaliser sur moi. Au moins une bonne nouvelle. Je demande vraiment pas mieux, si ce n’est que ça reste comme ça. Je veux plus de problèmes.
- InvitéInvité
Mardi 10 avril 2018
feat Naoya Guyot
feat Naoya Guyot
Aiko n'eut pas besoin de recourir à des talents de clairvoyance pour décrypter les émotions qui se dessinaient sur le visage de son partenaire. La peur, la honte, ces émotions indésirables étaient patentes dans le refus catégorique de ce dernier de se lever et de s'engager dans le jeu. Et si l'idée d'une note sévère aurait pu effleurer l'esprit du jeune homme aux lunettes, il ne fit rien pour le décourager, répondant alors simplement par un sourire amical.
"Ne t'inquiète pas, nous pouvons très bien débuter en restant assis si tel est ton souhait."
L'irritation et la colère n'étaient que des sentiments à éviter à tout prix. Outre le fait qu'ils lui étaient étrangers, Aiko était convaincu que leur manifestation serait vaine face à l'évident manque de confiance en soi du rouquin. Il observa donc en silence la première réplique récité par Naoya, dont la déclamation monotone trahissait l'absence de toute emphase théâtrale.
"Se moquer ? Étant donné que nous sommes partenaires, j'aurai davantage tendance à verser des larmes !" répliqua-t-il, esquissant un sourire teinté d'humour.
Espérant que cette légère boutade contribuerait à détendre le visage crispé de son camarade, il détourna son regard des autres élèves dans la classe, concentrés sur leur propre travail.
"À mon tour !"
Penchant légèrement son buste vers sa feuille, le jeune homme aux lunettes entreprit de lire la deuxième réplique qui y était inscrite. Le ton de sa voix prit une teinte plus sombre, ralentie et chargée de reconnaissance. La lecture précédente lui avait permis de saisir pleinement la nature du personnage de Benkei : un moine-guerrier dévoué à son maître...
"Essaie de parler un peu plus fort cette fois d'accord ? " dit-il lorsque ce fut au tour du rouquin.
- Tenue d'Aiko:
(c) 0tsana
- InvitéInvité
Quand faut y aller, faut y aller
Aiko Kantou
Je ne pensais pas que mon partenaire de travail allait m’encourager à commencer en étant assis. Après tout, je ne pensais pas que ce serait accepté. Pourtant, c’est de la compréhension que j’ai reçu, ce qui m’a aidé à mettre les pieds dans le plat.
A mes inquiétudes qui m'étreignent dès que j’ai terminé, il me répond qu’en tant que partenaire il a envie de pleurer. Je me sens mal bien que je sois conscient que ma manière de faire ne sera jamais bonne pour avoir de bons résultats. Pour autant, je me sens déjà mort de honte… Peut-être que ce serait plus simple si nous pouvions aller dans une autre salle pour faire ça, ne pas s’imposer le regard des autres. J’aimerais pouvoir m’éviter une humiliation qui pourrait me faire du mal dans le futur. En fait, plus exactement, j’ai l’impression que chaque regard dans ma direction me transperce…
Loin de me laisser sur ces émotions qui ne sont pas bonnes pour moi pour la suite, mon partenaire prend la main. Je dois avouer qu’il s’y prend bien mieux que moi. Comment fait-il ? Comment arrive-t-il à se défaire de ce qu’on pourrait lui dire ? J’aimerais lui poser ces questions pour avoir les clés qui me permettraient peut-être de me défaire de ma peur. Même ça, je n’y arrive pas. Il va me croire stupide. C’est certain. D’autant plus qu’il m’encourage à prendre la suite, précisant qu’il me faut parler plus fort. Je grimace, ne pouvant pas lui promettre. Surtout que les regards que pourraient me porter les autres me piquent encore plus qu’avant. Je dirais presque que je suis planté par de nombreuses épées. Ce n’est pas agréable et j’ai très envie de cesser toute activité pour me cacher de cette sensation désagréable.
Je soupire doucement, sachant que mes souhaits ne sont pas possibles. D’autant plus que si je veux de bons résultats il me faut y mettre du mien. Ça a toujours été comme ça…
C’est avec tout ça en tête et la peur au ventre que je tente ma seconde réplique. Celle-ci est essoufflée par la peur, bien loin de l’intonation que je devrais avoir. J’en suis désespéré. Je tire alors une moue boudeuse en fusillant le texte des yeux, comme si tout ça était la faute du texte. Je sais que ce n’est pas le cas, mais je préfère réagir comme ça au lieu de m’en prendre à des innocents. Je ne veux pas devenir un bourreau en m’en prenant aux autres. Du moins, pas à ceux qui ne m’ont rien fait ou qui ne le méritent pas amplement. Et, ici, il n’y a rien de tout ça, que des innocents. Le texte n’ayant aucun sentiment, je n’ai aucune crainte à avoir de me défouler sur lui, en tout respect de son auteur, évidemment.
Finalement, je soupire et demande, d’un air morne :
J’ai une partie de la réponse. Il n’est pas transi de peur, lui. Mais… je me demande s’il n’a pas autre chose qui l’aide dans l’exercice. J’ose même pas imaginer si on devait passer devant tout le monde aujourd’hui. Jamais je ne pourrais… Et il tomberait sans doute avec moi. Sans compter que cela pèsera dans mon dossier. Je déteste ça… Il me faut donc de l’aide. Qui de mieux que mon partenaire de travail pour ça ? J’espère juste qu’il ne se moquera pas de moi pour ça… ou ma piètre prestation…
A mes inquiétudes qui m'étreignent dès que j’ai terminé, il me répond qu’en tant que partenaire il a envie de pleurer. Je me sens mal bien que je sois conscient que ma manière de faire ne sera jamais bonne pour avoir de bons résultats. Pour autant, je me sens déjà mort de honte… Peut-être que ce serait plus simple si nous pouvions aller dans une autre salle pour faire ça, ne pas s’imposer le regard des autres. J’aimerais pouvoir m’éviter une humiliation qui pourrait me faire du mal dans le futur. En fait, plus exactement, j’ai l’impression que chaque regard dans ma direction me transperce…
Loin de me laisser sur ces émotions qui ne sont pas bonnes pour moi pour la suite, mon partenaire prend la main. Je dois avouer qu’il s’y prend bien mieux que moi. Comment fait-il ? Comment arrive-t-il à se défaire de ce qu’on pourrait lui dire ? J’aimerais lui poser ces questions pour avoir les clés qui me permettraient peut-être de me défaire de ma peur. Même ça, je n’y arrive pas. Il va me croire stupide. C’est certain. D’autant plus qu’il m’encourage à prendre la suite, précisant qu’il me faut parler plus fort. Je grimace, ne pouvant pas lui promettre. Surtout que les regards que pourraient me porter les autres me piquent encore plus qu’avant. Je dirais presque que je suis planté par de nombreuses épées. Ce n’est pas agréable et j’ai très envie de cesser toute activité pour me cacher de cette sensation désagréable.
Je soupire doucement, sachant que mes souhaits ne sont pas possibles. D’autant plus que si je veux de bons résultats il me faut y mettre du mien. Ça a toujours été comme ça…
C’est avec tout ça en tête et la peur au ventre que je tente ma seconde réplique. Celle-ci est essoufflée par la peur, bien loin de l’intonation que je devrais avoir. J’en suis désespéré. Je tire alors une moue boudeuse en fusillant le texte des yeux, comme si tout ça était la faute du texte. Je sais que ce n’est pas le cas, mais je préfère réagir comme ça au lieu de m’en prendre à des innocents. Je ne veux pas devenir un bourreau en m’en prenant aux autres. Du moins, pas à ceux qui ne m’ont rien fait ou qui ne le méritent pas amplement. Et, ici, il n’y a rien de tout ça, que des innocents. Le texte n’ayant aucun sentiment, je n’ai aucune crainte à avoir de me défouler sur lui, en tout respect de son auteur, évidemment.
Finalement, je soupire et demande, d’un air morne :
Comment tu fais pour y arriver ?
J’ai une partie de la réponse. Il n’est pas transi de peur, lui. Mais… je me demande s’il n’a pas autre chose qui l’aide dans l’exercice. J’ose même pas imaginer si on devait passer devant tout le monde aujourd’hui. Jamais je ne pourrais… Et il tomberait sans doute avec moi. Sans compter que cela pèsera dans mon dossier. Je déteste ça… Il me faut donc de l’aide. Qui de mieux que mon partenaire de travail pour ça ? J’espère juste qu’il ne se moquera pas de moi pour ça… ou ma piètre prestation…
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