[FB][L-2] I'm gonna tell you things you'll never forget

Montoro se demandait souvent comment le courant pouvait passer entre lui et Pablo. Ce mec était à ramasser à la petite cuillère en ce qui concerne la concentration des études. Monty sentait néanmoins que Pablo pouvait au moins retrouver une certaine lucidité — par moments — d'où sa volonté de l'aider de temps à autres. Les dates des exams étaient proches, l'heure n'était plus à la procrastination. Montoro était très sérieux, il relisait ses notes de cours et complétait les exercices d'entraînement. Jusque-là il avait réussit à garder Pablo dans l'axe mais celui-ci lâcha finalement l'affaire.

— 10 minutes, pas plus. fit-il froidement.

Monty ne s'arrêta pas pour autant — au contraire —, il demeura des plus studieux même lorsque son ami lui posait des questions vraiment triviales. Il soupira doucement par les narines, laissa un certain silence de secondes avant de répondre. Pablo se mêlait de choses qui ne le regardaient pas — surtout à propos de Mitsuki — et il tint à le lui faire remarquer assez vite.

— Pourquoi est-ce que tu ne vas pas lui demander si ça t'intrigue ? retournait-il calmement, tout en griffonnant toujours.

Il posa finalement son crayon et releva ses yeux vers Pablo, tournant la tête vers lui. Il le regarda sans expression. Il se leva et partit s'assoir sur le lit de l'ami, s'allongeant un peu.

Ootd:

Montoro n'avait pas spécialement besoin de pauser maintenant. Connaissant, cependant, la mauvaise volonté de Pablo — qu'il pouvait faire exploser dès qu'il se sentirait trop exploité — il préférait ne pas trop pousser le bouchon avec l'ami. Il ne regarda pas ce que faisait Pablo mais il en sut rapidement quelque chose après avoir réceptionné contre son gré un sous-vêtement. Monty n'était pas des plus alarmés. Il avait déjà touché des sous-vêtements féminins. Il ne se sentait pas gêné. La fatigue de la bouffonnerie de Pablo prit le dessus. Il attrapa le soutif et le relança presque immédiatement et nonchalamment au crétin de service.

— Remets-ça où tu l'as trouvé, imbécile. dit-il en soupirant, et en espagnol pour plus de subtilité.

Il échappa toutefois un certain amusement, notamment dans la voix qui cherchait à étouffer un rire pudique et désespéré, le ton plus léger le montrait. Monty se redressa suite à la réflexion de Pablo. Bien sûr, il trouvait ça idiot mais il se contenta simplement de vanner son ami pour le ramener à la réalité.

— La philosophie c'est pas ton truc. On révisera ça tout à l'heure si tu fais trop le malin.

Monty soupira avant de rouler des yeux, nonchalamment. Pablo pouvait en sortir des âneries, il commençait à avoir l'habitude à force. Bien évidemment, il fallut que monsieur en rajoute une couche et se la joue crossdressing. Montoro le regarda et leva un sourcil presque indécent tandis qu'il imaginait son ami en femme. Ce n'était pas spécialement productif mais il esquissa un petit sourire fermé laissant entrevoir quelque taquinerie. Il ne commenta pas et laissa Pablo dans l'ignorance de son jugement. Il ne dirait rien sur ce qu'il pensait de lui en version féminine. En fait, il se l'imaginait assez mal, il s'en voulait de l'imaginer juste en homme mais avec une grosse poitrine. L'image était trop caricaturale pour qu'il n'ose lui en faire part sérieusement.

Pablo lui parla de ses conquêtes. Même s'il n'avait rien contre les déboires amoureux de Pablo, il n'arrivait pas toujours à suivre qui était qui. Parfois il n'arrivait plus à associer les noms aux visages et encore moins aux faits. C'était plus ou moins le cas avec Yumi, Maria... Il essayait de se rappeler mais pensait confondre. Il se passa donc à nouveau de commentaires. Il laissa un certain silence. Il trouvait que Pablo changeait bien trop souvent de copine mais qu'à chaque fois, il était surtout bien trop soucieux, au point d'avoir le moral au plus bas — mais ce n'était qu'une impression —. C'était bien pour ça que Montoro n'avait pas d'avis sur les relations de Pablo. Cette fois-ci, Pablo lui parut vraiment très préoccupé par ses copines. Montoro répondit avec plus de simplicité. Il n'avait pas d'avis à ce sujet alors il transposa sa pensée en petite boutade personnelle.

— Demande-lui qui elle préfère entre Ronaldo et Messi, tu seras bien vite fixé. dit-il pour plaisanter.

Ce fut une autre façon de lui dire de prendre ses sentiments amoureux comme ils venaient.

Encore une fois, Montoro n'eut rien à dire de particulier à Pablo — dont les paroles n'étaient ni des affirmations, ni des questions après tout —. La main contre la joue, il acquiesça simplement par un bruit vague. Il écouta les plaintes de son ami au sujet des filles sans vraiment y réfléchir. Subitement, il parla.

— À propos de "tests"...

Montoro redressa son visage puis il soupira en ayant le regard dans le vide. Il voulut lui dire de la boucler et de se concentrer sur les révisions pour les tests aux examens. Cependant, cela aurait été peut-être un peu trop brutal donc il se retint et enchaîna.

— Si ça te déplaît, pourquoi tu n'en fais pas passer toi aussi ? Pour leur faire prouver leur affection, hm ?

Il lança un certain regard de biais à Pablo. Il posait la question sans vraiment d'hostilité, néanmoins il y eut un certain ton insolent et réprobateur dans la façon de dire. Il considérait que Pablo lui-même était de ces hommes qui avaient le besoin de tout remettre en question sans se poser les bonnes questions. S'il décidait de s'y prendre de manière différente avec ses copines, peut-être arriverait-il à mieux comprendre ses sentiments et les leurs — c'était ce que pensait Montoro —.