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Lun 18 Déc 2023 - 21:03
Des paires de claques se perdent

Junko Fushita


Samedi 30 juin 2018
Le week-end. Une période pendant laquelle je baisse mes barrières. J’ai besoin d’au moins ça pour ne pas complètement craquer pendant la semaine. Et, cette fois, je dors à point fermé tant je suis soulagé. J’ai appris l’avant-veille que l’absence des pignoufs était due à leur renvoi temporaire de l’école pour harcèlement. Dieu merci on n’a pas cité mon nom quand on a parlé du problème et je vais avoir la paix pendant quelque temps. Je sais que ce ne sera pas suffisant, si cela ne va pas rendre les choses encore pires. Pourtant, je préfère ne pas y penser du tout. Je veux juste me reposer pendant le sursis qui m’a été accordé avant de prendre de meilleures mesures en compagnie de mon entourage. Cette fois, je pourrais être prêt et ne pas tout gérer seul. Je suis persuadé que ma meilleure amie sera on ne peut plus ravie de me donner un coup de main. Je l’entends déjà me promettre de leur mettre une rouste si jamais ils viennent à recommencer. Je pense que Fushita-senpai acceptera également de me prêter main forte puisqu’il a semblé me donner un coup de main depuis notre première dispute. Faut croire que c’est comme ça que les mecs lient des amitiés… Ou ça ne s’applique qu’à moi puisque mes deux seuls amis se sont rapprochés de moi après une dispute. Si on me l’avait dit, je ne l’aurais jamais cru !
En tout cas, j’en ai pour quelques semaines de tranquillité pour préparer tout ça avec eux.

Du moins c’est ce que je pensais… Alors que je peine à me réveiller, je sens qu’on me ballotte dans tous les sens. Bordel… Heureusement que je n’ai rien dans le ventre, sinon j’aurais absolument tout rendu ! Je gémis et marmonne sans articuler pour demander ce qu’il se passe. Encore un tremblement de terre mais on n’a pas réussi à me réveiller comme la dernière fois ? A peine que je commence à me dire qu’il y a un problème, je sens que le ballottement s’arrête et, à peine suis-je stabilisé que je sens une douleur derrière la tête avant que tout ne redevienne noir.

Quand je me réveille à nouveau, je suis plongé dans le noir le plus profond. Il fait nuit ? J’aurais dormi toute la journée ? Ah non. Je me rappelle du coup que j’ai reçu derrière la tête alors que je commence à bouger un peu. La douleur est un excellent moyen mnémotechnique pour se rappeler qu’on s’est fait frapper. D’accord, mais qui ? Pourquoi ? Je ne me rappelle pas avoir fait du mal à qui que ce soit ou avoir participé à une dispute dernièrement… Alors… Nan… Ils n’auraient quand même pas ça… ! Putain ces têtes de noeuds je vais tout faire pour qu’ils quittent l’école !! En attendant, je ne sais toujours pas où je suis…

L’endroit où je suis est étroit, sombre… et je n’arrive pas trop à déterminer la matière des lieux puisqu’il y a trop de choses qui m'entourent. Genre… des balais ? Des seaux ? Non !! J’ai été enfermé dans un de ces placards où on entrepose les affaires pour le ménage ?! Je me mets debout, laborieusement sinon c’est pas drôle, et tente d’ouvrir la porte. Il n’y a pas de poignet de mon côté et je ne peux pas prendre d’élan. La force que je mets donc dans mes coups d’épaule est donc très limitée. Et insuffisante, évidemment ! Alors, je tente d’appeler à l’aide en tapant contre la porte avec force. Je fais ça pendant ce qui me semble être une éternité… sans que personne ne vienne.
Epuisé et affamé, sans parler de ma nuque et mon épaule qui me lancent, je me fais une petite place dans le cagibi, près de la porte. De temps en temps, pas très convaincu que quelqu’un viendra me chercher, surtout qu’on est en week-end, je frappe sur la porte, que ce soit avec ma main, mon pied ou même ma tête. Si seulement j’avais mon portable, mais non. En même temps, je doute qu’on me donne un moyen de communication pour me harceler…

J’étais en colère en découvrant ma situation, maintenant je me sens… vide… triste… Je n’en peux plus. Et plus le temps passe, moins je me sens bien. Je me sens déprimé. J’en viens à me demander si je ne devrais pas aller en France si c’est pour être traité comme ça… Ce n’est pas la première fois que j’y pense. Mais, d’un autre côté, mes parents vont être surpris de me voir prendre une telle décision si soudainement. Je n’en sais rien… Je ne sais plus… J’en ai juste marre…
Junko Fushita
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Lun 18 Déc 2023 - 23:19
Junko est rentré d'un pas rapide sur le campus, malgré le bol de ramen qu'il vient de s'enfiler en compagnie de Kazuki sa nouvelle rencontre du jour. Une superbe rencontre d'ailleurs et le grand japonais est ravi d'avoir abordé le blond. Si les circonstances avaient été autres, il serait encore en train de discuter jeux vidéos, sport et alimentation avec Kazuki.
Seulement voilà. Pas un seul message. Pas une seule réponse. Sur le chemin, Jun' a même essayé de l'appeler, sans succès. Les sonneries finissent sur un répondeur, et le brun ne laisse pas de message vocal. Naoya a disparu des radars et ça ne lui ressemble pas.

Pas que Junko et lui soient proches. Mais depuis deux semaines qu'il côtoie l'adolescent, c'est bien la première fois qu'il met autant de temps à répondre. Habituellement, enfin les fois précédentes, en une heure grand max c'était plié. Mais non.
Silence radio.

Junko a un très mauvais pressentiment, le genre de sensation qui vous prend au bide et qui vous empêche de rester concentré sur quoi que ce soit jusqu'à ce que vous alliez vérifier par vous-même. Alors, il s'attèle à vérifier par lui-même. D'abord, il fonce vers les dortoirs des lycéens. Il sait pas trop s'il a le droit d'être là ou non. Il évite comme il peut le pion, mais finalement se fait arrêter en plein couloir. Jun' prétexte de l'aide aux devoirs et demande où se trouve la chambre de Naoya. Quelques doutes subsistent quant à sa présence ici, mais avec un doux sourire et son air innocent, Jun' parvient à obtenir l'information. Devant la porte, il toque et appelle Naoya.
Personne ne répond, ni ne lui ouvre. Junko essaye d'ouvrir. C'est fermé à clé. Même ses compagnons de chambrée ne sont pas là. Le creux dans son ventre prend de l'ampleur. Mais il est où, bordel ?

L'étudiant sort de l'internat des lycéens d'un pas rapide. Il s'arrête, regarde autour de lui, se demande où il irait s'il était Naoya. Mais il le connait trop peu... Il ne sait pas s'il a des endroits favoris où trainer. Des endroits où se réfugier. Si ça se trouve, il est juste sorti avec des amis et ne regarde juste pas son téléphone. Si ça se trouve... Non. Il faut écouter son instinct. Les premières impressions, tout ça. Junko y croit.
Soucieux, il marche jusqu'au bâtiment de cours des lycéens, juste en face. La porte principale est fermée, lorsqu'il tente d'entrer. Normal, on est le week-end. Junko fait le tour du bâtiment. Il y a une autre porte un peu plus dérobée, sûrement pour l'entrée du personnel. Elle est entrouverte. On est passé par là, et on a oublié de fermer. C'est sa chance. Il entre sans demander son reste.

Les couloirs sont plongés dans une douce obscurité, et tout est silencieux et calme. Ça lui rappelle un peu l'urbex, même s'il en faisait dans des lieux plus désolés et abandonnés. Ici, tout est propre, et tout attend la venue des élèves lundi pour reprendre vie. En marchant, il a l'impression de ne pas être à sa place. C'est bizarre, de se retrouver ici après toutes ces années. Ce n'est pas du tout le lycée où il a été, mais c'est tout pareil.
Un bruit sourd soudain, et Junko se colle contre un mur, derrière une rangée de casiers. Après quelques secondes, il se penche en avant. Personne. Froncement de sourcils. Il a rêvé ? Junko sort de sa cachette. Il hésite. Mais il se dit qu'après tout, il risquerait bien de se faire prendre si c'est pour retrouver le petit.

« Naoya ? » appelle t-il, et sa voix résonne en écho dans le couloir vide, intimidante dans le silence et les interdits qu'elle brise.


Pas de réponse.
Junko se met à chercher en appelant régulièrement l'adolescent. A mesure que le temps passe, il fouille de plus en plus loin. Il en vient même à ouvrir les salles de classe, et regarder partout où il peut. Il ne fait plus vraiment attention aux bruits alentours, il est focalisé sur sa tâche. Focalisé sur sa recherche. Et à mesure que le temps passe, il désespère. Si ça se trouve, Naoya est vraiment juste avec des amis, quelque part là-dehors, à s'amuser pendant que lui se fait un sang d'encre. Mais depuis quand d'ailleurs il se fait autant de soucis pour lui ? C'est qu'un sale gosse qui l'envoie chier les trois quarts du temps, après tout. Même pas capable de répondre à un message quand on le lui demande.
Aah, si lundi il se pointe sans rien dire, ça va barder pour lui.

Junko soupire après avoir fouillé une énième classe. Il n'est même pas certain du pourquoi il regarde dans les armoires et les casiers à chaque fois. Enfin si, il sait. Il veut juste pas y penser. Pourtant au fond, il sait. Les hématomes, sa façon de se comporter, cette histoire d'enquête de l'administration et de psychologue du campus... Bref, tout ça là, ça a fait son chemin dans son crâne et Junko est loin d'être stupide, oh ça non. Il sait ce qui se trame. Il sait, ce que c'est. Il sait tout. Et en même temps il sait rien. Et ça le tue parce qu'il peut rien faire du coup.
Une nouvelle fois, les couloirs résonnent de sa voix, et d'un prénom qu'il s'égosille à appeler cette fois. Il crie fort, il crie une dernière fois. Il demande, pose une question, attend une réponse. Il marche entre les murs froids et dans ce bâtiment si vide. Il est énervé par cette situation, ne sait pas s'il fait tout ça pour rien et s'il doit juste rentrer dans sa chambre. Peut-être qu'il aurait dû rester avec Kazuki, finalement.

Des bruits contenus. C'est la première fois que Junko les entend. Il se fige. Est-ce que c'est quelqu'un qui vient d'entrer et qui le cherche pour lui tirer les oreilles ? Il hésite à se cacher dans une classe. Il hésite aussi à tenter le tout pour le tout. Junko est joueur, et il n'a surtout pas dit son dernier mot. Il appelle une dernière fois.

« Naoya... ? » appelle t-il, la voix hésitante mais assez forte pourtant.


Silence.
Puis encore ces coups.

Junko bondit en avant et se dirige vers eux. Il s'arrête devant une porte. Ça l'air d'être un cagibi entre deux salles. Il fronce les sourcils encore une fois. Il s'approche de la porte, colle presque son front contre elle, puis y glisse son oreille pour tenter d'écouter. Pas sûr, finalement, il demande. Encore une fois.

« T'es là, bonhomme ? »


Le cœur battant.
Il espère se tromper.
Vraiment.
Il espère, de tout son cœur, se tromper.
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Mar 19 Déc 2023 - 16:39
Des paires de claques se perdent

Junko Fushita


Samedi 30 juin 2018
Avec le temps que j’ai devant moi, je peux repenser à ce qu’il s’est passé ce mois-ci. Je crois que je n’ai jamais eu de période aussi sportive dans ma vie. Je m’attendais que tout se passe comme d’habitude, que je me retrouve totalement seul face à ces trois garçons qui cherchaient continuellement à me faire sortir de mes gonds, ce qu’ils ont fini par réussir à faire. Sauf que s’ils cherchaient à se faire passer pour les victimes par la suite, ils n’y sont pas arrivés. Grâce à Kawaguchi-sensei, j’ai eu le droit à un gain de cause et la possibilité d’alerter l’administration sans être vu comme le vilain étranger qui n’est pas à sa place. Cela aurait pu suffir à leur faire peur, mais non. A la place ça les a rendu plus hargneux à mon égard, ce qui m’a valu de devoir me plaindre à la CPE sous l’insistance de Kazane. Kawaguchi-sensei a profité de passer prendre mon témoignage pour prendre celui de ma meilleure amie en promettant de mettre au courant l’administration. J’ai appris un peu malgré moi que le mercredi d’après ils avaient été punis une première fois, ce qui n’a pas semblé les calmer pour autant… On aurait dit des chiens à qui on n’arrêtait pas de voler la bouffe. Aucune honte… Évidemment, tout ça n’est pas resté secret bien longtemps et les parents ont été convoqués. Je n’ai pas du tout aimé la tête que tiraient mes parents qui apprenaient seulement maintenant les épreuves que j’ai subi derrière leur dos et, comme je m’en doutais un peu, ils s’en voulaient énormément. De ne pas avoir pu m’épauler, même si je suis le seul coupable de ce fait, de m’avoir laissé dans un environnement néfaste pour moi… Avant de partir avec la promesse que les pignoufs allaient être renvoyés quelque temps de l’école, ils m’ont fait jurer de ne plus leur cacher ce genre de problème, de ne pas tout gérer seul.

Maintenant que j’y pense, ces paroles sont très similaires à celles de mon senpai avant de me laisser seul dans les vestiaires après notre dispute. C’est vrai qu’à ce moment-là je n’étais pas encore très serein vis-à-vis de ma vie de tous les jours, surtout avec les cicatrices qu’ils m’ont laissées. Et je commençais tout juste à me détendre et à voir l’avenir d’un meilleur œil. Je me demande encore ce que j’ai bien pu faire, et à qui, pour devoir subir cette nouvelle épreuve. Aussi… où suis-je ? Combien de temps vais-je rester là ? Est-ce que quelqu’un s’est aperçu de mon absence ? J’imagine que mes trois colocataires et les surveillants vont s’en rendre compte le soir… Mais cela va-t-il les amener à me retrouver ? Est-ce que Kazane a remarqué quelque chose ? Plus j’y pense, moins je vois la possibilité de sortir de là avant lundi. J’ose même pas imaginer mon état à ce moment-là alors que, à force d’avoir crié j’ai déjà mal à la gorge. En plus de ça j’ai super soif, sans parler de la faim. … Si j’étais d’humeur, j’irais chanter la chanson d’Annie Cordy. Sérieusement… Pour penser à ce genre de trucs dans cette situation, je dois vraiment avoir un grain.

Cela fait une éternité que je suis là. J’ai complètement abandonné l’idée qu’on vienne m’aider. Pas avant encore un long moment en tout cas. Pourtant, il me semble entendre une voix lointaine. … Non… Je dois avoir rêvé… Et même si c’était le cas, m’entendrait-on appeler alors que je peine à tousser sans que ma gorge me donne l’impression de se déchirer ? Dans un soupir, je laisse ma tête taper contre la porte contre laquelle je suis installé. Enfin, je crois que c’est la porte. Je n’en suis pas sûr. Par contre, je suis certain que c’est une paroie dure puisque je me suis fait mal dans l’entreprise. Génial ! J’avais besoin de m’assommer en plus de tout ça !
J’ai beau ne pas espérer, je ne peux qu’entendre mon nom. Impossible de penser que je rêve alors qu’il n’est pas scandé qu’une seule fois. Au pire, je ne perds rien à faire du bruit. Ce n’est pas comme si j’avais demandé à être là ! Alors, avec l’énergie du désespoir, je frappe contre la paroie de mon poing. Sauvez-moi de là ! Retrouvez-moi ! Ne me laissez pas là, même si ce n’est pas moi que vous cherchez ! Je commence à devenir dingue !!

Je m’arrête et colle mon oreille à la paroie dans l’espoir d’entendre quelque chose. Des bruits de pas, une voix, n’importe quoi qui pourrait me donner un mince espoir de ne pas rester là tout le week-end ! Je crois… Oui, c’est mon nom que je viens d’entendre. Aussi fort que je peux, peu importe si ça me fait mal, je frappe encore en espérant être entendu. Vu que la voix vient de derrière cette paroie, j’ai grand espoir que ce soit bien la porte de ce cagibi, ce qui est renforcé par la question que j’entends après quelques instants. Je n’arrive pas à définir qui est derrière la porte, mais peu importe, je lui réponds :

Oui… Oui, je suis là… ! Fais-moi sortir… ! *kof kof*


Ah merde ! J’ai mal à la gorge et les sanglots m’empêchent de parler aussi clairement que je veux. Mais normalement il a dû m’entendre. Il faut qu’il m’ait entendu. Je vous en supplie ! Ne me laissez pas là !!
La porte s'ouvre. Je peux le savoir ne serait-ce que par le filet de lumière qui passe en me brûlant les yeux au passage. Pourtant, bien loin de m'en soucier, je pousse sur la porte pour sortir plus vite, poussant malencontreusement sur ce qu'il y a derrière moi et faisant tout tomber au passage... pour m'accrocher finalement à la personne qui vient de me délivrer. Je tremble, je pleurs... Ce n'était pas vraiment la première chose à laquelle je pensais que je ferais quand je sortirais, mais je ne peux rien faire d'autre. Je me sens si mal dans mon pyjama, sans savoir ce que je fous là ou à cause de qui. Je m'accroche donc à mon sauveur en espérant être un peu en sécurité. Pour le moment, je ne le reconnais pas, trop mal pour chercher à savoir... Je veux juste que mon cauchemar se termine une bonne fois pour toute !
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Ven 22 Déc 2023 - 21:50
Putain de merde.
Il est là-dedans.

Il n'y pas de place pour le doute, et Junko ne sent que la colère qui lui monte à la tête. Naturellement, il essaye d'ouvrir en appuyant sur la poignée mais, bien sûr, la porte est verrouillée. Fermée à clef et pourtant, il est juste derrière. Il y a quoi ? Cinq centimètres à peine de bois reconstitué qui les sépare. Il appuie plus fort sur cette poignée qui ne veut pas céder. Il tire, il s'énerve, il tire encore, plus fort. Elle ne lâche pas. Elle est là, bien solide, elle le nargue. Elle ne veut pas céder.
Junko voit rouge.

Il recule et de rage, balance un coup de pied sur cette putain de poignée. Une fois. Deux fois. Trois fois. Elle ne cède pas. Elle ne veut pas céder. Junko a besoin de quelque chose pour s'aider. Pour ouvrir cette porte. Il est juste derrière. Il est à portée et pourtant coincé. Depuis combien de temps ? Jun n'a pas eu de ses nouvelles depuis le matin. Si longtemps...?
L'étudiant rentre dans une salle de classe et prend la première chaise qu'il trouve. Armé de ce mobilier, il frappe de toutes ses forces sur la poignée de la porte. Il fait un boucan pas possible dans le couloir, tandis qu'il frappe une deuxième fois, de rage. Elle se casse. Elle pend. Juste un autre coup et elle aura cédé. Jun y met tout son ressentiment, dans ce dernier coup. La poignée, comme la chaise, sont balancées sur le sol plus loin dans le couloir, tandis que la porte promet de s'ouvrir, faiblarde, trouée. Junko passe ses doigts dedans, attrape le verrou, peu importe les échardes. Dans la précipitation, il met un peu de temps à déverrouiller le mécanisme.

Clac. Elle s'ouvre. Jun est poussé en arrière et tombe sur les fesses, se rattrapant avec ses bras alors qu'une furie rousse saute à son cou. D'instinct, il referme son étreinte sur Naoya. D'instinct, il le serre fort contre lui, reprenant son souffle entre énervement et soulagement. Il aimerait vérifier qu'il n'a rien, qu'il va bien, mais le lycéen ne veut pas le lâcher et Junko n'ose pas le repousser. Il savait que quelque chose n'allait pas, lorsqu'il a quitté Kazuki plus tôt. Mais ça... il n'aurait jamais pensé que...

Junko se redresse un peu, offrant un appui solide aux pleurs du rouquin. Le silence du couloir n'est entrecoupé que par ses sanglots. Jun, lui, se remplit d'une colère sourde et froide.
Il revoit les hématomes. Il revoit Naoya lui envoyer les dents et se recroqueviller comme un animal blessé et apeuré par une main qui le bat depuis trop longtemps déjà, lors de leur première rencontre. Il s'entend lui crier dessus, le lundi précédent. Il revoit le lycéen, à l'autre bout du vestiaire, et lui qui... Junko serre les dents.
Il sait exactement ce qu'il va faire. N'en déplaise à celui qu'il tient dans ses bras.

Mais pour l'heure, il ne lui pose aucune question, ni ne lui dit aucun mot. Junko se doute de la honte, de la culpabilité. Junko, à sa place, aurait aimé pouvoir disparaître. Alors il ne dit rien. Rien qui ne puisse froisser davantage la fierté déjà accablée du jeune adolescent.
15 ans.
15 ans, putain.

C'est Naoya qui décide de le relâcher, après s'être calmé. Face à face, par terre dans le couloir vide du bâtiment du lycée, Junko plonge son regard brun dans celui de l'adolescent. Il y a quelque chose de compatissant, mais surtout de doux et d'inquiet. Et quelque part encore, mais il le garde bien pour lui, une haine viscérale qu'il étouffe.
C'est peut-être trop mais Jun ne peut empêcher ses doigts de soulever une mèche rousse, et de glisser dans le reste du cuir chevelu du garçon, trouvant leur juste place quelque part entre son oreille et sa nuque. Doucement, il l'attire à lui et colle son front au sien. Quelque chose entre le "Je suis là", "C'est fini", et le "Tu es fort", "Je comprends".

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Sam 23 Déc 2023 - 18:21
Des paires de claques se perdent

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Samedi 30 juin 2018
Je ne sais pas qui est la personne derrière la porte, et j’espère vraiment qu’elle va m’aider à sortir de là. Je ne veux pas rester coincé ici. Je n’ose même pas imaginer la honte que je ressentirai si on venait à me sortir de là lundi, devant tout le monde.
Toutefois, je n’angoisse pas longtemps à ce sujet puisque j’entends des coups donnés dans la porte. Ou, plus exactement… au niveau de la poignée, non ? Je ne saurais pas être catégorique sur la question. Ce qui est certain, c’est que je ne me sens pas vraiment prêt à l’idée de me prendre quelque chose dans la figure. Pour éviter que ça arrive, je me place comme je peux sur le côté, un peu plus reculé par rapport à la porte, juste au cas où.

J’ai l’impression que tout ça dure une éternité. En même temps, je n’ai qu’une seule envie depuis ce qui me semble être plus d’une journée : sortir de là. Alors, dès lors que je n’entends plus de coups mais que j’aperçois la porte laisser passer un filet de lumière, je m’approche de celle-ci pour l’ouvrir plus rapidement et enlacer cette personne qui m’a enfin libéré. Je ne sais toujours pas qui c’est, si ça se trouve c’est une personne de mon âge. Qu’importe ! Je n’en ai cure pour le moment ! Tout ce que je veux c’est me libérer de cette épreuve éprouvante. On n’a pas idée de ce que ça signifie de rester dans le noir sans savoir le comment du pourquoi. Ou encore le pourquoi du comment d’ailleurs ! Qui ? Quand ? Où ? Pourquoi ? Je n’ai aucune raison et cela rend tout ça encore pire que les moments où les pignoufs venaient me chercher des noises.

Au bout d’un long moment -je ne pensais pas avoir autant de larmes à verser tant j’ai soif-, je me relève et me détache de mon sauveur que je découvre pour la première fois. Quelle n’est pas ma surprise alors que je reconnais Fushita-senpai ! Surtout que nos derniers échanges m’avaient semblé plutôt tendus après notre dispute. Bien sûr, il m’a donné des conseils comme avant et il n’a pas vraiment changé. Peut-être était-ce seulement moi qui avait peur qu’il s’énerve à nouveau alors que tout semblait se terminer quand il a découvert mes soucis. Et là, il m’a soutenu autant de temps que je voulais, il m’a serré très fort contre lui -et il n’a certainement pas conscience de combien cela m’a fait du bien-, et, maintenant, tout en lui m’apaise. Je sens que je peux lui faire confiance. Il… ressemble à mon père quand je m’enferme sur moi-même à la maison, avec quelques différences mais c’est normal. Mon front contre le sien, je laisse planer le silence, certain qu’il allait prendre la parole. Mais, quand je vois qu’il ne le fais pas, je tente d’une voix brisée :

Merci de m’avoir sorti de là…


Ça ne lui explique rien, j’en suis conscient. Mais je suis d’avis que des remerciements sont importants, surtout que je ne me doutais pas un seul instant qu’il allait me chercher.
Je n’ose pas regarder où je me trouve. Je crains un peu de découvrir à quel point cette personne qui m’a amené là -ou les personnes, qui sait ?- a pu être cruelle. Puis, honteux de savoir que je suis en pyjama et certainement pas dans ma chambre ou chez mes parents dans cet état, je lui demande :

Est-ce qu’on peut aller ailleurs ? Pas qu’il fasse froid mais…


Je n’ose même pas avouer que je suis en pyjama. Ça se voit bien assez comme ça. En plus, je suis pieds nus. Quelle joie ! Et en me levant s’il me laisse faire, je lui demande également :

Comment t’as su ?


Comment a-t-il su que j’étais là ou même que j’avais un problème ? C’est une question assez importante à mes yeux. Je pensais que j’étais juste un petit jeune en difficultés à ses yeux, mais pas forcément un proche. Quels étaient les signes qui auraient pu me donner un indice ? La dispute ? Le fait qu’on se ressemble ? Je préfère qu’il soit celui qui me le dise.
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Lun 25 Déc 2023 - 20:56
Dans les yeux bleus de l'adolescent, Junko a plongé les siens. Il cherche à y lire ce qui peut le traverser, quoi que cela soit. Le soulagement, la peur, l'anxiété d'avoir vécu une telle épreuve, la colère et le ressentiment peut-être. Les larmes y ont laissé des traînées un peu rouges, et Jun aurait voulu pouvoir les effacer d'une caresse et rendre son expression teigneuse à Naoya. Il n'a devant lui, front contre front, qu'un ado brisé par la vie. Au fond de lui, Junko sait.
Il sait qu'il ne pourra pas rester les bras croisés.
Il sait que sécher les larmes, ne résoudra jamais rien.
Il sait qu'il n'y a qu'une seule réponse possible, à tout ça.

Mais l'heure est à la douceur et à l'attention. Le reste peut bien attendre un peu.

« Merci de m’avoir sorti de là… »


Son cœur s'allège de l'entendre briser le silence entre eux. Les pleurs ont disparu, et il espère que bientôt, cet épisode ne sera plus qu'un lointain mauvais souvenir chez l'adolescent. Junko décolle son front du sien, et en observant son état, retire délicatement une poussière dans les cheveux roux. Un geste anodin peut-être, mais rempli d'une affection certaine. Jun n'est pas sûr du pourquoi il s'est autant attaché à ce jeune. Enfin... Quelque part, il le sait. C'est plus facile de faire comme si c'était le destin, que c'est comme ça parce que ça doit l'être.
C'est plus facile que de se dire qu'au fond, c'est lui-même qu'il cherche à réparer.

« J'allais pas te laisser là-dedans. » répond t-il doucement, retenant une blague, incertain de la réaction de Naoya.


« Est-ce qu’on peut aller ailleurs ? Pas qu’il fasse froid mais… »


Junko hoche la tête. Il se relève et tend sa main au roux pour l'aider à se hisser sur ses jambes lui aussi. Et quelque part, cela sonne la fin des gestes tendres, des gestes d'affection. La fierté reprend le dessus, et tous les deux camouflent de nouveau leur cœur sous l'énorme armure qu'ils portent tous les jours, toutes les nuits et devant le monde entier.
Jun n'est pas sûr de l'état de la sienne, après tout ce qu'il a vécu le week-end précédent. Il préfère fermer les yeux, et faire comme si de rien.
Ca a toujours fonctionné après tout... Pourquoi pas cette fois.

Naoya relevé, il note sa tenue et ses pieds nus mais ne fait aucun commentaire. Il n'est pas certain de vouloir savoir pourquoi il est ainsi mais il comprend que ça fait très longtemps qu'il attend que quelqu'un le libère de ce placard. Junko met les mains dans ses poches et commence à marcher en direction de la sortie, dans le couloir vide et éclairé par un soleil couchant.

« Comment t’as su ? »


Un soupire s'échappe de l'étudiant alors qu'il jette sa tête vers l'arrière et ses yeux au plafond, sourcils quelque peu froncés. Il laisse un instant de silence planer avant de répondre franchement à Naoya. Après tout, il a le droit à la vérité, surtout après tout ça.

« Il y a deux raisons à avoir autant d'hématomes sur le corps : soit tu te fais battre par tes parents mais tu ne rentres pas chez toi donc... j'ai vite compris qu'il s'agit de la seconde raison. » Il ne l'évoque pas, le mot ne veut pas sortir de sa bouche et il est certain que Naoya ne veut pas l'entendre. « Après, si tu parlais de comment j'ai su où tu étais... Bah j'en sais rien, je t'ai juste cherché. Tu répondais pas, alors j'ai...  » Il hausse les épaules, passe une main derrière sa tête puis colle son pouce à son front, dans un geste habituel trahissant son malaise. « J'ai eu peur qu'il te soit arrivé quelque chose. »


C'est étrange, comme avec lui, les choses se disent.
Junko n'est pas certain d'avoir été un jour si clair même avec Arizona, et pourtant Dieu sait qu'il a essayé, avec elle... A patauger dans ses pensées, à ne pas pouvoir aligner trois mots corrects qui traduisent ce qu'il ressent. Mais avec lui... Naoya n'est qu'un adolescent de 15ans. Junko n'a aucune raison de ne pas être honnête avec lui.
Et... Quelque part, est-ce vraiment un mal d'avouer s'être inquiété pour lui ?

Junko, pourtant, retombe dans le silence.
Il n'en dira pas plus que demandé.
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Mar 26 Déc 2023 - 18:07
Des paires de claques se perdent

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Samedi 30 juin 2018
Je ne comprends pas vraiment ce qui l’amène à veiller autant sur moi. Nous ne nous connaissons pas vraiment. Sans parler du fait que je n’ai pas spécialement été agréable avec lui. Il avait mille et une occasions de me laisser seul, pour me débrouiller sans chercher plus loin. Je ne peux qu’être reconnaissant à son égard de ne pas l’avoir fait puisque je ne suis pas vraiment sûr que qui que ce soit serait venu me chercher. Combien de temps serais-je resté là sans lui ? Si j’en crois le soleil qui se couche, je suis déjà resté genre six à huit heure là, environ. Rien que ça m’effraie… Pas par le temps que j’ai perdu dans mes études, mais parce que mon absence n’a finalement alerté qu’une personne. Est-ce que Kazane était occupée ? Possible… Et Hisoka-san ? Ça ne fait pas tant de temps que ça que je le connais, alors ce ne serait pas étonnant qu’il ne m’ait pas cherché. Quoique, pour notre devoir d’anglais… Et mes colocataires ? Je verrais.

Avec tout ça, je me pose pas mal de questions que je résume en une seule que je pose à mon senpai. C’est quoi ce soupir qui suit ? Je le regarde du coin de l'œil alors que je marche pieds nus sur le sol froid des couloirs du lycée. Suis-je en train de l’emmerder, de lui paraître complètement débile ou est-ce une question difficile ? La dernière option me paraît très improbable, mais je préfère ne pas juger puisque je ne le connais pas assez pour le savoir. Vu le silence, je me dis qu’il n’a peut-être tout simplement pas envie de répondre et je n’ai pas l’énergie d’insister. Alors, je suis on ne peut plus surpris quand j’entends sa voix. Encore plus alors qu’il parle de mes hématomes et la manière dont il a compris que j’ai été harcelé. Par la suite, il me fait plus ou moins comprendre qu’il a essayé de me contacter aujourd’hui et le manque de réponse a fini par l’amener à me chercher partout jusqu’à me trouver. Vu la taille du campus, ou même de la partie lycée, je me doute du temps que ça lui a pris.

Encore merci…


Merde… J’ai vraiment mal à la gorge. J’ai vraiment hâte de boire un coup et me mettre quelque chose sous la dent. Je déteste la personne qui m’a enfermé là ! Mais… pourquoi faire ça ? Et qui ? Je soupire doucement. Je n’ai vraiment aucun indice sur la question, juste que la personne est assez forte pour me porter.
Maintenant qu’il est au courant, je me dis que c’est peut-être mieux de profiter qu’on soit seuls et du silence pour lui en parler. J’hésite encore quelques instants avant de prendre la parole :

Normalement tout devait être fini depuis mercredi. Il y avait trois pignoufs dans ma classe qui me harcelaient. Une prof de cinéma m’a aidé, le lendemain ils m’ont attaché dans la classe. Je pense qu’ils espéraient que j’y reste tout le week-end et c’est ma meilleure amie qui m’a aidé. On en a parlé à la CPE et à la direction avec l'appui de la prof. En attendant, j’en ai parlé à la psy scolaire parce que c’était un peu dur. A la fin, ils ont été renvoyés temporairement. De toute façon ils n’étaient pas internes, donc… Je ne sais pas qui m’a fait ça aujourd’hui…


Ca m’énerve de voir que c’est mon incapacité à me réveiller normalement qui fait qu’on a pu me faire ce genre de mauvais tour. A moins qu’on m’ait fait ça pendant la nuit ? Nan… Non, il me semble qu’il faisait jour avant qu’on ne m’assomme. Je ne sais plus… Quoi qu’il en soit, je ne suis pas sûr de la manière dont je devrais lui formuler ça. J’ai déjà bien trop honte de donner l’impression de m’être laissé faire et/ou de ne pas savoir me défendre ne serait-ce qu’un peu avec ce que je viens de raconter. Alors avouer que je ne sais rien de mon kidnappeur et que, surtout, je n’ai absolument rien pu faire… Si je pouvais me cacher dans un trou de souris, je le ferais volontiers à l’heure actuelle. Enfin, après avoir bu, mangé et être potentiellement passé aux toilettes !
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Mar 26 Déc 2023 - 21:29
Les remerciements de Naoya se perdent dans sa voix enrouée. Le noiraud lui jette un coup d'oeil, toujours inquiet quant à l'intégrité physique de l'adolescent. Aurait-il loupé quelque chose ? Il n'a pas osé lui demander s'il s'est pris des coups, ou s'il a mal quelque part. Junko n'a fait qu'avec sa vision. Naoya se déplace plutôt bien et ne présente pas de gêne visible. Il essaye de penser à ce dont il aurait besoin, à la place du roux. Après avoir passé une journée entière dans un placard... Manger, boire. Aller aux toilettes.
Junko regarde dans le couloir les indications des quelques panneaux accrochés devant chacunes des portes, mais aucun n'indique les sanitaires. Il soupire légèrement et repose son regard sur la chevelure rousse. Jun ne sait pas trop quoi dire, et il hésite à proposer de prendre un snack dans un distributeur jusqu'à ce que Naoya reprenne la parole.

« Normalement tout devait être fini depuis mercredi. Il y avait trois pignoufs dans ma classe qui me harcelaient. Une prof de cinéma m’a aidé, le lendemain ils m’ont attaché dans la classe. Je pense qu’ils espéraient que j’y reste tout le week-end et c’est ma meilleure amie qui m’a aidé. On en a parlé à la CPE et à la direction avec l'appui de la prof. En attendant, j’en ai parlé à la psy scolaire parce que c’était un peu dur. A la fin, ils ont été renvoyés temporairement. De toute façon ils n’étaient pas internes, donc… Je ne sais pas qui m’a fait ça aujourd’hui… »


C'est la première fois que l'adolescent lui parle autant. A vrai dire, c'est aussi la première fois qu'il lui explique en gros le problème qui est le sien depuis un moment semble t-il. Junko l'a écouté sagement, ses yeux bruns ne lâchant pas la silhouette à ses côtés, ses mains derrière la tête.
Quelque part, il se dit que ça a du lui coûter de lui dire tout ça.

Avouer tout ça, c'est courageux. Junko n'en aurait pas dit la moitié, et ce qui l'inquiète un peu c'est le détachement dont Naoya a fait preuve durant son court récit. La façon qu'il a de raconter ces évènements, de raconter avoir demandé de l'aide psychologique pour l'aider, la façon de conclure sur ses plus récentes réflexions.
Jun se permet de passer un bras autour de ses épaules, et de le ramener contre lui tout en marchant, incertain quant aux limites de l'adolescent et ce qu'il lui permet de faire ou non.

« T'es plus tout seul, maintenant. » lui dit-il, à la fois doucement mais avec assurance.


Son regard brun se porte sur le bout du couloir qui mène à des escaliers menant au hall d'entrée. En bas, il y a des distributeurs. Junko lâche l'adolescent et se tourne vers lui dans son éternel sourire taquin.

« Je suppose que t'as la dalle... Je crois qu'il me reste quelques pièces dans mes poches. » lance t-il d'un ton léger. « On fait la course jusqu'au distributeur ? »


Grand sourire, et Junko n'attend pas la réponse de l'adolescent. Peu importe qu'il soit en pyjama et pieds nus : il peut encore courir sur le carrelage du lycée. Et ici, il n'y a personne pour les voir. Junko s'élance et dévale quatre à quatre les escaliers, descendant dans le hall d'entrée du bâtiment principal. Il jette un coup d'œil par-dessus son épaule pour voir si Naoya l'a suivi, mais ne s'arrête que devant le distributeur. Fouillant ses poches, il en sort les quelques pièces de monnaie qu'il y trouve. C'est juste assez pour un petit snack.
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Mar 26 Déc 2023 - 22:59
Des paires de claques se perdent

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Samedi 30 juin 2018
Je crois que j’ai l’esprit en off. Ou, plus exactement, au fond de moi je voudrais juste que tout ça s’arrête et que je n’ai plus à faire mention de ce genre de choses. Je me demande si on viendra à me demander si j’en ai subi par le passé également. Je connais la réponse mais la dévoiler ne servirait à rien du tout. D’un autre côté, je me dis que puisqu’il m’a déjà posé la question mieux vaut que je lui dise plutôt que lui servir une semi-réponse comme au début de la semaine. Dire qu’à ce moment-là ce devait déjà être terminé… Il faut croire que l’école n’a définitivement pas les yeux partout. Pas étonnant dans un si grand complexe. Enfin… Au moins j’ai eu le droit à autre chose que des reproches pour une fois.

Je m’attendais à des questions, mais certainement pas à sentir une accolade soudaine ! Sur le coup, je me tends, réaction devenue naturelle depuis un moment quand on me prend par surprise, mais je me détends assez rapidement par la douceur du geste. On est bien loin des coups de coudes pendant le cours de karaté. Je me laisse donc faire, appréciant la chaleur du geste. Comme il me le dit si bien, je ne suis pas seul. Ou, plus exactement, je ne le suis plus. Mes parents, même s’ils ne sont pas dans la ville, Kazane, peut-être un camarade de classe avec qui je parle depuis peu -même si je ne suis pas encore sûr de pouvoir totalement baisser ma garde-, et lui. Je crois que je n’ai jamais été aussi entouré de ma vie.

Les escaliers… Sérieusement ? J’aurais préféré sortir plus rapidement de là que ça, mais bon. Pas le choix…
Je lève les yeux vers mon senpai et hoche la tête pour confirmer le fait que j’ai totalement la dalle. Oh ? Je ne vais certainement pas cracher sur un snack avant de prendre un vrai repas ! J’en ai déjà loupé deux, peut-être même trois. Alors, rageant de ne même pas avoir pu répondre et donc avoir un temps de retard alors que dans mon état la moindre des choses aurait été de me donner de l’avance, je m’élance à sa suite en criant :

Reviens ici, tricheur !!


Je dis ça, mais je m’amuse à vouloir le rattraper. Bordel ! C’est qu’il court vite le bougre ! Je peine à le suivre et j’ai un point de côté qui apparaît pendant la course. Si je l’attrape… !

Devant le distributeur, je suis à bout de souffle, j’ai une main sur ma douleur sur le côté et je m’approche avec une expression déterminée. Peu importe qu’il me demande ce que je veux ou qu’il attende de savoir, la première chose que je fais dès que je suis près de lui c’est de lui donner un coup dans le tibia -pas trop fort sinon je pourrais me faire mal aussi et que mon but n’est pas de faire mal-, avant de marcher un peu en faisant attention à ce qu’il pourrait avoir au sol pour ne pas me planter avec un caillou ou autre.

Tu peux me prendre quoi avec ce que t’as en poche ?


Avec sa réponse, je choisis un snack sucré pour avoir au moins assez d’énergie pour aller jusqu’aux dortoirs et qui ne soit pas au matcha. J’adore le Japon et la plupart des choses qu’elle invente en guise de nourriture, mais j’ai toujours eu du mal avec le matcha. Je ne sais pas, c’est assez particulier…
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Mer 27 Déc 2023 - 9:55
Les escaliers résonnent encore du rire du noiraud lorsque l'adolescent le rejoint devant le distributeur. Un coup de pied léger lui est envoyé en représailles, et Junko s'en protège d'un geste du bras, sourire aux lèvres. Si Naoya peut courir dans des escaliers sans se plaindre, c'est qu'il n'est pas blessé gravement. C'est déjà ça !

« Tu peux me prendre quoi avec ce que t’as en poche ?»


Junko regarde les pièces de monnaie qu'il a récupéré dans le creux de sa main. Quelques yens à peine, et c'est clairement insuffisant pour quoi que ce soit dans ce distributeur. Haa... Il arrive au bout de ses économies en terme de liquide. Tout ce qu'il lui reste du pot qu'il a ramené ici, se trouve dans sa main : moins d'une dizaine de pièces, maigrelettes. Il les fixe une, deux secondes, peut-être, puis les remet dans sa poche et sort sa carte bleue. Un bip sonore se fait entendre alors qu'il l'applique sur le paiement sans contact de la machine.

« Ce que tu veux. » répond-il à l'adolescent dans un léger sourire.


Junko ne roule pas sur l'or. Mais ça, jamais il ne l'avouera à l'adolescent. Déjà parce que ça ne le regarde pas, et puis aussi parce que, quelque part, Junko déteste l'avouer. Avouer que même prendre un simple snack dans un distributeur, ça va peut-être lui coûter un repas, sur le mois prochain. Il range sa carte et la machine affiche un montant par défaut. Naoya n'a plus qu'à appuyer sur n'importe quel bouton dépendamment de ce qu'il veut manger. Pour combler le silence, pendant que la machine fait son job, Junko reprend la parole.

« Je vais t'accompagner jusqu'aux dortoirs. » lui dit-il. « ... Est-ce que tu as quelqu'un là-bas que tu veux voir ? »


Junko espère ne pas entendre "personne". Il espère que Naoya a au moins quelqu'un dans ce lycée.
Il peut tout autant lui parler d'un surveillant, que d'un autre élève, peu importe finalement. Le principal, c'est qu'il ne passe pas la nuit seul. Et s'il lui répond par la négative, Jun est déjà en train de réfléchir à comment braver le couvre-feu pour récupérer le rouquin. C'est inenvisageable pour lui de le laisser sans surveillance à présent. Du moins pour les prochains jours... Ils ne savent pas qui est ce quatrième harceleur dont lui a parlé Naoya.
Dans le doute, mieux vaut rester avec lui.

Le snack récupéré, il est temps pour eux de filer aux dortoirs des lycéens. Junko engage le pas dans le hall d'entrée, en direction de la sortie.
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Mer 27 Déc 2023 - 13:14
Des paires de claques se perdent

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Samedi 30 juin 2018
Puisqu’il semblait avoir des pièces en main, je ne m’attendais pas du tout à entendre le bruit du paiement par carte. Peut-être n’avait-il finalement pas assez de liquide. Bah ! Qu’importe. J’appuie sur un bouton et attend de pouvoir récupérer mon snack en répondant à la question qu’il vient de me poser :

Je voudrais bien voir ma meilleure amie. J’ai plus ou moins confiance en mes colocataires, mais je ne me sens pas trop de répondre à leurs potentielles questions… J’espère juste qu’elle ne va pas vouloir casser des gueules… J’au pas l’énergie de me battre, je t’avoue.


Je lui suis extrêmement reconnaissant de ne pas me laisser seul et même de me proposer de me laisser avec une personne de mon choix. J’espère seulement que les surveillants seront conciliants avec l’idée… Je n’ai vraiment pas envie de me battre avec qui que ce soit. J’ai simplement besoin de poser mon esprit, oublier un petit moment la journée on ne peut plus catastrophique. A côté de ça, même une journée complète d’examen c’est moins éprouvant mentalement !

Je récupère mon snack fraîchement tombé et le déballe dans la seconde pour l’entamer. Dieu que ça fait du bien de manger ! Je boirai, évidemment. Mais là j’ai besoin d’un peu d’énergie pour me faire à l’idée de retourner dans les dortoirs. En parlant de ça, je n’ai pas vraiment le temps de me faire à l’idée que mon senpai ouvre la voie. Je le suis puis lui demande, pas trop sûr de l’idée de marcher tout le long du chemin pieds nus :

Tu peux me donner un coup de main ? Je commence à avoir froid aux pieds.


Bon, l’idée était de lui demander de me porter sur son dos. Mais plutôt que me prendre un “non” bien senti à l’idée, je préfère presque que l’idée vienne de lui. Sinon je lui demanderais ses pompes. Qui ne m’iront pas et qui pourraient me faire des ampoules, mais c’est toujours mieux que d’aller dehors pieds nus.
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Mer 27 Déc 2023 - 18:00
Naoya commande son snack sous l'oeil attentif de Junko qui note sa préférence parmi tous les choix présents.

« Je voudrais bien voir ma meilleure amie. J’ai plus ou moins confiance en mes colocataires, mais je ne me sens pas trop de répondre à leurs potentielles questions… J’espère juste qu’elle ne va pas vouloir casser des gueules… J’ai pas l’énergie de me battre, je t’avoue. »


Le brun hoche la tête doucement et en silence.
Si Naoya n'a pas l'énergie de se battre, ce qui est tout à fait compréhensif, Junko en déborde. Et il est bien décidé à faire payer tous ces petits cons et leur apprendre la vie à eux aussi. La vie, elle est dure. Et s'ils ont pu profiter du harcèlement de Naoya pour se sentir un tant soit peu forts, il va leur apprendre qu'on trouve toujours plus fort que soi, finalement. Qu'ils ne sont pas intouchables. Que l'exclusion, cette futile punition aux yeux de Jun, n'est que la première étape de leur long chemin de rédemption. Il passera par les larmes. Par la peur.
C'est le seul moyen pour que ça cesse. Junko en est persuadé.

« T'inquiètes, je comprends. » répond-il.


Casser des gueules, mmh.
Junko sort du bâtiment mais Naoya s'arrête.

« Tu peux me donner un coup de main ? Je commence à avoir froid aux pieds. »


L'étudiant se tourne vers lui, son regard glisse sur les pieds nus et il percute ce que l'ado veut lui dire. Junko a un léger sourire alors qu'il s'approche de lui doucement.

« Ouais... Pas de soucis. » hoche t-il la tête, son sourire taquin toujours présent.


Mais Junko est joueur.
Alors qu'il se baisse quelque peu dans ce qui aurait pu être une invitation à grimper sur son dos, il attrape Naoya par la taille et le soulève la tête à l'envers en sac à patate sur ses épaules, dans un rire.

« Et tiens toi tranquille, parce que t'es pas léger ! » se moque t-il gentiment, en tenant le garçon par le creux des hanches.


Après quelques minutes de marche, où finalement, Jun a accepté que Naoya se mette à califourchon dans son dos, ils arrivent près du bâtiment où sont les dortoirs des lycéens. Le brun laisse l'ado redescendre avant d'être en vue de qui que ce soit. Il se doute qu'arriver à cheval sur un étudiant, c'est un peu la honte. Son doux sourire sur le visage, il pose une main sur l'épaule du garçon, avant de l'enlever, dans un geste affectif. Jun retire de son sac un de ses fameux sweat à capuche, tout noir, et l'enfile à Naoya pour couvrir un peu son pyjama. Enfin, il continue sa marche jusqu'à l'entrée. Au surveillant, Junko explique être resté avec Naoya toute la soirée pour l'aider dans ses cours et qu'il le raccompagne juste jusqu'à sa chambre. Quelques salutations, et politesses feintées, suffisent à amadouer la confiance du pion. Surtout qu'il est déjà passé plus tôt, et il lui ressert le même mensonge joliment présenté sur un plateau d'argent.
Et ça passe crème.

Il suit Naoya jusqu'à sa chambre. Ses colocataires ne semblent pas encore être là, ou bien sont-ils occupés ailleurs avant l'heure du couvre-feu. Jun darde ses prunelles brunes sur l'adolescent, après avoir glissé son regard sur le dortoir rapidement.

« Appelle donc ta meilleure amie, maintenant. » propose t-il doucement. Il suppose que Naoya le connait suffisamment maintenant pour qu'il s'évite les courbettes de "s'il te plait, merci" nécessaires au premier abord avec lui. Ils ne sont plus à ça près, finalement.

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Mer 27 Déc 2023 - 20:02
Des paires de claques se perdent

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Samedi 30 juin 2018
Je lui laisse le temps de percuter ce que je veux dire, patiemment. Je n’ai pas spécialement envie de lui demander plus concrètement ce que je souhaite. Par contre, je hausse un sourcil en voyant son sourire. Il se moque de moi, là, c’est pas possible autrement ! Il a quoi en tête ?!
Je tente de me reculer, mais je me retrouve à voir le monde tourner alors que je pousse un cri de surprise. Mes pieds ne touchent pas le sol et je m’accroche à l’épaule de mon Senpai en découvrant qu’il me porte dessus. Il me faut une petite seconde pour ne pas mélanger français et japonais avant de lui sommer :

Hé !! Lâche-moi ! Pas comme ça !!


Je ne me débats pas vraiment. En fait, j’ai peur de m’exploser le nez sur le sol si jamais il me lâche. C’est pourquoi, plus que de me débattre, je tente de me relever pour ne pas avoir cette sensation que le sol se rapproche dangereusement. Heureusement, j’ai l’impression qu’il comprend mon malaise et c’est avec soulagement que je me retrouve sur son dos le temps qu’on arrive au bâtiment des dortoirs. Durant tout le trajet, je me suis accroché à son cou en cachant la moitié de mon visage dans son épaule. Cela me semble être une éternité… Dans un sens, j’ai l’impression qu’il ressemble un peu à mon père dans sa manière de vouloir me faire sourire, ou me changer les idées. D’un autre côté, ça me semble un peu nouveau… C’est un peu compliqué à expliquer, surtout maintenant alors que je pense à beaucoup de choses en même temps. Ah… J’ai besoin de m’occuper la tête…

Arrivés à destination, j’apprécie et regrette que mes deux pieds retournent à la terre ferme. Pour cacher ce trouble que je ressens, je regarde un peu le dortoir. Je redoute autant que j’ai hâte d’y retourner. Mes pensées cessent alors que je sens une main sur mon épaule. Elle ne me dérange pas mais je regarde mon aîné pour essayer de comprendre ce à quoi il peut penser. Je lui réponds d’un pâle et succinct sourire avant d’accueillir son sweat. Jamais je ne le remercierais assez pour toute la honte qu’il m’épargne et toute l’aide qu’il m’apporte dans bien des domaines. Je me demande si je pourrais un jour lui renvoyer l'ascenseur.
Nous passons l’épreuve des surveillants avant d’aller à ma chambre. Comment a-t-il fait pour servir un tel mensonge sans montrer la moindre hésitation ? Puis, ce n’était pas lui qui disait qu’il fallait parler des problèmes ? A moins que, comme il me l’a laissé entendre, il est du genre à tout vouloir gérer tout seul. J’ai très envie de lui faire la remarque, mais puisque je ne suis pas sûr de pouvoir gérer la suite, je préfère la garder pour plus tard. En attendant, on arrive devant la porte de ma chambre. Je l’ouvre et je la découvre vide. Heureusement que mon senpai ne semble pas encore prêt à me laisser. Ça me rassure. Je hoche donc la tête et vais m’emparer de mon portable. Je suis soulagé que personne n’ait eu l’idée de me le prendre et je découvre les nombreux appels qu’il m’a passé plus tôt dans la journée, entre autres. Bon… je regarderais un peu plus tard… Avant ça, je compose le numéro de Kazane et, dès qu’elle décroche, je lui demande :

Salut, tu es dans ta chambre ? Tu peux me rappeler le numéro ? J’aimerais passer te voir.


C’est un peu con de ma part de ne pas lui laisser le temps de parler ou de ne pas plutôt lui proposer une soirée jeu, mais je ne peux pas mentir. A l’heure actuelle, c’est juste impossible. De toute façon, elle va le remarquer que je vais mal. Je le sens… Rien que la demande de ne pas me laisser seul de la soirée est assez équivoque de mon état. Autant ne pas lui mentir dès le départ… bien que ça n’a jamais été mon but non plus.
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Mer 27 Déc 2023 - 21:24



Des paires de claques se perdent Avec. Naoya et Junko
Sous le doux ruissellement de l'eau chaude, Kazane se tenait, immergée dans ses pensées tumultueuses.
Les gouttes d'eau caressaient sa peau, mais son esprit était ailleurs, emporté par la vague incessante de questions et d'incertitudes. La promenade dans le parc avec Shinji  la veille occupait son esprit, laissant place à une anxiété grandissante.

À travers la cascade d'eau qui enveloppait son corps, Mitsugu laissait ses pensées divaguer vers son coup de coeur.
Était-il vraiment attiré par elle ? Peut-être même amoureux ? Ces pensées tourbillonnaient dans son esprit, créant un tourment émotionnel qui lui était étranger.
Elle se demandait si elle était à la hauteur, si elle pouvait répondre aux attentes, si elle était prête à s'engager dans quelque chose de plus profond… Si il voulait quelque-chose avec elle…

Après tout, Kazane sait qu’elle a une réputation de fille intimidante, lunatique et irascible… Ce qui n’était pas forcément faux.
Bien que cela ne l’avait jamais dérangée, la possibilité de saborder ses chances avec la personne qui lui plaisait l’effrayait.

Alors qu'elle se shampooinait, elle essaye de chasser ces pensées angoissantes. La mousse glisse sur sa peau, mais les questions persistaient.
Les gouttelettes d'eau tombaient comme autant d'interrogations sans réponse, et la demoiselle sentait une nervosité croissante.

Après quinze minutes qui semblaient une éternité, elle coupe l'eau, se laissant envahir par la chaleur résiduelle.
Le brouillard de la salle des douches se dissipe lentement alors qu'elle s'essuie, se sèche les cheveux, enfile son pyjama et son peignoir. L'eau ruisselle sur le sol carrelé tandis qu'elle se brosse les dents, tentant de se défaire de l'angoisse qui s'est installée pendant la douche.

Une fois hors des douches, avec son essuie, sa brosse à dent et le dentifrice sous le bras, elle entend son téléphone vibrer dans la poche extérieur droite de son peignoir.
Naoya. L'ami qui d'ordinaire ne téléphone pas… Encore moins à cette heure.
Intriguée, elle décroche, l'oreille encore humide des vestiges l'eau qui s'étaient échappées des douches.

-« Salut, tu es dans ta chambre ? Tu peux me rappeler le numéro ? J’aimerais passer te voir. »

L'inhabituelle demande de Naoya soulève instantanément l'inquiétude chez Kazane. Elle répond promptement, son ton reflétant son souci pour son kohai.

-« Bonsoir Naoya-kun. Je sors de ma douche, c'est la L-3... Toi, ça ne va pas... »

La réponse de Naoya, encore inconnue, l'incite à hâter le pas vers sa chambre. Les cheveux légèrement humides dans le vent, elle traverse les couloirs du dortoir, préoccupée par les possibles raisons de la visite impromptue de son ami... Bien qu'elle pense au trois noms des harceleurs de Guyot... Trois nom qu'elle voulait rencontrer pour les détruire de ses poings.
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Mer 27 Déc 2023 - 21:58
Des paires de claques se perdent

Junko Fushita


Samedi 30 juin 2018
Ouais… Je me doutais qu’elle allait s’inquiéter. Je peux l’entendre, même à travers le téléphone alors qu’elle me répond. Au moins, même si elle a remarqué que je ne vais pas bien, ce qui était assuré, elle ne me fait aucun reproche. Et elle ne me pose pas de question. Ca me rassure et ça me fait peur en même temps. J’hésite un instant sur ma réponse avant de lui annoncer :

J’arrive. Ce sera mieux qu’au téléphone. A tout de suite.


J’attends qu’elle me donne son accord avant de raccrocher. Je ne veux pas lui raccrocher au nez. Il ne manquerait plus que ça ! Être impoli alors que je vais lui demander un service… Si je peux éviter qu’une telle chose arrive, autant le faire.
Maintenant que j’ai le numéro de sa chambre, je me tourne vers mon senpai et m’approche pour sortir de la chambre. Je lui annonce en lui faisant signe de me suivre :

Elle nous attend dans la chambre L-3. Mmh… Ce n’est pas loin mais tu vas rester jusqu’à ce que j’arrive à bon port ?


Je devrais me sentir en sécurité, surtout avec les adultes qui veillent. Pourtant, je ne me sens pas encore assez en confiance pour le laisser s’en aller sans que je sois aux côtés de Kazane pour le moment. Pour le coup, je me sens totalement honteux de me montrer sous un tel jour, surtout que de base je voulais la protéger et que je doute qu’elle puisse faire quoi que ce soit à quelqu’un qui m’a vraisemblablement porté de là jusqu’à l’endroit où j’étais enfermé toute la journée.
Avec son sourire habituel, il m’assure qu’il restera avec moi. Je hoche la tête en guise de remerciements et le guide jusqu’à la fameuse chambre. Chambre fermée. … Ai-je mal compris quelque chose pendant l’appel ?

Un peu nerveux, je regarde autour dans l’espoir de la voir pas loin de là. Une silhouette arrivant vers nous attire mon attention. Féminine… Fine… Les cheveux longs et noirs qui semblent lourds comme mouillés… Plus elle s’approche, plus je reconnais Kazane. Merde ! Elle était à la douche ?! Et merde… Je grimace et, dès qu’elle est à notre niveau, je lui dis doucement :

Désolé, je ne voulais pas t’empêcher de te laver non plus… Euh… Si t’as pas fini je peux attendre un peu…


Je suis assez mal à l’aise. Je ne veux pas priver ma meilleure amie d’un moment de détente et, d’un autre côté, je ne veux pas non plus coincer mon senpai ici indéfiniment. Que devrions-nous faire pour contenter tout le monde ? Le pire c’est qu’on ait des problèmes par ma faute. Réfléchis, Naoya. Réfélchis…
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Jeu 28 Déc 2023 - 21:45
Junko darde ses prunelles brunes sur la chambre où loge le jeune adolescent. Il détaille les posters, les vêtements, les affaires qui sont les siennes, ou peut-être celles de ses colocataires. Silencieux, il se souvient de ses années au lycée, lui aussi en internat. Quelques souvenirs de soirée passées à jouer avec ses potes au lieu de réviser lui reviennent en tête. Il sourit légèrement.
Naoya de son côté passe son appel. Dès qu'il semble avoir raccroché, Jun se tourne vers lui, un sourcil relevé, attendant la suite.

« Elle nous attend dans la chambre L-3. Mmh… Ce n’est pas loin mais tu vas rester jusqu’à ce que j’arrive à bon port ? »


Junko hésite un instant. Il ne sait pas si par là, Naoya veut dire qu'il l'ennuie à lui coller au train maintenant qu'il est de retour dans les dortoirs, ou si au contraire, il aimerait qu'il reste près de lui pour le moment, jusqu'à être avoir sa meilleure amie. Jun décide pour lui.

« Oui, je reste avec toi. » répond t-il dans un hochement de tête, son fidèle sourire étirant ses traits fins.


L'étudiant emboîte le pas de l'adolescent alors que celui-ci le mène jusqu'à la chambre de sa meilleure amie. Mais elle est visiblement fermée, et Jun penche quelque peu sa tête de côté, jetant un regard interrogateur à Naoya alors que ce dernier lui semble un peu perdu. Mais ils n'ont pas le temps de se poser plus de questions, le visage du petit roux se tourne vers une brune en peignoir. Ses longs cheveux complètement humides sont la première chose que Jun remarque chez elle. Elle est assez grande aussi, semble t-il. Elle vient. C'est visiblement elle, la meilleure amie de Naoya.

« Désolé, je ne voulais pas t’empêcher de te laver non plus… Euh… Si t’as pas fini je peux attendre un peu… »


Haussement d'un sourcil de la part du noiraud. Ah ça non, il lui ne va pas attendre. Il a aussi son couvre-feu à respecter, et puis il ne compte pas traîner plus que ça dans les dortoirs des lycéens. Il n'a pas sa place ici et les surveillants risquent de se douter de quelque chose.
Junko jette un regard à Naoya avant de se tourner vers la jeune fille.

« Ce que veut dire Naoya c'est que tu peux nous rejoindre dans sa chambre quand tu seras prête. » lui adresse t-il, puis de rajouter en glissant son regard sur l'adolescent roux « Il a quelque chose d'important à te dire. »


Junko la salue d'un bref hochement de tête, son sourire poli planant sur son visage. Puis il retourne devant la chambre de Naoya, le tirant par la manche. Il attend que l'ado ouvre la porte et s'engouffre une nouvelle fois dans cette chambre. Jun s'assoit sur un lit, ses coudes posés sur ses genoux, les mains croisées devant sa bouche, dans une posture d'attente. Il darde ses yeux bruns sur Naoya. Une minute passe avant qu'il ne se décide à briser la glace.

« Je te laisse tranquille pour ce soir. Mais tu te doutes bien que je vais pas en rester là. » Son ton est tout ce qu'il y a de plus sérieux. Ce n'est pas la première fois que Naoya l'entend : en début de semaine durant leur éclat, Junko l'a aussi utilisé.


Et si l'adolescent lui a répondu, sa meilleure amie toque enfin à la porte de la chambre, mettant un terme à ce prémices de discussion houleuse. Jun glisse ses yeux sur celle-ci, se redresse quelque peu.
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Ven 29 Déc 2023 - 18:25
Des paires de claques se perdent

Junko Fushita


Samedi 30 juin 2018
Dans un élan de doute, je tourne la tête en direction de mon senpai. Ce dernier semble me regarder comme si j’avais dit une bêtise. Pourtant, je ne pensais pas spécialement le garder à mes côtés tout ce temps. Ou alors il pense à autre chose ? Je compte lui poser la question alors qu’il se tourne vers ma meilleure amie et me prête des paroles auxquelles je ne pensais pas. Pourquoi ? Alors, certes, ça ne me dérange pas spécialement qu’il me tienne compagnie dans ma chambre, pour autant je suis certain de ne pas avoir voulu dire ça. En fait, il commence à me mettre le doute. Puis… Je ne compte pas parler de ce qu’il vient de se passer en détail ce soir. Je fronce alors les sourcils en le regardant. Il veut dire quoi par là ? Il ne va quand même pas attiser les flammes vengeresses de Kazane alors qu’elle est encore calme. Je n’ai pas spécialement envie de revivre la même épreuve que la dernière fois qu’elle m’a vu dans une situation compliquée. Je l’adore, et son sens de la justice est vraiment génial. J’ai juste besoin de temps dans le calme, un environnement sécurisant, ne serait-ce que pendant une soirée…

Loin de me laisser le loisir de m’expliquer, il salut la jeune femme à peine arrivée et me tire à sa suite en direction de ma chambre. Décidément… C’est comme si je ne pourrais jamais me poser… Pourtant, je ne me rebiffe pas et le suit sans rien dire. Je me sens un peu frustré mais, même pour ce genre de chose-ou surtout pour quelque chose de ce genre-, je ne me sens pas de me battre ou de contredire les gens. Enfin, du moment qu’on finisse par me laisser me reposer. Je suis épuisé…
Nous entrons dans ma chambre et, alors qu’il va s’installer, je fais de même sur mon propre lit. Je soupire, pas très rassuré par l’air que prend mon aîné. De même que son intonation que je connais pour l’avoir entendue quelques jours auparavant. Je me doute qu’il a des questions et que vu la situation dans laquelle il m’a retrouvé il va vouloir en savoir plus. Peut-être même va-t-il avoir la même réaction que ma meilleure amie… Je soupire doucement et hoche la tête avant de lui répondre :

Je doute par contre-...


Je n’ai pas le temps de terminer ma phrase qu’on toque à ma porte. Je ne pipe plus mot et je me lève pour aller ouvrir la porte de la chambre. Il s’en rendra bien compte qu’il n’aura rien qui puisse l’aider à connaître le coupable. Même moi, je ne sais pas de qui il pourrait s’agir…
Derrière la porte entrouverte, je découvre Kazane à qui j’ouvre plus amplement la porte avant de la refermer derrière elle pour l’inviter vers mon lit. Je m’y assois à nouveau, et attends la première réaction de la demoiselle avant de ne dire quoi que ce soit. Surtout que…

J’imagine qu’il est temps pour toi de partir, Fushita-senpai ?


Je ne m’attends pas à ce qu’il reste là toute la nuit. Je ne lui aurais jamais demandé. Déjà que je vais emmerder ma meilleure amie, et que je lui ai fait une frayeur… Avant qu’il ne parte, je retire le sweat qu’il m’a gentiment prêté et le lui rend avec soin :

Merci pour ça.


Je n’ose même pas deviner ce qui se passe dans la tête de Kazane en nous voyant comme ça ou en découvrant que je suis toujours en pyjama. Je sens déjà le flot de questions qui va arriver.
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Jeu 4 Jan 2024 - 17:37



Des paires de claques se perdent Avec. Naoya et Junko
Kazane entra dans sa chambre, se dirigeant vers une armoire près de son lit, où elle range soigneusement sa brosse à cheveux et sa brosse à dents avec le dentifrice. À côté de ces articles de toilette, une trousse de bain et quelques produits cosmétiques sont méticuleusement alignés.

Les étagères de l'armoire est bien organisées, chaque objet ayant sa place déterminée. Mitsugu prend quelques instants pour disposer ses affaires dans un alignements militaire hérité par l'éducation de son père.

Une légère odeur de savon embaume l'air sur son passage. Toujours vêtue de son peignoir blanc qui entoure sa robe de nuit bleue, la jeune femme quitte sa chambre et traverse le couloir d'un pas décidé.

une fois arrivée devant la porte de Naoya, l''adolescente frappe trois coups forts.

La porte s'entrouvre, laissant apparaître Naoya, qui l'accueille en ouvrant davantage la porte et la refermant derrière elle. Il l'invite à s'approcher de son lit, où il est assis, attendant sa réaction avant de dire quoi que ce soit.

Les yeux de Kazane étincellent d'une lueur agacée, et sa voix adopte un ton froid et tranchant lorsqu'elle fixe Junko du regard. Son entrée dans la pièce est marquée par son assurance habituelle, mais elle ne prend pas la peine de s'asseoir. À la place, elle choisit de se tenir debout, les bras croisé, sa silhouette droite comme une lame.

Son regard déterminé se fixe intensément sur Junko, un grand japonais aux cheveux longs, assis sur un autre lit.

-« Bonsoir. Tout d'abord, Fushita-san, je pense que Naoya peut s'exprimer de lui-même sans qu'autrui ne parle en son nom... Tu as beau être son senpai, tu n'es pas son tuteur légal. Ensuite, je suppose que c'est encore à cause des harceleurs.»

Un soupir s'échappe de ses lèvres, se tournant ensuite vers Naoya, les bras toujours croisés. Le regard de la jeune femme, bien que déterminé et empreint d'une colère brûlante, semble s'adoucir légèrement lorsqu'elle se tourne vers son kohai. Ses yeux révèlent un mélange complexe d'émotions, oscillant entre la frustration ressentie envers la situation et la compassion pour le garçon.

-« On va devoir leur tomber dessus... S'ils veulent de la violence, ils en auront... Dites-moi ce qu'il s'est passé et on va leur régler leurs comptes.»

L'air autour d'elle semble chargé d'électricité, sa détermination était palpable.
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Jeu 4 Jan 2024 - 20:09
Junko regarde droit dans les yeux du jeune adolescent alors que ce dernier commence à lui répondre. Il n'attendait pas de réponse, en fait, et si Naoya veut négocier quoi que ce soit, il est certainement tombé sur la mauvaise personne ce soir. Si Jun a été conciliant avec lui jusque là, il risque d'avoir extrêmement de mal à retenir son énervement si le jeune homme commence à vouloir remettre en question ses décisions.

Mais les prémices de leur altercation possible s'évaporent lorsque quelqu'un toque à la porte de la chambre. L'occasion parfaite pour Naoya de fuir. Ce dernier se lève et va ouvrir à son amie qui attend derrière la porte. Junko le suit du regard, les sourcils quelque peu froncés. Son expression s'adoucit, lorsque la jeune femme rentre dans la chambre avec eux. Lorsqu'il lève les yeux sur son visage, il ne peut que croiser son regard et il n'y voit qu'une tempête à la fois froide et à la fois chaude d'une colère sourde et peu contrôlée. Jun ne peut pas empêcher un faible sourire, à la fois intrigué et amusé, d'étirer ses lèvres fines.

«  Bonsoir. Tout d'abord, Fushita-san, je pense que Naoya peut s'exprimer de lui-même sans qu'autrui ne parle en son nom... Tu as beau être son senpai, tu n'es pas son tuteur légal. Ensuite, je suppose que c'est encore à cause des harceleurs. »


Junko penche sa tête sur le côté et jette son regard sur Naoya, son fin sourire se transformant en un vrai, totalement amusé pour le coup. Ses dents flashent lorsqu'il s'adresse à l'adolescent.

« Je comprends pourquoi tu voulais pas lui en parler. » lâche t-il, dans un léger rire.


La furie brune se tourne ensuite vers Naoya pour lui cracher aussi son énervement, qu'elle peinait visiblement à contenir. Sous l'oeil aiguisé et malicieux de Junko, elle parle de rendre la monnaie de leur pièce aux harceleurs. Si Jun pense à la même chose qu'elle, il sait qu'il n'est pas temps de rentrer dans Naoya. A sa place, il aurait juste envie de s'enfermer dans sa bulle et de souffler. Aussi initie t-il un geste de calme, de sa paume de main en direction du sol, vers la jeune fille.

« C'est effectivement à cause de ça. » commente t-il sur les paroles de la demoiselle, glissant ses yeux bruns sur elle. « Mais j'pense pas que ce soit le moment pour parler de ça. » Junko tourne ses yeux sur Naoya, et s'adresse à lui. « N'est-ce pas ? » lui demande t-il, calmement.
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Jeu 4 Jan 2024 - 21:59
Des paires de claques se perdent

Junko Fushita


Samedi 30 juin 2018
La porte est ouverte et nous allons en direction de mon lit. Je m’installe dessus, contre mes oreillers, et regarde la rencontre de mes deux seuls amis. Enfin… rencontre… Devrais-je parler d’altercation ? Vu la prise de parole explosive de ma meilleure amie, je n’arrive vraiment pas à visualiser une bonne fin à tout ça. Ah… Je suis beaucoup trop fatigué pour ça. Et encore, je ne me sens pas prêt à dormir non plus. Seulement, le caractère explosif de ma meilleure amie commence à me faire soupirer, bien que je le fasse assez discrètement. Était-ce une bonne idée de vouloir la trouver afin de me changer les idées ? Je commence à me dire que non… Pourtant, je ne peux pas empêcher mon senpai de rentrer dans son dortoir, ni le suivre et rester avec lui tel un boulet. Alors quelle solution me reste-t-il maintenant alors que Kazane reproche son comportement à notre aîné qui n’a rien de mieux à faire que m’offrir un sourire. Un sourire bien plus grand que ce à quoi j’ai eu le droit ce soir, je pense.
Ah… Je comprends mieux son sourire… Bon, au moins je suis content qu’il comprenne mieux mes raisons. C’est une bonne chose. Par contre, je doute qu’elle prenne bien la remarque… J’ai un peu peur de la colère qui monte assez rapidement chez elle. En plus, on vient de lui avouer à mi-mots que je voulais la garder hors de toute cette histoire. Doucement, je me fais un facepalm, m’attendant à des reproches, entre autres.

Ah… Ça y est, la voilà de nouveau à vouloir planifier un assaut contre les pignoufs qui ne sont pas là et contre une personne que personne ne connaît. Comment dire à quel point je n’ai pas envie là tout de suite ? Je soupire en cachant mon visage dans mes bras, comme pour montrer mon abandon. Juste, peut-on oublier cette histoire juste le temps d’une soirée, quelques heures… ? Juste le temps que je me remette un minimum de mes émotions, je vous en prie. Parce que, cette fois, je doute pouvoir supporter le fait d’être traîné devant les adultes. Pour plein de raisons, en plus !
J’apprécie la réaction de mon senpai. Jamais je ne pourrais assez le remercier pour ses paroles, le temps qu’il me donne et sa compréhension. Je relève donc la tête pour les regarder tous les deux, les bras toujours croisés sur mes genoux. Et pour tout réponse, je hoche la tête avant de m’adresser doucement à Kazane :

Juste pour ce soir, s’il te plaît. De toute façon, Fushita-senpai veut que je lui en parle demain, tu n’auras qu’à participer à la conversation. … S’il est d’accord… ?


Je ne vais pas prétendre pouvoir parler à sa place. Je n’ai pas cette prétention. Mais puisqu’elle est là, curieuse, et que je n’ai pas spécialement envie d’en parler plusieurs fois même plus tard, je préfère qu’elle soit là également au moment où j’en parlerais.
Aussi, je n’ai même pas la force actuellement de débattre avec elle ou qui que ce soit sur le fait de frapper ou non ces personnes qui font de ma scolarité un enfer. Moi le premier je souhaite leur en mettre plein la figure, leur faire comprendre la souffrance qu’ils me font. Pour autant, j’ai conscience que les frapper ou les harceler à notre tour ne sera que contre productif. … Au diable la raison. Au diable les pignoufs. Au diable les autres. Je veux juste ne plus y penser.
Je soupire à nouveau en attendant le verdict. Puis-je espérer que ma meilleure amie consentira à me donner le répit que je demande ? Pourrais-je compter sur son aide pour me changer un peu les idées ?
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Lun 8 Jan 2024 - 21:12



Des paires de claques se perdent Avec. Naoya et Junko
La tension dans la pièce était palpable, et le regard de Kazane lançait des éclairs en direction de Junko. Les bras croisés, elle soutenait le regard de ce dernier, son agacement évident face à la situation. Junko, quant à lui, affichait un sourire amusé qui se transforma en rire léger en observant Naoya.

-« Je comprends pourquoi tu voulais pas lui en parler. »

Lâcha-t-il, laissant entrevoir ses dents dans un sourire.

La réplique de Kazane ne se fit pas attendre, sa voix résonnant d'irritation :

-« Alors pourquoi il m'a demandé de venir ? Je ne pense pas que tu sois l'instigateur de cela, Eren Jäger-wish... »

Un geste de la main de Junko voulait calmer les esprits, mais Kazane n'était pas prête à apaiser ses émotions.

-« C'est effectivement à cause de ça. »

Commenta-t-il avec un regard appuyé sur elle.

-« Mais j'pense pas que ce soit le moment pour parler de ça. »

Ajouta-t-il, détournant son attention vers Naoya.

Kazane, bouillonnant de colère, interrompit Junko d'un juron.

-« Kuso ! Ce n'est pas ton chien, il peut répondre ce qu'il veut. »

Elle ne tolérait pas d'être écartée de la conversation qui concernait Naoya. Ce dernier, les bras toujours croisés, la tête baissée, répondit doucement en s'adressant à Kazane :

-« Juste pour ce soir, s’il te plaît. De toute façon, Fushita-senpai veut que je lui en parle demain, tu n’auras qu’à participer à la conversation. … S’il est d’accord… ?»

Les poings serrés, Mitsugu ressentait une profonde colère et une pointe de trahison. Elle se sentait délaissée au profit de Junko, et cela ravivait des souvenirs désagréables. Hésitante, la demoiselle laissa échapper un soupir de résignation avant de dire d'une voix empreinte de colère contenue :

-« Très bien Naoya... Si c'est ce que tu veux... Mais j'étais là pour toi quand ils te faisaient la misère, ne me mets pas en dehors de ça quand cela te semble assez grave pour t'acoquiner avec un yakuza de seconde main... »

Elle s'assit à côté de Naoya, posant une main sur son épaule. Malgré sa colère, une pointe de compréhension se glissait dans ses paroles.

-« Tu veux faire quoi ce soir ? Une partie de Mario Kart ? Voir mon album photo de Tsushima comme je te l'avais promis ? »

La tension persistait, mais Kazane tentait de faire preuve d'une compréhension plus profonde. Atteinte par ces émotions contradictoires, elle attendait la réaction de Naoya, espérant que cette soirée puisse restaurer leur connexion particulière.

Puis, en s'adressant au géant elle lui dit :

-« Prend soin de lui.. Et si tu les croises, démonte-les aussi de ma part. »
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Mer 10 Jan 2024 - 19:14
Junko ne peut retenir un léger rire vraiment amusé face à l'agressivité dont fait preuve la jeune femme à son égard. Il n'a pourtant pas montré signe d'intimidation envers Naoya, qu'elle semble protéger griffes et dents, au détriment même de la volonté de l'adolescent. Eren Jäger-wish, bah tiens... Un fin sourire étire les traits de Jun, alors que le langage de Kazane coule sur lui sans le toucher. Il porte ses yeux bruns sur elle, peu impressionné par son comportement de furie. Une vraie furie, ça ne ressemble pas à ça. Junko sait que ceux qui aboient le plus, mordent le moins.
Qu'elle jure autant qu'elle le veuille à son égard, après tout, s'il le veut, il peut la calmer quand il le souhaite. Elle doit pas peser bien lourd, même si elle est grande pour une japonaise. Il lui met quand même une vingtaine de centimètres, sans parler de sa masse musculaire. La voir s'agiter ainsi devant lui, et lui manquer de respect, ça le fait surtout bien rire.

«  Juste pour ce soir, s’il te plaît. De toute façon, Fushita-senpai veut que je lui en parle demain, tu n’auras qu’à participer à la conversation. … S’il est d’accord… ? »


Le brun tourne la tête vers Naoya, qui tente d'apaiser la situation à sa manière, un peu recroquevillé sur lui-même. Si Junko tente de lui donner de l'espace, ce n'est pas le cas de la jeune fille qui serre les points. Jun glisse de nouveau ses yeux sur elle, son fidèle sourire trônant sur son visage détendu.

« Que je sois d'accord ou non, ça ne change rien. C'est ta meilleure amie pas la mienne. » répond-il en se levant « Et puis arrête avec ce "Fushita-senpai", je m'appelle Junko, je te l'ai dit. » Et en se dirigeant vers la porte, il évite la brunette. « Je vous laisse là. »


« Très bien Naoya... Si c'est ce que tu veux... Mais j'étais là pour toi quand ils te faisaient la misère, ne me mets pas en dehors de ça quand cela te semble assez grave pour t'acoquiner avec un yakuza de seconde main... »


La remarque acerbe mais lui semble t-il teintée d'humour le fait sourire de nouveau. Yakuza de seconde main... Ben voyons. Il a une pensée pour toutes les conneries qu'il a pu faire à Tokyo, de la plus légère, à celle qui aurait pu lui coûter la vie. La jeune fille va s'asseoir près de son ami, et il les regarde un instant, la main sur la poignée de la porte. Naoya est entre de bonnes mains, pense t-il, lorsqu'il entend la brune lui demander ce qu'il veut faire. Elle a l'air de s'être calmée, ou du moins, d'avoir accepté de le laisser tranquille et de ne pas lui poser de questions ce soir. Junko est satisfait. Alors qu'il va pour se tourner vers la porte, quelques mots lui sont adressés.

« Prend soin de lui.. Et si tu les croises, démonte-les aussi de ma part »


Quelques mots, qui confirment tous les doutes de Junko, s'il en restaient encore. L'étudiant a un temps d'arrêt avant d'appuyer sur la porte et de sortir, leur faisant un geste de la main sans les regarder.

«A demain, passez une bonne soirée ! » leur adresse t-il, sa voix laissant entendre son grand sourire.


Sourire qui disparait dès que la porte se referme derrière lui.
Junko retourne à sa propre chambre, le cœur lourd, l'esprit plein de colère. Et s'il garde son apparent calme, à l'intérieur il boue.
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Jeu 11 Jan 2024 - 11:38
Des paires de claques se perdent

Junko Fushita


Samedi 30 juin 2018
Que notre senpai soit amusé par l’énervement de ma meilleure amie est une chose. Que cela énerve encore plus cette dernière est une crainte que je garde pour moi en les regardant. Puis, dès que j’en ai l’occasion, j’appuie les dires de cet homme pour demander juste une soirée à Kazane, lui promettant de participer à la conversation du lendemain. De toute façon, il m’a bien fait comprendre que je ne pourrais pas y échapper et au lien d’en parler deux fois de suite, je préfère l’inviter à m’écouter. Ce ne sera déjà pas un moment agréable pour moi, surtout que je me sens pitoyable, alors deux fois ? Non merci. Vraiment. La seule chose que je pourrais potentiellement craindre c’est que le plus âgé ne veuille pas d’une autre personne dans la conversation. Ou qu’il le prenne mal.

Je suis soulagé d’entendre mon amie accepter ma demande, bien qu’il soit clair que cela lui coûte et l’étudiant accepter qu’elle participe à cette torture que sera la conversation du lendemain. Un Yakuza de seconde main… Je ne vois pas vraiment Junko dans ce genre de rôle, mais au moins ça a le mérite de me faire sourire. Je ferme un instant les yeux en écoutant les propositions de Kazane, et enfin je réalise que c’est terminé. Oui, c’est terminé. Je ne suis plus enfermé dans ce placard. Je suis bel et bien et en sécurité, prêt à retrouver ma vie de lycéen normal en commençant par de la détente. Je lui murmure doucement :

Je veux bien regarder ton album.


A vrai dire, je n’ai pas encore la tête à jouer, à faire de la compétition ou de la coopération. J’ai seulement envie de poser mon esprit et je pense que ce sera plus simple en écoutant Kazane me parler de son album photo, me présenter cet endroit qui doit le tenir à cœur. Et, avant qu’on ne puisse commencer, elle demande à Junko de prendre soin de moi en plus de frapper les andouilles qui pourraient me vouloir des ennuis. Je contiens un soupir puisque je sais qu’elle s’inquiète pour moi. De toute façon, il ne pourra rien faire. Du moins pour l’instant. Je fais donc signe à mon protecteur et commence cette soirée avec ma meilleure amie. Avant même de commencer à regarder ses photos, je la prends doucement dans mes bras et la serre dans un câlin. Je ne saurais pas vraiment lui dire combien je lui suis reconnaissant et combien j’ai besoin de soutien. Alors, j’ai bon espoir que ce câlin puisse le lui montrer. Au moins un peu… Je me doute que ce doit être compliqué pour elle qui est japonaise. J’espère qu’elle ne m’en voudra pas pour ça. Mais, juste un peu, dans le calme qui s’est instauré, j’ai juste besoin d’un peu de temps.

Et ce temps qui m’est accordé, je l’ai utilisé à bon escient.
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