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- Naoki HaradaA l'université ; 2è année■ Age : 30■ Messages : 450■ Inscrit le : 07/02/2023■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 21 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-4
❖ Arrivé(e) en : Début Janvier 2018
Cheveux: Un petite mèche verte sur le dessus vers la droite
Verres de contact: Vert foret
Je refermes mon livre d’études en soupirant de soulagement. J’ai enfin fini de lire la leçon. J’ai repoussé à la dernière minute, mais au moins, c’est fait. Je ne dois pas me laisser aller dès le début de l’année. Ce serait dommage de me faire virer pour mauvaises notes après tous les efforts faits pour venir protéger Meyuki. Heureusement que j’aime la matière en cours, ça m’aide beaucoup. Bon. Qu’est-ce que je fait maintenant? Je jette un regard à ma boite de bricolage… Bof.. Je n’ai pas envie d’avancer mon cosplay.. Je m’étire et me lève de mon lit en ramassant l'emballage du sandwich que j’ai mangé en lisant. Je le jette et regarde l’heure. 12h58… Je passe la tête de l’autre côté du paravent pour salut Evan, mon coloc fort sympathique.
-Hey! Je vais me promener un peu! Bonne fin de journée!
Je commence juste à travailler à 16h aujourd’hui alors j’ai pas mal de temps libre encore devant moi. J’enfile mon manteau, mes bottines et une écharpe. Plus janvier avance, plus il fait frais je trouve. Je m’assure d’avoir mon sac sur l’épaule, mon uniforme à l’intérieur, et je sors de la chambre.
En refermant la porte, je lèves les yeux et… Oh! Mais qui vois-je?! Mathéo! Le beau Mathéo! J’ai repensé à lui à plusieurs reprises depuis les 10 derniers jours. Ce qui s’est passé, le visage qu’il avait quand je l’ai laissé dans la salle de bain, son derrière… J’ai beaucoup réfléchis et plus je relie les points, plus j’essaie de me souvenir des ses réactions, plus je me dit: Il y a des chances qu’il aime les garçons! Je me fais sûrement des idées, mais… J’espère depuis ce jour le recroiser. Déjà, pour lui demander son numéro, parce qu’il s’est offert comme guide, mais je n’ai pas pu le rejoindre toutes les fois où j’étais quelques peu perdu sur le campus. Maintenant, heureusement, je m’y retrouve mieux, mais je veux quand même son numéro. Ensuite, je veux le connaitre. En dehors de toutes les réactions qu’il a engendré chez moi, il a l’air gentil, sympathique… Froid, je le reconnais, mais pas méchant non. Loin de là.
Et voilà que je recroises enfin Mathéo et je me dois de saisir cette chance alors, je me met devant lui.
-Hey!! Takahashi san!! Comment ça va??
Tout souriant, je le salue. Je regarde un peu autour de nous… C’est très calme, mais il y a quand même quelques va et viens qui peuvent survenir de gens autour de nous. Je préfère rester discret pour la suite de la conversation alors de m’approche un peu de lui et parle plus bas mais tout en restant très convivial
-Dis.. Est-ce qu’on pour jaser tranquillement dans un endroit plus… privé?.. Oh! est-ce que ton coloc est là? on pourrait aller dans ta chambre? Y’a mon coloc dans la mienne, malheureusement…
Aller! Faites qu’il accepte de me parler. Il ne doit pas fuir! Pourquoi il fuirait? Je suis gentil! Je ne sais pas trop pourquoi je tenais à lui parler en privé autre qu’éviter le malaise, mais là mes neurones fonctionnent à fond et tout un scénario se dessine dans ma tête.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 545■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 20 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-5
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Enfin je t'attrapes !
14 janvier – Entre midi et deux
Ce n’était pas qu’il avait cherché à esquiver Naoki. Après l’épisode des douches, il avait seulement estimé qu’il serait mieux pour eux – et surtout pour lui – de ne pas se recroiser. Il avait donc esquivé non pas le jeune homme mais toutes les possibilités de lui tomber dessus, ce qui n’était pas tout à fait pareil, du moins pour lui. Puisqu’ils étaient voisins, la tâche n’avait pas été de tout repos, mais il y avait mis le cœur à l’ouvrage. Jusqu'à présent ses techniques de ninja avaient porté leurs fruits, bien qu'il en avait honte. Il avait réussi à fuir son voisin pendant dix jours.
Il en culpabilisait tout de même un peu néanmoins, conscient que son attitude n’avait rien de sympathique et d’autant plus envers un camarade qu’il avait humilié dans les douches et qui lui avait pardonné malgré tout. Son comportement manquait de bienveillance, oui. Seulement, il estimait que c’était une question de survie. Depuis leur petite mésaventure, il n’y avait pas eu un seul soir durant lequel l’image de Naoki – et pas seulement celle de son joli visage – ne l’avait pas hanté. Aux grands maux les grands moyens, il n’avait absolument pas le choix.
Si la seule image du jeune homme suffisait à le parasiter, il lui semblait complémentent fou de risquer une nouvelle rencontre. Une image, toute aussi persécutante pouvait-elle être n’en restait pas moins immobile, modulable par son esprit torturé… tandis qu’en face à face, il n’avait aucun contrôle sur son camarade, il ne pouvait prédire ses actions et encore moins ses propres réactions. Alors, ce n’était vraiment pas contre lui, mais de tous les dangers masculins sur sa route, Naoki lui semblait être le plus dangereux dans l’immédiat. Ils avaient partagé un peu trop d’intimité visuelle et Mathéo pressentait que l’étudiant ne lui laisserait aucune chance de survie s’il le décidait. C’était une intuition, stupide et sans fondement, mais suffisamment prononcée pour qu’il la suive sans sourciller. Il n’y avait pas à dire, Naoki était mieux loin de lui. Naoki était… juste là ? Il sursauta.
« ç-ça va et t-toi ? » répondit-il à ses salutations par réflexe, complètement pris par surprise. Non. Non, non,non,non ! Il avait dit N.O.N. Pourquoi rien ne se passait jamais comme il l’espérait ? Pourquoi, après dix jours de protection divine, les dieux les avaient poussé à sortir exactement au même timing ? Quelle misère. Il essaya de se raisonner, de respirer. Tout allait bien. Ce n’était rien d’autre qu’un échange de cordialité. Du moins, jusqu’à ce que le jeune homme se rapproche et demande à lui parler dans sa chambre. Le système Mathéo 2.0 planta. Il ne su quoi dire, se contenta de le fixer, incapable de réagir. Est-ce qu’il avait bien entendu ? Ses défenses s’activèrent. Pourquoi voulait-il venir dans sa chambre et être seul avec lui ? Oh non. Voilà qu’il se reprenait à rougir et à se faire des idées ! Urgh.
« Ma chambre… ? » demanda-t-il, stupéfait d’incrédulité. « Je... il n’est pas là, non.» compléta-t-il sa réponse avant de se mettre une énorme claque mentale. Une trentaine même. Pourquoi diable venait-il de lui dire la vérité ??? Il aurait suffit d’un petit mensonge pour régler la situation. Est-ce que sa mère l’avait bercé trop près du mur durant son enfance ?! Il se désespérait.
Résigné, il rouvrit sa chambre et lui fit signe de le suivre. Il se dit que moins il en ferait toute une histoire et mieux les choses se passeraient. Après tout, ce n'était pas censé être étrange qu'un collègue demande à lui parler en privé et maintenant qu’il s’était lui-même jeté dans la gueule du loup, il ne pouvait décemment pas refuser de l’écouter, surtout après l’avoir esquivé pendant 10 jours. Peut-être que c’était de cela dont Naoki souhaitait lui parler d’ailleurs… Peut-être qu’il voulait simplement lui cracher à la figure son hypocrisie après lui avoir proposé son aide et avoir fuit comme le lâche qu’il était. Si ce n’était que cela, il pouvait y survivre. Il trouverait bien une excuse adéquate, il en avait préparé quelques unes dans l’éventualité où Naoki aurait cherché à le trouver.
La chambre de Mathéo et de Keito n'avait rien d'extraordinaire. A par quelques unes de leurs affaires personnelles qui trainaient par ci par là, elle était relativement en ordre et propre. Il lui tira la chaise de son bureau - envahit de pots à stylos et de post-it - et s’éloigna le plus loin possible : sur le lit de Keitô. Intérieurement, il prononça toutes ses excuses à son colocataire pour cet envahissement de territoire. C’était pour la bonne cause… il comprendrait… sûrement ? Honnêtement, il lui semblait moins dramatique de frôler l'impolitesse avec son colloc que de prendre le risque de se retrouver dans son propre lit avec Naoki. Il comptait sur le respect qu’il vouait à Keitô pour le protéger d'idées mal placée. « … Tu as un soucis ?... » demanda-t-il en le dévisageant malgré lui. Il ne lui semblait pas qu'il avait les yeux verts la dernière fois.
- Naoki HaradaA l'université ; 2è année■ Age : 30■ Messages : 450■ Inscrit le : 07/02/2023■ Mes clubs :
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❖ Âge : 21 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-4
❖ Arrivé(e) en : Début Janvier 2018
Une fois à l’intérieur, il tire la chaise de son bureau et je m’y assoit à son invitation et il va s’asseoir sur son… lit… Oh? C’est la chaise de son coloc alors? Ou ils ont décidés de placer leur chambre en croisé? Ça ne brise pas un peu le peu d’intimité qu’on peut avoir. La question de Mathéo empêche mon cerveau de divaguer plus loin.
-Un soucis? Ah! Non! Pas du tout! En fait, je suis même content d’enfin te croiser. J’ai voulu te demander de l’aide pour me repérer sur le campus, mais j’ai réalisé que tu ne m’avais pas donné ton numéro pour se faire, mais ce n’est pas grave! En fait..
Je prends une petite pose pour mettre mes idées en places. Rhah!! J’ai les joues qui chauffent. Courage Nao! Je suis capable! Un mot à la fois et je dois éviter de dire des conneries. Finalement, la distance étrange qui nous séparent m’aident à ne pas trop perdre la face.
-En fait… J’ai repensé à notre rencontre et.. J’aimerais…
Mais faut vraiment que j’arrête de rougir. Je passe un main dans mes cheveux et tente de sourire le plus naturellement possible. Une bonne inspiration et…
-J’aimerais t’inviter à diner! Je.. En fin.. Je me suis dit que ce serait sympas d’apprendre à mieux se connaitre.. sans involontairement sauter d’étape… Euh.. Voilà!
C’est fait. Ma demande est faite. Je l’avoue, il me plait. Il a l’air bien plus gentil et agréable qu’il ne le laisse paraitre. Je suis peut-être vraiment influencé par le fait de l’avoir vu nu et de l’avoir trouvé très attirant, mais c’est justement une occasion à saisir non? Et puis, j’ai peut-être tout mal interprété, mais j’ai vraiment l’intuition qu’il n’a pas été si indifférent à moi…
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 545■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 20 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-5
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Enfin je t'attrapes !
14 janvier – Entre midi et deux
Il regardait Naoki avec attention, à l’afflux de ses moindres mouvements, de ses moindres mots. Il l’observait de loin, tel un félin guettant sa proie potentielle, le dos rond, accoudé sur ses genoux et le visage soutenu par l’un de ses poings. Il voulait se cacher derrière une allure décontractée qui ne lui ressemblait pas mais qui avait le mérite de masquer le stress ambiant qui lui griffait la peau pour s’infiltrer. L’espace d’un instant, il lui sembla pourtant que ses nerfs se calmèrent, lorsque le jeune homme évoqua le fait qu’il ne lui avait pas laissé son numéro de téléphone, ce qui n’était pas évident pour le contacter en cas de problèmes. « Ah, oui... » lâcha-t-il, faussement étonné par son oubli. Il n’avait réellement pas pensé à lui filer son numéro de portable ce jour là mais il avait rapidement réalisé son erreur ensuite et il avait estimé qu’il s’agissait finalement plutôt d’une chance. Pour une fois, le destin l’avait aidé. Seulement, Naoki semblait décidé à insister sur la question de leur rencontre, ce qui d’après son instinct ne laissait rien présager de bon.
Plus il écoutait le jeune homme et plus il sentait son ventre se nouer, paniqué au moindre mot à venir. Il se sentait comme un enfant qui ayant peur du noir avait pourtant de longs couloirs sombres à traverser pour arriver jusqu’à destination. Naoki « aimerait ». Quoi ? Il ne pouvait encore le savoir. Ce dernier semblait prendre un malin plaisir à faire durer le suspense ou plutôt, Mathéo préférait croire en l’élan un peu sadique qu’il lui attribuait car la couleur rouge qui commençait à se peindre sur les joues de l’étudiant ne lui promettait rien de bon non plus. Il se frotta la nuque, ne pouvant plus cacher les signes de sa nervosité. En passant sa main dans ses cheveux teintés, Naoki venait de soulever un vent saharien dans leur chambre. L’image qu’il en avait capturée dans les douches s’imposa à nouveau à son esprit, le forçant à prendre la même teinte que son camarade. Il baissa les yeux, le suppliant intérieurement de ne rien dire de plus. Malheureusement, Naoki ne sembla recevoir son message télépathique.
« A… dîner ? » répéta-t-il sous la surprise. Toute la chambre lui sembla trembler. Comment ça, il voulait l’inviter à dîner ?? Il souhaitait apprendre à mieux le connaître ? « Sans involontairement sauter d’étapes » ?… Est-ce que son esprit mal placé et tordu lui jouait vraiment des tours cette fois-ci ou est-ce que Naoki était en train de… l’inviter… à… un… date ? Son visage se transforma en tomate trop mûre. « Heum... » ne put-il que sortir d’entre ses lèvres, se redressant le dos pour lui faire face, les muscles s’échauffant pour pouvoir donner le meilleur d’eux-même au moment où il donnerait le signal de la fuite. « Heum... » répéta-t-il stupidement, incapable de réfléchir convenablement. Son coeur battait tellement fort qu’il ne savait plus distinguer s’il était mort de peur ou bien trop excité par l’idée d’enfin se retrouver dans cette situation. Cette situation qu’il avait pourtant espéré pouvoir fuir inlassablement, cette situation dont il se convainquait férocement qu’elle ne pouvait se produire, et ce depuis des années. « Tu veux dire que… tu voudrais aller manger à la cafétéria ensemble ce soir ? » tenta-t-il en désespoir de cause. Il restait une possibilité qu’il se trompe et qu’il interprête mal le comportement de Naoki qui n’était peut-être rien d'autre qu’un peu timide. Bien qu’il ne lui avait pas parut si timide que cela lors de leur première rencontre. Celle durant laquelle il l’avait vu tout n….
Il bondit hors du lit de Keitô pour s’éloigner un peu plus en prétextant ouvrir la fenêtre. Il s'empressa de faire la réponse à sa propre question, de peur d'obtenir celle de Naoki. « ça ne me dérange pas de te montrer comment fonctionne la cafétéria, si ça peut t’aider ». Peut-être que l’air froid le ferait fuir… Au pire, il lui resterait toujours l’option : saut par la fenêtre.
- Naoki HaradaA l'université ; 2è année■ Age : 30■ Messages : 450■ Inscrit le : 07/02/2023■ Mes clubs :
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❖ Âge : 21 ans
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❖ Arrivé(e) en : Début Janvier 2018
Et voilà que le verdict tombe.. Enfin, pas vraiment. Il semble vouloir clarifier mes propos. La cafétéria? Je… Je… Je reste bouche bée de son interprétation alors qu’il en rajoute.
Je laisse échapper un petit rire. Aucune moquerie, aucune gêne, juste un petit rire sincère parce qu’avec cette interprétation, purée que je le trouve adorable. Serait-il si naïf? Je crois qu’il ne doit pas être habitué à ce genre de situation dans laquelle je viens de le mettre. Il a même besoin de prendre l’air à la fenêtre. Il me rappelle presque moi à l’époque. J’avoue que j’ai beau être à l’aise avec les filles et j’ai beau avoir déjà eu des petit amis, j’ai toujours un peu plus de gêne avec un garçon. C’est jamais évident de savoir si je suis tombé sur quelqu’un ouvert à cela. Déjà, avec Mathéo, je ne me suis pas encore prit de remarque homophobe. J’imagine que c'est bon signe? J’enchaine à mon rire avec cette petite gêne qui est de retour.
-Je veux bien qu’on mange ensemble à la cafétéria ce soir, mais je connais déjà son fonctionnement…
Une bonne inspiration pour calmer un peu ce coeur qui bat trop vite avant de poursuivre.
-Cependant, j’aimerais aussi un dîner… Comment dire.. De meilleure qualité qu’à la cafétéria… Dans un endroit plus.. intime, ou il n’y a pas le regard des autres..
Parce qu'amener une fille dans un resto passe nickel, mais deux garçons ensembles, avec des gens autour qui pensent être discrets en nous regardant et en disant des messes basses… La tolérance n’est vraiment pas au point au Japon. J’arrive à faire fit de ces regards, mais vu les réactions de Mathéo… Est-il prêt à cela? Heureusement que j’ai quelques idées pour un dîner où il n’y aurait pas de regards, justement.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 545■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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Enfin je t'attrapes !
14 janvier – Entre midi et deux
Le rire de Naoki lui fit remonter des frissons tout le long de la colonne vertébrale, l’obligeant à se caler contre l’ouverture de la fenêtre et à faire face au froid hivernal pour espérer en cacher les réflexes corporels qui menaçaient de l’assaillir d’un instant à autre et qui le trahirait. Ce n’était malheureusement pas de ces rires qui dérangeaient. Il ne semblait ni moqueur, ni mesquin, il respirait la sincérité et Mathéo estimait que c’était pire. Naoki ne pouvait pas tirer à balles réelles aussi facilement, aussi simplement. L’attaquer sans prévenir en sortant de nulle part, en lui jetant des questions ambigus à la figure, passait encore mais s’il commençait à l’attaquer avec un rire agréable à entendre, rien n’allait plus. Il avait toujours été bien trop sensible à ce genre de détails. C’était à son sens ce qui faisait tout le charme d’un homme – du moins d’un homme qu’il trouverait à son goût – un sourire ravageur, adorable ou malicieux et un rire à vous décrocher le coeur à chaque écho. Il était trop faible face à ça. La situation tournerait à son désavantage s’il recommençait, il devait absolument clarifier la situation et le faire sortir de sa chambre au plus vite.
La réponse de Naoki finit de l’en convaincre. Plus ce dernier enchaînait ses mots et plus il semblait à Mathéo qu’il acceptait son invitation, ce qui était étonnant puisqu’il ne l’avait précisément pas invité. Il n’avait que cherché à lui faire préciser SON invitation. Or, s’il acceptait l’invitation qu’il pensait que Mathéo venait de lui lancer, cela voulait dire qu’il n’avait absolument jamais eu en tête d’aller dîner à la cafétéria. Il lui sembla que son corps se changea en pierre lorsque que Naoki consentie à se faire plus précis. L’espace d’un instant, ses défenses s’abaissèrent, il retrouva son souffle, ses muscles se détendèrent, emportant avec eux toute l’angoisse qui l’écrasait. Si ce n’était qu’une question de qualité gustative, ils étaient sauvés. Et puis, il n’y avait rien de mal à aller manger en ville avec un camarade ou un ami, c’était quelque chose qui se faisait régulièrement, même entre hommes, non ?
« In-intime ? » cafouilla-t-il en entendant la suite. ARGH. Il s'en voulait d'avoir bafouillé, il n'y avait pas plus flagrant pour montrer qu'il était gêné et interpellé par le terme ! Est-ce qu'un autre garçon - un garçon normal - aurait autant bugué dessus ? Ne se montrait-il pas plus dérangé qu'il ne devrait l'être ? L'idée le fit royalement paniquer. Il commença à blêmir. Peut-être voulait-il dire plus tranquille ? Moins bruyant ? Plus cosy ?? Il pouvait tout envisager d’autre mais INTIME. Intime… comme « intime ». Intime comme « Tu es vraiment dans la merde Mathéo » ? Intime comme… Non. Non, non,non,non,non. Ce n’était pas possible. Quelle chance y avait-il ? Une sur des milliers ? Combien de chance avait-il de tomber sur quelqu’un qui tout comme lui pourrait être attiré par les hommes ? Combien de chance avait-il qu’un de ces hommes s’intéresse à lui et plus encore combien de chance avait-il que le gars qu’il avait littéralement mis nu dans les sanitaires puisse l'être ET s’intéresser à lui au point de venir lui demander un rendez-vous ? C’était impossible, encore plus quand il s'agissait d'un des hommes qui ne le laissaient pas indifférent. Avec les années, il s'était convaincu que seuls les hétéros l'intéressaient puisqu'il n'était jamais tombé sur quelqu'un de son "bord". ça l'avait toujours rassuré. Il pouvait fantasmer sur eux, en rêver, s'imaginer tout ce qu'il désirait de plus anormal avec eux, précisément parce que cela ne risquait rien s'ils étaient hétéro. Il ne connaissait pas Naoki mais il n'avait pas à réfléchir bien longtemps pour savoir qu'il lui plaisait physiquement. L'étudiant avait envahit ses nuits depuis leur première rencontre. Oui, c'était stupide. Si improbable qu’il se sentait idiot de paniquer à ce point. Il ne pouvait être intéressé par lui, cela n'avait aucun sens. "Je... Je veux dire..." tenta-t-il de se rattraper. Que voulait-il dire ? Plus exactement: que pouvait-il dire ? Il se sentait littéralement prit au piège.
Il lui tourna le dos un instant pour referma la fenêtre dont le froid était en train de le paralyser davantage et en profita pour prendre une grande respiration. En s'en éloignant, il croisa les bras pour se réchauffer. Il ne savait plus s’il était frigorifié de peur ou d’être resté trop près de cette dernière. "Je ne suis pas sûr de comprendre... excuse moi de te poser la question mais..."
Il s’arma du peu de courage dont il pouvait encore faire preuve et se lança, les joues en feu : « … Ne le prends pas mal - Je veux bien qu’on mange ensemble - mais pourquoi… Pourquoi tu voudrais… un endroit plus intime ? »
- Naoki HaradaA l'université ; 2è année■ Age : 30■ Messages : 450■ Inscrit le : 07/02/2023■ Mes clubs :
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Et voilà qu’il reprends avant que je ne dise quoi que ce soit. Mon coeur s’emballe de plus belle. Il veux bien qu’on mange ensembles mais…. MAIS?? Un « mais »??? Il ne comprends pas? Je .. Je vais virer fou!! Comment je réagit à ça??!! J’ai le coeur qui fond parce qu’il est de plus en plus adorable parce qu’il ne comprend pas. Je suis en panique total parce qu’il ne comprends pas. Je respire un peu. Je ne veux pas sortir n’importe quoi comme bêtise. Je devrais peut-être abandonner. Peut-être que mon intuition m’a réellement trahi? Raaah! Mais non! Si je pars maintenant, je vais le regretter. Je préfère me lancer à fond. Je quitte, je suis 100% déçu. Je tente, j’ai 50% de chance de ne pas être déçu.
Je me lève et m’approche doucement de lui, ramassant au passage la couverture recouvrant le lit sur lequel il était assis plus tôt. Une fois suffisamment proche, je lui tends.
-Tiens… Si tu as froid.
S’il la prends tant mieux, sinon, je n’aurai qu’à la reposer sur le lit. Je continue ensuite.
-J’ai vraiment envie qu’on mange ensembles… Mais je veux aussi t’inviter à diner. Que tu n’ait rien à payer, que je m’occupe de tout… J’ai envie d’être galant et… Je parles d’intimité parce que j’ai pas envie que ce diner soit gâché par des moqueries ou des jugements… En gros… J’ai envie de te connaitre mieux et je t’invite à un rendez-vous…
J’ai les joues rouge feu. J’ai les joues en feu. Vive la fenêtre ouverte parce que je crois que je crèverais de chaud. Malgré tout, je souris, un peu charmeur. Dis oui Mathéo. Rassure-moi que je n’ai pas dit tout ça pour rien.
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14 janvier – Entre midi et deux
« Oh… euh, merci » répondit-il en recevant la couverture de Keito dans ses bras. C’était un peu étrange de se voir offrir la couverture de son colocataire par quelqu’un qu’il connaissait à peine mais il concéda à ne pas s’en préoccuper davantage, plus attentif aux joues rouges et aux mots de Naoki qu’à la politesse. Et, tandis qu’il s’apprêtait à la remettre en place, son inconscient déclara un coup d’état. Sans s’en rendre compte, il s’enroula dedans tel un burritos. L’heure était grave. Le 0,001 % de chance qu’il redoutait tant pointait le bout de son nez avec insolence. C’était une déclaration : d’intérêt pour Naoki, de guerre pour son pauvre esprit. Il resta un instant à le regarder, les lèvres entrouvertes, l’air complètement idiot et figé, statufié dans sa couette.
Il y avait beaucoup trop d’informations problématiques dans ce que l’étudiant venait de lui communiquer : il était intéressé par lui, il voulait apprendre à le connaître, l’inviter à un rendez-vous… jusque là, nous atteignions l’orée de la fin des temps, mais il s’y était tout de même un peu préparé depuis toutes ces années, il savait très bien comment il pourrait regarder sa vie lui filer entre les doigts de manière dramatique et tragique. Ce à quoi il ne s’attendait pas en revanche, c’était qu’un homme lui déclare sa flamme en lui disant vouloir s’occuper de lui, lui payer le restau' et être galant. Il ne savait que choisir entre déchéance et humiliation ou gênance et panique totale. C’était d’une stupidité encore plus grosse que lui, plus énorme que toute celle dont il pouvait faire preuve dans le pire de ses jours… mais, sa virilité en prit un sacré coup. « Je... » réussit-il à introduire, portant une main sur son visage pour se cacher derrière. Naoki n’avait sans doute pas pensé à mal, c’était même plutôt bienveillant et attentionné de sa part... sauf que pour Mathéo cela sonnait comme une scène de Shojo et il n’appréciait pas tellement de se sentir porter une jupe soudainement. « Non » décréta-t-il franchement, d’une rare honnêteté. Il fût lui même choqué par la brutalité de son refus.
« … Ne le prends pas mal, Harada-san… ce n’est vraiment pas contre toi mais… je ne suis pas… Enfin, je. Je ne suis pas intéressé par les hommes » lâcha-t-il finalement, peu convaincu lui-même par ses mots et avec bien moins d’honnêteté cette fois-ci. Il sortit de sous sa couette et entreprit de refaire le lit de Keito avec pour échapper à la réaction de l'étudiant. « Je suis hétéro » se sentit-il obligé de mentir davantage. « On peut manger ensemble à la cafet’ si tu veux… et on peut être amis, mais… c’est tout » ajouta-t-il, plus distant qu’il ne l’aurait souhaité. Adieu les joues en feu, le coeur qui bat, l’adrénaline agréable, son corps était désormais en mode survie. Il avait retrouvé toute la distance habituelle avec laquelle il considérait le monde autour de lui. Au fond, ça lui faisait mal d’avoir à mentir. 0,001 %… ça ne se représenterait pas de sitôt… il le regretterai sans doute à un moment ou un autre, mais il était tellement terrorisé et il se sentait tellement prit de court par les avances de Naoki qu’il ne lui semblait pas avoir d’ordre choix. "Je suis sincèrement désolé..." avoua-t-il, la voix brulante de sincérité pour le coup, en s'inclinant devant lui.
- Naoki HaradaA l'université ; 2è année■ Age : 30■ Messages : 450■ Inscrit le : 07/02/2023■ Mes clubs :
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Aouch!
J’ai encore fait ou dit un truc de travers. C’est clair. Je garde quand même mon sourire bien qu’il soit maintenant teinté d’une déception. Mais ça va. Je vais m’en remettre. Ce n’est pas la première fois. Cependant, si son non était sincère, j’ai un petit doute sur ses explication. Je me suis donc trompé. Ses réactions, ses réponses… Il n’est pas intéressé par les hommes… Mon intuition me disait le contraire, mais je lui laisse le bénéfice du doute. Je suis donc maintenant fixé. Je le regarde replacer la couverture. Il est encore plus distant. C’est normal. Après avoir donné un refus, beaucoup de personnes sont sur la défensive. Je ne lui en veut pas. Je serais même égoïste de lui en vouloir.
Il y a cependant un petit velours qui se pose sur mon coeur lorsqu’il dit qu’il aimerais quand même être mon ami et qu’on mange ensembles à la cafétéria. J’attends qu’il s’excuse et se relève pour que mon sourire s’agrandisse. Je me veux doux et sincère.
-T’en fais pas! Je comprends et je respecte ton choix. Et… Ouais! On se rejoint demain midi à la cafétéria? Je ne peux pas ce soir, je travailles… et… Ça me ferait plaisir qu’on puisse au moins être amis!
En parlant, je recule vers la porte. Je n’ai pas envie de le déranger plus. Autant reprendre à zéro demain, s’il accepte. Sauf qu’avant de quitter…
-Oh.. Et.. Je peux avoir ton numéro finalement?? Au cas où je me perds?
Un peu de malice dans le sourire. Je le demande un peu à la blague… Mais un peu sérieusement aussi.
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Enfin je t'attrapes !
14 et 15 janvier – Entre midi et deux
Penché vers l’avant, le dos bien droit, il sembla à Mathéo que son cœur pesait une tonne. Il lui écrasait la cage thoracique, menaçant d’ouvrir un passage dans son buste pour échouer par terre. Sa peur, rassurée par la protection de son mensonge, consenti à relâcher son emprise autour de lui, laissant place à une tristesse qu’il n’avait pas vu venir. Mentir lui coûtait plus cher qu’il ne le pensait. Il se sentait coupable d’avoir à objecter un refus, de mettre une sorte de râteau à son camarade. Dans d’autres circonstances, un autre pays, une autre époque, un autre lui, sans doute aurait-il pu accepter. Seulement, Naoki arrivait trop tôt et peut-être bien que son arrivée était condamnée à ne jamais être viable, à ne jamais pouvoir advenir. Si au fond de lui, une part souhaitait pouvoir vivre libre et dégagé de toutes les contraintes morales qui l’ensevelissait pour l’empêcher d’être honnête, la majorité refusait catégoriquement qu’il s’autorise, ne serait-ce qu’à penser à accepter un rendez-vous avec un autre homme. Malheureusement, cela ne l’empêchait pas de se sentir misérable et cela ne lui montrait que davantage à quel point il avait un problème. « Merci... » répondit-il au jeune homme en se redressant. Naoki ne semblait pas lui en vouloir, ce qui était toujours ça de prit. Néanmoins, son rejet avait jeté un certain malaise, l’ambiance n’était plus du tout la même. « Et d’accord pour demain midi... » ajouta-t-il en le regardant fuir vers la porte de la sortie. S’il avait ardemment souhaité qu’il s’en aille jusqu’à présent, il se sentait nul de ne laisser repartir ainsi désormais. Alors, quand l'étudiant s’arrêta pour lui demander son numéro, il se sentit quelque peu soulagé. « Oh… euh, oui. Bien sûr » lâcha-t-il en rejoignant son bureau pour attraper un de ses nombreux post-it et y écrire son numéro de téléphone. « Tiens… tu peux m’envoyer un sms pour que je puisse avoir le tiens aussi... » dit-il en lui tendant le papier. « … Bonne journée et bon courage pour ton travail ce soir. » ajouta-t-il en se frottant la nuque. Il aurait bien ajouté un autre « désolé » mais il jugea préférable de ne pas dramatiser davantage la situation. Celle-ci était déjà bien assez gênante comme cela. Il le raccompagna gentiment jusqu’à l’entrée, échangeant avec lui un sourire poli – bien que toujours très gêné – puis alla tout droit dans son lit pour s’y jeter une fois qu’il fût parti. Le reste de la journée serait longue… Il ne se remettait pas de ce qui venait de se passer.
………..
15 janvier 2017
Il avait passé toute la matinée à étudier, l’esprit enfermé entre ses livres. La veille lui avait semblé durer une éternité tant il avait eu l’impression de s’être ajouté une nouvelle épée de Damoclès au dessus de la tête. La matinée n’avait pas été meilleure. Bien qu’il réussit à se concentrer sur son cours de français et sur son travail personnel ensuite, il n’avait pu échapper au stress ambiant qu’avait décidé de lui imposer son corps. Ce dernier avait augmenté en fin de matinée, après qu’il eut reçu un message de Naoki pour savoir s’il voulait toujours manger avec lui ce midi. Il était arrivé à son paroxysme lorsque ce dernier lui avait donné rendez-vous à l’entrée de la cafétéria. Sur le moment, il s’était contenté d’une réponse simple et efficace : « Oui. D’accord, à toute à l’heure », mais celle-ci lui avait semblé aussi difficile à écrire qu’une dissertation sur l’histoire de la littérature nippone. Il s’était replongé la tête dans ses révisions une petite heure encore, avant de passer aux sanitaires pour se rafraîchir le visage et se laver les mains. Son reflet dans le miroir le laissa alors perplexe. Il avait les yeux fatigués de ne pas avoir suffisamment dormi cette nuit et ses cheveux ne ressemblaient à rien. Il soupira… Ce n’était pas comme s’il voulait de ce « rendez-vous » ou comme s’il devait se mettre la pression pour se faire « beau »… mais tout de même. Il essaya de trouver un compromis avec ses mèches rebelles et se lava les dents. Il aurait à les relaver ensuite mais… c’était tout de même plus prudent. En retournant poser ses affaires de toilette dans sa chambre, il s’autorisa quelques minutes pour respirer profondément. Ce n’était qu’un repas partagé à la cafétéria. Tout se passerait bien n’est-ce pas ?
Il en douta tout le long du trajet pour rejoindre les lieux. Une fois devant l’entrée, il ne se sentit que plus mal en apercevant Naoki. Ce dernier avait le don terrible de l’intimider. « Bonjour, Harada-san... Tu vas bien ? » demanda-t-il en arrivant près de lui. « J’espère que tu n’attends pas depuis trop longtemps... » il ajouta en détournant les yeux pour ne pas avoir à le regarder trop longtemps. Moins ses yeux traînaient sur lui et mieux son âme s’en sortirait.
- Naoki HaradaA l'université ; 2è année■ Age : 30■ Messages : 450■ Inscrit le : 07/02/2023■ Mes clubs :
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❖ Arrivé(e) en : Début Janvier 2018
-Merci! Je te texte en route pour que t’aie mon numéro! À demain!
Un dernier sourire et je disparais derrière la porte. Comme j’avais déjà prit mes affaires avant de croiser Mathéo, je file directement hors du campus pour prendre le bus. Si j’avais encore le sourire devant Mathéo, il a complètement disparu une fois la porte refermé. Au moins j’ai réussi à garder la face devant lui. Un refus de plus à ma collection. Cependant.. Y’a quelque chose qui cloche dans celui-ci… Bref. Au moins, on sera amis! J’ai bien pensé à texter Mathéo dans le bus. Heureusement, la soirée de boulot me change les idées et m’aide à mettre ça derrière. Un fois de retour au campus, je passe rapidement aux douches avant de passer le couvre feu et m’écroule dans mon lit sans même adresser la parole À Evan. Je ne sais même pas s’il dort. Je ne sais plus rien je…
Je vais jouer aux jeux vidéo tiens! Je me connecte au jeu RPG en espérant y croiser une amie, mais… Je réalise que comme elle est au Lycée, elle doit déjà dormir vu qu’elle a cours demain matin. Je vais juste jouer alors.. Je fais un donjon et ensuite je change de jeu. Finalement, mes yeux brûlent. Je regarde l’heure: 2h56 du mat… Ouais je vais dormir…
———————
Cheveux: Un petite mèche verte sur le dessus vers la droite
Verres de contact: Bleu clair
15 janvier
J’ouvre les yeux. 10h13. Ou là! j’ai dormi longtemps. Est-ce que j’ai un cours ce matin? Je ne sais plus et je m’en fiche. Aujourd’hui est une nouvelle journée et j’ai bien l’intention de prendre un nouveau départ avec Mathéo. On va mettre mes sentiments de côté et passer à autre chose. De toute façon, un non c’est un non et y’a pas de raison d’insister. L’humeur va vraiment mieux après avoir dormi. Après tout, peut-être que mon destin n’est pas d’être avec Mathéo mais avec la jolie Emma qui ne m’a toujours pas texté et que je ne reverrai probablement jamais. Je dois aussi me faire des amis. Y’a Evan déjà avec qui je m’entends super bien, mais pour ne me contenter que de lui, Meyu et Tsu’Chan que je n’ai toujours pas réussi à trouver. Mon désir d’apprendre à mieux connaitre mon voisin de chambre est sincère et n’est pas obligé d’être de façon amoureuse.
D’ailleurs, je le texte pour m’assurer que c’est toujours ok pour ce midi. C’est toujours le cas. On doit se rejoindre devant la cafétéria. Parfait. Je traine encore un peu au lit puis je me lève enfin pour me préparer. J’enfile un jeans noir légèrement troué aux genoux, un t-shirt vert forêt ajusté et une veste noire en jeans. Simple et confortable. J’opte pour mes verres de contact bleu clair et je me coiffe un peu. Fin prêt, j’enfile mon manteau noir. Je laisse tomer l’écharpe vu que je ne serai pas trop longtemps dehors. Et hop sur le lieu du rendez-vous.
J’arrive visiblement le premier, ne voyant pas mon futur ami. Cependant, il ne met même pas une minute à arriver. Dès que nos regards se croisent, j’affiche un grand sourire rayonnant. Bien plus rayonnant que celui sur lequel je l’ai laissé hier.
-Salut!! T’inquiète, j’ai même pas attendu une minute. On y va??
Et hop, on entre à la cafétéria et on peu se mettre en file pour acheter notre nourriture. Je remarque qu’il… Ne semble pas des plus à l’aise… en même temps, je commence à avoir l’impression qu’il n’est juste.. Jamais à l’aise. Bref, j’ai peur que ce soit en partie à cause d’hier. J’ai peut-être une petite idée…
-On achète nos repas et on se rejoint à une place par là-bas?
Je pointe une section où il reste pas mal de choix de places libres. Je prends donc mes trucs. Je suis long à choisir. Comme je préfère me faire des repas chez moi ou au resto, j’ai encore un peu de misère avec la nourriture de la cafétéria, même si elle n’est pas mauvaise. Bon. J’ai envie de quoi? Qu’est-ce qui était bon? Je fini par choisir une fois que je me suis assuré que Mathéo soit déjà parti pour prendre place. Je paie ma nourriture et je vais m’asseoir en face de lui. Mon grand sourire toujours présent et parlant avec bonne humeur et nonchalance
-Salut! Je m’appelle Naoki Harada et je suis en première artistique! Enchanté! Ravi de te rencontrer!
Je sais bien qu’il sait tout ça, mais je me dis que ce qu’on a besoin, c’est un nouveau départ. On oublie les douche, on oublie la veille, on recommence à zéro.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 545■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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Enfin je t'attrapes !
15 janvier – Entre midi et deux
Il se sentait tout petit, à l’étroit, dans la file qui les acceuillait. Les gestes maladroits avec lesquels il attrapa son plateau, son verre et ses baguettes trahissaient sa nervosité. Ce n’était qu’un repas à la cafétéria, pourtant la pression qui commençait à l’envahir était à la hauteur d’un dîner de Gala. Il lui semblait que le monde entier avait les yeux rivés sur lui, qu’on l’observait, attentant mesquinement sa première gaffe, le premier indice de son mensonge. Il posa un œil furtif sur Naoki devant lui, se demandant ce qu’il pouvait bien en penser. Ce n’était pas inhabituel que des collègues ou des amis se retrouvent pour manger ensemble à la cafétéria… et il avait bien conscience qu’il était le seul à trouver étrange qu'il se retrouver ici avec son voisin de chambre… mais tout de même, lui savait que tout avait commencé avec une invitation à diner, une invitation à un date. Comment pouvait-il en être autrement ? « D’accord... » lâcha-t-il lorsque Naoki lui proposa que chacun s’occupe d’acheter son repas avant de se retrouver dans la salle. C’était une occasion inespérée, une autorisation de fuir dont Mathéo se saisit aussitôt, fonçant à l’opposé pour trouver de quoi l’intéresser à consommer.
Une fois son plateau remplit d’un petit bol de salade d’algues, d’une soupe miso et d’un donburi gyudon, il passa en caisse et alla s’installer le premier à l’endroit convenu entre eux. Il profita de l’absence de Naoki pour aller récupérer de l’eau pour leur table avant de définitivement s’installer pour l’attendre. Le dos englué contre le dossier de sa chaise, droit comme un piquet, il prit quelques profondes inspirations pour tenter de calmer son stress. Tout irait bien, n’est-ce pas ? Lorsque la source de ses tracas finit par le rejoindre, il ne put s’empêcher de l’accueillir avec de grands yeux ronds. Pourquoi… est-ce qu’il se présentait à nouveau ? Il resta penaud un instant, l’observant avec perplexité. « Euh… Enchanté aussi ? Je m’appelle Mathéo Takahashi, je suis étudiant en première année de littérature. » rentra-t-il tout de même dans le jeu. Était-ce une manière de lui demander de faire comme si rien ne s’était passé entre eux jusqu’à présent ? Il n'était pas certain d'y arriver... d'autant plus que quelque chose le dérangeait. Plus il passait de temps à le regarder et plus il se retrouvait intrigué. « Assieds-toi, je t’en prie » l’invita-t-il, accompagné d’un geste de la main engageant. Qu’est-ce qui n’allait pas sur son visage…? Il y avait quelque chose de différent, mais quoi ? AH ! Ses yeux ! Ils étaient bleus aujourd’hui. Il sauta sur l’occasion pour détourner la conversation et sortir du malaise ambiant. « Excuse moi de te poser la question… mais est-ce que tu mets des lentilles ? Tes yeux étaient verts hier… et il me semble qu’ils étaient marrons la première fois... ». Il s’interrompit de lui même, avant que des images ne lui reviennent en tête, détournant le regard pour le porter sur son plateau. « C’est quoi ta couleur naturelle ? Enfin… si ce n’est pas indiscret. »
- Naoki HaradaA l'université ; 2è année■ Age : 30■ Messages : 450■ Inscrit le : 07/02/2023■ Mes clubs :
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-Oh? Oui! Effectivement. Je mets des lentilles de couleur par pur plaisir personnel. Ma couleur naturelle c’est le marron.. Il faut dire que même si c’est rare que je les laisse au naturel, je les enlèves pour me doucher comme pour dormir afin de laisser un peu de repos à mes yeux…
C’est pa sque j’aime pas ma couleur naturelle, c’est que j’aime sortir de l’ordinaire. Vous allez me dire que c’était un peu évident vu mes cheveux. Cependant, je dois lui accorder qu’il est un bon observateur… Ou qu’il a bonne mémoire… Ce n’est pas tout le monde qui remarque les changements si rapidement.
-D’ailleurs, tu préfères quelle couleur, jusqu’à présent?
Simple question de curiosité. C’est vrai que je les mets pour le plaisir, mais ce que je trouve le plus beau sur moi n’est peut-être pas ce que les autres pensent aussi. De toute façon, sa réponse ne m’influencera pas non plus sur mon choix de couleur…. Je penses… Je prends enfin une bouchée de mon repas et le regarde de nouveau, attendant la réponse… Va-t-il seulement répondre? Est-ce que je veux savoir la réponse? Pourquoi je suis presque soudainement en train de regretter d’avoir poser la question? Rhaaa!! Mais non. Je veux savoir! D’ailleurs, j’en profit pour regarder ses yeux à lui et presque m’y perdre. Il sont bruns, mais si on oulie l’allure cernés, il sont magnifique en fait.
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15 janvier – Entre midi et deux
« marron » répondit-il sans avoir besoin d’y réfléchir. C’était évident, la première fois que leurs regards s’étaient croisés, il en avait fait tomber ce qu’il avait dans les mains. Ces jolis yeux étaient responsables de toute la honte qu’ils avaient pu ressentir ensuite. Réalisant qu’il avait été un peu trop direct, il chercha à y mettre un peu plus de forme. Il ne voulait pas prendre le risque de le vexer. « … mais le vert et le bleu te vont bien aussi. » ajouta-t-il donc, avant de joindre les mains et de prononcer un très solennel « Ittadakimasu », yeux fermés. Lorsqu’il les ouvrit de nouveau, ce fût pour se jeter sur sa salade d’algues. Manger un bout lui ferait du bien, il lui fallait des forces pour compenser la perte de calories induite par tout le stress que la situation lui procurait. Heureusement, la foule d’étudiants affamés et le brouhaha autour d’eux le rassurait un peu, il se sentait étonnement protégé. Il avait rarement autant apprécié manger à la cafétéria.
« … tu étudies quoi précisément en Art ? La peinture ? » osa-t-il finalement demander, après s’être rincé la bouche avec un peu de soupe miso. Il pouvait bien se montrer un peu curieux, cela se faisait entre "amis", non ? D'ailleurs, Mathéo n’y connaissait pas grand-chose en art, il était loin d’avoir l’âme artistique. Il n’avait jamais pris la peine de s’intéresser à ce parcours et il était toujours aussi étonné de constater à quel point les japonais pouvaient prendre à coeur l’art et ses supposées vertues. Il pouvait apprécier une estampe, s'étonner devant une jolie toile, une sculpture, même une belle poterie... Il n'était pas très musique mais il devait bien avouer que la musique classique avait le talent pour le draguer aussi. Au fond, sans doute préférait-il contempler, écouter... profiter du talent artistique des autres. L'étudier, en revanche, lui avait toujours parut ennuyant. En France, les seuls cours d’art qu’il avait eu au collège avaient plutôt été des cours « récréation » : arts plastiques, musique… dans tous les cas, on s’y amusait entre amis plus qu’on y apprenait quelque chose. Ah… si, en musique, il avait au moins appris les bases du solfège. C'était sans doute pour ça qu'il n'arrivait pas à prendre tout cela au sérieux. Bien que d'une certaine manière... il pouvait considérer que l'écriture était un art également. « Tu veux faire quoi, comme métier, plus tard ? » renchérit-il avec intérêt. Il était curieux de savoir ce que l’on pouvait faire avec un diplôme en Art.
- Naoki HaradaA l'université ; 2è année■ Age : 30■ Messages : 450■ Inscrit le : 07/02/2023■ Mes clubs :
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-Merci!
Une autre bouchée. Je devrais peut-être continuer la conversation. De quoi je lui parle? Qu'est-ce que je veux savoir sur lui? Tout. Ses goûts, ses passions, ses aspirations, ses talents.... Et je n'arrive pas à me décider avant que ce soit Mathéo qui me pose à nouveau une question. Ou plutôt deux. Un sourire un peu taquin prit d'abord place.
-Tu aimerais que je peignes ton plus beau profil?
Un petit rire pour reprendre un ton plus normal.
-Non, je ne sais pas peindre. En fait, j'étudie en théâtre et cinéma et aussi en musique comme matière secondaire! Pour ce qui est plus tard... je ne suis pas encore décidé. Je pensais être juste.. cuisinier, mais même si j'adore cuisiner et travailler au resto, je... j'ai eut envoie d'explorer d'autres voies... c'est pour ça qu'après 2 ans d'arrêt, j'ai finalement repris les études! Il faut dire que maintenant, devenir comédien m'interpèle beaucoup!!
Je lui raconte tout ça si aisément. Après tout, ce n'est pas comme si je regrettais mon parcours ou que j'en avais honte. Au contraire, j'assume pleinement. Je ne regrette pas d'avoir arrêté pendant deux ans au lieu de choisir sur un coup de tête un parcours qui m'aurait ennuyer. Jusqu'à présent, j'ai bien mes cours même si j'ai de la misère à me motiver...
-Et toi?? Tes matières en littéraire? Tu sais ce que tu veux faire plus tard?
Parce que je veux savoir moi aussi! Cet interrogatoire ne peut pas être à sens unique.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 31■ Messages : 545■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
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15 janvier – Entre midi et deux
La question de l’étudiant le désarçonna. Naoki avait un humour… particulier. Ce n’était pas comme si Mathéo était un expert en la matière, il était souvent aussi drôle qu’une porte de pompes funèbres… mais tout de même, il trouvait les plaisanteries de ce dernier… gênantes ? La suite de sa réponse n'arrangea rien, il en perdit toute envie de rire. Tous les muscles de son corps se crispèrent lorsqu’il évoqua son envie passée de rester dans les cuisines d’un restaurant. Pourquoi ? D’où cela sortait-il ? N’étaient-ils pas en train de discuter études et Art ? Que venait faire la cuisine ici ? Il posa le bol vide dans lequel trônaient il y a peu encore ses algues et se jeta sur son plat, tentant de ne montrer aucune trace de son agacement. Le spectre de la restauration semblait le poursuivre quoiqu'il fasse. Qu'est-ce que les gens pouvaient bien lui trouver ? Il y avait des milliers de métiers sur terre, pourquoi celui-ci était-il si courant ? C'était un métier qui n'apprenait rien, ne servait à rien et ne représentait aucun avantage si ce n'était celui ne pas avoir à se coltiner ses gamins lorsqu'on avait une vie de famille en prime.
Il retint un soupire... Pourquoi est-ce qu'il s'énervait tout seul ainsi ? Ce n’était pas la fin du monde. Il n’avait pas à en être tant énervé, ni à juger son camarade sur cette simple information. D’autant plus qu’il était en train de lui expliquer qu’il avait décidé de reprendre ses études… des études de théâtre, cinéma et musique… mais des études tout de même. ARGH ! S'il pouvait s'assommer tout seul ! Qui était-il pour juger les études des autres, avec tant d'aprioris et de condescendance en plus !
Il prit une gorgée de soupe miso pour se calmer les nerfs, agacé par ses propres pensées. « Je vois... » lâcha-t-il, sans entrain. « C’est courageux de ta part de revenir sur les bancs de la fac après deux ans... » continua-t-il avec un peu plus de sentiments. C’était sincère. Il n’était pas sûr qu’il aurait eu la volonté et la hargne de reprendre ses études s’il les avait stoppé aussi longtemps, c’était tout à son honneur que d’être ici aujourd’hui, estimait-il. L’attention du jeune homme se reporta sur lui et malgré la douche froide mentale qu’il venait de prendre, Mathéo n'en fut pas moins déstabilisé par son regard. Il plongea les yeux droit dans son riz. « … J’étudie la littérature japonaise et étrangère en matière principale… et le français en seconde. » lui répondit-il, n’osant détacher son regard des grains de riz qui finiraient bientôt dans son estomac. « J’aimerais être professeur de français… Je le parle couramment – j’ai grandit en France- et… j’aimerais bien l’enseigner. » compléta-t-il sa réponse. Il avait répété ces mots tellement de fois qu’il avait toujours cette impression étrange que cela sonnait faux. Pourtant, c’était bien ses plans et ses intentions. Il était sûr et certain qu’il finirait sa vie à enseigner le français. Seulement… sans doute était-il déjà ennuyé par sa future vie. « Qu’est-ce qui te plaît dans le théâtre et le cinéma ? » s’empressa-t-il de le relancer, espérant échapper à davantage de questions le concernant.
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-Ce qui me plaît… Mmmmm…
Je prends une bouchée de mon repas pour m’aider à réfléchir suivi d’une gorgée de mon breuvage. C’est… Vaste comme question, mais précis à la fois. Je ne sais pas quoi répondre parce que j’ai trop de réponse. Je dois tenter de mettre de l’ordre… Ou pas.
-Il y a plein de choses! Déjà, en tant que spectateur… Est-ce que t’es déjà allé voir des représentations de théâtre? C’est superbe! L'acoustique de la salle, le jeux des comédien. Les décors et effets spéciaux simplifié et la musique qui rythme le tout. C’est comme si tout était en place pour mettre une barrière entre nous et la pièce. Tout pour qu’on n’y croit pas et qu’on n’y voit que du superflu… Mais la magie, c’est que c’est exactement pour ça que ça fonctionne!! On est transporté de façon irréaliste dans l’univers de la pièce comme si on était dans un rêve et tout nous paraît soudainement plus réel qu’il ne le devrait. On est spectateur, mais on finit par faire partie de cet ensemble théâtrale! Avec des textes qui viennent nous chercher, qui nous font nous questionner, qui nous touchent, nous émerveille!! Et le plus extraordinaire dans le fait de voir une pièce de théâtre, c’est qu’on n’a pas le choix de nous laisser transporter et de vivre le moment à fond parce qu’une fois que c’est terminé, il n’y a plus que nos souvenir pour nous remémorer. On ne peut pas visionner à nouveau comme un film. Et même si on retourne voir la même pièce, jamais elle ne sera présentée deux fois à l’identique. En gros, voir une pièce de théâtre nous force à vivre le moment présent….
Je parles et je suis lancé. On peut voir que mes yeux pétillent en disant mon point de vue. Je ne sais pas si Mathéo aime ou non le théâtre, mais j’espère qu’après ça, il aimerai un peu plus. J’enchaine sur la suite de ma réponse.
-Et ce qui me plaît dans le théâtre en tant comédien… En fait y’a tout autant de raisons si ce n’est plus. Tu peux littéralement devenir qui tu veux. Tu peux oser et personnifier tellement d’être différent! Tu voyages a travers les style, les époques, les genre, les caractères… Et tu dois faire voyage le publique avec toi. Et tu n’a pas d’effets spéciaux! Contrairement au cinéma, tu n’as que ta voix et ton corps pour raconter toute une histoire. De plus, tu dois toucher les gens, leur faire vivre des émotions à travers toi et tu n’a qu’une chance par représentation d’y parvenir. Tu dois te laisser porter par ton rôle pour ensuite porter le public avec toi! Et le sentiment d’accomplissement quand tu reçois tous les applaudissement à la fin, c’est un vague d’amour incomparable…
Je rêve presque là. Je crois que j’ai vraiment la piqure! Si seulement je pouvais être aussi passionné pour étudier que pour parler de théâtre.
-Et concernant le cinéma… Bah Ça venait avec le cours de théâtre…
C’est la fatale vérité. C’est le théâtre qui m’intéresse bien plus que le cinéma. Mais assez parlé de moi.
-Donc c’est ça! Et toi? Qu’est-ce qui te passionne dans l’enseignement? Tu compte enseigner au collège, au Lycée ou à l’Université?
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15 janvier – Entre midi et deux
Il attaqua son plat avec appétit, tendant une oreille attentive en la direction de Naoki. Le repas offert par la cafétéria n’était pas mauvais, mais la compagnie de ce dernier le rendait davantage meilleur. En lui demandant ce qu’il aimait dans le théâtre, il ne s’imaginait pas le découvrir si passionné. A vrai dire, il ne s’imaginait pas que l’on puisse véritablement se passionner de théâtre, tout court. Parfois, ses préjugés étaient plus grandement installés qu’il ne le souhaitait et ne l’admettait. Il fut agréablement surpris quand l’étudiant vint les balayer. Il se laissa emporter par ses explications, visualisant la salle du théâtre, ses décors, ses comédiens et son public. Le son de leur voix et d’une petite musique d’ambiance en arrière fond ; les visages éblouis des spectateurs… Raconté par son camarade, le théâtre retrouvait de son intérêt, donnait envie de le rencontrer. Il leva les yeux sur Naoki pour l’observer, son cerveau préférait tout de même se concentrer sur la réalité en face de lui. Il ne pouvait s’empêcher de le trouver beau. Et, il l’était plus encore avec la passion qui débordait des yeux.
Il profita de l’élan de l’étudiant pour le contempler sans vergogne, cherchant à comprendre. Naoki n’était pas du genre à passer inaperçu avec son style et ses cheveux colorés et Mathéo n’aimait pas attirer l’attention. Il trouvait malgré tout que sur lui, ces cheveux gris rendaient bien. Et puis… les trains fins de son visage, la clarté de sa peau, ses yeux en amande, ses mimiques… tout le reste lui plaisait. Il parlait beaucoup, sans doute était-il un peu trop sociable pour qu’il puisse lui survivre, mais il ne trouvait pas désagréable de l’écouter pour l’instant. Il engouffra une bouchée de riz dans sa bouche en chassant ses réflexions de son esprit. Ce n’était pas important, cela ne comptait pas.
« Je ne sais pas vraiment… » répondit-il à ses questions après avoir terminé sa bouchée. « … Le français me passionne, j’aime le parler et en parler. Ça me fait plaisir de pouvoir le transmettre aux autres… Je suis plus passionnée par la langue que par l’enseignement en lui-même... » avoua-t-il timidement. C’était malheureusement la vérité. Devenir professeur lui semblait la meilleure chose à faire car ainsi il pourrait passer sa vie à parler français, son passé ne disparaîtrait pas, son ancienne vie serait sauvegardée et d’une certaine manière il espérait qu’une part de lui-même, celle qu’il avait du laisser sur le pallier du Japon, puisse revivre. Au fond, ce n'était pas tant une passion qu'une tentative de maintenir quelque chose de son existence, de son identité. Il attrapa son bol de soupe miso pour la terminer d’une traite avant de changer de sujet. Parler de son futur l’angoissait plus qu’autre chose. « Mais pour en revenir au théâtre… je comprends mieux, merci de t’être livré sur ta passion… Je n’y ai jamais été… je n’en voyais pas l’intérêt - désolé - mais... » avoua-t-il, une mimique coupable sur la bouille. « Mais, tu m’as donné envie. J’essayerai d’y aller un jour. »
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Alors que j’arrive à peine à la moitié de mon repas, il revient sur le théâtre. J’en profite pour enchainer plusieurs bouchées afin de rattraper le retard vis à vis Mathéo vu le monologue que le lui ai sorti plus tôt. Il conclu en m’avouant qu’il n’a jamais été voir une pièce, ne trouvant pas cela attirant. Il a donc changé d’avis et veux maintenant essayer. Cela me ravie immédiatement. J’ai alors une idée!
-Alors… Je vais t’emmener au théâtre! C’est bien plus agréable accompagné que seul! Et puis je pourrai choisir une pièce qui ne te fera pas dormir sur place. Ce serait dommage comme première expérience! Et… En échange, j’aimerais bien que tu m’apprenne quelques mots de la langue de Molière!! C’est une langue qui sonne si poétique!
Mon ton est des plus jovial. De l’enthousiasme et rien de plus. Pas d’arrière pensées ni de sous-entendu. J’airait pu, mais mon offre était fait en tout amicalité et avec sincérité. Je lui pardonne de ne jamais avoir assisté à une pièce de théâtre, une vrai, pas celles obligatoire présentée par une autre classe au lycée. Ce n’est pas tout les monde qui ont la chance d’avoir des parents comme les miens qui m’on amener voir des pièces depuis que je suis tout petit. J’ai donc pu grandir avec ce lègue culturel.
J’engloutie les dernières bouchées et remarque que Mathéo a terminé. Il semblerait que notre repas à la cafétéria soit terminé. J’ai vraiment apprécié ce moment avec lui malgré les intempéries de la veille. Décidément, je l’apprécie malgré tout Mathéo et maintenant, je l’apprécie aussi comme ami. Mon premier ami en dehors de mon colocataire et de Tsu’Chan qui étudie sur le campus. Quoi que, comme je ne l’ai pas vue IRL, est-ce que ça compte?