[JEUDI 28 DEC. à 17h précise] Les toutous sont nos amis, ils nous protègent pour la vie !

Surexcitée, j'attends depuis l'annonce du programme cette activité ! J'ai pris mon Reflex avec moi pour garder de bons souvenirs de l'activité, celle de la rencontre des chiens de traîneaux de notre pays ! Je trépigne d'impatience !

Avant de prendre des photos, je suis timidement le groupe avec Tsu-chan, et m'inquiète pour Maya, qui a beaucoup de mal avec les chiens. Elle n'est pas avec moi aujourd'hui, et je la soupçonne de s'être planquée quelque part en attendant la fin de la visite.

Quand je vois enfin les Husky de Sakhaline, mes yeux s'illuminent, et je sors immédiatement mon boîtier, avide de souvenirs ! Le groupe s'éloigne un peu, alors que je mitraille de photos les magnifiques toutous ! J'ai presque envie de me jeter au milieu des chiens et mourir sous leur coup de langue.

Mais un bruit étouffé dans mon dos me fait me retourner. Je cherche un peu des yeux, quand je repère une chevelure violette à quelques pas. Elle a l'air de s'être gamelé dans la neige, et ne semble pas être très rapide à se relever. L'appareil photo d'une main, je m'approche d'elle et lui tend l'autre :

« Ça va-va ? On risque de p-perdre trop de temps p-pour les doggos si on s'attarde ! »

La main tendue, j'attends qu'elle la saisisse.

Sa main serre la mienne tendue, et je l'aide à se remettre sur pieds. L'inconnue a de la neige partout sur elle. Heureusement, je ne suis pas maniaque, sinon, je l'aurais frottée jusqu'à tout faire disparaître. Je la rassure comme je peux tout en marchant :

« Ne t'inquiète p-pas, ça arrive à t-tout le monde d'être étourdi »

Je lui souris gentiment en vain, le bas du visage camouflé par mon cache-nez. Elle se présente en se considérant mal apprise, du fait de ne pas l'avoir fait plus tôt. Mais si on suit cette logique, je fais partie aussi des impolies. Où sont donc mes manières ? Je m'incline rapidement, sur un :

« AH... euh... Nissa Tanaka, enchantée Shungite-san ! »

On accélère le pas pour rejoindre enfin le groupe de bêtes sauvages mangeurs de chairs, et des chiens. La fille me demande si j'ai déjà pris des photo, alors je hoche positivement la tête. Je lui montrerai bien quelques clichés, mais si elle est maladroite, je ne peux risquer la vie de mon Reflex.

« Pas assez ! »

Pour corroborer mes dires, j'immortalise la scène sous nos yeux : Les chiens de traîneaux, la truffe levée presque tous à l'unisson vers leur meneur. Seul un petit filou regarde dans notre direction, comme s'il se tapait la pause pour la photo.

Ils attendent quelque chose.

Une chose à laquelle je n'étais pas préparée : les chiens sont lâchés pour faire connaissance avec les participants, dans un déferlement de poils, et de neige soulevait par leurs pattes. Du coin de l’œil, j'aperçois une connaissance se faire faucher par un des doggos.

C'est plutôt brutal en fait.

Perturbée par toute ce remue-ménage, j'oublie mon idée première, celle de prendre des photos. Je range même l'appareil, avide de donner des caresses à l'aide de mes deux mains. Ils ne tiennent guère en place, et je ne fais que les frôler du bout des doigts tout en riant.

Dans ce tumulte environnant, un chien se détache du reste et s'arrête à nos pieds, en sautant à plusieurs reprises sur ses deux pattes de devant, comme s'il nous demandait quelque chose. Il nous avait choisi, la gueule entrouverte comme sur un sourire :

« Il v-veut... j-jouer avec nous, non ? »

Je me tourne timidement vers Shungite-san, ayant définitivement perdu la trace de Tsu', et espérant en silence l'absence de Maya ; son cœur ne tiendrait définitivement pas le choc. Elle avait l'air gentille, et semblait aussi toute émerveillée face à ce spectacle.

Je tapote la tête du chien, tout doucement.

À sa remarque sur les chiens, je hoche à plusieurs reprises la tête pour montrer à quel point je suis d'accord avec elle. Même si 'chou' est juste un simple euphémisme en comparaison de la cutness de cette bandes d'adorables toutous.

En vrai, j'aimerai être comme dans ces vidéos youtube, où la personne décède de bonheur sous une armée de chiots, de coups de langue et de pattes. Mais là, les chiens ressemblent plus à des loups qu'à des peluches... ce qui m'empêche pas de vouloir les dorloter tout autant !

Alors quand ma camarade acquiesce sur l'impression d'avoir un petit filou joueur devant nous, mon tapotage de petite tête s'intensifie plusieurs secondes. Vu qu'au bout de quelques unes, son attention se tourne vers la main mouflée de Shungite-san, qu'il renifle, en remuant la queue.

« Oh ! On dirait qu-qu'il t'app-pprécie encore plus ! »

Encore un sourire qui se perd sous mon cache-nez, et mes bafouillements. Sa phrase sur l'envie d'en adopter un me fait baisser les yeux quelques instants. Un peu pensive, tout en caressant le flanc du chien, et un poil embêtée de ruminer sur un tel sujet... j'aimerai bien.

« Oui, t-tellement ! T'as une petite tête poilue chez t-toi ? Ou sur le camp-pus ? »

C'est peut-être un poil intrusif, et maladroit.