L'appel de l'océan

Plusieurs mois étaient passés depuis la rencontre avec le surveillant Hikaru de l'établissement de KHS. La jeune femme avait bien sympathisé avec l'homme et avait envie de le revoir pour discuter davantage, pouvoir apprendre à le connaître. Le courant était bien passé et Beck avait bien envie de réaliser ses résolutions pour cette année : c'est à dire, se trouver des amis et bien sûr des personnes qui ont à cœur de le faire.

Entre temps, ils avaient pu s'échanger leur numéro en se croisant dans le couloir afin de pouvoir organiser une sortie après le temps de travail du jeune homme. C'est surtout que ce n'était pas évident de pouvoir organiser quelque chose, surtout que ce dernier avait une responsabilité de jeunes enfants. Enfin enfants, même adolescent pour la psychologue c'était pareil pour elle.

Après mainte réflexion entre les deux protagonistes, le 27 novembre était une date parfaite pour pouvoir faire une sortie à la plage et que le temps semblait clément.

La veille, la jeune femme avait travaillé sur des dossiers de ses élèves qui venaient la consulter et qu'elle avait du mal à dormir. Quelques insomnies qui la submergeait et beaucoup de questions qui lui traversait l'esprit. Elle aimait beaucoup son travail, mais de temps en temps son cerveau avait du mal à se mettre en pause. Et peut être que cette sortie aujourd'hui allait lui changer les idées. Bien qu'elle ait rencontrée l'amour de sa vie Jin, qu'elle partage des moments avec lui et tout, elle n'habitait pas encore avec lui.

Elle était habillée aujourd'hui en condition climatique, elle avait une robe en laine blanche et un manteau marron léger. La température dehors n'était pas mauvaise et c'était une bonne journée pour sortir. La jeune femme marchait en direction du tram pour se rendre à la plage pour revoir Hikaru. Non, ce n'était pas un date ou quelque chose du genre. Juste quelque chose d'amical pour passer un bon moment avec un employé de l'établissement, rien de plus. Même si certains auraient pu croire qu'il allait se passer quelque chose.

Le boulot de la journée avait été épuisant, mais la jeune femme était toujours motivée pour se rendre à la plage. Le fameux rendez-vous que les deux protagonistes s'étaient donnés et que la jeune femme attendait depuis plusieurs semaines.

Beck est quelqu'un de très fidèle à ses sentiments et pour rien au monde elle ne tromperait Jin. Elle savait qu'il lui fallait du temps et elle qui était débutante en la matière, cela ne la dérangeait pas du tout. Elle attendait dans le tram qui démarrait doucement et observant le paysage qui défilait devant ses yeux. La thérapeute regardait de temps en temps sur son portable si Hikaru ne lui envoyait pas de message pour lui signifier un empêchement, au cas où. Avec des enfants, cela peut arriver.

Le son de l'océan était vraiment apaisant. L'eau se retirait petit à petit sur le sable et revenait, tel un rythme relaxant. L'idée de venir à la plage semblait une excellente idée, en espérant qu'Hikaru n'a pas eu de problèmes de garde pour les deux plus jeunes. Etre plus ou moins responsable de jeunes personnes était quelque chose de pas facile, la jeune femme en était persuadée et étonnée que ce dernier ait pu se libérer pour profiter d'une sortie après le travail.

Il y avait quelques promeneurs sur la plage qui marchaient le long de l'océan, regardant le ciel et parfois le regard perdu dans le néant. Etre perdu dans ses pensées était un truc propre aux gens qui avaient besoin de se ressourcer et Beck avait oublié ce moment où il était important de prendre soin de soit même. La psychologue avait oublié de s'occuper de son bien être depuis trop longtemps et fermait les yeux, laissant la brise du vent chatouiller sa nuque.



La jeune femme souriait, elle avait été impatiente car cela faisait plusieurs semaines que les deux protagonistes avaient organisés cette promenade à la plage au calme après le travail. Cela permettait de pouvoir discuter tranquillement sans être bousculé par les horaires de travail ou les supérieurs hiérarchique.

Une fois qu'Hikaru l'avait rejoins, la psychologue marchait lentement dans le sable et regardait l'horizon. Le soleil ne s'était pas encore couché, mais vu qu'ils n'étaient plus en saison d'été, le soleil était moins au rendez-vous et la lune arrivait un peu plus prématurément. Parfois, on pouvait l'observer dans le ciel.

Les gens qui se promenaient le long de la mer semblait être détendue et discuter tranquillement. La jeune femme observait ce ballon qui arrivait vers eux et voir Hikaru prendre l'initiative de leur envoyer. Il n'avait aucune gêne de le renvoyer comme-ci il était en train de jouer avec eux.

Un moyen de garde quand tu dois t'occuper de tes adolescents, ce n'est pas évident. Surtout quand tu veux profiter un moment avec des amis et surtout pouvoir profiter de sa jeunesse, ne rien regretter. Beck n'avait pas réellement profité de sa période où elle était jeune et surtout à croquer la vie à pleine dent. Surtout à se morfondre sur ses problèmes ou alors être tellement omnubulé à devenir psychologue et s'appliquer dans ses études.

À part des amis du nom de Fuyu et Oliver, la jeune femme n'avait pas eu réellement d'amis dans sa vie. Et au final, jusqu'à aujourd'hui s'en serait bien contenté, mais la thérapeute s'est fait cette nouvelle résolution, d'avancer, d'aller de l'avant.



Elle savait que les jeunes et même moins jeunes n'apprécient pas forcément parler de leurs problèmes. Ils ont envie de faire semblant et paraître normal en société. Mais en réalité, tout le monde à des problématiques plus ou moins compliquées.

La japonaise marchait, le regard vers son interlocuteur et marchant lentement. Profitant de cette promenade d'une heure ou deux. Le soleil n'était pas couché et la température semblait toujours clémente.

Certaines personnes pensent que c'est simple d'être psychologue. S'asseoir à un bureau et écouter les gens déblatérer leur vie, tout en écoutant à moitié puis demander à payer à la fin de la séance. Beck n'avait pas voulu faire psychologue pour la gloire ou pour l'argent. Bien sûr, il faut gagner sa vie pour vivre mais ce n'était pas sa seule motivation.

Beck souriait quand elle entendit la phrase de Hikaru concernant son admiration pour son implication dans la profession sociale. Certains ne sont pas fait pour ce genre de profession. D'autres préfèrent être sur le terrain, à faire de la manœuvre ou de la manutention. Très peu pour Beck.



Bagarre dans le self à cause de nourriture ? C'était quand même surprenant. Mais il faut quand même un certain cran pour gérer des jeunes adultes en pleine bagarre ou leur comportement qui reste parfois imprévisible.

Être surveillant ne doit pas être un métier de tout repos non plus. Il faut savoir faire la part des choses car les élèves profitent pour essayer de passer de la crème aux surveillants pour passer à côté des heures de colles ou autres sanctions. Mais Chevalier semblait se faire respecter et apprécié des élèves. La jeune femme en était persuadée qu'il faisait bien son travail même si il n'était pas là depuis longtemps.



Elle marchait en regardant l'horizon. La jeune femme savait bien que peu de gens veulent être pion en carrière et exercer ça toute leur vie...

C'est vrai, entendre les histoires des plus morbides ou des plus tristes n'était pas évident. Il fallait quand même faire preuve de sang froid à toute épreuve et surtout ne pas trop se laisser emporter par les émotions. Il est difficile pour Beck de ne pas vouloir verser une petite larme, mais il fallait rester professionnelle. Mais cela ne l'empêchait pas de rester sensible aux histoires racontées par ses patients.

Quand elle bossait dans le privé, il lui arrivait de devoir faire interner des adultes qui étaient même parfois trop dangereux pour eux même et la société. Il fallait garder son calme et surtout faire peur de bon sens. Avoir en face une mère qui est alcoolique et qui a la charge de deux bambins de trois et cinq ans, dépressive n'est pas une bonne idée de lui laisser la garde.



Elle s'arrêtait. Elle regardait l'eau venir et se retirer sur le sable. Le vent soufflait dans sa nuque et le climat était quand même agréable pour un mois de novembre, mais il ne fallait pas trop tarder non plus. La conversation était tellement intéressante et Hikaru était un personnage très sympathique, elle voulait apprendre à connaître ses points de vues ou aussi simplement qui il était. Un peu curieux n'est-ce pas ?

Son boulot d'analyste ne devait pas revenir au triple galop, non.



Quand on bosse avec les adolescents ou de jeunes adultes, il faut savoir faire preuve de beaucoup de sang froid. La jeune femme serait angoissée rien qu'à l'idée d'etre parmi une horde de jeunes adultes et surtout qui ne savent pas bien gérer leurs émotions. Certains ne savent pas mettre leur problèmes de côté et ils ne savent surioy pas faire abstraction de certaines choses.

La jeune femme voyait bien que Hikaru était quelqu'un de vraiment honnête et sincère. Depuis que Beck l'avait rencontré, elle trouvait quelque chose de réconfortant dans le surveillant.

Il est tellement difficile de prendre des décisions qui doivent être prise pour la sécurité de l'individu. C'est compliqué de prendre certaines décisions et elle imaginait que Hikaru devait prouver d'une certaine manière aux services sociaux japonais qu'il savait s'occuper dignement de ceux dont il avait la garde.

La jeune femme n'avait jamais été confrontée à ce genre de chose, elle qui était fille unique. Mais elle savait pertinemment que c'était difficile chaque jour, de vivre avec cette boule au ventre et de se demander si on était à la hauteur des espérances des services compétents.



Elle regardait Hikaru faire des ricochets dans l'eau. Il était plutôt doué ! La jeune femme regardait filer ce caillou sur l'eau, comme pouvait filer sa vie à toute vitesse. C'était en quelque sorte une métaphore, mais la psychologue ne s'était jamais réellement posée la question de qu'est-ce qu'elle ferait si elle avait l'opportunité de faire quelque chose d'autre dans sa vie que de la psychologie.

Son harcèlement scolaire l'avait menée à la conclusion de vouloir épauler les autres. Les soutenir dans cette épreuve difficile de ne pas être écouté par leurs proches ou d'autres raisons qui les motivent à ne rien dire à leurs parents.



Elle savait bien que le surveillant n'allait pas rester dans cet emploi toute sa vie. Même s'il lui fallait la sécurité de l'argent pour l'instant et qu'il n'avait pas tellement le choix. Il fallait qu'il montre patte blanche pour pouvoir conserver la garde des orphelins.

Dans un établissement bien côté, il est bien évident que les problèmes restent dans les familles. Hikaru marquait un point concernant cette remarque et qu'il n y a pas que dans les cabinets privés en ville que l'on doit prendre des décisions douloureuses et difficiles.

Elle se souvient de cet étudiant qu'elle devait aider car ses parents étaient alcooliques, ne faisaient pas attention à lui et et était venu à KHS grâce aux bourses, qui lui permettait de vivre dans un environnement plus sain et stable que chez lui où règne violence ou alcool.



Alors Hikaru était un artiste ? C'était vraiment quelque chose de très intéressant à connaître. La psychologue n'avait jamais réussie à exceller dans ce milieu artistique qui est très compliqué. Au début, on s'inspire d'arts que l'on peut voir sur les réseaux, sur des images cherchées sur internet ou alors des livres tel que les mangas par exemple. C'est un milieu très compliqué à rejoindre ! Beaucoup de travail et d'acharnement.

Il faut vraiment être très passionné pour faire ce métier. Surtout que le Japon est réputé pour avoir de bons dessinateurs et même de très jeunes qui débute dans le milieu. C'est même incroyable ! Est-ce que Hikaru était une personne doté d'un don pour le dessin ? Genre il visualise une scène et il est capable de la reproduire dans les moindres détails ?



Les études dans le domaine artistique sont très coûteuses. Mais peut-être que Chevalier avait de quoi subvenir à ses besoins en plus de ses études ? Enfin cela ne regardait pas Beck. Mais cela ne l'empêchait en aucun cas d'être curieuse sur les hobby de son partenaire de promenade.

La jeune femme continuait à marcher un peu, le long de la mer dont l'eau continuait à se retirer. Le coucher de soleil était présent et donnait un magnifique panorama. De quoi être très inspirant pour un artiste.

Aussi prestigieux soit t'il, KHS pouvait regorger de personnes pas forcément bien dans leur peau. Ils étaient parfois en recherche de leur identité, de ce qu'ils voulaient faire plus tard ou en total désaccord avec leurs parents.

Les parents sont parfois bornés et sont souvent armés de jugements bien fondés. Ce qui peut parfois entraîner de nombreux conflits au sein d'une famille. Le travail de surveillant n'est pas chose évidente, surtout quand certains tentent de les amadouer en tentant de devenir pote ou tenter de devenir plus intime avec eux. Il faut toujours rester sur ses gardes !



Après cela, l'homme disait que le dessin n'était pas un don ou un talent mais beaucoup de travail. Il avait raison. Il faut s'exercer encore et encore pour obtenir un résultat satisfaisant. L'anatomie est le plus dur à retenir ainsi que les propositions. Ensuite, il faut trouver son propre style afin de ne pas avoir l'impression que ce soit du plagiat ou du copié collé sur un style de dessin que l'on a déjà vu.

Il est important pour se faire remarquer dans le monde du dessin d'avoir son propre coup de crayon et d'avoir un style bien à soit. Un style qui puisse se démarquer des autres sans pour autant vouloir les surpasser. Juste un coup de crayon qui est propre à nous.



Il est vrai que le coucher de soleil était magnifique ce soir. Et profiter de ce panorama était comme enchanteur. La jeune femme acquiesça en entendant Hikaru évoquer l'appareil photo, c'est vrai que cela ne donnait pas pareil sur un objectif que sur un téléphone portable.

Hikaru semblait être un battant. La jeune femme admirait ce genre de personnage, on aurait pu le décrire dans un livre ou dans un roman psychologique mais l'homme était bel et bien non fictif. Elle souriait aux explications du surveillant et éprouvait une grande attention à cela.



La jeune femme avait souvenir qu'il avait des frères relativement jeune. Alors est-ce qu'ils s'immobilisaient en attendant que leur grand frère était en train de les dépeindre ses derniers sur du papier blanc. Des croquis qui semblait être des brouillons mais une œuvre d'art pour les personnes comme Beck.

Peut être que Beck se faisait de mauvaises idées de l'art ou du talent de Hikaru. Mais la psychologue était persuadé que le jeune homme était bourré de qualité et de talents. Le dessin est un travail de longue haleine, même certains dessinateurs pouvaient utiliser une rame complète de papier avant d'être satisfait du résultat attendu.



La psychologue posait tout un tas de questions. À croire qu'elle se croyait en consultation mais pas du tout. C'était plus fort qu'elle... Elle voulait comprendre et connaître les passions d'hikaru. Cette passion qui anime note âme tout simplement.

La question du surveillant venait aux oreilles de la jeune femme. Elle réfléchissait quelques instants à ce qui pouvait faire que c'était Beck Oribe sans rentrer dans l'extrême. Elle prit un grand sourire et regardant Hikaru avec un air chaleureux, toujours

Avoir ce genre d'activité pour être relié à ses frères était quelque chose d'intéressant. Il semblait que ces deux frères aient une personnalité tout à fait différente et qui est complètement dissociable. La jeune femme était assez touchée de voir que ce dernier consacrait sa vie et son dévouement aux deux orphelins.

L'art était une certaine manière de pouvoir exploser en silence. Enfin aux yeux de Beck, de pouvoir faire appel à son imagination et créer parfois même une histoire juste sur un tableau. La jeune femme en avait beaucoup observé lors des sorties au musée quand elle le faisait lors des sorties scolaires quand elle était plus jeune. Certains tableaux faisaient parfois ressortir beaucoup de joie, de tristesse... De colère même.



La conversation deviait aussi sur ses passions. Elle était ceinture noire deuxième dan. La jeune femme n'avait plus vraiment le temps de pratiquer, mais pourquoi pas reprendre après tout ? Le fait de travailler à l'établissement de Kobe lui laisse un peu plus de temps que quand elle était dans le privé. Parler des arts martiaux de nouveau, lui redonnait l'envie de s'y remettre.



Pratiquer des arts martiaux à un certain niveau est considéré comme une arme blanche et interdiction de d'en servir en dehors du dojo.

Des enfants ne peuvent pas avoir d'avis très développé sur la question sauf s'ils ont une éducation basé sur l'art depuis des années, ce qui peuvent leur permettre d'avoir un sens aiguisé de la critique sur un croquis ou une oeuvre qu'il peut observer. On peut souvent dire, que les jeunes ont un avis plus tranché que nous en tant qu'adulte.

On va essayer de modeler nos propos afin que la personne en face de nous ne soit pas trop déçue ou blessée. Parfois, certains prennent rapidement la mouche et impossible d'avoir un avis constructif sans se faire harponner en retour par ses fameux artistes. Hikaru ne semblait pas faire parti de ce genre de personne, en tout cas Beck ne le ressentait pas comme ça.



La jeune femme souriait doucement, il est vrai d'avoir des vraies conversations constructives avec des personnes comme le surveillant, c'était fort agréable. Cela changeait des discussions concernant la problématique des patients qui venaient la consulter tous les jours à Kobe. Bien que la thématique peut varier en fonction de l'étudiant qui vienne la voir.

Beck adorait son travail, mais il est parfois important de faire attention à sa psychologie et son mental. Alors se réinscrire très prochainement dans un dojo proche de Kobe serait intéressant pour pouvoir décompresser après le travail. Cela pouvait être très productif et pourrait l'aider à souffler.



La thérapeute marchait un peu, profitant de la brise qui venait lui caresser la nuque. Elle avançait les mains dans le dos et discutant avec Hikaru comme ci c'était un vieil ami, qu'elle n'avait pas revue depuis un moment.

Elle avait un peu honte de l'admettre, même si elle avait échangé quelques SMS avec lui avant ce fameux rendez vous, la jeune femme se sentait bien. C'était une belle soirée, se promener à la mer après le travail c'est une activité intéressante.