Recensement des membres jusqu'au 30 Novembre!
Les comptes non recensés seront supprimés lors de la maintenance alors n'oubliez pas de poster dans ce sujet !
Les comptes non recensés seront supprimés lors de la maintenance alors n'oubliez pas de poster dans ce sujet !
- Nolan Le LidecA l'université ; 2è année■ Age : 28■ Messages : 1098■ Inscrit le : 17/01/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 20 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-103
❖ Arrivé(e) en : Avril 2016
Nolan Le Lidec
Stéthoscope : croisement improbable entre casque de walkman et médaille olympique
Dim 9 Juil 2023 - 19:17
- Petit TW - thème de maladie grave (sauf si tu ne veux pas être spoilé):
- Ce post parlera plus précisément du cancer du père de Nolan. Peut-être que certain.e.s peuvent se sentir concerné.e.s par ce thème ou y être sensibles, aussi je comprendrais que vous ne lisiez pas.
Stéthoscope : croisement improbable entre casque de walkman et médaille olympique
Feat Maman
Mercredi 4 avril 2018 - Après le club d’athlétisme :
Qu’est-ce qu’elle peut bien avoir de si important à me dire ? Ma mère tenait à me voir une fois mes heures de clubs terminées. Elle doit déjà être sur le parking. J’ai eu du mal à rester concentré après son appel vers 14h30. J’ai insisté pour qu’elle vienne plus tôt, puisque je n’ai pas de cours l’après-midi, mais rien à faire...
Je marche rapidement jusqu’au parking, impossible de me débarrasser de ma boule au ventre. Ma mère ne vient jamais directement sur le campus quand elle doit me dire quelque chose. Ca se fait toujours au téléphone. Pour qu’elle se déplace d’Osaka jusqu’ici... J’avoue que j’ai peur.
A la recherche de sa voiture, je longe les rangées de voitures jusqu’à trouver la sienne. J’ai les doigts tremblants quand j’ouvre la portière côté passager et me laisse tomber sur le siège avant de souffler un bon coup. J’attends deux secondes avant de tourner la tête vers ma mère, comme si je flippais de lire la raison de sa venue sur son visage.
« T’aurais pu m’appeler plus tard, c’est super stressant d’attendre toute l’aprèm comme ça... »
« Je sais, excuse-moi, mais je voulais être sûre que tu serais là et pas occupé... »
« Qu’est-ce qu’il y a maman ? Tu me fais peur là. »
Et j’ai eu raison de craindre de la regarder. Ses cernes se voient à travers son fond de teint, d’habitude toujours impeccable. Là, on dirait qu’elle l’a juste mis en vitesse pour cacher le gros. Je sens mon cœur qui tambourine dans ma poitrine et ma bouche qui s’assèche. Ma mère tapote des doigts sur son volant. Le vernis écaillé sur ses ongles parfaitement manucurés. Dans mes souvenirs, je n’ai jamais vu ses mains autre que dans un parfait état. Vernis ou naturel, jamais les deux. Elle se mordille la lèvre, dépourvue de rouge à lèvres, ça aussi, c’est inhabituel. Ses yeux brillent. Je me retiens de lui crier de parler ! D’un coup, j’ai peur que ça concerne papa. Je ne tiens plus.
« Maman ! »
Elle inspire un grand coup, souffle tout aussi fort et ancre ses yeux dans les miens. Ses yeux en amande dont j’ai hérité et qui trahissent mon métissage. Je préfère les voir rétrécir lorsqu’elle sourit que l’air grave qui s’y peint et me broie les tripes.
« Tu sais que durant les vacances ton père se plaignait de douleurs à l’abdomen... »
Donc c’est bien à propos de papa... J’aime pas ça, j’aime pas sa voix qui tremble à moitié et l’oblige à déglutir pour rester stable.
« Oui... Il a déjà fait des examens, c’était juste une inflammation... Non ? »
Non ?
« Les médicaments ne faisant pas effet, ils ont approfondis les analyses et... »
Et puis la suite, je crois que je ne l’entends plus, ou dans un entonnoir. Comme ces moments en cours, où je m’endors à moitié, où les mots parviennent à mes oreilles mais que leur sens ne m’atteint pas. Des mots comme cancer, colorectal, stade 2C, chimio. Une langue extraterrestre. Ils doivent se tromper, c’est juste pas possible. C’est un stagiaire qui a dû faire l’analyse, il y a forcément erreur. C’est dingue d’être aussi incompétent au point de faire ça... De presque gâcher la vie des gens... J’espère qu’il s’en voudra. Qu’il s’excusera cent fois, de sortir des m*rdes pareilles ! Ah ah votre père a un cancer ! Ah non pardon, je me suis trompé ah ah ! C’est drôle, c*nnard ?!
« C’est n’importe quoi... C’est... »
« Chéri... »
J’attrape la poignée et sort de la voiture, secoue mon bras pour que ma mère le lâche. Je sors mais, je ne sais même pas pour aller où. Mes jambes refusent de bouger, je m’appuie sur la portière et tente de respirer correctement. En apprenant ce genre de nouvelle, on imagine qu’on va crier, s’énerver, pleurer, frapper, comme dans les films. En fait non. Il n’y a plus rien qui fonctionne. Ma tête se déconnecte, plus de courant, rideaux.
Même les mains de ma mère sur mes joues ne rallument pas la lumière. J’ai un écran noir devant les yeux, je vois rien et plein de trucs à la fois. Je pense au pire, est-ce qu’il va mourir ? Je vais le voir dans un cercueil bientôt ? Déjà ? J’ai même pas encore les cheveux assez blancs pour me dire que c’est la vie. C’est trop tôt, j’ai encore rien fait, je ne suis encore rien, il ne peut même pas encore dire «mon fils est...». J’ai même pas... J’arrive pas... Respirer...
« Nolan regarde-moi ! »
Je m’accroche comme à une bouée, je savais pas qu’on pouvait se noyer dans l’air. Assis sur le siège, la tête entre les jambes, l’écran est toujours noir. J’ai envie de vomir.
« Chh mon bébé respire... »
Je broies la main dans mes cheveux comme si sans ça j’allais perdre pieds.
« Ca va aller, ça va bien se passer. Il va guérir et tout va rentrer dans l’ordre. »
J’ai envie d’y croire, autant que maman essaie de se convaincre. C’est dur, j’y arrive pas. J’ai l’impression que je viens d’apprendre que c’est fini. Pourtant, c’est loin d’être le cas, mais c’est tout ce qui passe dans ma tête. Que notre relation soit un peu tendue depuis des mois passe aux oubliettes, n’a plus aucune espèce d’importance.
« Je veux le voir. »
« Il faudra attendre ce week-end. »
« C’est trop loin ! Demain j’ai le t... »
« Ecoutes-moi. Tu as besoin de temps pour le digérer, on s’occupe bien de ton père, j’y veille. Je viendrais te chercher, d’accord ? »
Je crois que j’ai hoché la tête. Je n’ai pas la force d’insister plus que ça. Elle doit repartir et y retourner. Je me retrouve à l’infirmerie, où on me donne un cachet pour me calmer. Elle m’accompagne jusqu’à ma chambre sous l’œil d’un surveillant, pose ses lèvres sur mon front et s’en va. On dirait que ça fait effet, je m’endors. C’était peut-être juste un cauchemar.
#terminé
Japonais #0d4b7a - Français #00cc66 - Espagnol #ff3333 - Anglais #990099
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum