[LIBRE] — Mon Incroyable Speed Dating

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Mon Incroyable Speed Dating

???13/01/2018, Café Bistrot, centre-ville de Kobe

Chers lecteurs,

C'est décidé, c'est la guerre. Le mois prochain c'est la Saint-Valentin et je n'ai encore aucun prétendant. Vous imaginez ça ? Moi, sans personne pour le 14 février ? On croirait rêver. Je suis sûre qu'ils sont des dizaines à me regarder, de loin, n'osant pas faire le premier pas pour m'aborder. Je les comprends, je me trouverais aussi impressionnante si je me retrouvais en face de moi-même. A un mois de l'événement, pourtant, j'espérais avoir déjà reçu l'une ou l'autre petite lettre dans mon casier, je sais pas. Quelque chose au moins...

Mais non.

Alors qu'à cela ne tienne. J'ai décidé ce matin de tester un speed dating. Je n'en ai jamais encore fait. J'ai toujours cru que c'était un peu le genre de truc réservé aux vieilles filles avec leurs sept chats, un peu désespérées ou aux vieux mecs chelous mais une fille que je suis sur Twitter parlait l'autre jour d'une soirée au Café Bistrot à Kobe, qu'elle avait justement trouvé super cool. J'ai évidemment vérifié que je pouvais m'y rendre, hein, évidemment et par chance, je n'ai rien vu au sujet de l'âge. Une aubaine.

Petite robe élégante mais pas trop vulgaire, maquillage subtil, mes petits escarpins et j'étais partie avec mon petit sac à main et ma bombe au poivre. Vous savez comme moi qu'on n'est jamais à l'abri des tordus. Si un mec un peu trop collant se pointe, pschiiit dans sa face ! Faut pas chercher la Queen, surtout quand elle est en chasse.

Je n'avais jamais été au café auparavant. Ca ne casse pas trois pattes à un canard mais la déco est sympa et tous les employés semblent parler un bon français. Ca pourrait presque paraître chic ! Je m'enregistre, je reçois le numéro 7... En espérant que cela me porte chance.

Bon... Visiblement c'est pas ça. Je tombe sur des mecs un peu relous, des nerds qui ont l'air de jamais avoir vu de meufs aussi fraîches que moi dans la vraie vie et peut-être un ou deux hommes de l'âge de mon père, je suis sûre. Pas qu'avoir un sugar daddy me dérange mais... Non. Reste concentrée Kaoru, c'est l'amour (peut-être) que tu cherches. Tu verras pour les cadeaux plus tard !

Les prétendants s'enchainent les uns après les autres, jusqu'à-ce que finalement j'ai l'air d'avoir épuisé tout leur pool de mâles. Il doit me rester qu'un ou deux mini-rendez-vous de dix minutes avant de devoir partir. Je suis blasée, dépitée, mais j'espère quand même que le prochain en vaille la peine...

HRP :

Et c'est à vous de jouer !

Les "règles" sont simples : votre personnage participe lui aussi à ce speed dating et la force des choses fait qu'il tombe devant Kaoru. Une chance ! Ou bien une terrible malédiction... à vous de voir ! Vous êtes libre au sujet du style et du ton. Libre à vous aussi de décider s'ils se sont déjà croisés ou non. Kaoru est à la KHS depuis Avril 2017 donc à priori, elle a déjà dû en croiser du monde.

Si vous avez des questions, je suis dispo par MP ou sur Discord ! A vos claviers !

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Mon incroyable speed dating

Les gars, l’heure est grave. Le célibat c’était sympa au début, mais j’crois que ça fait un peu trop longtemps que j’suis resté sur le banc de touche et il est temps d’y remédier. J’entre sur le terrain, vous êtes pas prêts !

Eh ouais, on est déjà en janvier et depuis maintenant presque 5 mois, (joder, 5 mois !) j’ai profité du célibat, ne plus m’prendre la tête avec les caprices des nanas, essayer de comprendre ce qu’elles veulent sans le dire, de comprendre ce qu’elles disent en traduisant ce qu’elles disent pas, et d’essayer de comprendre ce que j’voulais moi-même d’ailleurs. Tout ça, c’était trop compliqué et clairement, c’était facile d’arrêter. Mais un mec ça a des besoins, et les miens peuvent pas rester aussi longtemps sans que le manque d’affection s’fasse sentir !

Bah quoi, j’ai mon égo moi aussi et évidemment, j’kiffe qu’une fille m’apprécie et m’le dise, avoir des p’tits moments rien qu’à deux pour se parler sans artifice, se faire confiance et se livrer, et puis quand le moment vient, passer un peu plus dans l’intimité. Ca m’manque tout ça et avoir entendu parler de speed-dating, ça m’a donné envie d’y aller, histoire de voir ce qui était dispo sur le marché ! C’est vraiii, c’est pas une façon classe de l’dire mais bon, j’préfère vérifier la marchandise avant d’m’engager moi mesdames ! Pas question de tomber sur un pot de colle, sur une nana qui kiffe trop son reflet, ou sur une autre qui va m’ressortir la carte « classe sociale » pour faire chi*r !

Ca fait maintenant un p’tit moment que j’enchaîne les tables avec un numéro collé sur la veste, passant par un peu toute sortes de nanas mais rien qui m’plaise en particulier. A vrai dire, j’suis déçu et même… j’me fais chier. Quand le mec du bar siffle pour annoncer le changement de table, j’suis à deux doigts de me retourner et m’barrer, mais j’me laisse une dernière chance de m’amuser un peu pour ne pas finir sur une après-midi foirée. J’tourne la tête vers la table suivante en me levant et en apercevant qui s’y trouve, c’est un sourire carnassier qui se pointe et disparait aussitôt, avant d’être grillé. Tiens tiens… Morioka en personne et sans sa clique. Voilà qui va être mémorable.

Je remet la chaise à sa place et tire celle qui fait face à la blonde, m’inclinant avant de m’asseoir, mon plus beau sourire sur les lèvres :

- Pablo Mora, enchanté.

Tenue de Pablo:

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PNJ Chanceux

Ceci est une intervention divine

À peine assis, Pablo se fait interpeller par l'un des employés du café qui lui tend un bout de papier plié.

« C'est... de la part de la demoiselle au fond. Normalement on ne devrait pas mais elle semblait très très insistante... »

Le petit mot était accompagné d'un numéro de téléphone et suivi d'une part de gâteau, aux frais de la demoiselle. Quel tombeur, ce Pablo !

KraKhot - Inspired by Awful

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Mon Incroyable Speed Dating

Pablo13/01/2018, Café Bistrot, centre-ville de Kobe

Je fais des tours et des tours de touillette dans mon thé, l'autre main sous le menton. Forcément, je suis super blasée. Je rêve qu'un beau chevalier vienne m'enlever de ce traquenard. Je les retiens, ceux qui ont fait la promotion de cette soirée. Si je les retrouve, je vous jure que je les dé-monte. Arrrrh. Je soupire et lève les yeux au ciel au moment où je vois l'autre arriver. Puis je remarque de qui il s'agit. Bordel. Mora. Pablo Mora, quoi... Ca aurait pu être n'importe qui mais forcément, il a fallu que ce soit lui.

Oh mais t'es sérieux ? Je laisse échapper mon mécontentement de le voir débarquer là. Je le connais peu mais assez pour savoir que c'est un coureur de jupons sans vergogne. En tout cas c'est comme ça qu'on m'a majoritairement parlé de lui. On a vu plus flatteur, hein.

Et le voilà assis, tout sourire, presque mielleux. Je connais le genre de petit jeux auxquels il joue avec les autres meufs. Mais je ne me ferai pas avoir. Et quand on en parle, voilà une preuve. Un des employés lui ramène un mot, probablement un numéro de téléphone hein, avec une pâtisserie. Evidemment qu'il avait tapé dans l'oeil d'une des midinettes du café, c'en était sûr même. Ni une, ni deux, je saisis le gâteau et me sers dans l'assiette en renvoyant le serveur à ses occupations. Une fois le gâteau de Mora bien entamé, je le repousse d'une main, l'air dégoûtée.

Mouais, bof. Si j'avais su, je te l'aurais laissé. Ca manque de finesse, ça manque de goût... Ca aurait été nickel avec toi, Mora, en fait.

Je lui sors mon air le plus sassy possible, en lui tirant presque la langue. Je retourne à mes moulinets avec ma touillette. Dix minutes. Il fallait que je tienne dix minutes avec lui... Sois forte, Kaoru.

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Mon incroyable speed dating

Une seconde. Il aura fallu une seconde passé dans le regard de Kaoru pour que mon sourire se transforme, plus fier qu’à l’origine d’être venu m’asseoir là. Tout le désespoir qui passe dans ses yeux suffit à m’dire que j’ai bien fait d’changer de table et que j’vais visiblement m’amuser plus qu’elle à ce p’tit speed dating. Sérieux, comme elle dit.

- Eh ouais, Morioka. Surprise.

J’lui fait un clin d’œil, puis me tourne vers le serveur quand il m’amène une part de gâteau avec un bonus presque cacheté. Pas le temps d’en imaginer la saveur que Kaoru s’en empare, mais je m’en offusque pas. A la place, j’me penche en arrière sur ma chaise et regarde vers la nana au fond du bar, qui plutôt pas mal en vrai ! Je choppe la serviette et la replie avant de la ranger dans ma poche, me penchant de nouveau pour lui faire signe que je l’appelerai, la remerciant avec l’un de mes plus beaux sourires. Kaoru ronchonne et repousse l’assiette vers moi, ce qui me fait rigoler :

- Pardon, tu disais ?

Pas que ce qu’elle avait à raconter était intéressant, mais un possible rencard ça passe en prio. Et puis si j’en avais quelque chose à faire de la pseudo-queen de Kobe, ça fait longtemps que j’aurais déjà essayé de me la faire. Je n’attends pas vraiment qu’elle se répète, à la place j’enchaîne :

- Crois-le ou non, y’avait pas foule pour venir à ta table… Mais comme tu le vois, je l’ai joué bon prince et j’me suis dévoué !

J’pose les coudes sur la table et appuie mon menton sur le dos de mes mains, la détaillant de haut en bas sans m’en cacher, mais sans non plus trop insister. Charmeur, un poil profiteur, mais jamais dans l’abus. Faut savoir connaître ses limites et surtout celles des autres.

- C’était pourtant bien tenté, avec ton maquillage léger et ta p’tite robe. La couleur t’va bien en plus hein mais… ce genre d’aura là ça s’sent à des kilomètres tu sais.

Je fais un p’tit signe vague de la main vers elle, encadrant sa tête en remuant les doigts, et me laisse retomber doucement pour m’appuyer contre le dossier de ma chaise. Bras à moitié levé de chaque côté de moi-même, j’pèse la balance, amusé :

- D’une part l’assurance d’une reine à son apogée, consciente de ses charmes et de ses atouts, de l’autre la fille désabusée qui sait déjà qu’elle ne trouvera pas chaussure à son pied.

Sans hésitation, la balance finit par pencher pour la deuxième option. Je met les mains dans mes poches et la fixe pendant une seconde avec un peu plus d’intensité avant de lui demander :

- Tu crois sincèrement que t’allais trouver l’amour de ta vie dans ce genre d’endroit ? Pitié, laisse-moi rire steuplait.

Tenue de Pablo:

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Pablo13/01/2018, Café Bistrot, centre-ville de Kobe

Je soupire en le voyant faire mine de m'ignorer pour recentrer ensuite son attention sur moi. C'est bien l'une des choses qui m'énerve profondément avec Pablo. Son air pseudo-cool de mec qui se prend pas la tête. Je le verrais bien la clope au bec, tiens, regardant l'horizon les sourcils froncés. Une visions qui ferait fondre la première midinette, comme cette poufiasse qui lui avait envoyé une part de gâteau même pas bonne. Mais moi, je ne suis pas comme ça. Pablo Mora c'est le cadet de mes soucis et le dernier mec sur lequel je me retournerais, c'est certain. Malheureusement, je devais passer plusieurs minutes avec lui en tête-à-tête. L'horreur.

C'est sûr qu'avec des loosers comme toi, je risque fort de pas trouver, Mora.

Je bois une gorgée de thé, droite et solide sur mes appuis. Je sors mon sourire mesquin et je continue.

De toute façon, si je ne trouve pas ici ce n'est pas grave. Ca prouve juste ma théorie, Mora, que la clé vers la serrure de mon cœur est rare et ne se trouve pas ici. Puis je préfère attendre le bon plutôt que de me retrouver avec de vieux passes-partout miteux comme toi.

Je regarde ensuite l'heure sur mon portable. Il reste encore bien assez de temps. Trop de temps en fait. Je lance plusieurs regards de côté discrets en direction des serveurs pour trouver une échappatoire mais ils sont tous affairés avec les autres tables. Notre heure viendra. Enfin, mon heure viendra. Pas question d'être associée à ce vieux type. Puis quoi encore. Même si bon, tant qu'à faire... Autant passer le temps.

Et toi, du coup, t'es venu faire quoi ici ? T'en as eu assez d'écumer les classes de KHS et des autres lycées donc t'as voulu ratisser large ?

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Mon incroyable speed dating

Main sur le cœur, je regarde Kaoru d’un air faussement offensé :

- Oh, arrêtes, tu m’fais mal au cœur…

Ce qu’elle peut penser, ça me passe bien au-dessus. Elle peut bien jouer les queen, j’suis loin d’être son valet ! Je l’observe pendant qu’elle boit son thé, amusé de la voir se tenir comme ça. Comme si elle était scrutée en permanence et jugée par la cour, prête à lui couper la tête. Encore faut-il trouver le cou, vu la place que prend son égo. Qu’est-ce que j’peux détester ce genre de nana. Je jette un œil au gâteau que MADAME a délaissé alors qu’il m’était destiné, tire l’assiette vers moi et attrape la cuillère pour en découper un bout en l’écoutant parler.

- Mouais, ça prouve aussi que la serrure est rouillée si tu veux mon avis, mais bon ! Le passe-partout « miteux » comme tu dis, au moins il plaît !

La voir s’agacer sur son téléphone a le don de me faire sourire, à croire qu’elle passe le pire moment de sa vie. Et peut-être bien que j’m’en satisfait, que j’en rajoute une couche puisque l’occasion est si joliment présentée. De mon côté, peu importe le temps que c’est censé durer, j’compte pas m’éterniser.

- J’ai vu l’annonce et j’ai eu envie de voir quel genre de paumé venait chercher l’âme sœur dans ce genre de plan foireux. J’avoue que j’suis pas déçu du spectacle ! Sur ce, c’est pas que ta compagnie m’déplait à ce point, mais elle est loin d’suffir pour me donner envie de rester dans ce taudis. J’lui murmure avec un sourire carnassier : Restes si tu veux, moi j’me tire d’ici !

Qu’elle reste si ça lui chante, si elle croit tant que ça à trouver l’amour avec un grand A dans ce genre d’endroit. De mon côté j’ai eu droit à un spectacle, c’est bien plus que ce que je pensais trouver. Et un numéro, même si venant de ce genre d’endroit ça fait un peu pitié. J’mange la bouchée que j’viens de couper et regarde Kaoru l’air offusqué, me levant pour l’afficher et faire scandale :

- Un baiser indirect en même pas dix minutes, non mais pour qui vous vous prenez ! Et le consentement alors !

J’range ma chaise avec un peu de fougue pour rajouter une couche de drame à la scène, lui fait un p’tit clin d’œil provocateur et discret, avant d'me casser sans sourciller. En passant devant le barman, j’tourne le doigt près de mon front et lui dit :

- Les filles d’maintenant, j’vous jure !