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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
L'heure du jugement sonne, et les horloges suspendent la course de leurs aiguilles, bloquées par le poids des destins passant par dessus l'abîme. Le temps s'est arrêté, et les vents, irrévocables, ont porté jusqu'à lui les mots du poète Horace:
"Grammatici certant et adhuc sub judice lis est"
La controverse persiste, et, en 2017, les grammairiens discutent toujours, tandis que le procès, lui n'a jamais pris fin.
"Grammatici certant et adhuc sub judice lis est"
La controverse persiste, et, en 2017, les grammairiens discutent toujours, tandis que le procès, lui n'a jamais pris fin.
***
L'après-midi était chaude, lourde, presque orageuse. Le dimanche était apathique, plongé dans la perplexité, aplati par des nuages menaçants et malhonnêtes, qui couvraient le ciel sans livrer leur pluie. Yukio montait les marches avec anxiété. Depuis le voyage à Tokyo qui l'avait conduit à passer une soirée des plus particulières avec Gareth, les choses étaient restées quelque peu en suspens. Une soirée trop franche, pour des lendemains dominés par le malaise. Après plusieurs mois faits de regards fuyants et de quelques salutations courtoises mais emplies de gêne, l'abcès n'avait pas été percé. De manière peu surprenante, aucun des deux professeurs ne semblait être prêt à bousculer les choses et à mettre des grands coups de surin dans l'apostume. Peut-être était-ce idiot, mais par certains côtés, il n'était pas anormal d'avoir peur de l'inconnu. Après tout, poignarder une fluxion purulente, ça restait un coup à se noyer dans l'ichor, est-il besoin de préciser l'aspect rebutant d'une telle éventualité ?
Les stratégies d'évitement ont cependant toutes leurs limites, et, pour ce qui nous concerne, les deux professeurs restaient collègues. A ce titre, les échanges se paraient parfois de la cape de l'inévitable fatalité. Ce dimanche en était. Yukio se serait bien gardé d'appartenir à une équipe pédagogique, mais il fallait jouer collectif, les consignes de la direction étaient claires. Foutu pays, foutues méthodes, il n'avait besoin de personne pour écrire des commentaires blessants sur des bulletins scolaires, il savait très bien le faire tout seul comme un grand. Il renâclait comme un âne fatigué, devait-on vraiment partager avec quelqu'un ce moment pitoyable où chacun devait surjouer le sadisme ou la bienveillance ? Et, par dessus tout, fallait-il vraiment remplir les bulletins avec Gareth, en tête-à-tête ? Tout ça en prévision du conseil de classe où les mêmes commentaires seraient, une fois de plus, répétés, inlassablement.
Que pouvait-on y faire ? C'était le tango du temps des zéros, les minces et puis les gros, rosa rosa rosam, en avant pour le psychodrame.
Même le professeur d'arts plastiques manquait visiblement de volontarisme dans sa participation à cette absurde dramaturgie. La preuve en était qu'il lui avait donné rendez-vous à 14h, en oubliant complètement la sieste de sa progéniture, ce qui avait plongé Yukio dans un embarras des plus stressants. Alors que la discipline de vie qu'il avait chevillée à l'esprit le conduisait à être ponctuel en toutes circonstances, son sens moral lui interdisait de débarquer en plein pendant le sommeil paradoxal d'un mineur de moins de trois ans. Le dilemme était plutôt cornélien. Il avait tranché la chose avec un air de défi dans les yeux, deux heures plus tôt. Pour la première fois de sa vie depuis cette odieuse journée lycéenne où il avait malencontreusement glissé sur une plaque de verglas en sortant de chez ses parents, il allait être en retard. Pour être précis, il allait avoir une heure de retard, et ça allait être volontaire. Des temps exceptionnels nécessitaient des mesures d'urgence. Nécessité, parfois, faisait loi.
On était dimanche, il était quinze heures, il était devant la porte, il sonna.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
- Appartement:
♫ L'heure du jugement ♫
L’été n’est jamais une période facile au Japon. Le temps est lourd, humide, suffoquant. C’est d’autant plus compliqué à gérer avec un petit bout. Un ventilateur brasse l’air dans le salon tandis que le second ventile Chiaki qui fait sa sieste. Je ne peux m’empêcher de vérifier toutes les vingt minutes s’il n’a pas trop chaud. La température peut monter vraiment vite.
Il est 13h30. Je prépare mes affaires de cours avant l’arriver de Yukio et lâche un soupire. Pourquoi est-ce qu’il a fallu que nous remplissions les bulletins ensemble ? Il aurait suffit que chacun note ses appréciations de son côté et qu’on rassemble le tout en salle des professeurs. Mais non, pour garantir l’objectivité du personnel et blablabla...
Depuis le voyage à Tokyo, les choses ne sont plus les mêmes entre nous. Je ne parviens pas à ressentir la même rage qu’auparavant, mais n’arrive pas non plus à faire avancer les choses. Chaque fois, ses mots me reviennent et tournent dans ma tête. Je me demande toujours jusqu’à maintenant ce qu’il a voulu dire par «ça ne m’empêchera pas de t’aimer». Je ne comprends pas. Et ce n’est pas Irumi - qui est bien sûr au courant de toute l’histoire, sauf celle où je suis entré dans la douche, sinon j’en aurais eu pour 4h de film et le Seigneur des Anneaux aurait fait pâle figure à côté -, qui m’a aidé. Elle s’est contentée de faire sa kyateuse comme devant ses boy’s love !
J’entends un gémissement dans la chambre et me lève. Je me rend compte que je n’aurais pas dû lui donner rendez-vous à 14h. Ça m’a perturbé que le proviseur propose qu’on se rejoigne chez moi, j’ai répondu trop vite. Une serviette humide froide dans la main, je me rapproche de mon bébé un peu agité. Sa peau est chaude et je passe le tissu en coton sur ses jambes puis ses bras. Je finis avec son visage et recommence. Inutile d’ouvrir les fenêtres avec cet air chaud.
Entre me demander comment j’accueillerai Yukio et m’occuper de Chiaki, je ne vois pas l’heure passer. Yukio est en retard. D’une heure entière, mais j’avoue que ça ne me dérange pas. Même si je trouve étrange qu’il ne me prévienne pas. A moins qu’il se soit dégonflé pour nous épargner ce moment gênant. Chiaki se réveille environ dix minutes avant que la sonnette de la porte ne retentisse. Ce qui m’a donné le temps de ramener le second ventilateur dans le salon.
Je pose doucement Chiaki sur le lit le temps d’enfiler un t-shirt blanc puis le reprend dans mes bras avant qu’il ne se mette à pleurer. Mon estomac se serre, je pense à ne pas lui ouvrir, mais ce ne serait pas professionnel... J’inspire longuement puis bascule la poignée. Le malaise s’empare de moi à l’instant où je le vois. J’ignore combien de temps nous allons devoir rester dans la même pièce mais une minute aura le poids de dix, ça j’en suis certain.
« Bonjour. Entre... »
J’esquisse un pas de côté. Chiaki encore dans le brouillard, tête sur mon épaule, le regarde du coin de l’oeil, le nounours sous le bras.
« Je pensais que tu ne viendrai pas, vu que tu n’as rien dis... Un problème ? »
Autant meubler la conversation le plus possible. Il n’y a rien de pire que des blancs. Je l’invite à se mettre à l’aise puis avance dans le salon. La télé diffuse un épisode de Chi, une vie de chat, que Chiaki adore d’ordinaire. Sauf juste après la sieste où il se transforme en koala.
« Installe-toi... Tu veux boire un truc ? Thé glacé, mugicha*, limonade, sirop de prune ? »
J’ose à peine le regarder et fixe un point derrière lui assis à la table.
Il est 13h30. Je prépare mes affaires de cours avant l’arriver de Yukio et lâche un soupire. Pourquoi est-ce qu’il a fallu que nous remplissions les bulletins ensemble ? Il aurait suffit que chacun note ses appréciations de son côté et qu’on rassemble le tout en salle des professeurs. Mais non, pour garantir l’objectivité du personnel et blablabla...
Depuis le voyage à Tokyo, les choses ne sont plus les mêmes entre nous. Je ne parviens pas à ressentir la même rage qu’auparavant, mais n’arrive pas non plus à faire avancer les choses. Chaque fois, ses mots me reviennent et tournent dans ma tête. Je me demande toujours jusqu’à maintenant ce qu’il a voulu dire par «ça ne m’empêchera pas de t’aimer». Je ne comprends pas. Et ce n’est pas Irumi - qui est bien sûr au courant de toute l’histoire, sauf celle où je suis entré dans la douche, sinon j’en aurais eu pour 4h de film et le Seigneur des Anneaux aurait fait pâle figure à côté -, qui m’a aidé. Elle s’est contentée de faire sa kyateuse comme devant ses boy’s love !
J’entends un gémissement dans la chambre et me lève. Je me rend compte que je n’aurais pas dû lui donner rendez-vous à 14h. Ça m’a perturbé que le proviseur propose qu’on se rejoigne chez moi, j’ai répondu trop vite. Une serviette humide froide dans la main, je me rapproche de mon bébé un peu agité. Sa peau est chaude et je passe le tissu en coton sur ses jambes puis ses bras. Je finis avec son visage et recommence. Inutile d’ouvrir les fenêtres avec cet air chaud.
Entre me demander comment j’accueillerai Yukio et m’occuper de Chiaki, je ne vois pas l’heure passer. Yukio est en retard. D’une heure entière, mais j’avoue que ça ne me dérange pas. Même si je trouve étrange qu’il ne me prévienne pas. A moins qu’il se soit dégonflé pour nous épargner ce moment gênant. Chiaki se réveille environ dix minutes avant que la sonnette de la porte ne retentisse. Ce qui m’a donné le temps de ramener le second ventilateur dans le salon.
Je pose doucement Chiaki sur le lit le temps d’enfiler un t-shirt blanc puis le reprend dans mes bras avant qu’il ne se mette à pleurer. Mon estomac se serre, je pense à ne pas lui ouvrir, mais ce ne serait pas professionnel... J’inspire longuement puis bascule la poignée. Le malaise s’empare de moi à l’instant où je le vois. J’ignore combien de temps nous allons devoir rester dans la même pièce mais une minute aura le poids de dix, ça j’en suis certain.
« Bonjour. Entre... »
J’esquisse un pas de côté. Chiaki encore dans le brouillard, tête sur mon épaule, le regarde du coin de l’oeil, le nounours sous le bras.
« Je pensais que tu ne viendrai pas, vu que tu n’as rien dis... Un problème ? »
Autant meubler la conversation le plus possible. Il n’y a rien de pire que des blancs. Je l’invite à se mettre à l’aise puis avance dans le salon. La télé diffuse un épisode de Chi, une vie de chat, que Chiaki adore d’ordinaire. Sauf juste après la sieste où il se transforme en koala.
« Installe-toi... Tu veux boire un truc ? Thé glacé, mugicha*, limonade, sirop de prune ? »
J’ose à peine le regarder et fixe un point derrière lui assis à la table.
Codage par Libella sur Graphiorum
*Mugicha : Les Japonais se désaltèrent en été avec du mugicha. C’est une tisane froide à base d’orge grillée. Elle a une couleur brunâtre dans laquelle les Japonais rajoutent beaucoup, beaucoup de glaçons. Vous la trouverez souvent sous le nom de « thé d’orge » mais cette boisson ne contient pas de théine, ni de caféine, elle convient d’ailleurs très bien aux enfants et aux femmes enceintes. Le mugicha a un goût de noisette, de goût torréfié, voir de café suivant le temps d’infusion.
Gareth gazouille en japonais #00cc99
Gareth gazouille en anglais #9933cc
Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
Hanae parle en japonais/anglais #cc99cc
- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Un problème ? Pourquoi y aurait-il eu un problème ? Les adultes étaient parfaitement capables de faire abstraction des non-dits lorsqu'il fallait se retrousser les manches. A vrai dire, c'était même ce qui les distinguait des adolescents, n'est-ce pas ? Deux hommes empreints d'une maturité solidement chevillée au corps, seuls avec leur gêne et un mioche potentiellement indélicat, que pouvait-il mal se passer ?
Yukio percuta, la question était posée relativement à son retard, il bafouilla, légèrement confus:
-Le petit, je ne voulais pas le réveiller pendant la sieste en venant trop tôt. J'aurais dû prévenir, désolé.
Prévenir ? Il y avait songé pendant un long moment, mais, de manière inexpliquée, il n'avait pas eu la force de se saisir du téléphone. La stratégie d'évitement avait pris le dessus.
Refermant la porte avec précaution, il entra et posa sa veste pour éviter d'étouffer. L'embarrassement était assez palpable. Le regard fuyant de Gareth emplissait l'atmosphère d'un trouble plus qu’incommodant , et le professeur d'histoire ne savait pas vraiment ce qu'il pouvait bien y faire. Malgré l'alcool, il se souvenait plutôt bien de ce qu'il avait pu dire à son collègue, et il se noyait dans le malaise avec autant de gaucherie que lui. Fallait-il en parler ? Faire comme si de rien n'était ? Mettre au clair les choses, au risque que certaines choses soient partagées, ou ne le soient pas ? Deux éventualités, deux plongées dans l'inconnu, le plus sage était peut-être de tenter le numéro d'équilibriste, rester sur le fil pour ne pas chuter, prier pour que le professeur d'arts ne fasse pas trop remuer la slack line. L'application concrète de la tactique était simple: éviter toute parole maladroite, se prémunir de partager quoi que ce soit de trop personnel, rester poli sans chercher à être sympathique.
Chiaki était suspendu au cou de son père comme un lémurien accroché au tronc d'un palissandre. Il formait une distraction des plus parfaites, un sujet relativement consensuel, une zone d'adhérence au milieu de la patinoire. Répondre et relancer avec la neutralité d'un banquier suisse adepte du secret bancaire, c'était parfaitement réalisable:
-Du thé glacé ça sera très bien. Ton fils a pas l'air encore bien réveillé, tu devrais aller chercher du sérum physiologique, il a le nez qui suinte un mucus à l’homogénéité plus que douteuse. Tu as du lui passer une lingette sur le visage mais visiblement il avait gardé des surprises nasales. En plus là c'est en train de se coller sur ton T-shirt et il est blanc, du coup ça fait du jaune et on dirait un œuf au plat. Enfin je dis ça tu fais comme tu veux, c'est pas moi qui lave ton linge, pas encore du mo...
Frein à main, arrêt d'urgence, la glissade a failli conduire au dérapage. Changement de sujet en urgence: le chat à la télé, avec son air de gobe-mouche crédule là, redirigez l'énergie vers les boucliers:
-Je crois que je connais, c'est Chi le petit chat ! T'as qu'à poser la marmotte avec moi sur le canapé, on va regarder pendant que tu t'occupes du reste. Promis on sera sages.
A quoi peut-on en être réduit ? La vie, c'est moche parfois.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ L'heure du jugement ♫
De surprise en surprise. Il me faut quelques secondes pour que ça me monte au cerveau. Il est vraiment arrivé une heure plus tard pour ne pas déranger Chiaki ? Ce n’est pas la chose à laquelle on pense quand on vient chez quelqu’un et qu’on n’a pas d’enfants soi-même. En général c’est une pensée de parents, et encore. On se contente juste d’arriver à l’heure qu’on nous a donné sans se poser de questions. Je vais devoir commencer à admettre que Yukio est plus qu’un homme aux belles paroles un peu extravagant. Cette fois je n’ai pas besoin d’avoir de l’alcool dans le sang pour lui sourire.
« C’est prévenant de ta part, en plus il était agité à cause de la chaleur. »
Nos voix l’auraient donc sans aucun doute réveillé puisqu’il peinait déjà à dormir profondément. Je vois bien à sa bouille endormie que cette sieste n’a pas été aussi réparatrice qu’à l’accoutumé. Ce petit épisode passé, la gêne me revient à la figure et j’avance dans le salon en attendant qu’il me rejoigne. Un thé glacé pour lui, du mugicha pour nous. Mais avant, il se passe quelque chose sur mon t-shirt que Yukio trouve important de faire remarquer. Un œuf au plat... Ce devait être un sacré gros œuf. C’est bête mais ça me fait pouffer.
Jusqu’à que j’entende la fin et relève la tête vers Yukio. J’ai bien entendu, je n’ai pas rêvé. Il essaie de faire diversion en regardant la télé mais c’est trop tard, je ne suis malheureusement pour lui, pas sourd.
« O-ouais... Je.. Je vais chercher de.. De quoi nettoyer... »
Et fuir cette scène pendant qu’il va sur le canapé ! Je n’ai jamais atteint la chambre aussi vite. «Pas encore», je n’interprète pas mal. Ça ne le dérangerai pas ? C’est pas vraiment amical, non ? Raah mais il ne pouvait pas se taire ?! L’œuf au plat c’était très bien comme chute ! Un autre t-shirt, gris cette fois puis dans la salle de bain, je pose Chiaki au sol, retire le t-shirt et passe un mouchoir sur la morve qu’il a laissé dessus avant de le mettre à la poubelle et balancer le haut dans le bac de linges sales. J’attrape la boîte de sérum physiologique et revient dans le salon pour ne pas le laisser seul trop longtemps. Faire Chiaki me lâcher pour qu’il reste sur le canapé n’est pas une mince affaire...
« Mais papa est là, je reviens, regarde Chi le petit chat, t’aime bien. »
« Meeh papaaaa... »
Allez, aide-moi un peu, fait un effooort... Ses mains accrochent mon t-shirt jusqu’à ce qu’il finisse par céder mais sans arrêter de chouiner. Fâché, il balance ses pieds qui tapent sur la cuisse d’un adulte. Un bisou sur le front et j’échange un regard avec Yukio.
« Arrête Chiaki, t’es pas gentil. »
M’enfin, je pense qu’il arrivera à se faire accepter, il n’avait pas eu de mal à leur première rencontre et Chiaki doit apprendre. Je file dans le coin cuisine préparer les boissons. Le thé et l’infusion de mugicha infusée juste assez pour un goût noisette puis remplis les verres de glaçons. Sur le plateau, je mets quelques apéritifs, des crackers et des mini-sandwichs. Espérons que Yukio arrive à l'occuper assez le temps que je revienne. Je pourrai voir comment il s'en sort tiens. Je me demande tout de même.
« Tu es sûr de ne pas vouloir changer de tenue ? Il pourrait te salir, et il crève de chaud, comment tu respires ? »
J'aurais dû lui dire de venir décontracté...
« C’est prévenant de ta part, en plus il était agité à cause de la chaleur. »
Nos voix l’auraient donc sans aucun doute réveillé puisqu’il peinait déjà à dormir profondément. Je vois bien à sa bouille endormie que cette sieste n’a pas été aussi réparatrice qu’à l’accoutumé. Ce petit épisode passé, la gêne me revient à la figure et j’avance dans le salon en attendant qu’il me rejoigne. Un thé glacé pour lui, du mugicha pour nous. Mais avant, il se passe quelque chose sur mon t-shirt que Yukio trouve important de faire remarquer. Un œuf au plat... Ce devait être un sacré gros œuf. C’est bête mais ça me fait pouffer.
Jusqu’à que j’entende la fin et relève la tête vers Yukio. J’ai bien entendu, je n’ai pas rêvé. Il essaie de faire diversion en regardant la télé mais c’est trop tard, je ne suis malheureusement pour lui, pas sourd.
« O-ouais... Je.. Je vais chercher de.. De quoi nettoyer... »
Et fuir cette scène pendant qu’il va sur le canapé ! Je n’ai jamais atteint la chambre aussi vite. «Pas encore», je n’interprète pas mal. Ça ne le dérangerai pas ? C’est pas vraiment amical, non ? Raah mais il ne pouvait pas se taire ?! L’œuf au plat c’était très bien comme chute ! Un autre t-shirt, gris cette fois puis dans la salle de bain, je pose Chiaki au sol, retire le t-shirt et passe un mouchoir sur la morve qu’il a laissé dessus avant de le mettre à la poubelle et balancer le haut dans le bac de linges sales. J’attrape la boîte de sérum physiologique et revient dans le salon pour ne pas le laisser seul trop longtemps. Faire Chiaki me lâcher pour qu’il reste sur le canapé n’est pas une mince affaire...
« Mais papa est là, je reviens, regarde Chi le petit chat, t’aime bien. »
« Meeh papaaaa... »
Allez, aide-moi un peu, fait un effooort... Ses mains accrochent mon t-shirt jusqu’à ce qu’il finisse par céder mais sans arrêter de chouiner. Fâché, il balance ses pieds qui tapent sur la cuisse d’un adulte. Un bisou sur le front et j’échange un regard avec Yukio.
« Arrête Chiaki, t’es pas gentil. »
M’enfin, je pense qu’il arrivera à se faire accepter, il n’avait pas eu de mal à leur première rencontre et Chiaki doit apprendre. Je file dans le coin cuisine préparer les boissons. Le thé et l’infusion de mugicha infusée juste assez pour un goût noisette puis remplis les verres de glaçons. Sur le plateau, je mets quelques apéritifs, des crackers et des mini-sandwichs. Espérons que Yukio arrive à l'occuper assez le temps que je revienne. Je pourrai voir comment il s'en sort tiens. Je me demande tout de même.
« Tu es sûr de ne pas vouloir changer de tenue ? Il pourrait te salir, et il crève de chaud, comment tu respires ? »
J'aurais dû lui dire de venir décontracté...
Codage par Libella sur Graphiorum
Gareth gazouille en japonais #00cc99
Gareth gazouille en anglais #9933cc
Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
Hanae parle en japonais/anglais #cc99cc
- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Yukio était décontracté: il n'avait fait qu'un demi-windsor. Assis sur le canapé, il regardait Chi le petit chat avec l'assiduité d'un doctorant face à une conférence de son directeur de thèse. Ce chat paraissait quand même bien naïf, avec ses grands yeux et ses erreurs de jeunesse dignes d'un adolescent sous perfusion hormonale. La puissance pédagogique du programme se trouvait-elle dans l'identification des enfants à ce bébé chat découvrant le monde ? C'était tout de même étrange: essayait-on donc d'apprendre aux enfants que s'ils perdaient leur mère de vue, ils se devaient de se trouver un nouveau foyer pour se faire adopter ? Les couleurs des différents animaux protagonistes avaient-elles une signification particulière ? Toutes ces questions étaient en suspens, et méritaient un échange constructif, fondé sur un certain respect mutuel, et sur une volonté partagée de produire l'exégèse d'une œuvre majeure de l'animation pour enfants.
Se tournant vers Chiaki, le professeur d'histoire lui tint à peu près ce langage:
-Le déracinement vécu par le personnage principal me semble le préalable à une certaine liberté dans la fantaisie des auteurs, peut-être un peu trop, n'est-ce pas au détriment de la cohérence interne de l’œuvre ?
Le bambin, écoutant jusqu'au dernier mot les paroles de son compagnon momentané de visionnage, prit un air sérieux et pensif, puis pointa l'index vers l'écran, avant d'affirmer avec certitude:
"Chat !"
Yukio accusa la réponse cinglante de son interlocuteur, décrypteur à l'esprit acéré. Révisant sa position, il poursuivit:
-Oui je comprends, vous soulignez avec concision mais précision que l'usage d'un truchement, en l’occurrence l'animal, inscrit irrémédiablement l’œuvre dans le registre de la fable. Je vous suis parfaitement sur ce point, mais dans ce cas, ne faudrait-il pas pour que ce soit réussi que le personnage principal apprenne de ses erreurs ? J'ai tout de même l'impression qu'il se perd de nouveau à chaque épisode !
Signe qu'il se trouvait dans une intense réflexion, le fils de Gareth alterna des écarquillements et des froncements de sourcils, puis colla son pouce dans sa bouche. Après quelques mordillements, il sembla avoir trouvé de quoi répliquer, et ôta précipitamment son doigt de son gosier. Il se tourna vers l'invité des lieux, et désigna de nouveau l'écran avec l'extrémité de sa main. Puis, d'un ton docte mais empreint d'une certaine excitation, il s'exclama:
"chat béééébé !"
Et il avait raison: la juvénile essence du chaton faisant l'objet de la narration le conduisait nécessairement à apprendre par la répétition de ses erreurs, ce qui permettait par ailleurs de marteler avec efficacité, voire insistance, les messages éducatifs du programme. CQFD. Yukio ne savait plus que répondre, l'exposé du moutard était à l'aune des plus grands maïeuticiens. Comme pour enfoncer le clou de la victoire, Chiaki se servit du doigt qui avait montré l'écran pour se curer le nez. Maudit gamin, il n'avait vraiment pas la victoire humble et réservée.
Hypnotisés par le dessin animé, les deux débatteurs culturels ne partagèrent plus un mot durant quelques secondes, jusqu'à ce que la voix lointaine du paternel occupant des lieux atterrisse de la cuisine:
« Tu es sûr de ne pas vouloir changer de tenue ? Il pourrait te salir, et il crève de chaud, comment tu respires ? »
Sans décoller les yeux de l'écran, l'enseignant télévisant répondit d'un air distrait:
-J'ai enlevé ma veste, ça peut aller. Je respire en gonflant et dégonflant le diaphragme habituellement, pourquoi ?
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ L'heure du jugement ♫
Pendant quelques secondes, je n’entends plus que le bruit du dessin animé. Chiaki a fini par m’oublier, obnubiler par son épisode et c’est tant mieux. C’est avec une minutie presque exagérée - largement exagérée - que je place les apéritifs sur le plateau. Soudainement il me paraît important que les chips soient à gauche, les crackers sphériques au centre et les mini sandwichs bien agencés sur la droite. Les boissons iront aux extrémités basses du plateau. C’est très important.
Puis j’entends Yukio, lancé dans un style conférencier qui me débecte. Il a un humour bien particulier. L’ironie et le sarcasme semble s’être perdu en route pour atterrir devant sa porte. Rare sont les japonais qui en font quotidiennement usage en dehors de leur cercle très restreint. A force de l’écouter, il m’arrive de souffler du nez à ses tournures de phrases alambiquées. Le tout rendu dynamique par les réponses pleines de réflexions de Chiaki. C’en serait presque cohérent. Oh non, si je commence à comprendre où il veut en venir je suis perdu à jamais ! Ou comment attirer toute l’attention d’un bambin sans aucun effort. J’en suis assez surpris.
Mes lèvres trouvent le courage de se desceller pour m’adresser à Yukio. Si la première partie est tout à fait normale, bien que peu convainquant à moins qu’il n’ait de système de climatisation intégré, la seconde... Le plateau en mains, je retourne dans le salon en secouant la tête.
« Tiens c’est marrant, moi aussi, fantastique outil le diaphragme ! A tes risques et périls, mais personne ne ressort d’ici sans porter la marque... »
Chiaki, qui avait encore le doigt dans son nez, l’a somme toute trouvé trop sale à son goût et jugé bon de l’essuyer avec entrain sur la chemise de son partenaire de débat endiablé.
« Du démon... Chiaki, c’est sale ça ! »
Je tends une serviette en papier à Yukio pour qu’il puisse s’essuyer et sort une lingette nettoyant du paquet sur la table basse pour lui essuyer le doigt. Il comprend très bien ce que je lui dis et son rire de diablotin retentit dans la pièce.
« Ca me fait pas rire, petit cochon. Allonge-toi que j’essuie ton nez. »
Au passage j’incite Yukio à se servir en grignotage pendant que j’attrape mon fils sous les bras pour l’allonger sur le canapé. La dose de sérum physiologique dans une main, je lui penche la tête vers la télé. Comme beaucoup de bambins, il n’aime pas ça et se débat un peu. Qu’une seule technique... C’est un peu gênant de faire ça devant quelqu’un d’autre mais bon... La dosette devient un avion qui demande à pouvoir atterrir.
« Attention, attention Mini-gouttes demandent à entrer dans le nez du bébé géant ! Sinon le vilain Doudou va venir manger le petit nez ! Il faut vite aider bébé Chiakiii ! »
« Pas Doudouuu, mon nez ! »
L’avion se rapproche, se rapproche, armé de ses plus beaux bruitage aérien et finit son vol dans la petite narine. J’appuie sur le tube pour lui nettoyer et il se laisse faire. C’est à cause de ces changements de température, forte chaleur, fraîcheur quand je lui mouille la peau, pas étonnant qu’il s’enrhume. Il faudrait que j’achète un climatiseur... Une nouvelle dépense...
« Alors, qu’est-ce que tu penses de tes classes globalement ? »
Je saisis le mouche-bébé en forme de poire et appui dessus avant de relâcher doucement pour vider le nez de Chiaki de tout ce qui l’encombre. Quand j’ai terminé et qu’il est tout propre, j’écrase un gros bisou sur sa joue et il se retourne sur le canapé pour s’allonger en travers des jambes de Yukio, comme ayant trouvé une nouvelle place pour regarder son dessin animé. Eh ben dis donc. Après avoir tout jeté et m’être nettoyer les mains je les rejoins sur le canapé avec une couche en tissu.
« Mets ça sous sa tête, tu n’as pas envie qu’il bave et se mouche sur ton pantalon. »
Une fois assis, je caresse les minuscules pieds de Chiaki du bout des doigts. Il va finir par se rendormir.
Puis j’entends Yukio, lancé dans un style conférencier qui me débecte. Il a un humour bien particulier. L’ironie et le sarcasme semble s’être perdu en route pour atterrir devant sa porte. Rare sont les japonais qui en font quotidiennement usage en dehors de leur cercle très restreint. A force de l’écouter, il m’arrive de souffler du nez à ses tournures de phrases alambiquées. Le tout rendu dynamique par les réponses pleines de réflexions de Chiaki. C’en serait presque cohérent. Oh non, si je commence à comprendre où il veut en venir je suis perdu à jamais ! Ou comment attirer toute l’attention d’un bambin sans aucun effort. J’en suis assez surpris.
Mes lèvres trouvent le courage de se desceller pour m’adresser à Yukio. Si la première partie est tout à fait normale, bien que peu convainquant à moins qu’il n’ait de système de climatisation intégré, la seconde... Le plateau en mains, je retourne dans le salon en secouant la tête.
« Tiens c’est marrant, moi aussi, fantastique outil le diaphragme ! A tes risques et périls, mais personne ne ressort d’ici sans porter la marque... »
Chiaki, qui avait encore le doigt dans son nez, l’a somme toute trouvé trop sale à son goût et jugé bon de l’essuyer avec entrain sur la chemise de son partenaire de débat endiablé.
« Du démon... Chiaki, c’est sale ça ! »
Je tends une serviette en papier à Yukio pour qu’il puisse s’essuyer et sort une lingette nettoyant du paquet sur la table basse pour lui essuyer le doigt. Il comprend très bien ce que je lui dis et son rire de diablotin retentit dans la pièce.
« Ca me fait pas rire, petit cochon. Allonge-toi que j’essuie ton nez. »
Au passage j’incite Yukio à se servir en grignotage pendant que j’attrape mon fils sous les bras pour l’allonger sur le canapé. La dose de sérum physiologique dans une main, je lui penche la tête vers la télé. Comme beaucoup de bambins, il n’aime pas ça et se débat un peu. Qu’une seule technique... C’est un peu gênant de faire ça devant quelqu’un d’autre mais bon... La dosette devient un avion qui demande à pouvoir atterrir.
« Attention, attention Mini-gouttes demandent à entrer dans le nez du bébé géant ! Sinon le vilain Doudou va venir manger le petit nez ! Il faut vite aider bébé Chiakiii ! »
« Pas Doudouuu, mon nez ! »
L’avion se rapproche, se rapproche, armé de ses plus beaux bruitage aérien et finit son vol dans la petite narine. J’appuie sur le tube pour lui nettoyer et il se laisse faire. C’est à cause de ces changements de température, forte chaleur, fraîcheur quand je lui mouille la peau, pas étonnant qu’il s’enrhume. Il faudrait que j’achète un climatiseur... Une nouvelle dépense...
« Alors, qu’est-ce que tu penses de tes classes globalement ? »
Je saisis le mouche-bébé en forme de poire et appui dessus avant de relâcher doucement pour vider le nez de Chiaki de tout ce qui l’encombre. Quand j’ai terminé et qu’il est tout propre, j’écrase un gros bisou sur sa joue et il se retourne sur le canapé pour s’allonger en travers des jambes de Yukio, comme ayant trouvé une nouvelle place pour regarder son dessin animé. Eh ben dis donc. Après avoir tout jeté et m’être nettoyer les mains je les rejoins sur le canapé avec une couche en tissu.
« Mets ça sous sa tête, tu n’as pas envie qu’il bave et se mouche sur ton pantalon. »
Une fois assis, je caresse les minuscules pieds de Chiaki du bout des doigts. Il va finir par se rendormir.
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Gareth était un peu gâteux devant le gamin, c'était à la fois mignon et consternant. Yukio n'avait même pas réagi devant la souillure subie par sa chemise: une de plus de foutue. Il avait pris les devants, et devait en recevoir prochainement un carton entier. Au rythme où il se faisait pourrir ses vêtements par l'ensemble de son entourage, il était plus économique de passer des commandes en profitant des soldes et des prix de gros.
Voir le professeur d'arts s'occuper de son fils était tout de même très gênant, et pour cause: il ne savait vraiment pas imiter de manière crédible le bruit d'un Airbus A320. Compte tenu de la qualité toute relative du bruit de moteur, c'était un miracle que que le petit ait la bonté de souscrire à la technique. Le public était plutôt accommodant, le son qui sortait de la bouche du paternel naviguant relevait plus du vieux Cessna monomoteur en fin de vie vendu pour pièces que du jet dernier cri. S'il fallait une preuve que Chiaki savait se montrer tolérant, elle était faite. Aussitôt libéré des bruitages douteux de l'artiste beatboxeur expérimental, il vint d'ailleurs se réfugier entre les jambes de son nouveau meilleur ami aux cheveux bruns, qui se poussa légèrement pour lui faire une place.
Bébé Chiaki semblait souffrir de la chaleur, comme l'avait signalé son père. Yukio aurait bien voulu y faire quelque chose, mais concernant le réchauffement climatique, il avait abandonné depuis longtemps toute ambition personnelle. Gareth aurait pu avoir la riche idée d'acheter un climatiseur, quelque obstacle avait dû l'en empêcher. Qu'à cela ne tienne, une merveilleuse idée cadeau venait d'éclore, comme une fleur au milieu du désert. Pour sûr, offrir un climatiseur à Gareth et Chiaki ne jetterait pas un froid. De manière assez logique, ça ajouterait de la fraicheur à leur relation.
Alors que l'adorable mioche s'était replongé dans les aventures du chaton télévisé, le professeur d'arts plastiques rappela son collègue à l'ordre. Après tout, ils étaient là pour une raison précise, Yukio avait presque failli l'oublier. Trouvant le fil de ses pensées à mesure qu'il parlait, le brun répondit sans trop construire son propos:
-Globalement ça va, il y en a bien deux ou trois qui mériteraient un coup de pied où je pense, mais au fond c'est plus les parents que j'ai envie de frapper. Certains ne sont vraiment pas à la hauteur de leur progéniture. Pour ce qui concerne vraiment les élèves, ils sont presque tous adorables, plutôt matures pour leur âge, presque plus que moi en fait. J'aimerais bien en aider un peu plus certains, mais c'est difficile de les amener à se confier, et je n'ai jamais que 24 heures dans une journée.
L'occupant des lieux revint, tendant à son invité du jour de quoi protéger sa garde-robe, et s'asseyant à ses côtés. En pleine réflexion, le professeur d'histoire attrapa ce qu'on lui proposait, et continua, l'air pensif:
-Pour être honnête, j'ai plus envie de saisir ce qu'il y a de bon en chacun et de les encourager que les casser en leur expliquant qu'ils sont nuls. Puis si on voulait aller au bout, faudrait aussi qu'on file une note et un bulletin aux vieux des lycéens, ça changerait parfois plus de choses.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ L'heure du jugement ♫
Un quartier de mini-sandwich termine sa vie sous mes dents pendant que j’écoute Yukio. Je me fais la réflexion que la petite cochonnerie de Chiaki ne l’a même pas fait lever un sourcil. Je l’imaginais plus maniéré concernant ses vêtements et beaucoup de personnes auraient au moins manifesté leur dégoût. Moi le premier, la première fois que j’avais goûté aux joies de recueillir les reflux de ma nouvelle progéniture. Peut-être bien qu’il pourrait s’en occuper pendant une après-midi finalement, c’était encore un peu tôt pour moi d’en arriver là mais l’idée faisait son chemin.
Sa mention de coup de pied bien senti me fait sourire, j’en mettrais bien aussi par moment. Je ne m’attendais pas à ce qu’il prenne position contre les parents en revanche. Au Japon... Ce sont souvent eux qui font la loi, pouvant aller jusqu’à demander la démission d’un professeur s’ils ne leur convient guère. Parce que «c’est l’avenir de leurs enfants qui est en jeu», vous comprenez ? Il leur faut le meilleur, et par là, on attend d’un professeur qu’il se contente de réciter le programme à la virgule près sans jamais ne serait-ce que penser à les faire sortir de leur sentier battus. J’exagère le trait mais dans les établissements classiques, c’est ce qui en ressort.
Des élèves plus matures que Yukio ? Oui, je n’avais pas trop de mal à imaginer que ce soit possible. Moi, mauvaise langue ? Je n’oserais pas. C’est par un rire discret que j’accompagne ses paroles. Les aider plus hein... Nous ressemblons-nous davantage que je ne voulais bien l’admettre ? L’idée de refiler un bulletin de notes aux parents me paraissait bienvenue. Je repensais à ma conversion avec la jeune Mitsuki, inquiète de ne pas atteindre le 80/100 en arts plastiques exigé par ses parents. De quoi apporter angoisse et stress à une élève déjà dans la partie haute du panier...
Je fini mon mini-sandwich et bois une gorgée de thé avant de répondre. L’image d’un homme arrogant et imbu de lui-même que j’avais de Yukio tend à s’estomper vers une plus bienveillante et altruiste, bien que mon cerveau ait encore du mal à s’y faire et persiste à en laisser des réminiscences au moindre doute qui m’assaille.
« Ce n’est pas une mauvaise idée le bulletin parental, on devrait en glisser un mot au Doyen. Je me rends compte qu’en tant que prof, ce qui est le plus difficile est de faire face à leur visage désespéré devant l’échec plus que préparer des cours jusqu’à minuit passé. C’est dur de se sentir impuissant. Ça fait du bien de ne pas être le seul à penser ainsi. Dans l’ancien lycée où j’exerçais, on me trouvait trop laxiste, pas assez exigeant, tout ça parce que je privilégiais l’aspect artistique plus que le respect intransigeant des codes... J’ai dû en ruiner des carrières d’artistes ! »
Un peu d’ironie teintée de sarcasme.
« Je pense qu’on aura pas de mal à se mettre d’accord sur les appréciations dans ce cas. »
Je me lève pour ramener mes affaires sur la table basse, travailler sur le canapé est plus confortable finalement.
« Tu penses que dans 20 ans on sera devenus des professeurs aigris qui ne se fatiguent plus à s’inquiéter pour les élèves parce que c’est peine perdue ? On m’a répété que je finirai par abandonner devant la charge. J’ai la naïveté de croire que ce n’est qu’une question de volonté. »
Commençons par les première année. Premier bulletin, encore vierge Tetsuo Menma. Tiens, tiens... Chiaki quitte les genoux de Yukio pour aller se remplir la panse, je le surveille qu’il ne s’empiffre pas trop, un vrai petit gouffre sur pattes.
« Testuo-kun. Un élève qui n’a pas pris longtemps à se faire remarquer. »
Il me fait un peu penser à un certain tagueur de casier.
« Pris en flagrant délit de dissimulation d’écouteurs ! Même s’il met une ambiance agréable dans la classe, il manque un peu de sérieux. Pas un mauvais élève pour autant, et toi, d’autres anecdotes ? »
Sa mention de coup de pied bien senti me fait sourire, j’en mettrais bien aussi par moment. Je ne m’attendais pas à ce qu’il prenne position contre les parents en revanche. Au Japon... Ce sont souvent eux qui font la loi, pouvant aller jusqu’à demander la démission d’un professeur s’ils ne leur convient guère. Parce que «c’est l’avenir de leurs enfants qui est en jeu», vous comprenez ? Il leur faut le meilleur, et par là, on attend d’un professeur qu’il se contente de réciter le programme à la virgule près sans jamais ne serait-ce que penser à les faire sortir de leur sentier battus. J’exagère le trait mais dans les établissements classiques, c’est ce qui en ressort.
Des élèves plus matures que Yukio ? Oui, je n’avais pas trop de mal à imaginer que ce soit possible. Moi, mauvaise langue ? Je n’oserais pas. C’est par un rire discret que j’accompagne ses paroles. Les aider plus hein... Nous ressemblons-nous davantage que je ne voulais bien l’admettre ? L’idée de refiler un bulletin de notes aux parents me paraissait bienvenue. Je repensais à ma conversion avec la jeune Mitsuki, inquiète de ne pas atteindre le 80/100 en arts plastiques exigé par ses parents. De quoi apporter angoisse et stress à une élève déjà dans la partie haute du panier...
Je fini mon mini-sandwich et bois une gorgée de thé avant de répondre. L’image d’un homme arrogant et imbu de lui-même que j’avais de Yukio tend à s’estomper vers une plus bienveillante et altruiste, bien que mon cerveau ait encore du mal à s’y faire et persiste à en laisser des réminiscences au moindre doute qui m’assaille.
« Ce n’est pas une mauvaise idée le bulletin parental, on devrait en glisser un mot au Doyen. Je me rends compte qu’en tant que prof, ce qui est le plus difficile est de faire face à leur visage désespéré devant l’échec plus que préparer des cours jusqu’à minuit passé. C’est dur de se sentir impuissant. Ça fait du bien de ne pas être le seul à penser ainsi. Dans l’ancien lycée où j’exerçais, on me trouvait trop laxiste, pas assez exigeant, tout ça parce que je privilégiais l’aspect artistique plus que le respect intransigeant des codes... J’ai dû en ruiner des carrières d’artistes ! »
Un peu d’ironie teintée de sarcasme.
« Je pense qu’on aura pas de mal à se mettre d’accord sur les appréciations dans ce cas. »
Je me lève pour ramener mes affaires sur la table basse, travailler sur le canapé est plus confortable finalement.
« Tu penses que dans 20 ans on sera devenus des professeurs aigris qui ne se fatiguent plus à s’inquiéter pour les élèves parce que c’est peine perdue ? On m’a répété que je finirai par abandonner devant la charge. J’ai la naïveté de croire que ce n’est qu’une question de volonté. »
Commençons par les première année. Premier bulletin, encore vierge Tetsuo Menma. Tiens, tiens... Chiaki quitte les genoux de Yukio pour aller se remplir la panse, je le surveille qu’il ne s’empiffre pas trop, un vrai petit gouffre sur pattes.
« Testuo-kun. Un élève qui n’a pas pris longtemps à se faire remarquer. »
Il me fait un peu penser à un certain tagueur de casier.
« Pris en flagrant délit de dissimulation d’écouteurs ! Même s’il met une ambiance agréable dans la classe, il manque un peu de sérieux. Pas un mauvais élève pour autant, et toi, d’autres anecdotes ? »
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Gareth avait préparé des choses de ses mains. Bien qu'ayant l'estomac noué par la chaleur, Yukio ne se sentait pas de laisser les victuailles sur leur plateau. Bataillant légèrement avec le petit qui s'était jeté sur la nourriture comme un affamé ressorti d'une prison, il parvint à sauver de quoi s'occuper la bouche le temps que son collègue ait terminé de parler. Il écouta attentivement, le professeur d'arts plastiques était presque convivial. Il avait perdu du ressenti qui caractérisait généralement les paroles qu'il tenait en présence de son voisin, et c'était, pour ainsi dire, reposant.
Posée comme elle était, anodine et sympathique, la voix de Gareth était agréable, peut-être un peu trop. La mélodie aux oreilles du professeur d'histoire l'empêchait de se concentrer. Bercé par le flot, il ne parvenait pas à entendre les mots derrière les sons. Il tenta de se secouer les méninges en fermant fortement les yeux. Ce n'était pas le moment idéal pour être distrait, ça parlait boulot, il fallait être attentif, repousser les pensées parasites qui se bousculaient dans un coin de son cerveau. Kobayashi-sensei était un collègue comme un autre, ils étaient en plein exercice de leur relation professionnelle, le reste devait rester abstrait.
Yukio fit un effort pour faire l'inventaire des bouts de phrases qu'il avait réussi à réellement comprendre, puis les assembla façon puzzle. Un peu perturbé, il répondit comme il pouvait aux premières interrogations de son hôte:
- Dans 20 ans, je ne sais pas vraiment si je serai encore en vie. J'ai plus l'impression d'être une étoile filante que l'astre polaire. Quand on vit à cent à l'heure, on arrive plus vite au bout. Pour ce qui te concerne, je ne crois pas que tu puisses être aigri pour quoi que ce soit. Le temps n'a pas réellement de prise sur les représentations qui guident ta volonté, c'est ce qui est fascinant chez toi.
Il serra les dents, il redevenait trop sincère, et c'était dangereux. Ce qui était dans sa tête devait y rester. Il dévia sur l'objet officiel de sa venue:
- Tetsuo, toujours fourré avec son copain Shotaro Kaneda, il parait qu'ils font de la moto en bande la nuit. Si c'est le cas ça finira mal, pour sûr. Il est parfois à la limite de l'insolence. L'autre fois, j'expliquais l'histoire du vase de Soissons, détaillant le fait qu'un roi franc avait, pour faire punir l'un de ses soldats désobéissants, fait coupé la tête de l’intéressé tout en l'émasculant. Il a levé le doigt le plus simplement du monde, et a déclaré d'un ton calme et impertinent qu'il s'agissait d'une histoire sans queue ni tête. Je l'avoue, ma main a tremblé et je n'ai pas sévi, la boutade était bien trouvée. S'il mettait autant d'application à soigner les accroches de ses dissertations...
Le professeur d'histoire compléta:
- Tu vois, tu n'es pas le seul à pouvoir être taxé de laxisme, il suffit de m'éblouir pour aveugler mon désir d'ordre et de morale.
Gareth était un peu trop lumineux, à l'instant.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ L'heure du jugement ♫
Chiaki avait très vite montré quelques prédispositions à la friponnerie. Il attendait parfois de voir où Yukio allait tendre la main sur le plateau pour lui chiper son snack sous les doigts. Son rire se mêlait à notre conversation et lui donnait un peu de légèreté et d’insouciance. Deux caractéristiques indispensables au vu de la franchise toujours aussi surprenante de mon collègue. Ma chips reste en suspend devant mes lèvres entre-ouvertes.
« Fasci-nant, moi ? Je n’ai pas... L’impression de l’être. »
C’est la deuxième fois que Yukio me dit quelque chose qui me fait perdre mes mots. Je détourne le regard et sent presque mes oreilles rosir. Pourquoi est-ce qu’il dit ce genre de choses ?!
« Et ne dit pas que tu ne penses pas être là dans 20 ans. Peut-être que tu devrais ralentir un peu et prendre ton temps. Aller trop vite c’est s’empêcher d’admirer ce qui nous entoure et de... Trouver des personnes avec qui faire le chemin... »
Je poursuis la conversation en abordant le cas de notre première victime. Que Yukio n’ait pas une petite histoire à raconter sur Tetsuo-kun m’aurait étonné. Ses capacités oratoires m’étaient plus agréables lorsqu’elles étaient mises à profit pour conter que faire montre de son ego, qui s’est avéré n’être qu’une façade qui plus est. Son anecdote à les dons de faire trembler doucement mes cordes vocales.
« Un talent mal exploité, c’est sûr. »
Qu’il s’en serve pour me rassurer vis-à-vis de mes craintes m’est une nouvelle fois inattendue. Depuis ce soir à Shinjuku, Yukio est devenu une énigme que j’essaie de déchiffrer avec les peu d’indices à ma dispositions. Je doute me tromper en voyant ici une attention bien pensée de sa part. Ses mots dépassent parfois sa pensée en des moments inopportuns, ce n’est cependant pas le cas présentement.
« Il ne faut donc qu’une bonne boutade pour faire tomber le masque de droiture. C’est bon à savoir. »
Je lui souris, de ce sourire qui ne présage rien de bon. Allions-nous emprunter le même chemin ou étions-nous voués à s’observer pas à après pas, séparés par le vide. Cette journée nous donnerait sûrement une partie de la réponse.
Pour l’heure, il est temps d’arrêter mon goinfre de fils avant qu’il ne m’en veuille de n’avoir pas prévenu les coliques qui le guettent. Un acte responsable pas toujours bien perçu du point de vue de celui qui le subit. Chiaki tente tant bien que mal de piquer une cochonnerie mais ses petits bras n’ont pas le luxe de s’allonger. La première appréciation ne demande pas plus de réflexion avant d’être inscrite sur le bulletin.
« En parlant d’ordre et de morale, tu es sûr de ne pas vouloir te changer ? Ton front atteste de son besoin de renfort en terme d’aération. C’est bien immorale de se faire souffrir ainsi. »
Ne sent-il pas les gouttelettes qui perlent sur ses tempes ?
« Fasci-nant, moi ? Je n’ai pas... L’impression de l’être. »
C’est la deuxième fois que Yukio me dit quelque chose qui me fait perdre mes mots. Je détourne le regard et sent presque mes oreilles rosir. Pourquoi est-ce qu’il dit ce genre de choses ?!
« Et ne dit pas que tu ne penses pas être là dans 20 ans. Peut-être que tu devrais ralentir un peu et prendre ton temps. Aller trop vite c’est s’empêcher d’admirer ce qui nous entoure et de... Trouver des personnes avec qui faire le chemin... »
Je poursuis la conversation en abordant le cas de notre première victime. Que Yukio n’ait pas une petite histoire à raconter sur Tetsuo-kun m’aurait étonné. Ses capacités oratoires m’étaient plus agréables lorsqu’elles étaient mises à profit pour conter que faire montre de son ego, qui s’est avéré n’être qu’une façade qui plus est. Son anecdote à les dons de faire trembler doucement mes cordes vocales.
« Un talent mal exploité, c’est sûr. »
Qu’il s’en serve pour me rassurer vis-à-vis de mes craintes m’est une nouvelle fois inattendue. Depuis ce soir à Shinjuku, Yukio est devenu une énigme que j’essaie de déchiffrer avec les peu d’indices à ma dispositions. Je doute me tromper en voyant ici une attention bien pensée de sa part. Ses mots dépassent parfois sa pensée en des moments inopportuns, ce n’est cependant pas le cas présentement.
« Il ne faut donc qu’une bonne boutade pour faire tomber le masque de droiture. C’est bon à savoir. »
Je lui souris, de ce sourire qui ne présage rien de bon. Allions-nous emprunter le même chemin ou étions-nous voués à s’observer pas à après pas, séparés par le vide. Cette journée nous donnerait sûrement une partie de la réponse.
Pour l’heure, il est temps d’arrêter mon goinfre de fils avant qu’il ne m’en veuille de n’avoir pas prévenu les coliques qui le guettent. Un acte responsable pas toujours bien perçu du point de vue de celui qui le subit. Chiaki tente tant bien que mal de piquer une cochonnerie mais ses petits bras n’ont pas le luxe de s’allonger. La première appréciation ne demande pas plus de réflexion avant d’être inscrite sur le bulletin.
« En parlant d’ordre et de morale, tu es sûr de ne pas vouloir te changer ? Ton front atteste de son besoin de renfort en terme d’aération. C’est bien immorale de se faire souffrir ainsi. »
Ne sent-il pas les gouttelettes qui perlent sur ses tempes ?
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❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Les gouttelettes ne perlaient pas sur les tempes de Yukio en raison d'une température trop élevée, pas qu'à cause de ça du moins. Il était un peu stressé. C'est le problème quand le début de considération que peut nous porter quelqu'un prend de l'importance, l'enjeu devient soudainement générateur d'angoisses. Il est toujours plus confortable d'être indifférent, on ne prend pas le risque d'être blessé. Le professeur d'histoire n'était plus vraiment... indifférent. Il avait dépassé ce stade, pour sa plus grande incommodité. Il avait déjà ôté sa veste, et il était ridicule de conserver encore son veston comme par attachement aux vestiges d'une pudeur déjà effondrée. Le veston ne le protégerait pas de quoi que ce soit, autant le laisser prendre du repos. Point plus loin en revanche, le style conservait son importance.
Il se leva quelques secondes, faisant face à Gareth, juste le temps d'enlever la superficielle pièce de tissu dans laquelle il était engoncé. Il eut un peu de mal à le faire, et dut contorsionner légèrement sa musculature, dévoilant à l'assistance la saillance de ses contractions athlétiques et le bas de ses abdominaux, dévoilés par l'élèvement momentané de sa chemise durant l'opération. Il se rendit compte un peu tard de son exposition, mais laissa sa gêne filer. Quelle importance cela pouvait-il avoir pour Gareth. Il en avait déjà vu bien plus, malheureusement.
Il accompagna son geste de quelques paroles insouciantes, qu'il n'avait même pas pris la peine de réfléchir :
- Tu as raison, il fait chaud, c'est mieux comme ça. Merci de prendre soin de moi.
Constatant que le petit, retenu par les bras de son père, se débattait toujours pour attraper des proies à engloutir, Yukio, à peine rassis, se leva de nouveau, et prit soin d'éloigner le plateau de victuailles sur les hauteurs d'une étagère, plaçant le buffet définitivement hors de portée des mains gloutonnes de Chiaki. Voyant son territoire de chasse confisqué, le gamin jeta un regard noir à l'exécuteur des basses œuvres qui venait de le priver de l'objet de son désir.
Détournant les yeux pour éviter d'avoir à soutenir les reproches silencieux de l'enfant, le professeur d'histoire s'approcha des notes qu'il avait apportées, et se mit à les lire silencieusement en diagonale, tentant d'y déceler une quelconque remarque à ajouter sur le cas Tetsuo. Ses mains étaient humides, si bien qu'elles faisaient baver l'encre de son écriture trop fine. Quelle idée d'écrire à la plume aussi ? Alors qu'il avait la tête inclinée, une goutte tombée de son front droit sur les lignes manuscrites acheva de l'énerver. Comment pouvait-on travailler dans ses conditions ? Il reposa ses notes d'un geste presque rageur, et se tourna vers son hôte:
- Ok, t'as gagné, j'accepte de me changer, mais la prochaine fois que je me pointe chez toi, je viens avec un climaticien, c'est pas possible de laisser le petit vivre dans une fournaise pareille. Ce sera mon cadeau d'anniversaire.
Entendant le dernier mot de la phrase prononcée par Yukio, Chiaki sortit soudainement de sa bouderie revêche, demandant avec des pupilles illuminées qui avaient oublié toute grogne :
" NIVERSERE ? GÂTEAU ? "
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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♫ L'heure du jugement ♫
Yukio faisait partie de la très modeste communauté de professeurs soutenant corps, sueur et âmes la rébellion face à l’oppresseur qu’est l’astre solaire. Qu’il pleut, qu’il vente, leur costume souffrait toute intempéries. C’était à se demander si une peau humaine se cachait dessous ou si la supercherie avait pris des proportions inimaginables. Alors voir l’un des bras droit de la communauté des cravates serrées céder à la demande d’un faible du camp des chemises légères, relève du miracle.
Autant qu’apercevoir les traits de son bas ventre alors qu’il porte son armure de super-héros de l’éducation. Il m’avait déjà été donné le luxe de voir plus à mon insu mais tout l’art de l’effeuillage reposait sur l’imagination de celui qui en était spectateur. A cet instant je maudissais là mienne d’être un peu trop fertile. Et comme si cela ne suffisait pas, il fallait une nouvelle fois que Yukio me fasse balbutier.
« C’- c’est normal. »
Je crois ? Entre collègue après tout. Pourtant, il ne me semblait pas faire preuve de plus de bienveillance que n’importe qui d’autre. Ses simples mots me permettaient de comprendre qu’on ne devait pas avoir pris soin de lui depuis bien longtemps ou qu’il en avait peut-être même perdu le souvenir s’il considérait à ce point le simple conseil de retirer sa veste.
Entre toutes ces interrogations se cachait Chiaki, dont les motivations étaient on ne peut plus claires. Je remerciais intérieurement Yukio d’avoir éloigné le plateau, déjà bien vidé de ses victuailles. Mon fils ne nourrissait pas tant de gratitude à son égard, sa petite colère m’arracha un sourire. Un bisou sur sa joue n’eut aucun effet sur la noirceur de son regard.
La façon dont Yukio fuyait son courroux avait quelque chose d’attendrissant. Dingue comme un si petit bout d’chou pouvait faire plier un homme. Ses notes devaient être passionnantes à en juger par la concentration qu’il employait à leur lecture. Voilà que je me prends à me moquer gentiment de lui. L’époque où il ne m’inspirait qu’aversion me semble lointaine tout-à-coup. La peur de ne savoir par quel autre sentiment remplacer ma haine s’estompait sans que je ne m’en inquiète. De la haine... Recouverte d’une généreuse couche de colère, de jalousie et de rancune.
Stylo à plume ? Voilà bien un instrument bravant l’épreuve du temps. A l’image de son propriétaire portant le poids de l’histoire sur ses épaules. Son geste brusque me sort de mes pensées et je croise les yeux de Yukio, prêt à fusiller la chaleur et moi avec. Défaite du bras droit des Cravates serrées. Climaticien en approche. Cadeau d’anniversaire. Chiaki qui oublie tout ressentiment pour notre hôte à la perspective d’un beau gâteau bourré de sucre.
« Moi qui pensais que tes costumes possédaient un système de refroidissement. Et... C’est vrai qu’il faut que j’achète une clim, c’est un peu compliqué entre les dépenses quotidiennes et la crèche qui me coûte un bras... »
Et le temps, le temps qu’il me manque pour y aller aussi. Le samedi je n’ai simplement pas l’envie de le perdre dans un magasin d’électroménager. Mais pour Chiaki je devrais y penser.
« Euh, tu n’es pas sérieux pour le climaticien hein ? D’ailleurs, ton anniversaire c’est demain, non ? »
Si je me souviens bien des dates inscrites sur le calendrier de la salle des professeurs, c’est bien le dix.
« Gawa-chan ! Gâteauuuu ??? »
Chiaki quitte mes bras pour aller se hisser à la hauteur de la tête de Yukio, s’agrippant à sa chemise.
« Tu as dis l’un des mots tabou. Je reviens. »
Je m’en vais dans ma chambre lui chercher de quoi se changer. Si on m’avait dit que je prêterai des vêtements à Yukio Ogawa, j’en serais certainement mort de rire tant la blague était bonne. Un t-shirt blanc semblable au premier que portais et un short en lin beige. Un événement à marquer sur le calendrier. J’aurais vu Yukio porter autre chose que son costume tiré à quatre épingles. De retour dans le salon, Chiaki n’en démord pas, il veut son gâteau.
« Tiens tu seras mieux. Chiaki, le gâteau c’est pas maintenant, calme-toi. »
Je le prends contre mon torse et lui fait des chatouilles aux pieds. En attendant que Yukio revienne de la salle de bain, j’attrape mon téléphone avant de lancer :
« Tu permets que j’immortalise pour les collègues ? »
Une taquinerie dont je ne me prive pas. S’il refuse je n’insisterais pas mais la tentation est trop grande.
Autant qu’apercevoir les traits de son bas ventre alors qu’il porte son armure de super-héros de l’éducation. Il m’avait déjà été donné le luxe de voir plus à mon insu mais tout l’art de l’effeuillage reposait sur l’imagination de celui qui en était spectateur. A cet instant je maudissais là mienne d’être un peu trop fertile. Et comme si cela ne suffisait pas, il fallait une nouvelle fois que Yukio me fasse balbutier.
« C’- c’est normal. »
Je crois ? Entre collègue après tout. Pourtant, il ne me semblait pas faire preuve de plus de bienveillance que n’importe qui d’autre. Ses simples mots me permettaient de comprendre qu’on ne devait pas avoir pris soin de lui depuis bien longtemps ou qu’il en avait peut-être même perdu le souvenir s’il considérait à ce point le simple conseil de retirer sa veste.
Entre toutes ces interrogations se cachait Chiaki, dont les motivations étaient on ne peut plus claires. Je remerciais intérieurement Yukio d’avoir éloigné le plateau, déjà bien vidé de ses victuailles. Mon fils ne nourrissait pas tant de gratitude à son égard, sa petite colère m’arracha un sourire. Un bisou sur sa joue n’eut aucun effet sur la noirceur de son regard.
La façon dont Yukio fuyait son courroux avait quelque chose d’attendrissant. Dingue comme un si petit bout d’chou pouvait faire plier un homme. Ses notes devaient être passionnantes à en juger par la concentration qu’il employait à leur lecture. Voilà que je me prends à me moquer gentiment de lui. L’époque où il ne m’inspirait qu’aversion me semble lointaine tout-à-coup. La peur de ne savoir par quel autre sentiment remplacer ma haine s’estompait sans que je ne m’en inquiète. De la haine... Recouverte d’une généreuse couche de colère, de jalousie et de rancune.
Stylo à plume ? Voilà bien un instrument bravant l’épreuve du temps. A l’image de son propriétaire portant le poids de l’histoire sur ses épaules. Son geste brusque me sort de mes pensées et je croise les yeux de Yukio, prêt à fusiller la chaleur et moi avec. Défaite du bras droit des Cravates serrées. Climaticien en approche. Cadeau d’anniversaire. Chiaki qui oublie tout ressentiment pour notre hôte à la perspective d’un beau gâteau bourré de sucre.
« Moi qui pensais que tes costumes possédaient un système de refroidissement. Et... C’est vrai qu’il faut que j’achète une clim, c’est un peu compliqué entre les dépenses quotidiennes et la crèche qui me coûte un bras... »
Et le temps, le temps qu’il me manque pour y aller aussi. Le samedi je n’ai simplement pas l’envie de le perdre dans un magasin d’électroménager. Mais pour Chiaki je devrais y penser.
« Euh, tu n’es pas sérieux pour le climaticien hein ? D’ailleurs, ton anniversaire c’est demain, non ? »
Si je me souviens bien des dates inscrites sur le calendrier de la salle des professeurs, c’est bien le dix.
« Gawa-chan ! Gâteauuuu ??? »
Chiaki quitte mes bras pour aller se hisser à la hauteur de la tête de Yukio, s’agrippant à sa chemise.
« Tu as dis l’un des mots tabou. Je reviens. »
Je m’en vais dans ma chambre lui chercher de quoi se changer. Si on m’avait dit que je prêterai des vêtements à Yukio Ogawa, j’en serais certainement mort de rire tant la blague était bonne. Un t-shirt blanc semblable au premier que portais et un short en lin beige. Un événement à marquer sur le calendrier. J’aurais vu Yukio porter autre chose que son costume tiré à quatre épingles. De retour dans le salon, Chiaki n’en démord pas, il veut son gâteau.
« Tiens tu seras mieux. Chiaki, le gâteau c’est pas maintenant, calme-toi. »
Je le prends contre mon torse et lui fait des chatouilles aux pieds. En attendant que Yukio revienne de la salle de bain, j’attrape mon téléphone avant de lancer :
« Tu permets que j’immortalise pour les collègues ? »
Une taquinerie dont je ne me prive pas. S’il refuse je n’insisterais pas mais la tentation est trop grande.
Codage par Libella sur Graphiorum
Gareth gazouille en japonais #00cc99
Gareth gazouille en anglais #9933cc
Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
Hanae parle en japonais/anglais #cc99cc
- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Une tenue à refroidissement intégré, voilà qui devait sûrement exister dans un magasin de colifichets technologiques. Etait-ce vraiment nécessaire ? En vérité, un costume conçu dans l'idée d'affronter les chaleurs estivales avec talent était souvent plus respirant qu'étouffant, et rendait l'usage de tout artifice technologique plutôt inutile. Le savoir-faire ancestral de l'artisan tailleur contre la camelote électronique d'un monde industriel en déshérence programmatique, marchant sans fins vers sa fin. Ce genre de gadgets évoquait à Yukio ces ustensiles de cuisine innovants, vendus à grands cris de pâmoison, qui vous faisaient gagner 5 minutes au découpage, pour vous en faire perdre 15 au moment de la plonge. La chaleur ressentie par le professeur d'histoire n'était pas la simple résultante du port de son costume, la vérité était un peu plus amère que les apparences.
Bien évidemment, toutes ces considérations vestimentaires furent précieusement tues. Gareth avait déjà enchainé sur la climatisation et les anniversaires, laissant son collègue pensif sur son absence totale de toute planification festive pour ce qui s'agissait du lendemain. Une année de plus, ou une année de moins, selon la perspective. Yukio avait préféré mettre de côté toute envie spécifique, ce serait une journée comme une autre. A défaut d'apporter de la joie, cela constituait une garantie solide contre l'éventualité que ce soit une catastrophe. Il n'ignorait pas que l'anniversaire de son hôte suivrait presque immédiatement, il n'avait jamais oublié que leurs jours de naissance étaient plus proches que ce qu'aurait bien voulu le père de Chiaki. Plus ou moins consciemment, sa proposition d'amener un climaticien était une manière détournée de trouver un prétexte pour revenir. C'était idiot, un peu improvisé, mais à moitié sincère: un intérieur climatisé changerait vraiment la vie au petit.
Il répondit à Gareth d'un air un peu absent:
- Je ne sais plus vraiment si c'est demain, tu as sûrement raison. Je suis très sérieux pour le climaticien. Si je peux faire ça pour to... pour l'enfant, ça me fera plaisir. Et puis de toutes façons je ne te demande pas vraiment ton avis, ça ne se fait pas de refuser un cadeau.
Apparemment, vu la trombine obsessionnelle du gamin, il allait quand même falloir acheter un gâteau. Autrement, on était bon pour un esclandre juvénile.
Un peu de reconcentration, repli dans la salle de bain pour changer de vêtements. Qu'étaient ces choses ? Un short ? Vraiment ? Gareth n'avait rien trouvé de mieux ? Le scandale n'était pas loin. Pourquoi cette chemise n'avait-elle pas de boutons ? Comment était-on censé enfiler cette étoffe grossière ? Bon sang, les gens étaient vraiment courageux de sortir dans la rue vêtus de pareilles parures. C'était... étonnamment confortable. Une fois qu'on avait réussi à se contorsionner pour enfiler le haut sans se décoiffer du moins. Petit piège sournois: la sorte de bermuda en lin était d'une finesse militante, et la couleur n'arrangeait rien, le tissu se caractérisait par un certain coefficient de transparence, c'était plutôt importun. Avait-il fait exprès ? Surtout, chasser toute pensée impure, souffler et trouver dans les respirations prolongées la paix face aux appréhensions. Cette soirée était lointaine, bien lointaine, pas deux fois.
Fidèle à lui-même, le professeur d'arts s'était décidé à se moquer de la déchéance stylistique de son invité. C'était perfidement moqueur. Yukio aurait dû prévoir une telle embuscade, mais trop affairé à évacuer ses idées perturbantes, il avait manqué de prévoyance. Sorti de la salle de bains sans méfiance, apercevant le téléphone pointé sur lui comme un appareil photographique prêt à fusiller sa réputation, le brun beaucoup moins ténébreux sans son costume sombre tenta de camoufler comme il pouvait son visage de ses mains pas assez larges pour cacher quoi que ce soit. Devenu rouge de honte en l'espace de quelques secondes, il voulut parler mais bafouilla. Si Gareth n'avait pas disposé de son fils comme d'un bouclier disposé sur son torse, le professeur d'histoire se serait bien jeté sur lui pour lui ôter son arme des mains, mais ce sadique de paparazzi avait décidément tout prévu.
Acculée dans ses dernières extrémités, la victime de l'odieuse tentative d'humiliation fringuée tenta le tout pour le tout. C'était le moment de tester son pouvoir d'influence.
- Chiaki, vole le téléphone à Papa, attrape-le sinon pas de gâteau.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ L'heure du jugement ♫
Comment ça il ne sait plus si c’est demain ? On n’oublie pas son propre anniversaire... Mais j’imagine qu’il est de ces personnes pour qui le jour de leur venue au monde n’est qu’un jour comme un autre. Même si de mon point de vue, ce n’est qu’un moyen de cacher la tristesse de n’avoir personne avec qui le fêter, dans certains cas. Ce que Yukio ignore c’est que lundi il y aurait un gâteau dans la salle des professeurs qu’il le veuille ou non, c’est la tradition, et on ne déroge pas aux traditions, n’est-ce-pas ?
J’hésite toujours sur la question du cadeau. Lui offrir, pas lui offrir ? Quel message renverrais-je par ce geste ? La question restera en suspend encore un instant, l’affaire du climaticien me sort de mes pensées. S’il pense que je n’ai pas relevé son lapsus.
« Je-... Toi alors... Eh bien... Merci. »
Puisqu’on ne me laisse pas le choix, je ne vais pas m’en plaindre. Mais pourquoi ? Est-ce qu’il fait ça pour se rattraper parce qu’il estime que ses excuses de la dernière fois ne suffisent pas ? Ou c’est pour me montrer qu’il a changé ? Ou c’est juste... Qu’il ne réalise pas que peu de personnes prendraient ce genre d’initiative. C’est plus que de la gentillesse mais de la bienveillance pure.
Cette petite pause durant laquelle je vais lui chercher des vêtements et où il s’enfuit dans la salle de bain tombe à pic. Je ne me fais pas encore aux élans de sympathie que j’ai à son égard. Non que je nourrisse encore du ressentiment envers sa personne mais, c’est juste, inhabituel et perturbant. Alors fidèle à moi-même, je cache mon embarras derrière des taquineries, plus gamines les unes que les autres !
Yukio ressort de la salle de bain changé, une véritable renaissance, un nouvel homme prêt à affronter la vie sur l’autoroute des t-shirt cotonneux et des shorts de lin délicat ! Tout résidait donc dans le costume, la preuve en est que son visage prend une teinte que jamais je n’aurais imaginé possible ! Il se même à bafouiller ! Un mur tombe encore entre nous à ce bouclier qui s’effrite sur le sol.
Sauf qu’il a de la ressource le collègue. Se servir de ma progéniture contre moi, c’est mal me connaître ! Chiaki exécute comme un bon petit soldat obsédé par l’idée de faire grimper son taux de sucre, mais j’ai la parade !
« Attends, aide papa à faire la photo et tu auras du gâteau ! »
La loyauté lui passe bien au-dessus de sa petite tête. Téléphone en mains, je lui montre où appuyé pour le flash immortalise ce moment unique.
« Cheeese ! »
« Cheeese ! »
Et clic, photo prise ! Je n’ai cependant pas l’intention de m’amuser de gêne outre mesure.
« Rooh, ça te va bien, ose me dire que ce n’est pas confortable ! Ne t’inquiète pas va, je ne la montrerai pas, par contre je la garde ! »
Ah ben oui, il ne faut pas trop m’en demander !
« Du coup... Vu que Chiaki me parlera de son gâteau jusqu’à ce qu’il soit dans son ventre... On ira en acheter un demain, et je ne te demande pas ton avis, on ne refuse pas les gâteaux d’anniversaire non plus. »
Sourire malicieux aux lèvres, je lance un apéritif en l’air avant qu’il n’atterrisse dans ma bouche. C’est qu’on en oublierait presque la raison de notre réunion.
J’hésite toujours sur la question du cadeau. Lui offrir, pas lui offrir ? Quel message renverrais-je par ce geste ? La question restera en suspend encore un instant, l’affaire du climaticien me sort de mes pensées. S’il pense que je n’ai pas relevé son lapsus.
« Je-... Toi alors... Eh bien... Merci. »
Puisqu’on ne me laisse pas le choix, je ne vais pas m’en plaindre. Mais pourquoi ? Est-ce qu’il fait ça pour se rattraper parce qu’il estime que ses excuses de la dernière fois ne suffisent pas ? Ou c’est pour me montrer qu’il a changé ? Ou c’est juste... Qu’il ne réalise pas que peu de personnes prendraient ce genre d’initiative. C’est plus que de la gentillesse mais de la bienveillance pure.
Cette petite pause durant laquelle je vais lui chercher des vêtements et où il s’enfuit dans la salle de bain tombe à pic. Je ne me fais pas encore aux élans de sympathie que j’ai à son égard. Non que je nourrisse encore du ressentiment envers sa personne mais, c’est juste, inhabituel et perturbant. Alors fidèle à moi-même, je cache mon embarras derrière des taquineries, plus gamines les unes que les autres !
Yukio ressort de la salle de bain changé, une véritable renaissance, un nouvel homme prêt à affronter la vie sur l’autoroute des t-shirt cotonneux et des shorts de lin délicat ! Tout résidait donc dans le costume, la preuve en est que son visage prend une teinte que jamais je n’aurais imaginé possible ! Il se même à bafouiller ! Un mur tombe encore entre nous à ce bouclier qui s’effrite sur le sol.
Sauf qu’il a de la ressource le collègue. Se servir de ma progéniture contre moi, c’est mal me connaître ! Chiaki exécute comme un bon petit soldat obsédé par l’idée de faire grimper son taux de sucre, mais j’ai la parade !
« Attends, aide papa à faire la photo et tu auras du gâteau ! »
La loyauté lui passe bien au-dessus de sa petite tête. Téléphone en mains, je lui montre où appuyé pour le flash immortalise ce moment unique.
« Cheeese ! »
« Cheeese ! »
Et clic, photo prise ! Je n’ai cependant pas l’intention de m’amuser de gêne outre mesure.
« Rooh, ça te va bien, ose me dire que ce n’est pas confortable ! Ne t’inquiète pas va, je ne la montrerai pas, par contre je la garde ! »
Ah ben oui, il ne faut pas trop m’en demander !
« Du coup... Vu que Chiaki me parlera de son gâteau jusqu’à ce qu’il soit dans son ventre... On ira en acheter un demain, et je ne te demande pas ton avis, on ne refuse pas les gâteaux d’anniversaire non plus. »
Sourire malicieux aux lèvres, je lance un apéritif en l’air avant qu’il n’atterrisse dans ma bouche. C’est qu’on en oublierait presque la raison de notre réunion.
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Chiaki, faux frère ! Gareth avait été malin, il avait promis de donner plutôt que de jouer sur la peur de l'absence. Bien joué, le petit avait même été conduit à presser lui-même la détente, on avait pas idée d'enrôler un enfant dans la commission de tels méfaits.
Le professeur d'arts plastiques disposait à présent d'une photographie compromettante, c'était inacceptable. Pourtant, et même s'il ne le montrait pas, Yukio s'en trouvait presque heureux. De manière étrange et sinueuse, l'idée que son collègue conserve une image de sa personne dans son téléphone , en permanence sur lui, lui plaisait. Il réprima fortement le sourire qui lui venait, il s'agissait de prendre soin de certaines apparences. Sur un air volontairement emphatique et complice, il se drapa dans une forme d'orgueil ostensiblement fallacieux:
- Oh mais je comprends parfaitement que tu ressentes le besoin de garder des photos de moi sur ton téléphone. Après tout, je te fascine complètement. Promets-moi juste de ne pas...
Il s'interrompit, se rappelant de la présence d'un innocent bambin dans la pièce, et termina sa phrase après avoir passé une poignée de secondes à trouver une formulation obscure:
- ...de ne pas trop te rendre sourd à force de l'utiliser.
Le regard porté haut par l'exagération malicieuse de son indignation, le professeur d'histoire se dirigea de nouveau vers la table, dépassant son voisin le port altier, comme s'il avait porté une couronne. Il l'écouta malgré tout attentivement, tentant de ne pas montrer qu'il accueillait la nouvelle initiative d'aventure pâtissière proposée par Gareth avec un certain contentement, faisant mine de regarder de nouveau ses notes pour ne pas se perdre. N'y parvenant pas, cédant à sa propre bonne humeur, il jeta un regard amusé à son hôte et énonça de la manière la plus neutre qu'il pouvait atteindre en pareilles circonstances:
- Si c'est pour Chiaki, je veux bien changer mes plans, mais c'est uniquement parce que c'est lui.
Il tenta de se reconcentrer avec la plus grande des difficultés, la situation lui faisant presque oublier qu'il était là pour travailler. Une nouvelle fois, il plongea dans ses notes, y cherchant une façon de ne pas complètement laisser de côté l'objet de sa visite. Il ne savait que trop bien où tout cela pouvait les emmener, et il avait peur d'y faire plus de mal que de bien. Il fallait garder le contrôle. Il ne pourrait pas compter sur Gareth pour être raisonnable, il fallait donc l'être pour deux, quand bien même cette démarche pouvait être douloureuse et chargée de quelques regrets à venir. Le père de Chiaki avait suffisamment souffert, il convenait de le laisser tranquille et de ne pas l'exposer aux afflictions dont Yukio ne manquait jamais d'être la cause, même sans le vouloir. Garder ses distances, éteindre ses propres émois, Gareth méritait mieux, bien mieux.
Trouvant dans les lignes manuscrites de quoi couvrir d'un voile pudique l'ambiance de connivence qui avait empli la pièce, Yukio relança le plus sérieusement qu'il pût:
- Yuji Norita, typiquement le genre d'élève qui n'a pas tiré de l'atout au jeu de la vie, et je ne dis pas ça parce qu'il a un poil dans sa main. Ses parents lui mettent tellement de pression qu'il a l'air d'un autoclave prêt à exploser en permanence. Au final, ça le complexe plus que ça ne l'aide. Je ne saurai pas quoi écrire, tu as une idée ?
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ L'heure du jugement ♫
Hin hin c’est qu’il reprend contenance ! Je me retrouve à trouver la situation très amusante et surtout, étonnamment naturelle.
« Mais oui t’es si mystérieux ! »
En revanche, la suite de ses propos... M’estomaque, je dois le dire. Alors, pause ! Quoi ? Qu’est-ce qu’il vient de sortir ?? Est-ce qu’on est bien sûr que c’est Yukio Ogawa qui vient de prononcer ces mots ?! Je le regarde, hébété, avant d’exploser de rire comme ça ne m’est pas arrivé depuis longtemps. Je serre Chiaki contre moi pour éviter qu’il ne tombe quand je me renverse sur le dossier du canapé. Lui-même rit sans rien comprendre, c’est lunaire ce qu’il se passe là.
« Attends... Préviens quand... Tu... Lâches des bombes... Comme ça ! »
Wow. Fiou... Avec peine je retrouve mon souffle et essuie les larmes qui perlent au coin de mes yeux. Le pire est que Yukio tente de faire comme s’il m’avait demandé de lui passer le sel, avec une démarche princière d’autant plus comique.
« Promis, je m’arrangeais pour n’être sourd que d’une oreille. »
Mais revenons-en au gâteau. Lui faire quitter son costume était décidément la meilleure chose qui pouvait arriver. Il ne trompe personne dans sa tentative de me faire croire que Chiaki est sa seule motivation. Je ne suis pas certain que Yukio cherche fondamentalement à m’en convaincre cela dit.
« Bien évidemment, ce n’est pas du tout dans le but de profiter de ma majestueuse présence... Il a bon dos mon fils, être la source de ton sacrifice. »
Quelle ironie. Celui qui m’a fait verser le plus de larmes dans mon enfance vient de m’offrir un fou rire dont je me remet encore. La balance oscille et tend vers un équilibre, encore précaire mais prometteur. Retrouver notre sérieux et se remettre au travail s’avérait compliqué. Mes œillades dans la direction de Yukio me prouve que je n’étais pas le seul en difficulté.
Un mince sourire sur le visage, j’attrape mon carnet de notes et m’arrête sur le prochain élève. Chiaki quitte mes bras pour retrouver ses jouets au sol. Yukio prend la parole et me donne son avis sur Yuji Norita, un élève n’ayant pas le luxe d’être né sous une bonne étoile.
« C’est vrai qu’il me fait de la peine. Il veut tellement bien faire qu’il, s’emmêle les pinceaux, sans mauvais jeu de mots. Hmm... Quelque chose d’encourageant, il en a bien besoin. «Beaucoup de sérieux et d’implication en classe. Possède les capacités pour réussir et devrait avoir plus confiance lui et aborder les cours plus sereinement». Qu’est-ce que t’en pense ? »
Ce n’est jamais un exercice facile. L’époque où je m’offusquais, en total désaccord avec les appréciations sur mes bulletins me paraît lointaine aujourd’hui.
« Mais oui t’es si mystérieux ! »
En revanche, la suite de ses propos... M’estomaque, je dois le dire. Alors, pause ! Quoi ? Qu’est-ce qu’il vient de sortir ?? Est-ce qu’on est bien sûr que c’est Yukio Ogawa qui vient de prononcer ces mots ?! Je le regarde, hébété, avant d’exploser de rire comme ça ne m’est pas arrivé depuis longtemps. Je serre Chiaki contre moi pour éviter qu’il ne tombe quand je me renverse sur le dossier du canapé. Lui-même rit sans rien comprendre, c’est lunaire ce qu’il se passe là.
« Attends... Préviens quand... Tu... Lâches des bombes... Comme ça ! »
Wow. Fiou... Avec peine je retrouve mon souffle et essuie les larmes qui perlent au coin de mes yeux. Le pire est que Yukio tente de faire comme s’il m’avait demandé de lui passer le sel, avec une démarche princière d’autant plus comique.
« Promis, je m’arrangeais pour n’être sourd que d’une oreille. »
Mais revenons-en au gâteau. Lui faire quitter son costume était décidément la meilleure chose qui pouvait arriver. Il ne trompe personne dans sa tentative de me faire croire que Chiaki est sa seule motivation. Je ne suis pas certain que Yukio cherche fondamentalement à m’en convaincre cela dit.
« Bien évidemment, ce n’est pas du tout dans le but de profiter de ma majestueuse présence... Il a bon dos mon fils, être la source de ton sacrifice. »
Quelle ironie. Celui qui m’a fait verser le plus de larmes dans mon enfance vient de m’offrir un fou rire dont je me remet encore. La balance oscille et tend vers un équilibre, encore précaire mais prometteur. Retrouver notre sérieux et se remettre au travail s’avérait compliqué. Mes œillades dans la direction de Yukio me prouve que je n’étais pas le seul en difficulté.
Un mince sourire sur le visage, j’attrape mon carnet de notes et m’arrête sur le prochain élève. Chiaki quitte mes bras pour retrouver ses jouets au sol. Yukio prend la parole et me donne son avis sur Yuji Norita, un élève n’ayant pas le luxe d’être né sous une bonne étoile.
« C’est vrai qu’il me fait de la peine. Il veut tellement bien faire qu’il, s’emmêle les pinceaux, sans mauvais jeu de mots. Hmm... Quelque chose d’encourageant, il en a bien besoin. «Beaucoup de sérieux et d’implication en classe. Possède les capacités pour réussir et devrait avoir plus confiance lui et aborder les cours plus sereinement». Qu’est-ce que t’en pense ? »
Ce n’est jamais un exercice facile. L’époque où je m’offusquais, en total désaccord avec les appréciations sur mes bulletins me paraît lointaine aujourd’hui.
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❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Des éclats de rire francs, catégoriques, incontestables. C’était affectogène. Yukio devait produire des efforts considérables pour oblitérer les perceptions de son esprit, et afficher du mieux qu’il pouvait un semblant de sérieux. Le retour sur le traitement des appréciations des élèves l’aidait légèrement, mais les esclaffades et les paroles de Gareth résonnaient encore dans ses canaux auriculaires, aux portes de ses raisonnements.
Une remarque positive, presque un compliment. Un pas de plus dans le sous-entendu. Des oeillades complices... La situation était d’une difficulté rare. Les pensées et les envies se bousculaient, et tenir la moindre réflexion non-parasitée par une idée, une peur ou une compulsion devenait couteux. Le professeur de géographie aurait juste eu envie de crier pour chasser tout ce qui lui passait par la tête, juste une fois, histoire de repartir sur des fondations libérées. Il ne le pouvait pas, il le savait, et sa frustration n’en faisait que grandir, alors même qu’elle était déjà mise sous pression par les contradictions qui lui emplissaient la caboche.
Il regrettait presque de ne pas s’être montré désagréable, car les réactions provoquées par une attitude négative l’auraient bien moins troublé. On pouvait résister à ses émotions rationnalisées, mais était-il seulement possible de résister à quelque chose d’aussi simple qu’un sourire sincère ou un croisement de regards facétieux ?
Etre enseveli sous les tiraillements de sa conscience lui redonnait presque chaud. Yukio devait s’asseoir, et sans tarder. Sans un mot, il tira la chaise la plus proche et s’y affala, ses notes toujours en mains, exhalant un soupir sans même y faire attention. Placé de biais pour éviter de croiser de nouveau le regard de Gareth sans le vouloir, il serrait ses notes comme pour se raccrocher aux branches en pleine chute. Rassemblant les bribes de contact avec la réalité qu’il parvint à trouver, il parla en mettant les mots les uns derrière les autres, sans vraiment savoir s’il pouvait signifier quelque chose de réellement intéressant:
- Ce que tu as dit, c’est très bien. C’est parfait même. Tu sais trouver les mots, comme toujours. Rajoute juste qu’un environnement personnel moins stressant serait susceptible d’avoir un effet positif sur ses résultats.
La collision d’une voiture miniature dirigée par un conducteur en défaut de permis sur la cheville du professeur d’histoire sortit un peu ce dernier de ses tourments. Faisant un grand bruit de tôle froissée avec la bouche, Chiaki leva la tête et regarda la victime de ce tragique accident de la route avec gravité, captant son attention sans effort:
“Gawa-chan, badaboum la voiture !”
Constat non contestable. Le véhicule avait bien effectué une retournée acrobatique après avoir subi une avarie. Faits établis, enquête close en quatre mots. Redoutable efficacité de l’enquêteur. Yukio lâcha un sourire tendu au petit, comme alourdi par le poids de son propre inconfort du moment. Le plissement de ses joues était authentique mais contraint, retenu dans son accomplissement complet par l’anxiété toujours présente de la situation et des réactions de l’invité des lieux. Le gamin, perspicace investigateur, lui lança sans trop attendre un regard suspicieux, accompagné de paroles déstabilisantes:
“Gawa-chan, Kokoro malade comme le Kokoro à Papa ?”
Pardon ?
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
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♫ L'heure du jugement ♫
A quoi ressemble le rire de Yukio ? Je me surprends à me poser cette question. Quelques semaines plus tôt, cela aurait été le cadet de mes soucis. Mon cerveau ce serait débrouillé pour lui associer le pire rire de hyène cruelle sans foi ni loi possible. Quitter son armure hors de prix ne réussit malheureusement pas à lui faire lâcher les rênes de la retenue, c’est dommage. C’est encore une barrière soutenant fermement sa position entre nous. Barrière que je ne pourrai pas briser à sa place. Nos rapports ont déjà beaucoup évolués et de manière positive depuis notre échange au Kabukichô, bien qu’une gêne subsiste. Ses paroles, il faudra bien qu’on en parle un jour.
Surtout lorsqu’il me fait des compliments aussi simplement qu’on annonce du soleil. Je ne peux m’empêcher d’y voir autre chose qu’une simple remarque sur ma capacité à trouver des mots justes. Je me contente de sourire sans rien ajouter et ajoute sa suggestion qui rappelle tout de suite son idée de bulletin parental.
« Petite perche tendue aux parents. »
Il y tient, c’est tout à son honneur. Yukio a toujours eu plus d’audace que moi. Essuyer les critiques a l’air d’être devenu son sport de prédilection, à tel point que les remarques positives représentent à contrario, un challenge à relever. Une énigme à lui tout seul.
Une voiture lancée à toute vitesse aux pieds de Yukio vient troubler le calme autour de la table. Nous avions migré sur celle de l’autre partie du salon pour être plus à l’aise. Le silence de Yukio face aux exclamations de Chiaki me surprend. Lui qui adore discuter avec lui, autant que l’on peut avec un bambin de deux ans. Là, il ne lui offre qu’un maigre sourire. L’épisode de la nouvelle tenue semble avoir écoulé son quota d’humour de la journée. De surprise en surprise, c’est mon propre fils qui me trahi cette fois.
« Chiaki... »
Sans une once de reproche, c’est ma tristesse qui prend le dessus. Je me souviens très bien du jour où je lui avais expliqué avec les mots les plus simples possibles pourquoi j’avais l’air triste par moment. J’étais fier de voir à quel point il était éveillé pour son âge, perspicace. Quand je dois mettre l’un de ses doudous à la machine, c’est toujours le moment de la petite crise de larme. Avec maman qui n’est pas la, c’est un peu la même chose. Un cœur malade qui ne trouve pas son doudou pour aller mieux.
Je tends les bras vers Chiaki, qui s’empresse de s’y blottir pour retrouver mon torse. Voilà une situation gênante, je ne sais pas quoi dire...
« Papa va mieux chéri, chaque fois que tu fais un bisou magique à papa, il guérit ! »
« Plein bisous ma’iques ! »
Sa petite bouche humide s’échoue sur ma joue plusieurs fois et je lui rends tout autant.
« Gawa-chan aussi, il faut bisous ma’iques ? »
« Tu veux lui faire ? »
« Oui ! »
Alors je le pose au sol et en trottinant Chiaki lève les bras vers Yukio pour qu’il le porte sur ses genoux. Je doute qu’il refusera à moins de vouloir le faire pleurer.
« Il comprend plus de choses que je ne le pense, c’est parfois déroutant... Yukio... Je crois qu’on devrait peut-être reprendre la discussion de la dernière fois... Je sais que tu n’en as sûrement pas envie mais, c’est évident que ça coince entre nous depuis... »
Et j’aimerais que ce ne soit plus le cas quitte à ne plus être en conflit, autant bien s’entendre plutôt que subir cette espèce de flottement désagréable.
Surtout lorsqu’il me fait des compliments aussi simplement qu’on annonce du soleil. Je ne peux m’empêcher d’y voir autre chose qu’une simple remarque sur ma capacité à trouver des mots justes. Je me contente de sourire sans rien ajouter et ajoute sa suggestion qui rappelle tout de suite son idée de bulletin parental.
« Petite perche tendue aux parents. »
Il y tient, c’est tout à son honneur. Yukio a toujours eu plus d’audace que moi. Essuyer les critiques a l’air d’être devenu son sport de prédilection, à tel point que les remarques positives représentent à contrario, un challenge à relever. Une énigme à lui tout seul.
Une voiture lancée à toute vitesse aux pieds de Yukio vient troubler le calme autour de la table. Nous avions migré sur celle de l’autre partie du salon pour être plus à l’aise. Le silence de Yukio face aux exclamations de Chiaki me surprend. Lui qui adore discuter avec lui, autant que l’on peut avec un bambin de deux ans. Là, il ne lui offre qu’un maigre sourire. L’épisode de la nouvelle tenue semble avoir écoulé son quota d’humour de la journée. De surprise en surprise, c’est mon propre fils qui me trahi cette fois.
« Chiaki... »
Sans une once de reproche, c’est ma tristesse qui prend le dessus. Je me souviens très bien du jour où je lui avais expliqué avec les mots les plus simples possibles pourquoi j’avais l’air triste par moment. J’étais fier de voir à quel point il était éveillé pour son âge, perspicace. Quand je dois mettre l’un de ses doudous à la machine, c’est toujours le moment de la petite crise de larme. Avec maman qui n’est pas la, c’est un peu la même chose. Un cœur malade qui ne trouve pas son doudou pour aller mieux.
Je tends les bras vers Chiaki, qui s’empresse de s’y blottir pour retrouver mon torse. Voilà une situation gênante, je ne sais pas quoi dire...
« Papa va mieux chéri, chaque fois que tu fais un bisou magique à papa, il guérit ! »
« Plein bisous ma’iques ! »
Sa petite bouche humide s’échoue sur ma joue plusieurs fois et je lui rends tout autant.
« Gawa-chan aussi, il faut bisous ma’iques ? »
« Tu veux lui faire ? »
« Oui ! »
Alors je le pose au sol et en trottinant Chiaki lève les bras vers Yukio pour qu’il le porte sur ses genoux. Je doute qu’il refusera à moins de vouloir le faire pleurer.
« Il comprend plus de choses que je ne le pense, c’est parfois déroutant... Yukio... Je crois qu’on devrait peut-être reprendre la discussion de la dernière fois... Je sais que tu n’en as sûrement pas envie mais, c’est évident que ça coince entre nous depuis... »
Et j’aimerais que ce ne soit plus le cas quitte à ne plus être en conflit, autant bien s’entendre plutôt que subir cette espèce de flottement désagréable.
Codage par Libella sur Graphiorum
Gareth gazouille en japonais #00cc99
Gareth gazouille en anglais #9933cc
Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
Hanae parle en japonais/anglais #cc99cc
- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Alors qu'il s'apprêtait à faire monter Chiaki sur ses genoux, Yukio ressentit soudainement une sorte de vague d'effroi lui parcourir le corps. Pourquoi son hôte voulait-il parler de ça ? Ne pouvait-il pas se satisfaire du fait qu'ils ne se tapaient plus dessus dès lors qu'ils en avaient l'occasion ? Le professeur d'arts avait raison sur un point, son collègue n'avait aucune envie de revenir sur ce qu'il avait pu dire ce soir-là, pour la bonne et simple raison que ce qu'il avait pu dire était plus qu'embarrassant. L'alcool, les émotions, la surprise, le conflit, tout cela l'avait conduit à livrer du bout des lèvres bien plus que ce qu'il aurait dû. Il ne se remerciait pas. Il savait ce qu'il avait dit. Il savait que Gareth avait parfaitement entendu. Depuis des mois, ils avaient laissé le souvenir de cette soirée, avec sagesse, dans un placard obscur, occultant les quelques mots en trop qui pouvaient les incommoder l'un comme l'autre. Pourquoi revenir là-dessus maintenant ? D'ailleurs, y avait-il seulement une raison de clarifier quoi que ce soit ? Les mots du professeur d'histoire, bien que murmurés, avaient été transparents.
Yukio regrettait ses mots sans les regretter. Il n'aurait pas dû les prononcer, restait qu'il ne les avait pas feints. Il avait été honnête, sans doute trop, et ne voulait pas évoquer de nouveau ce qui lui avait échappé. Il était empli d'une peur profonde, et savait que ce qu'il avait avoué n'appelait que deux réponses, les deux étant aussi catastrophiques en termes de perspectives l'une que l'autre. Un non, et il se sentirait rejeté, et ne pourrait plus regarder son collègue en face. Un oui, et c'était son monde patiemment construit qui s'effondrait. La seule alternative qui n'impliquait pas une plongée calamiteuse dans le chaos était celle qui consistait à enterrer les deux autres, précisément en ne les permettant pas, en les camouflant derrière le voile d'un oubli conscient. Il avait envie de frapper Gareth, pourquoi fallait-il qu'il en ait parlé ?
Plongé dans ses tourments et ses peurs, l'esprit du professeur d'histoire laissait son corps agir de manière automatique. Les deux mains de Yukio ramassèrent le gamin en attente, histoire de ne pas faire d'esclandre, et laisser encore quelques secondes de réflexion au cerveau qui les guidait normalement. Chiaki fit quelques bisous. Gawa-chan déglutit, tapota le dessus de la tête du gamin, avec la maladresse attendrissante d'un pirate qui essaie d'écrire une lettre d'adieu sur une table penchée, son navire étant pris dans le Maelstrom.
Lorsqu'il éleva enfin la voix, ce fut avec une voix qui se voulait solennelle, mais qui était tremblante:
- Je... J'ai présenté mes excuses pour mes fautes passées. Je ne vois pas trop ce que je peux faire de plus, à part essayer d'être quelqu'un de bienveillant à ton égard.
L'éléphant était toujours au milieu de la pièce. Il fallait bien le dégommer, autant que ce soit à ses conditions:
- J'avais bu. Si j'ai dit des choses inconvenantes, j'en suis désolé. Je dis beaucoup de choses, parfois je dis même des choses sans vraiment m'en rendre compte, il ne faut pas forcément y faire attention. Est-ce qu'on peut juste dire que tout va bien entre nous et que ça s'arrête là ?
Il doutait que ça puisse s'arrêter là. Il ferma les yeux deux secondes. Il devait être rouge de honte, c'était à peu près certain.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ L'heure du jugement ♫
Je mets le doigt là où ça fait mal mais j’ai besoin d’y voir plus clair. Malheureusement il semble que je sois le seul à le vouloir. Après un échange plus que maladroit avec Chiaki qui témoigne son inexpérience avec les bambins et peut-être, avec l’affection de manière générale, Yukio tourne autour du pot. Pense-t-il vraiment que c’est là le sujet que je souhaite aborder ? Je lâche un soupire tout en veillant à ce que Chiaki retrouve le sol en toute quiétude, ses petites voitures déjà reparties à la conquête du tapis. Je conçois bien ses efforts, mais une ombre demeure au tableau.
« Ce n’est pas de ça que je parle... »
Et ce qu’il me répond comme première explication, fait mal. Il avait bu. Quoi, deux Moscow Mule et ça y est il devenait un romantique déclarant sa flamme à tout va à n’importe qui ? Est-ce là ce que je devais comprendre ? M’aimer ce serait si inconvenant que ça ? Je n’éprouve absolument rien pour lui mais c’est une idée qui me refroidie en un instant. Donc c’était une erreur, une bêtise, une parole qui n’a pas lieu d’exister. Je ne la mérite sûrement pas, qu’il y aurait-il d’étonnant là-dedans, hein ? Je n’ai jamais rien mérité qui vienne de sa part de toute manière. Vingt ans n’y changeront rien. Je refuse de le laisser se cacher comme un lâche derrière la boisson pour excuser ses paroles.
« Des choses inconvenantes, rien que ça... Écoute... Si tu ne veux toujours pas en parler je le respecte mais s’il-te-plaît, ne met pas tes paroles sur le compte de l’alcool... C’est pas quelque chose qu’on dit... Sans s’en rendre compte... »
Ni sans le penser, sans faire attention, juste sous le coup de l’émotion. C’est me voir en boxer qui lui a fait dire qu’il m’aime peut-être ? Je n’aurais qu’à me déshabiller devant Hanae plus souvent alors, comme ça au milieu du salon sans prévenir. Ainsi, je serais certain qu’elle tomberait irrémédiablement sous mon charme à chaque instant et n’aurais plus jamais à craindre son départ. Incroyable comme Yukio est parvenu à me faire rire aux éclats avec quelques mots, et que quelques autres aient suffit à raviver une colère presque oubliée.
« Comme tu voudras. »
Ma voix est sèche. Peut-être plus que je ne voudrais, je n’en suis pas sûr. C’est si rabaissant. Ne pas y faire attention, des choses inconvenantes. Je suis bien stupide d’avoir cru un instant m’être trompé sur toute la ligne, de compter. Abruti. Il n’y a que saoule bien sûr que ces mots peuvent m’être destinés, pourquoi penser qu’il pouvait en être autrement alors que je ne le mérite pas ?
Je peine à avaler ce nouveau rejet. Après toutes ces années j’en avais perdu le goût. Plus amer et plus incisif qu’il y a vingt ans. Mais ça n’a aucune importance alors, faisons ce pourquoi nous sommes là.
« Naomi Sato. Une très bonne élève et qui a l’air équilibrée, ce sera assez rapide pour elle. Je lui dirais simplement de continuer ainsi sur le reste de l’année. Tu veux ajouter quelque chose ? »
Machinalement, je prends notes de nos appréciations sans lever les yeux. La bulle d’euphorie vient d’éclater et je crains qu’aucun de nous deux n’aient assez de souffle pour en créer une nouvelle.
« Ensuite... Emmy Davies... Le japonais lui donne encore quelques difficultés mineures mais elle s’en sort bien. Je m’inquiète plutôt pour son intégration, elle m’a l’air très timide et renfermée, ça s’en ressent même dans son travail. Les collègues ont un peu le même ressenti... »
« Ce n’est pas de ça que je parle... »
Et ce qu’il me répond comme première explication, fait mal. Il avait bu. Quoi, deux Moscow Mule et ça y est il devenait un romantique déclarant sa flamme à tout va à n’importe qui ? Est-ce là ce que je devais comprendre ? M’aimer ce serait si inconvenant que ça ? Je n’éprouve absolument rien pour lui mais c’est une idée qui me refroidie en un instant. Donc c’était une erreur, une bêtise, une parole qui n’a pas lieu d’exister. Je ne la mérite sûrement pas, qu’il y aurait-il d’étonnant là-dedans, hein ? Je n’ai jamais rien mérité qui vienne de sa part de toute manière. Vingt ans n’y changeront rien. Je refuse de le laisser se cacher comme un lâche derrière la boisson pour excuser ses paroles.
« Des choses inconvenantes, rien que ça... Écoute... Si tu ne veux toujours pas en parler je le respecte mais s’il-te-plaît, ne met pas tes paroles sur le compte de l’alcool... C’est pas quelque chose qu’on dit... Sans s’en rendre compte... »
Ni sans le penser, sans faire attention, juste sous le coup de l’émotion. C’est me voir en boxer qui lui a fait dire qu’il m’aime peut-être ? Je n’aurais qu’à me déshabiller devant Hanae plus souvent alors, comme ça au milieu du salon sans prévenir. Ainsi, je serais certain qu’elle tomberait irrémédiablement sous mon charme à chaque instant et n’aurais plus jamais à craindre son départ. Incroyable comme Yukio est parvenu à me faire rire aux éclats avec quelques mots, et que quelques autres aient suffit à raviver une colère presque oubliée.
« Comme tu voudras. »
Ma voix est sèche. Peut-être plus que je ne voudrais, je n’en suis pas sûr. C’est si rabaissant. Ne pas y faire attention, des choses inconvenantes. Je suis bien stupide d’avoir cru un instant m’être trompé sur toute la ligne, de compter. Abruti. Il n’y a que saoule bien sûr que ces mots peuvent m’être destinés, pourquoi penser qu’il pouvait en être autrement alors que je ne le mérite pas ?
Je peine à avaler ce nouveau rejet. Après toutes ces années j’en avais perdu le goût. Plus amer et plus incisif qu’il y a vingt ans. Mais ça n’a aucune importance alors, faisons ce pourquoi nous sommes là.
« Naomi Sato. Une très bonne élève et qui a l’air équilibrée, ce sera assez rapide pour elle. Je lui dirais simplement de continuer ainsi sur le reste de l’année. Tu veux ajouter quelque chose ? »
Machinalement, je prends notes de nos appréciations sans lever les yeux. La bulle d’euphorie vient d’éclater et je crains qu’aucun de nous deux n’aient assez de souffle pour en créer une nouvelle.
« Ensuite... Emmy Davies... Le japonais lui donne encore quelques difficultés mineures mais elle s’en sort bien. Je m’inquiète plutôt pour son intégration, elle m’a l’air très timide et renfermée, ça s’en ressent même dans son travail. Les collègues ont un peu le même ressenti... »
Codage par Libella sur Graphiorum
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Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Un froid s’était abattu sur la pièce, comme si l’été, témoin de l’humeur changeante du moment, avait soudainement décidé d’interrompre son cours. Gareth enchaînait les noms, passant à l’examen les résultats des élèves, s’en servant de bouclier, mettant à distance les sourires désormais envolés. L’ambiance était désagréable. Les bulletins passaient, et tandis que le bilan des étudiants prenait forme, celui d’une situation partagée entre les professeurs s’éloignait. Au sol, insouciantes, les voitures miniatures circulaient toujours, comme ignorantes des vents tempétueux qui se mouvaient dans le ciel de l’appartement.
Des noms, encore des noms, et pourtant, Yukio n’écoutait pas. Il acquiesçait par de petits mouvements de tête, il donnait son assentiment par des locutions évanescentes. Les phrases importaient peu, le ton de la voix qui les portait était seul à parvenir jusque dans l’esprit du professeur d’histoire. Une fois de plus, il n’avait pas su trouver les paroles adéquates. Il soupirait intérieurement : c’était quand même fou de parler autant, et en dépit de ses discours de ne jamais trouver les mots justes. Une Cassandre incomprise dans un monde à l’envers. Le malheur était, peut-être, encore plus vicieux dans ses modalités, car l’enjeu n’était pas toujours de posséder des mots, mais bien de trouver la force de les donner.
Blesser, blesser encore par ses idiolectes, comme si les Dieux avaient choisi de donner à un homme sans tympans le soin de régler le volume des enceintes. Yukio savait disserter, mais il ne savait pas parler. À vouloir enjamber le fossé qui le séparait des autres, il chutait, inlassablement, et restait à se noyer dans la fange en bas du ravin. Par moments, il entraînait vers le fond quelqu’un d’autre, et s’en voulait. Pourquoi avoir donné à un irresponsable la capacité de toucher le cœur des autres ? S’il avait été foncièrement haï, il n’aurait, à tout le moins, pas eu le pouvoir de blesser qui que ce fut. Pour préserver Gareth, il avait voulu maintenir la distance, et pourtant, les mots avaient quand même porté le fer. Issue surprenante, et pourtant logique : la faute était plus originelle. Si dès le départ, il n’avait pas laissé saisir les bribes d’un espoir de sympathie et de rédemption, il n’aurait pas eu à les décevoir. Ne rien donner, il eût fallu ne rien donner, c’était encore le meilleur moyen de n’avoir rien à reprendre. Le bras dans l’engrenage, c’était un peu tard pour avoir des regrets.
Se confier, laisser le libre usage de ses cordes vocales à sa pensée, accoucher des passades de son propre esprit, c’était étaler sur le sol les fragiles porcelaines de son amour-propre, et donner à autrui le maillet pour les briser. Gareth donnait ses céramiques à qui les lui demandait, quand Yukio les gardait sous clé. Là était, précisément, la source d’une incompréhension mutuelle, et le germe d’une admiration réciproque. Le professeur d’histoire n’avait jamais donné la clé, inquiet qu’il était. Il savait, pourtant, que l’intérêt de posséder de la porcelaine pour ne jamais la montrer à quiconque était tout relatif. Une chose à jamais cachée aux yeux du monde existait-elle seulement ? Oblitérée, la vaisselle n’avait aucune utilité, il fallait la dévoiler pour lui en donner une. L’Ouroboros, éternel, se nourrissait des tourments vicieux d’un tel comportement.
Le flot des noms coulait toujours dans la pièce, emportant avec lui les derniers échos d’allégresse présents dans l’atmosphère. Le flot des noms coulait, et Yukio s’y noyait sans même vraiment s’en rendre compte. Il savait qu’il n’était qu’un seul moyen de remettre la tête hors de l’eau. Il fit un effort conscient pour mettre au rebut ce qui lui faisait peur. Chez lui, les anticipations étaient appréhensions. Il les jeta comme on jette un objet sentimental, un matin, au passage du camion-benne, pour ne pas laisser la réflexion affaiblir la détermination de l’acte. Une décision impulsive, comme un saut dans le vide, laisser la décision aux jambes, surtout pas au cerveau. Un instant, une seconde de détermination, juste de quoi engager ce dont il serait impossible de s’extirper sans être honnête.
- L’alcool m’a délié la langue, ça ne veut pas dire que ce que j’ai dit était faux.
Il prit une inspiration, complétant avec détachement ses paroles :
- Je n’ai pas menti, mais je pense que j’aurais dû garder ça pour moi. Pas parce que c’était inconvenant dans l’absolu, mais juste parce que ça te place dans une situation inconfortable. Tu as une famille, quelqu’un dans ta vie, et je ne souhaite pas mettre du désordre dans ton existence, encore moins te forcer à me rejeter. Je ne veux pas perturber ce que tu as construit, je t’ai suffisamment fait du mal comme ça par le passé. Ce que je dis quand je te propose d’en rester là, ce n’est pas que je n’ai pas des sentiments pour toi, ou que tu n’es pas digne d’être aimé, mais juste que je n’ai pas à t’imposer quoi que ce soit, et que c’est à moi de m’occuper de gérer ça de mon côté si ça pose problème.
Il fit une longue pause, réfléchissant à ce qui méritait encore d’être dit, il termina sans oser soutenir le regard de son hôte, les yeux vers le plafond, la chaise en équilibre sur les pieds arrières :
- Je sais que je peux être maladroit quand je m'exprime. Mais... ce que tu penses, ça compte pour moi. Tu n’es pas obligé d’y croire, mais je suis sincère. Si tu veux que je parte, garde juste le silence, je comprendrai.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ L'heure du jugement ♫
J’ai l’estomac plus lourd qu’il y a un peu plus d’une heure avant son arrivée. Cette fois ce n’est pas d’appréhension mais de déception. Penser qu’un rire signait le commencement d’un nouveau chapitre, pour retourner à la page précédente qui n’en a pas terminé de nous torturer. J’aimerais comprendre le message sous-jacent, comprendre ce que Yukio a vraiment voulu dire par son choix de mots discutable selon mon point de vue. Rien à faire, ça m’est impossible.
Pourtant je le sens à ses réponses qu’il souffre autant que moi de ce nouveau froid qui s’installe. Qu’il fait son possible pour s’aplatir, ne pas soulever une nouvelle vague de discorde. Et moi, que fais-je en retour, rien d’autre si ce n’est créer les remous qui s’écrasent à sa figure. Le sel agressant les plaies à vif. La scène se fige quand il prend la parole. Pour la première fois depuis plusieurs minutes, mes yeux croisent les siens. La bouche sèche, ma voix reste terrée dans sa caverne. Au fond, qu’avais-je envie d’entendre de sa part ? Qu’il m’aimait ? A quoi cela servirait-il étant donné que ce serait à sens unique ? C’était un besoin égoïste. Après tout ce temps à me mépriser, je souhaitais qu’il ressente autre chose à mon égard, quel que soit le sentiment, pourvu qu’il soit positif. En revanche, je n’avais certainement pas prévu qu’il ressente plus que de l’amitié. Comprendre par quel moyen il en était arrivé là était une tâche trop obscure. Nous avions échangé si peu et toujours avec tant de véhémence.
Il n’a pas menti. J’ai soudain à la fois hâte et peur d’entendre la suite. A raison. Mon cœur bat plus vite dans ma poitrine à mesure que Yukio s’explique. Je ne saurais pas quoi lui répondre et je prie pour qu’il ne laisse pas de silence s’installer. C’est presque irréel. Je me suis senti blessé qu’il sous-entende ne pas avoir pensé un mot de ses paroles la nuit dernière mais peine toujours à croire qu’il puisse m’aimer. Qu’il doive faire taire ses sentiments qui n’auront aucune chance d’obtenir réponse. Pourquoi est-ce que tout doit toujours être si compliqué entre nous ? Nous sommes nés sous deux étoiles ennemies. Vouées à s’affronter sans jamais trouver le repos. Je baisse la tête vers mes fiches, gêné, la chaleur sur mes joues en rajoute une couche.
Plus un mot. Je risque un regard et par chance le sien admire le plafond. Cette chaise est la représentation même de notre relation, instable et oscillante. Ce que je pense, compte pour lui. Vraiment ? Bien sûr sinon il ne se serait pas ravisé et confié de la sorte. C’est la seconde fois que Yukio me parle à cœur ouvert. La seconde fois qu’il propose de s’effacer de ma vue, de ma vie autant que faire se peut. Et la seconde fois que je ne peux m’y résoudre. Les secondes pourtant défilent. Il a tort, je ne trouve pas toujours les mots justes. Tic tac. Réponds quelque chose !
« Ce n’est pas ce que je veux. »
Que tu partes. La phrase dans l’autre sens me paraissait un peu trop connoté. Ma voxi n’est qu’un murmure mais qui a su trouver la force d’atteindre ses tympans pour le retenir.
« La vérité c’est que... »
Plutôt soupirer le temps que ma tête veuille bien coopérer et me permettre d’être honnête à mon tour.
« J’ai toujours pensé que je n’en valais pas la peine pour toi, qu’il me manquerait toujours quelque chose pour... Trouver grâce à tes yeux si on peut dire ça comme ça... Ironiquement, je cherchais la reconnaissance de celui qui me repoussais. Alors quand tu es arrivé, j’ai eu l’impression de me prendre mon échec en pleine figure, d’encore ne pas être à la hauteur. Aujourd’hui tu me dis tout ça et... Je ne sais pas quoi répondre... Ça me touche et me rend triste à la fois. Je n’ai pas envie que ça te fasse du mal, c’est à moi de te dire que si tu ne veux plus qu’on... Qu’on se parle, je comprendrai... »
Bien que ce ne soit pas l’issue que je souhaite.
« Mais sache que tu n’as jamais cessé de mettre du désordre dans mon existence, je commence à peine à m’y faire alors, ce serait, dommage d’arrêter maintenant... »
Je lui souris timidement. Une manière certainement maladroite au possible pour lui faire comprendre que je n’ai pas l’intention de le repousser outre mesure malgré sa déclaration, que je ne veux pas mettre un terme à ce qui se profile, après tant d’années à l’avoir haï. Ma rancœur ne me fait plus autant envie qu’avant, ne me donne plus la même rage qu’auparavant. J’ai envie de voir, quel genre de lien peut se tisser entre nous.
Pourtant je le sens à ses réponses qu’il souffre autant que moi de ce nouveau froid qui s’installe. Qu’il fait son possible pour s’aplatir, ne pas soulever une nouvelle vague de discorde. Et moi, que fais-je en retour, rien d’autre si ce n’est créer les remous qui s’écrasent à sa figure. Le sel agressant les plaies à vif. La scène se fige quand il prend la parole. Pour la première fois depuis plusieurs minutes, mes yeux croisent les siens. La bouche sèche, ma voix reste terrée dans sa caverne. Au fond, qu’avais-je envie d’entendre de sa part ? Qu’il m’aimait ? A quoi cela servirait-il étant donné que ce serait à sens unique ? C’était un besoin égoïste. Après tout ce temps à me mépriser, je souhaitais qu’il ressente autre chose à mon égard, quel que soit le sentiment, pourvu qu’il soit positif. En revanche, je n’avais certainement pas prévu qu’il ressente plus que de l’amitié. Comprendre par quel moyen il en était arrivé là était une tâche trop obscure. Nous avions échangé si peu et toujours avec tant de véhémence.
Il n’a pas menti. J’ai soudain à la fois hâte et peur d’entendre la suite. A raison. Mon cœur bat plus vite dans ma poitrine à mesure que Yukio s’explique. Je ne saurais pas quoi lui répondre et je prie pour qu’il ne laisse pas de silence s’installer. C’est presque irréel. Je me suis senti blessé qu’il sous-entende ne pas avoir pensé un mot de ses paroles la nuit dernière mais peine toujours à croire qu’il puisse m’aimer. Qu’il doive faire taire ses sentiments qui n’auront aucune chance d’obtenir réponse. Pourquoi est-ce que tout doit toujours être si compliqué entre nous ? Nous sommes nés sous deux étoiles ennemies. Vouées à s’affronter sans jamais trouver le repos. Je baisse la tête vers mes fiches, gêné, la chaleur sur mes joues en rajoute une couche.
Plus un mot. Je risque un regard et par chance le sien admire le plafond. Cette chaise est la représentation même de notre relation, instable et oscillante. Ce que je pense, compte pour lui. Vraiment ? Bien sûr sinon il ne se serait pas ravisé et confié de la sorte. C’est la seconde fois que Yukio me parle à cœur ouvert. La seconde fois qu’il propose de s’effacer de ma vue, de ma vie autant que faire se peut. Et la seconde fois que je ne peux m’y résoudre. Les secondes pourtant défilent. Il a tort, je ne trouve pas toujours les mots justes. Tic tac. Réponds quelque chose !
« Ce n’est pas ce que je veux. »
Que tu partes. La phrase dans l’autre sens me paraissait un peu trop connoté. Ma voxi n’est qu’un murmure mais qui a su trouver la force d’atteindre ses tympans pour le retenir.
« La vérité c’est que... »
Plutôt soupirer le temps que ma tête veuille bien coopérer et me permettre d’être honnête à mon tour.
« J’ai toujours pensé que je n’en valais pas la peine pour toi, qu’il me manquerait toujours quelque chose pour... Trouver grâce à tes yeux si on peut dire ça comme ça... Ironiquement, je cherchais la reconnaissance de celui qui me repoussais. Alors quand tu es arrivé, j’ai eu l’impression de me prendre mon échec en pleine figure, d’encore ne pas être à la hauteur. Aujourd’hui tu me dis tout ça et... Je ne sais pas quoi répondre... Ça me touche et me rend triste à la fois. Je n’ai pas envie que ça te fasse du mal, c’est à moi de te dire que si tu ne veux plus qu’on... Qu’on se parle, je comprendrai... »
Bien que ce ne soit pas l’issue que je souhaite.
« Mais sache que tu n’as jamais cessé de mettre du désordre dans mon existence, je commence à peine à m’y faire alors, ce serait, dommage d’arrêter maintenant... »
Je lui souris timidement. Une manière certainement maladroite au possible pour lui faire comprendre que je n’ai pas l’intention de le repousser outre mesure malgré sa déclaration, que je ne veux pas mettre un terme à ce qui se profile, après tant d’années à l’avoir haï. Ma rancœur ne me fait plus autant envie qu’avant, ne me donne plus la même rage qu’auparavant. J’ai envie de voir, quel genre de lien peut se tisser entre nous.
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Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
Hanae parle en japonais/anglais #cc99cc
- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Omelas avait bien des visages. Rester ? Partir ? Le désir n'amenait-il qu'à la compromission ? L'amour à l'abdication devant ses propres principes ? Les émotions et les sentiments dansaient dans les cœurs tels autant de démons agités. Fallait-il en jeter certains dans l'abime pour que les autres s'épanouissent. Choisir entre ses démons, suivant les prescriptions de Jung, enchainé à l'inconscient collectif d'une humanité droguée à l’ocytocine.
Gareth avait laissé sa haine regagner des contrées ensommeillées, laissant libre cours à une tolérance matinée de curiosité. Il avait, lui aussi, laissé échapper de ses phrases irréfléchies des bribes de sincérité, qui résonnaient dans la poitrine de son collègue tandis qu'il les écoutait. Le passé, toujours présent, entachait encore l'avenir. Pourtant, la fosse commune des rancœurs partagées s'était vidée. Ils étaient là, ils se regardaient, et c'était déjà plus que ce que la vie aurait jamais pu supposé.
Yukio eut un sourire amer. Avec quelques erreurs de moins, il aurait pu embrasser Gareth en un moment pareil. Il était toujours à quelques erreurs de ses ambitions, à quelques errements de de l'accomplissement de ses envies, en orbite captive autour de ses rêves, impuissant devant des trajectoires de fronde gravitationnelle qui l'emmenaient à chaque fois loin de ses songes et de ses aspirations. Vivre à quelques erreurs de son bonheur, le lot commun des hommes, surtout ceux qui pouvaient concevoir ce qu'était le bonheur, surtout ceux qui pouvaient concevoir ce qu'était une erreur. Un soupir, encore un, juste pour respirer.
Puisqu'on en était aux livraisons, autant vider tout le camion de la Poste:
- Tu avais beau être petit, tu as toujours été à la hauteur, c'est plutôt moi qui étais en dessous de tout. Il ne t'a jamais rien manqué pour être quelqu'un de bien, contrairement à moi. Faire du mal pour combler le vide en moi n'était digne d'aucune considération. Avec le temps, j'ai appris à gérer le vide autrement. Il est toujours là, mais je le contiens avec d'autres méthodes. Quand je regarde à l'intérieur, j'ai des vertiges, je n'ai jamais pu en apercevoir le fond. Je crois qu'on ne se débarrasse jamais de ce vide là, qu'il sera toujours un compagnon prêt à m'engloutir à chaque fois que la vie sera trop noire...
Il fit une pause, laissant l'atmosphère retomber comme des notes de piano s'éteignant lentement après l'activation de la pédale, et continua d'une voix toujours calme et légèrement amère:
- Tu l'as en toi, n'est-ce pas ? Ce vide, ce tourbillon qui t'emporte dans l'obscurité quand tu ne t'en méfies pas assez ? Je crois que tu l'avais déjà en toi quand tu étais gamin. C'est peut-être ça que j'ai perçu. C'est peut-être pour ça que j'avais peur de toi. C'est peut-être pour ça que je t'ai fait du mal, ou bien c'était peut-être juste parce que j'étais une ordure. Je ne sais pas trop. Je...
Encore une pause.
- Tu vaux ma peine, mais je ne vaux pas la tienne. Je suis content que tu m'autorises à rester, même si je trouve ça naïf de ta part. Tu devrais savoir que je ne suscite l'amitié ou l'admiration que pour mieux décevoir.
Un regard au plafond, furtif.
- Je n'ai aucun talent pour ne pas décevoir les gens, et je n'ai pas toujours les bonnes intuitions, mais si tu me demandes quelque chose, je peux essayer de le faire. Au moins, comme ça, je pense que je ne casserai pas tout sans le vouloir. Je suis désolé de ne pas savoir faire plus, j'aimerais tant, mais je ne suis pas comme toi. C'est peut-être ça que j'aime chez toi, tu ne casses pas tout ce que tu touches.
Un sourire, mal coordonné, comme gêné par la profonde conscience de ne pas coller au relief du monde.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ L'heure du jugement ♫
J’aimerais tant être capable de lire ses pensées rien qu’en observant son visage. Que se cache-t-il derrière son sourire amer ? A moins que Yukio ne me donne la réponse, je ne le saurais jamais... Moi, à la hauteur ? Pour que j’y crois il faudrait un miracle. Je n’avais rien de spécial étant petit. Discret, effacé, incapable de répliquer aux remarques déjà bien acides de mes camarades, incapable de rendre les coups qui me paralysaient. Parce que j’étais quelqu’un de bien ? Non, parce que j’étais trop effrayé est plus correct. Il ne s’était pas passé une seule journée durant laquelle je ne lui ai pas souhaité les pires atrocités. Ben cachées sous ma tignasse, à l’abri de tout jugement.
Lorsque Yukio mentionne le vide qu’il ressent en lui, je lève les yeux et le dévisage. Je peine à comprendre. De quel vide parle-t-il ? Depuis que nous avons repris contact, l’iceberg sors peu à peu de ses eaux glaciales, m’en révélant toujours un peu plus. Je glisse indéfiniment sur une banquise sans jamais savoir si je tomberai à l’eau ou si une main charitable me retiendra.
La possibilité même que nous puissions nous ressembler plus que nous pensons me donne le tournis. Suspendu au-dessus du même trou noir, celui-là même absorbant toute lumière nous permettant de prendre conscience de la présence de l’autre. Ce vide, je l’ai toujours tenu pour responsable de son expansion. C’était lui mon trou noir, qui m’emportait loin de tout ce dont je rêvais, m’éloignait des autres. Avant de s’en aller et laisser un trou béant que je n’aurais jamais pu colmater sans l’aide d’Irumi.
S’il avait peur de moi, imagine-t-il ce que je ressentais à sa simple vu ? Le désir qu’il m’aspire avec tout le reste, que je n’ai plus à accuser le mépris dans son regard. C’est peut-être parce que Yukio craignait l’extérieur du trou noir qu’il préférait s’y terrer et attirer à lui tout le reste. A ses paroles ce que je comprends c’est que je suis également la raison de son propre vide. S’il est mon trou noir et que je suis le sien... Comment pouvons-nous nous entendre ? Un vide plus un autre, n’en donne qu’un plus insurmontable...
Une parole sonne fausse dans toute la symphonie. Je la retiens sans un mot, le laisse continuer, de peur d’interrompre ses confidences et que les portes se referment. J’essaie tant bien que mal de comprendre où Yukio veut en venir. Qui a-t-il déçu à ce point ? Pourquoi se dénigre-t-il autant d’un coup... Ce qu’il aime chez moi...
« Peut-être que je ne casse pas tout ce que je touche, mais tout ce qui me touche peut se casser... Je crois... Qu’on a crée le vide de l’un et de l’autre. Mais ça veut dire qu’on peut essayer de le refermer. La naïveté donne de l’espoir, il faut croire... »
Une pause. Le bruit des petites voitures de Chiaki brise le silence.
« De ce que je me souviens, tu n’as jamais déçu ceux qui t’entouraient. Qu’est-ce qui a changé ? De quelles déceptions est-ce que tu parles ? J’en sais trop peu sur toi aujourd’hui, mais j’ai envie de comprendre. Toutes les peines se valent, on les vit tous différemment. »
Mon mugicha n’est plus qu’une eau aromatisée à température ambiante. Rendue fade par la fonte des glaçons mais ô combien utile pour masquer le flots de pensées qui se bousculent.
« Et si je te demande, après avoir été ennemis, d’essayer d’être amis ? Si je suis aussi bien que tu le penses, ce que je touche se réparera peut-être, mais il me faut un cobaye pour tester cette théorie. »
J’en viens à souhaiter admirer un vrai sourire sur ces lèvres torsadées qui ne savent qu’imiter leurs semblables.
Lorsque Yukio mentionne le vide qu’il ressent en lui, je lève les yeux et le dévisage. Je peine à comprendre. De quel vide parle-t-il ? Depuis que nous avons repris contact, l’iceberg sors peu à peu de ses eaux glaciales, m’en révélant toujours un peu plus. Je glisse indéfiniment sur une banquise sans jamais savoir si je tomberai à l’eau ou si une main charitable me retiendra.
La possibilité même que nous puissions nous ressembler plus que nous pensons me donne le tournis. Suspendu au-dessus du même trou noir, celui-là même absorbant toute lumière nous permettant de prendre conscience de la présence de l’autre. Ce vide, je l’ai toujours tenu pour responsable de son expansion. C’était lui mon trou noir, qui m’emportait loin de tout ce dont je rêvais, m’éloignait des autres. Avant de s’en aller et laisser un trou béant que je n’aurais jamais pu colmater sans l’aide d’Irumi.
S’il avait peur de moi, imagine-t-il ce que je ressentais à sa simple vu ? Le désir qu’il m’aspire avec tout le reste, que je n’ai plus à accuser le mépris dans son regard. C’est peut-être parce que Yukio craignait l’extérieur du trou noir qu’il préférait s’y terrer et attirer à lui tout le reste. A ses paroles ce que je comprends c’est que je suis également la raison de son propre vide. S’il est mon trou noir et que je suis le sien... Comment pouvons-nous nous entendre ? Un vide plus un autre, n’en donne qu’un plus insurmontable...
Une parole sonne fausse dans toute la symphonie. Je la retiens sans un mot, le laisse continuer, de peur d’interrompre ses confidences et que les portes se referment. J’essaie tant bien que mal de comprendre où Yukio veut en venir. Qui a-t-il déçu à ce point ? Pourquoi se dénigre-t-il autant d’un coup... Ce qu’il aime chez moi...
« Peut-être que je ne casse pas tout ce que je touche, mais tout ce qui me touche peut se casser... Je crois... Qu’on a crée le vide de l’un et de l’autre. Mais ça veut dire qu’on peut essayer de le refermer. La naïveté donne de l’espoir, il faut croire... »
Une pause. Le bruit des petites voitures de Chiaki brise le silence.
« De ce que je me souviens, tu n’as jamais déçu ceux qui t’entouraient. Qu’est-ce qui a changé ? De quelles déceptions est-ce que tu parles ? J’en sais trop peu sur toi aujourd’hui, mais j’ai envie de comprendre. Toutes les peines se valent, on les vit tous différemment. »
Mon mugicha n’est plus qu’une eau aromatisée à température ambiante. Rendue fade par la fonte des glaçons mais ô combien utile pour masquer le flots de pensées qui se bousculent.
« Et si je te demande, après avoir été ennemis, d’essayer d’être amis ? Si je suis aussi bien que tu le penses, ce que je touche se réparera peut-être, mais il me faut un cobaye pour tester cette théorie. »
J’en viens à souhaiter admirer un vrai sourire sur ces lèvres torsadées qui ne savent qu’imiter leurs semblables.
Codage par Libella sur Graphiorum
Gareth gazouille en japonais #00cc99
Gareth gazouille en anglais #9933cc
Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
Hanae parle en japonais/anglais #cc99cc
- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Des déceptions ? Peut-être y en avait-t-il eu trop pour en faire la liste... Une longue suite de visages insatisfaits, comme trahis par les projections sur sa personne, comme soudain frappés par la désillusion. Des visages et des visages, des regards et des regards, portés au jugement par l'amère vérité des espérances fantasmées, et finalement tuées par la constatation âpre d'une réalité bien affligeante. Des professeurs, des amis, des collègues, des filles, des femmes, un père, une mère, une sœur, tant d'yeux déçus par des comportements, des faiblesses, des lâchetés et des calculs acerbes. Le flacon renouvelé d'une ivresse désenchantée, entre chagrin et dégoût, le dégrisement soudain venu de la matérialité d'une incompétence à comprendre le monde et ceux qui le peuplent.
Son collègue se trompait. Yukio était son propre vide, il s'entrainait lui-même dans l'abime, sans assistance. Il s'effondrait sous le poids de ses propres incertitudes et de ses craintes. Il avait toujours refusé d'être heureux. Le bonheur était une chose bien trop naïve pour s'en laisser bercer. La souffrance seule savait le maintenir en vie, elle qui lui faisait voir le monde avec lucidité. Voir la lumière, s'y laisser aveugler, c'était abdiquer son discernement, c'était abandonner le continent de la raison pure pour les berges inabordables des émotions et des sentiments. Se voulant dépassionné, il avait rendu la vie fade, comme passée dans un filtre qui augmentait les contrastes, mais rendait invisibles les vraies couleurs. Savait-il seulement encore les voir. Il est des manières de voir le monde qui sont des chemins sans retour, des départs vers des contrées insondables. Et pourtant, Gareth était là, brillant de lueurs enluminées, inscrit dans les pages des manuscrits de la vie avec des encres diaprées, brillant de milles feux de joie, comme insensible au vent obscurcissant du temps qui passait.
Pouvait-on réparer les choses ? Pouvait-on réparer ceux que les poids éreintants des souvenirs accablants avait brisés ? Supposaient-on une forme de magie dans les relations humaines ? Les paroles, les regards entendus, les sourires, était-ce vraiment aussi puissant que cela ? Rien n'était oublié, mais tourner la page d'un livre n'avait jamais effacé les chapitres précédents. Le professeur d'histoire regarda Gareth dans les yeux. Il avait éperdument envie de l'embrasser, mais son corps ne lui appartenait plus, déjà. Le poids des normes et de ses appréhensions l'enchainait, le maintenait dans sa position toujours digne et droite, l'empêchait de céder aux velléités de son cœur. Il était sur sa chaise, et il se savait retenu par les liens de sa conscience.
Il murmura d'une voix amusée, légèrement cynique face à sa situation, mais empreinte d'une véritable affection:
- Je ne demande qu'à essayer d'être ton ami. Si ça tourne mal et que je te lasse, ou que je te déçois, au moins aurais-je éviter les regrets.
Il compléta, d'une sonorité toujours faiblarde:
- Je suis fatigué. Si ça te va, je vais prendre congé. Le temps a passé. Il est tard. Et j'ai besoin de réfléchir avec moi-même.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
♫ L'heure du jugement ♫
Les yeux sont le reflet de l’âme, paraît-il. Alors cacher mon étonnement au regard que je croise m’est difficile. Deux ambres qui dévoilent tout ce que Yukio tente de cacher derrière un cynisme qui ne m’est pas inconnu. Je me surprends à focaliser le mien sur son nez, mal à l’aise à l’idée de soutenir plus longtemps les braises timides qui m’assaillent. J’esquisse un léger sourire, navré par son pessimisme que je ne comprends que trop bien. Autant ne rien attendre pour moins en souffrir ensuite. Il n’a pas tort.
« Essayons alors, je te lasserai peut-être avant. »
Pour l’heure je ne regrette pas d’avoir crevé l’abcès. C’était à mon sens nécessaire pour que l’on retrouve un peu de stabilité émotionnelle chacun de notre côté. J’en avais assez de l’éviter dans les couloirs sans savoir quel comportement adopter. Assez de ce statu-quo qui n’en finissais pas. Maintenant, il ne tenait qu’à nous d’essayer de faire les choses bien.
« Oui c’est vrai, au moins on a fini. Je comprends et... Je suis content qu’on ait pu parler. »
« Essayons alors, je te lasserai peut-être avant. »
Pour l’heure je ne regrette pas d’avoir crevé l’abcès. C’était à mon sens nécessaire pour que l’on retrouve un peu de stabilité émotionnelle chacun de notre côté. J’en avais assez de l’éviter dans les couloirs sans savoir quel comportement adopter. Assez de ce statu-quo qui n’en finissais pas. Maintenant, il ne tenait qu’à nous d’essayer de faire les choses bien.
« Oui c’est vrai, au moins on a fini. Je comprends et... Je suis content qu’on ait pu parler. »
Codage par Libella sur Graphiorum
#terminé
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