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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
J'ai toujours vécu mes premières fois sans les vouloir. Elles me sont tombées dessus, un beau jour, et je n'ai pas eu le choix de les partager, un peu comme si la vie faisait peu de cas de ma volonté propre. Mon premier amour, à l'âge de six ans, m'avait été imposé par l'assidue fréquentation familiale du temple du quartier. Lorsque les années se comptent encore sur les doigts des deux mains, qui sait ce qui peut guider les regards et les premiers émois. Ce fut une révélation. Je comprenais, alors que la lecture n'avait pas enseveli mon esprit sous les références littéraires, que je serai, durant mon existence, esclave de mes ardeurs et de mes dilections.
A dix-sept ans, je découvrais dans les bras d'une quarantenaire libérée de l'emprise d'un mari ennuyeux par un sursaut de volonté, la volupté des relations charnelles, et le péril mortel de la jalousie mal placée. J'aimais sans précaution, sans barrières ni garde-fous, avec la candeur insolente des hommes que la vie n'a pas encore détrompé. Je plongeais dans les eaux tumultueuses de la rivière de l'insouciance avec volontarisme, craignant de n'avoir point vécu, alors que le jour ne faisait que se lever. J'embrassais de mes nuits les excès d'une vie de Bohème, nourrie de la duplicité d'une relation vouée aux promesses intenables. Qu'importe, je croyais à l'impossible, j'avais foi en l'improbable, et j'alimentais le feu de mes passions de regards oublieux, volés au petit matin à un visage que les soucis du jour n'avaient pas encore assailli.
Bien sûr, les dieux se gaussent de ceux qui croient avec indolence à leur chance impertinente, et un voyage professionnel, écourté par un impondérable quelconque, eut tôt fait de m'exposer à une déconvenue assez mémorable. Abandonné tant par la fortune que par celle qui avait peuplé mes nuits, je quittais ma ville natale avec précipitation, désireux de ne pas être poursuivi, d'une part par la nostalgie d'un amour décédé, mais aussi et surtout par une cabale d'hommes désireux de venger leur honneur. Las, et sans plus d'illusion sur la sincérité des désirs face à l'attrait du confort, je partais découvrir le Grand Monde, tirant sur ma carte autant de traits que si l'arc d'Apollon avait été entre mes mains.
Mettant à profit mes voyages dans un cursus universitaire, tel Gulliver contant ses voyages pour s'offrir la reconnaissance de ses contemporains, je semais mes lascifs émois sur les chemins parcourus, rencontrant, ça et là, de quoi remplir le flacon d'une infâme inconstance. Parfois, je blessais de trop aimer. D'autres, de ne pas aimer assez. Moi-même, j'étais, tour à tour, éconduit et adulé, attachant ou fuyant. Je tentais, à chaque occurrence, de donner avec honnêteté ce qu'il me paraissait adéquat de partager. Bien sûr, mes conceptions ne collaient pas toujours avec le relief des attentes de mes partenaires, si bien qu'il m'arrivait régulièrement de briser la course de ma ferveur sur les falaises de l'incompréhension.
À ma façon, j’étais D’Artagnan, Lancelot et Magellan, risquant ma vie pour la beauté d’une geste romantique, inscrivant dans la postérité les péripéties de mes journées, tandis que mon compte en banque s’allégeait de mes nuits en motels miteux et palais des concubines. J’étais Cyrano dans une tirade, Jacques Cartier sous les aurores boréales, Johnny sur la route 66. Libre et seulement guidé par les élans instinctifs de mon cœur, je vivais ma vie amoureuse comme un animal sauvage des forêts équatoriales, butinant les fleurs d’été comme une abeille de printemps, refusant par fierté militante la monogamie castratrice d’une société post-historique. Par agapes liquoreuses et aspirations oniriques, je buvais à la coupe ardente des émotions consumantes, impavide face aux dangers de la frivolité.
J'étais pourtant honnête dans mes paroles, et, à chaque muse m'inspirant ballades et déclarations, je pensais avoir trouvé, à des milliers de kilomètres de chez moi, la source d'un bonheur, sinon éternel, à tout le moins du calibre de mon existence. Je brûlais d'épouser chaque femme que j'aimais, de la porter de mes bras sur les bancs d'une gondole vénitienne, et de lui souffler sous le Pont des Soupirs l'étendue incompressible de mes sentiments. Je pensais sans imposture l'infinité de mon dévouement, et ce n'était qu'à regret que se brisait l'illusion, quand il était devenu évident que la gondole prenait l'eau, et qu'une relation si emplie d'espoirs était vouée aux gémonies. Dès lors, en esthète baudelairien, je jetais du haut de la roche Tarpéienne mes rêves et mes savants calculs, projetant mon corps physique vers des contrées plus avenantes, riches d'autant d'aventures et de découvertes.
Heureux, je ne l'étais point. Je me perdais dans mes caps aux azimuts contrariés, je pleurais plus les désillusions à la Cioran que je n'étais réjoui par les cristallisations stendhaliennes. Je ne me relevais que pour mieux tomber, inlassablement, et ne trouvais jamais le secret d'une perspective durable, comme condamné à l'isolement par l'inadéquation de ma personnalité et de celle de mes congénères. Je tentais, pourtant, les compromis et l'abdication de ma fierté, sans qu'aucun résultat notable ne s'en ressente. Je me voyais condamné à d'artificielles histoires, à des nuits sans lendemain, et à des ruptures se répliquant.
Las, je décidais, en rentrant au Japon, de durcir mes critères, et de ne plus m'engager sans certitudes. Résolu sur mon incapacité à inscrire mes émotions sur le long terme, à rendre autrui heureux et garder les êtres aimés de toute blessure. Je sabordais volontairement toute approche à mon encontre, construisant en insulaire un malheur latent mais stable, propre à porter une carrière professionnelle jusqu'au pinacle de la reconnaissance universitaire. Heureux, je ne l'étais pas plus, mais la constance de ma situation consolait la solitude, et je me plaisais à m'imaginer que je me suffisais à moi-même. Je pensais, encore pétri malgré moi d'illusions persistantes, que la connaissances de mes propres turpitudes m'immunisait à tout, et qu'au fond, ma situation n'était que très classique, et qu'elle se pouvait perdurer.
Que n'étais-je point naïf ? Car les sentiments ne se commandent point, et l'amour dispose de cette capacité à vous cueillir, un matin, comme la rosée du printemps, en saisonnier consciencieux. Plongé à nouveau dans l'incertitude de mes désirs, dans les questionnements tortueux d'un esprit soumis à l'ivresse, j'agissais sans cohérence, tentant dans un réflexe acquis de mettre à distance l'objet de ma convoitise. Je péchais, là encore, par orgueil, et j'avais oublié qu'autrui a cette agentive capacité à être acteur de sa propre vie, si bien que je devais composer avec les hasards et les actions de celui qui habitait désormais les tréfonds de ma poitrine.
En définitive, je me battais, sans en avoir conscience, contre les démons remuants de ma propre conscience. En petit homme incohérent, je me débattais le jour dans la camisole que je me tissais la nuit. J'étais inconstant face à mes propres sentiments, et j'ensevelissais sous le voile de l'indifférence et du conformisme des désirs qui n'en étaient que plus transparents. Il me fallut, pour tuer l'absurdité de ma pensée et la confusion de mes actions, reconnaitre les faits qui s'imposaient en faisant peu de cas de mes préoccupations. Je fus aidé, bien sûr, dans cette quête, tant par d'heureux hasards que par le regard attachant de celui que j'aimais, et qui me haïssait.
Et nous voilà, volages ennemis, trompant la sincérité de notre inimitié par des sourires et des regards, rompant par des détournements la pureté d'un passé désagréable. J'ai seize ans de nouveau, perdant mon assurance en écoutant simplement une voix, berçant mon esprit de projets irréfléchis, sautant les étapes de mes perpétuelles planifications. J'ai seize ans de nouveau, et, en gamin mal dégrossi, j'empêtre ma sagesse dans la mélasse de mes angoisses. Les questions m'assaillent, à tout instant, juchées sur les épaules de mes craintes et frayeurs mal soignées.
Est-ce que c'est seulement un rendez-vous ? Une sortie entre amis ? Un service rendu ? S'il est vrai qu'on ne sort jamais de l'ambiguité qu'à ses dépens, peut-être qu'il vaut mieux laisser ça en suspens, comme une lueur dans le ciel.
***
Ciel semi-couvert, légère pluie volatile, déposée comme un vernis sur les pavés, le bitume et mon costume, renvoyant les rayons de soleil avec une sorte de brillance légèrement aveuglante. Terrasse tranquille, corneille sur le côté, cherchant abusivement le sens de la vie, à défaut de trouver des graines. Vue, en contrebas, sur la mer, au loin, panachée de nuances bleues et d'écume étincelante. Fin de journée, soleil bas, soleil las. Sol dur et glissant, comme figé avec contention dans une tellurique paralysie, prêt à se fendre sous la contrainte de fuyantes disharmonies. Béton mal lissé, imperfection du trait de la dalle.
Des vers me viennent, qui ne calment pas mon désarroi. J’ânonne tel un talmudiste, les yeux semi-clos. Je mets les mots les uns derrière les autres, comme ils viennent, avec l'infime espoir de les voir emporter, en étant prononcés, le poids de mes inquiétudes:
Le soleil est tremblant, le ciel va l'étouffer
Il pleut sans grisaille, les nuages sont percés
Les cumulus pleurent, noyant leur essence
Sur l'eau agitée, les mats des bateaux dansent
Au large sur la mer, l'écume les coiffe
Elle qui hâle les humeurs, et entretient les soifs
Me voici devant elle, expirant doucement
Vomissant l'anxiété, par de grands soufflements
Calanchant d'une peur qui jamais ne faiblit
Je tais dans mes entrailles la voix de mes cris
Ma poitrine se tort quand mon coeur s'emballe
L'automne s'est éteint, l'hiver est si sale
Le quai se dresse, face à l'incessant ressac
Marin en déshérence, tombé du hamac
Je sens les embruns perdus dans leur envol
Pris d'un rêve abscons, brisé par le sol
Portant dans leur élan l'envie de s'enfuir
Pourtant je demeure, telle une statue de cire
Le temps fuit, jaloux, et les regards se perdent,
Mon coeur vaillant vogue au devant des emmerdes.
Derrière moi, le magasin de vêtements laisse respirer sa tranquillité. En cette fin d'après-midi, il n'est peuplé que de passagers consommateurs. Que fais-je ici ? Gareth a insisté pour remplacer la chemise perdue il y a de cela un moment, la responsabilité en incombant, il est vrai, à l'incapacité de son fils à maintenir ses purées de carotte dans leur enceinte de confinement. Une chemise ? Est-ce vraiment de cela qu'il est question ?
L'heure approche, la nervosité augmente. Une grande expiration, comme pour cracher le stress. Derrière moi, des pas s'approchent, et je n'ose pas me retourner. Un soupir. Une chemise, c'est juste une chemise. N'est-ce pas ?
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
Tombé la seumise !
Une nouvelle chemise. Le défilé qu’il nous présente déjà chaque jour devrait pourtant m’avoir informé. Il n’a nul besoin de mon aide, pour en avoir à ne plus savoir quelles épaules recouvrir. Seulement ce jour là face à lui, j’ai perdu dix ans et... Pourquoi ne pas lui avoir juste proposé de boire un verre comme deux potentiels amis le feraient ? Amis... Ce mot sonne faux, est-ce bien celui qu’il faut ? Ai-je bien envie d’y réfléchir plus que de raison ?
Mes pas qui frappent le bitume me murmurent que non. Enfin l’un n’empêche pas l’autre. Je ne fais que réparer la maladresse d’un bonhomme haut comme trois pommes. Le verre peut bien attendre que ce banal moment dans une boutique tout à fait normale et exempt de toute ambiguïté se termine. N’est-ce-pas...
Une chemise, ce n’est qu’une chemise. Je cherche mon assurance que sa silhouette au bord du trottoir étouffe. Là je me demande quelle raison le pousserait à remplacer ses costumes par des habits moins conventionnels. D’autres pièces n’auraient que l’allure d’accoutrements. Ses lèvres bougent sans que je ne comprenne ce qu’il marmonne. Jusqu’à ce que je dois assez proche pour que ses vers me parviennent.
Le premier soir de notre rencontre après vingt ans, Yukio m’avait servi une ribambelle de rimes dont je n’avais pu apprécié la justesse, assourdi par ma colère. Deux marins en plein naufrage, la voile en berne, désesperemment accrochés à la coque glissante. Voilà bien ce que nous sommes. Quelques mètres nous séparent et j’hésite. Lui faire savoir qu’il m’a fait part de l’angoisse de ses pensées, ou garder précieusement son secret et l’emporter avec moi. Assez proche pour noter l’affaissement de ses épaules et l’expiration qui ne soulage pas le poids qui les écrase.
« Bonsoir. Je ne t’ai pas trop fait attendre j’espère ? »
Souvent il est mieux de ne pas heurter la fierté d’un homme.
« On entre ? »
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Vendredi, fin d'après-midi. L'ambiance est toujours la même. La fatigue de la semaine. L'appréhension du long week-end passé seul, entre les murs d'un appartement vide de toute joie, empli de livres, d'absence, de solitude mal digérée. Deux jours de liberté à passer en ne sachant qu'en faire, à contempler le plafond comme un miroir déformant, à paumer son regard sur la peinture blanche et sans âme. Deux soirées sans que les néons ne puissent repousser l'obscurité et le froid fiévreux de la nuit. Des nuits à chercher le sommeil pour passer le temps plus vite, des nuits à manger de la disette sentimentale. Les minutes, trop longues, comme expirantes. Le plongeon dans la lecture, la perte dans les fines lignes d'écriture, comme pour oublier le reste. Suivre les alignements de caractères sur les pages d'un bouquin comme on suit un rail de coke. Vendredi, la fin de ces heures où l'occupation vient éclipser, l'espace de quelque instant, les questions et les angoisses. Ne pas aimer les lundis, au fond, c'est un peu le luxe des gens heureux, bien entourés, presque équilibrés. Dans la solitude subie, le vendredi fait office de véritable croquemitaine. Et comme à l'école du bonheur, j'ai jamais été le premier de la classe, je hais les fins de semaine. Je passe le samedi, je passe le dimanche, comme on passe son tour dans un jeu de cartes. Je me couche, je pioche, mal, et à la fin, c'est juste lundi matin.
Gareth est là. Il est pas mal, comme d'hab. Il résonne des solos de saxophone dans un bar de jazzmen enfumé, des regards fatigués après une soirée en plein air sous les étoiles. Il rayonne de la bonté comme une ampoule basse consommation branchée sur un voltage inadapté. Il me donne envie de tenter le chleuasme juste pour entendre sa voix me sortir des mots gentils. Y'a de la gêne, de la naïveté choisie, c'est beau comme du Pixar sur la fin de l'heure et demi. Le gars, j'aurais envie de le frapper verbalement que ce serait par pur astéisme. Il m'amphigoure mes pensées, c'est habituel chez lui. Je peux même pas dire que je l'aime, il me paralipse. Le temps est pourri. Heureusement qu'il est là, ça fait au moins un soleil sur l'horizon. Corollaire mécanique, j'ai les yeux éblouis. Sûrement pour ça que j'ai le regard fuyant. Y'a des baux mal clôturés entre nous, lui aussi il a les yeux qui courent le 100 mètres comme Usain Bolt après huit cafés trop infusés. Il me parle je crois, faudrait peut être que j'écoute. Je manque d'attention, mais c'est pas vraiment ma faute, dans la mesure où c'est quand même la sienne. C'est son sourire penaud là, on dirait un gamin qu'a cassé une fenêtre. J'ai un peu envie de l'embrasser. Faut se contenir grand, on nage pas sur du coton. Contention, tension, v'là que j'homéotéleute. C'est pas bon tout ça, faut se reprendre sévère. Une bonne baffe métaphorique donnée avec le plat de sa mauvaise main, comme pour planter le piolet, et en avant sur le glacier. Le pingouinot n'a pas dit son dernier mot. La banquise est glissante, mais j'ai l'âme invariante.
Un sourire, comme un clin d'oeil, comme un masque de sérénité tranquille, une attitude de cool kid pour une impression philosophique, façon Diogène de Sinope sorti de son tonneau. Dans les rues de Corinthe, je suis le sage de la street. Je parle avec calme et équilibre, un funambule toxico au-dessus de l'abîme:
- Salut frérot, bien sûr qu'on rentre. On est pas venus pour slavsquat en bas des blocs.
C'est fou comme certaines sorties spontanées peuvent ne pas coller avec l'intonation d'une voix. Dans le doute, prendre le lead, passer la porte, surtout ne pas regarder en arrière.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
Tombé la seumise !
C’est quand un homme cherche à cacher sa tristesse qu’il en devient une épreuve de parvenir à le lire. Derrière son attitude faussement légère et désinvolte Yukio tente de se convaincre de sa crédibilité. La figure est trop droite pour correspondre à ce langage dénué de son exubérant raffinement habituel. Au premier abord pompeux, typique de celui qui se noie dans sa condescendance. Puis à creuser un peu, la pioche rencontre le métal précieux tant recherché.
« Frérot ? Je préfère encore quand tu fais ton Cyrano ! »
Sourire à peine esquissé, il fuit mon regard, trop effrayé d’y lire un quelconque jugement. Je lui emboîte le pas non sans apporter une précision des plus importantes. Dans l’éventualité que l’envie lui prenne que nous nous rejoignons en bas des blocs.
« Et puis, je ne suis pas assez souple pour slavsquat. Sauf si tu te portes garant de mon équilibre. »
L’enseigne choisie par Yukio n’a rien d’ordinaire. On y retrouve des costumes, tailleurs et autres accessoires de grandes qualités. Du bouton de chemise aux lacets cirés. Je ne pouvais me vanter d’être aussi à l’aise que lui apprêté d’un costume trois pièces. Là où il parait décontracté, mes épaules se contractent sous la seule pression du tissu. Et pourtant, ne faisant rien comme les autres, voilà le seul habit dans lequel Yukio se sent invincible. Retirez-lui sa seconde peau et toute sa vulnérabilité apparaît au grand jour. La photo soigneusement enregistrée dans mon téléphone en témoigne. Gage d’un secret bien gardé dont seul moi a la connaissance.
Si au début, je n’avais qu’un souhait, en faire part à nos charmants collègues, aujourd’hui, c’est une facette de lui que je me plais à garder jalousement pour moi. Allez comprendre. Une chemise bleue nuit attire mon attention et je la tends devant Yukio.
« Téma frérot, celle-là elle déchire ! »
Ma bouche saigne et mes oreilles aussi. Je n’ai jamais parlé de cette manière, pas même au lycée. Me moquer gentiment de lui a le don de m’amuser et vaut bien quelques désagréments auditifs.
agora« Frérot ? Je préfère encore quand tu fais ton Cyrano ! »
Sourire à peine esquissé, il fuit mon regard, trop effrayé d’y lire un quelconque jugement. Je lui emboîte le pas non sans apporter une précision des plus importantes. Dans l’éventualité que l’envie lui prenne que nous nous rejoignons en bas des blocs.
« Et puis, je ne suis pas assez souple pour slavsquat. Sauf si tu te portes garant de mon équilibre. »
L’enseigne choisie par Yukio n’a rien d’ordinaire. On y retrouve des costumes, tailleurs et autres accessoires de grandes qualités. Du bouton de chemise aux lacets cirés. Je ne pouvais me vanter d’être aussi à l’aise que lui apprêté d’un costume trois pièces. Là où il parait décontracté, mes épaules se contractent sous la seule pression du tissu. Et pourtant, ne faisant rien comme les autres, voilà le seul habit dans lequel Yukio se sent invincible. Retirez-lui sa seconde peau et toute sa vulnérabilité apparaît au grand jour. La photo soigneusement enregistrée dans mon téléphone en témoigne. Gage d’un secret bien gardé dont seul moi a la connaissance.
Si au début, je n’avais qu’un souhait, en faire part à nos charmants collègues, aujourd’hui, c’est une facette de lui que je me plais à garder jalousement pour moi. Allez comprendre. Une chemise bleue nuit attire mon attention et je la tends devant Yukio.
« Téma frérot, celle-là elle déchire ! »
Ma bouche saigne et mes oreilles aussi. Je n’ai jamais parlé de cette manière, pas même au lycée. Me moquer gentiment de lui a le don de m’amuser et vaut bien quelques désagréments auditifs.
Gareth gazouille en japonais #00cc99
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Hanae parle en japonais/anglais #cc99cc
- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Yukio baladait ses yeux dans le plus bel endroit du monde. Des rayonnages de bleu et de noir comme un feu d'artifice vestimentaire. Roi du revers au royaume des doublures, il exultait de voir s'aligner comme autant de soldats aux ordres les boutons nacrés sur du velours côtelé. Placés face à des miroirs exempts de toute poussière, les portants paraissaient infinis, offrant à l’œil du visiteur en pâmoison un zeste des vertiges propres à l'éternité. Des vestes, des chemises, des carreaux, du satin et de la soie. L'atmosphère, feutrée, à l'image des borsalinos gris et bleus ne demandant qu'à emmener des voyageurs au cœur d'un film noir. L'ambiance avait quelque chose d'interdit et d'insouciant, façon bar clandestin en pleine prohibition. Tout respirait l'art déco, les années 20, Gatsby le magnifique, la jeunesse de Bonny and Clide. Les boiseries sentaient le cirage, les aiguilles, la chaleur d'une vieille machine à coudre. Entre les rangées de souliers Richelieu avec et sans perforations, une pointe d'extravagance pointait son nez, à travers un présentoir à lacets de toutes couleurs et longueurs. Le lieu était de qualité, le professeur d'histoire ne l'avait pas choisi au hasard.
Yukio nageait dans les allées comme un poisson dans l'eau. D'une certaine façon, il semblait se solubiliser dans le décor, comme appelé par les résonances des couleurs et des tissus texturés. Il était absorbé, au sens premier du terme. Derrière lui, Gareth avait suivi le mouvement, juste à temps pour le voir se retourner, et lui présenter un étonnant sourire, enjoué, presque innocent. Quelque chose dans ce commerce le rendait profondément insouciant. Il s'approcha, et lui parla à voix haute, comme euphorique:
- Gareth, je veux bien me porter garant de bien plus que ton équilibre.
Puis, il repartit, comme aspiré de nouveau par l'abondance débordante de costumes en tous genres. La réplique qu'il venait d'envoyer était sortie si spontanément qu'il n'avait même pas réfléchi au fait qu'elle était de nature à faire rougir son collègue. Il était dans son univers, qu'il partageait. D'une manière assez détournée, il dévoilait une part de lui-même, et la simple perspective de le faire accompagné du professeur d'arts allégeait son humeur. Son attitude détonnait au regard de ses habitudes, il déployait sa frivolité sans aucune feinte, avec une naïveté presque étourdie.
Yukio continuait de virevolter, comme concentré dans une démonstration de voltige aérienne. Lorsque Gareth lui proposa une chemise d'un bleu profond, il se rapprocha du sol, temporisa son tangage, toujours survolté, et planta ses yeux dans ceux de son compagnon de shopping:
- J'avoue bro, elle est chanmé. T'as l'oeil mon soss, c'est dar !
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
Tombé la seumise !
Regarder Yukio se faufiler entre les rayons était comme poser les yeux sur un enfant dans un parc d’attractions. Son corps contient avec soin l’excitation qui se lit sans mal au fond des siens. Je ne serais pas étonné de le voir repartir avec plus qu’une chemise dans les bras. D’être attendri par une telle vision, en revanche, c’était autre chose. Malgré ma surprise, je laisse ce sentiment se faire une place sans m’en insurger.
J’étais habitué à notre humour décalé depuis que nous étions en bons termes. Nous formons une bien drôle équipe, dont je ne cache pas mon plaisir d’en faire partie. Bien qu’il arrive que Yukio manifeste son don de me prendre au dépourvu. Généralement ce sont les moments où son euphorie de la situation prend le dessus sur tout le reste. C’est la première fois je crois qu’il m’offre un sourire pareil, enthousiaste et sans aucune forme d’ironie ou de malice. Aucune réplique ne me vient, je suis bien trop occupé à sentir rosir mes joues. Voilà bien longtemps qu’elles n’avaient pas été irriguées de la sorte.
Je suis persuadé qu’il ne s’est pas demandé une seconde si ses paroles ne cachaient pas un sens caché. Moi, je ne vois que ça et le pire, c’est de savoir qu’il le pense certainement. Et Yukio repart comme si de rien n’était, me laissant avec ma gêne. Il s’agirait de se venger un jour prochain. Mais pas aujourd’hui alors que le voir chercher la perle rare cotonnée étire mes lèvres. A force de virevolter, il est passé à côté d’une pièce que je m’empresse de lui montrer, l’accompagnant de mon meilleur accent de jeune rebelle.
Cette... Démarche... Cette gêne grandissante. C’est trop pour moi. Je plaque ma main sur ma bouche et souffle du nez. Mes doigts ne suffisent pas à retenir le léger gloussement qui m’échappe.
« Bon... Tu... Hem... Tu l’essaies ? Oui, t’as pas le choix de toute manière, écoute ton soss. »
J’ai du mal à m’arrêter de rire. Je lui passe devant et attrape sa manche pour l’attirer vers les cabines d’essayage, voir ce qu’elle donne une fois enfilée. Le suspens est de faible amplitude, je suis certain qu’elle lui ira très bien, comme toutes les autres. Avec nos bêtises, un détail m’a échappé.
« Ah, j’ai oublié de vérifier la taille. Dis-moi si je dois t’en prendre une autre. »
agoraJ’étais habitué à notre humour décalé depuis que nous étions en bons termes. Nous formons une bien drôle équipe, dont je ne cache pas mon plaisir d’en faire partie. Bien qu’il arrive que Yukio manifeste son don de me prendre au dépourvu. Généralement ce sont les moments où son euphorie de la situation prend le dessus sur tout le reste. C’est la première fois je crois qu’il m’offre un sourire pareil, enthousiaste et sans aucune forme d’ironie ou de malice. Aucune réplique ne me vient, je suis bien trop occupé à sentir rosir mes joues. Voilà bien longtemps qu’elles n’avaient pas été irriguées de la sorte.
Je suis persuadé qu’il ne s’est pas demandé une seconde si ses paroles ne cachaient pas un sens caché. Moi, je ne vois que ça et le pire, c’est de savoir qu’il le pense certainement. Et Yukio repart comme si de rien n’était, me laissant avec ma gêne. Il s’agirait de se venger un jour prochain. Mais pas aujourd’hui alors que le voir chercher la perle rare cotonnée étire mes lèvres. A force de virevolter, il est passé à côté d’une pièce que je m’empresse de lui montrer, l’accompagnant de mon meilleur accent de jeune rebelle.
Cette... Démarche... Cette gêne grandissante. C’est trop pour moi. Je plaque ma main sur ma bouche et souffle du nez. Mes doigts ne suffisent pas à retenir le léger gloussement qui m’échappe.
« Bon... Tu... Hem... Tu l’essaies ? Oui, t’as pas le choix de toute manière, écoute ton soss. »
J’ai du mal à m’arrêter de rire. Je lui passe devant et attrape sa manche pour l’attirer vers les cabines d’essayage, voir ce qu’elle donne une fois enfilée. Le suspens est de faible amplitude, je suis certain qu’elle lui ira très bien, comme toutes les autres. Avec nos bêtises, un détail m’a échappé.
« Ah, j’ai oublié de vérifier la taille. Dis-moi si je dois t’en prendre une autre. »
Gareth gazouille en japonais #00cc99
Gareth gazouille en anglais #9933cc
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Il m'attrape la manche, comme pour me guider vers de nouveaux horizons. Sa prise me coupe dans mes élans, à la manière d'une rafale de vent emportant avec elle du linge étendu au soleil. Déstabilisé dans les poussées vectorielles qui guident mes mouvements, je manque de tomber. Je réalise avec un léger décalage qu'il me serre le bras de ses doigts agiles et pourtant si maladroits. Je rougis légèrement à mon tour. Mon visage se fixe sur l'arrière de sa nuque, tandis que son regard se porte vers les longues cellules alignées au bout de l'espace commercial, offrant de leurs panneaux lamellés, avec une certaine forme de mansuétude, de protéger la pudeur des chastes consommateurs.
Sans l'apercevoir, j'entends son rire persister, comme nourri par mes pitreries pour le moins tourbillonnaires. Étrangement, une forme de fierté me frappe le cerveau. J'éprouve un contentement sincère à provoquer chez lui des contractions musculaires involontaires, fusse à mes dépens. Blush inattendu, encore. Respiration contrôlée, expiration méditative, masque préservé. C'est plutôt dangereux de perdre ses moyens dans un endroit couvert de miroirs dans tous les coins, mais c'est un peu la plus belle des étoiles, et dans ma tête, ça fait clic clic pan pan pan. Quelle idée de lui donner rendez-vous dans un lieu pareil ? J'ai toujours su qu'en termes de bagage intellectuel, je voyageais léger, mais je dois dire que parfois, j'arrive encore à me surprendre avec mon manque criant de discernement et de bon sens.
Je le regarde encore. Il m'entraine, au fond de l'officine, bizarrement éclairé d'un néon rouge, touche étonnante d'esprit kitsch dispersant les fantômes de l'ennui, lueur dansante propre à tromper les insomnies. Avant d'avoir eu le temps de voir le début du bout de la nuit, me voilà devant autant de cases vides et silencieuses, généreusement dotées de potentielles fermetures, sous la forme d'opaques rideaux en tissu synthétique. Le lieu est désert, même la vendeuse chargée d'assister les clients dans leurs essais s'est convertie à la politique de la chaise vide, laissant son fauteuil empreint d'une absence plus que palpable. Sans autre forme de procès, Gareth me jette au fond de ma cellule, comme un prisonnier désorienté. Des relents romantiques me montent au système limbique. L'espace d'un instant, je me perçois comte de Monte-Christo, prêt à m'évader de la plus sombre des prisons par le plus lumineux des panaches. Alors que j'occlus le rideau, me vient l'impression de hisser la grand voile, et de glisser sous le vent.
Soudainement rendu à moi-même, séparé de la source de mes émotions, me voilà de retour sur le sol, respirant avec bien moins d'inspiration, mais beaucoup plus de pertinence. J'y suis j'y reste. Essayer une chemise devrait être à ma portée, tout déphasé que je sois par l'expression décompensée de mon humanité perfectible.
La voix cristalline de Gareth brise le rideau sans prévenir, exprimant une banale inquiétude relative à la taille des frustres à tester. Le sujet est anodin, l'attention qui motive son expression l'est moins. Tandis que j’ôte, un à un, les boutons de mon actuelle chemise, avec les gestes déférents qu'on doit à du tissu de qualité, me révélant à moi-même la chaleur irradiante de ma peau, dont le relief se dévoile au rythme des contorsions qui obéissent à ma démarche, je rassure avec calme les préoccupations de la voix invisible du rideau. La taille est bonne, certains ont le compas dans l’œil, et le padre Kobayashi fait partie de ceux-là. A titre personnel, j'ai plus le cinémomètre dans l'oreille, je repère les excès de vitesse au bruit de l'effet Doppler, et l'éthylomètre dans le nez, je décèle l'ivresse à l'odeur des braves gens.
Les bretelles tombant le long des hanches, la veste pendue au cintre, la chemise pliée avec soin, posée sur le banc présent dans l'espace contraint de la cabine, me voilà réduit à sentir la brise algide de la climatisation courant sur mon épiderme, le rendant sensible au moindre mouvement d'air. J'ai froid, ma peau s'électrise, comme traversée par le choc thermique entre mon corps et les alizées antarctiques qui s'engouffrent par les fentes nées des extrémités des rideaux. Soumis à une gravité dénuée d'obstacle, mon pantalon glisse légèrement tandis que j'attrape la chemise à essayer, laissant le froid errer le long de mes sous-vêtements. Un frisson me parcourt l'échine, tandis que j'essaie de passer ma nouvelle camisole dans le volume restreint de l'isoloir, multipliant les contractions de mes bras, aspirant tant bien que mal à aboutir à mes fins sans accrocher les parois et le voile qui sert de fermeture, luttant contre la nature très aléatoire de ma proprioception.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
Tombé la seumise !
Yukio est étrangement silencieux tout d’un coup. Lui d’habitude qui n’a jamais aucun mal à placer quelques verbes bien sentis non sans cacher une pointe de fierté. Ce n’est qu’arriver devant les lignées de cabines d’essayage que je réalise la docilité avec laquelle il m’a suivi, sans une seule remarque. La machine à remonter le temps l’aurait-elle cassé après qu’il soit enfin revenu au présent dans le texte ?
Bien entendu à aucun moment je n’ai la présence d’esprit de ne serait-ce qu’imaginer être le responsable de ce bugue. Depuis quand perdait-il son vocabulaire en ma compagnie, en voilà une idée chimérique. Je choisi sa prison de bois et de tissus et ouvre le rideau d’un air presque théâtral. Si monsieur veut bien se donner la peine d’entrer. Appuyé contre le bord de sa cabine, je souris en imaginant tout ce qu’il aurait à retiré avant de parvenir à son but. Veste, bretelles - quelques élus en portent encore oui-, boutons de chemise. Une torture à enfiler autant qu’à retirer lorsque le temps n’est pas en votre faveur, que l’heure tourne.
Bien plus plaisant de s’en débarrasser. Détacher chaque bouton à la fin d’une dure journée de labeur. Retirer cette armure censée préserver de toute agitation émotionnelle incommodante. Dévoiler une peau pâle au hâle naturel léger, défendue de croiser les rayons du soleil, exempt de toute marque et indéniablement douce ; c’est du moins l’image qui naît dans mon esprit en cet instant. Image qui n’avait rien à y faire et qui échauffait mes joues. Les légers chocs contre les parois me sortent de mes pensées fiévreuses et je cligne des yeux, restés trop longtemps à fixer ce dos imaginaire sans s’humidifier. L’envie peut-être inconsciente de rendre l’illusion réelle, je faufile ma tête par-delà le rideaux.
« Tu t’en sors ou ta chemise est devenue carnivore ? »
Mon regard s’échoue comme attiré, sur sa nuque puis suit la ligne creuse de son dos jusqu’à la chute de reins dévêtue. Qu’est-ce que je fais, à part déglutir et remonter d’une traite mon œillade ?
« Ogawa Yukio ne demande jamais d’aide, quitte à se contorsionner jusqu’à ce que bosse s’en suive. »
Un sourire taquin étire mes lèvres et je m’avance vers lui, prenant soin de tirer de nouveau le rideau ensuite. Il ne restait qu’un brave bras à vêtir. J’attrape le col pendant sur ses épaules et lui tend la seconde manche.
« Dépêchez cher prince, vous allez prendre froid sous cette brise hivernale. »
J’arrange son col et observe son reflet dans le miroir. La couleur lui va bien au teint, sans surprise aucune.
agoraBien entendu à aucun moment je n’ai la présence d’esprit de ne serait-ce qu’imaginer être le responsable de ce bugue. Depuis quand perdait-il son vocabulaire en ma compagnie, en voilà une idée chimérique. Je choisi sa prison de bois et de tissus et ouvre le rideau d’un air presque théâtral. Si monsieur veut bien se donner la peine d’entrer. Appuyé contre le bord de sa cabine, je souris en imaginant tout ce qu’il aurait à retiré avant de parvenir à son but. Veste, bretelles - quelques élus en portent encore oui-, boutons de chemise. Une torture à enfiler autant qu’à retirer lorsque le temps n’est pas en votre faveur, que l’heure tourne.
Bien plus plaisant de s’en débarrasser. Détacher chaque bouton à la fin d’une dure journée de labeur. Retirer cette armure censée préserver de toute agitation émotionnelle incommodante. Dévoiler une peau pâle au hâle naturel léger, défendue de croiser les rayons du soleil, exempt de toute marque et indéniablement douce ; c’est du moins l’image qui naît dans mon esprit en cet instant. Image qui n’avait rien à y faire et qui échauffait mes joues. Les légers chocs contre les parois me sortent de mes pensées fiévreuses et je cligne des yeux, restés trop longtemps à fixer ce dos imaginaire sans s’humidifier. L’envie peut-être inconsciente de rendre l’illusion réelle, je faufile ma tête par-delà le rideaux.
« Tu t’en sors ou ta chemise est devenue carnivore ? »
Mon regard s’échoue comme attiré, sur sa nuque puis suit la ligne creuse de son dos jusqu’à la chute de reins dévêtue. Qu’est-ce que je fais, à part déglutir et remonter d’une traite mon œillade ?
« Ogawa Yukio ne demande jamais d’aide, quitte à se contorsionner jusqu’à ce que bosse s’en suive. »
Un sourire taquin étire mes lèvres et je m’avance vers lui, prenant soin de tirer de nouveau le rideau ensuite. Il ne restait qu’un brave bras à vêtir. J’attrape le col pendant sur ses épaules et lui tend la seconde manche.
« Dépêchez cher prince, vous allez prendre froid sous cette brise hivernale. »
J’arrange son col et observe son reflet dans le miroir. La couleur lui va bien au teint, sans surprise aucune.
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Interloqué, presque sous le choc, toujours entravé par mes contorsions vestimentaires, en pleine lutte avec ma camisole, je sens Gareth se glisser dans la cabine dans une attaque cavalière et pour le moins impromptue. Lui qui s'écrase d'ordinaire sous le poids de sa timidité et de sa crainte de déranger autrui, voilà qu'il se lance, à la volée, dans des charges d'estradiot inspiré d'une audace toute gasconne. Il n'est pourtant pas fier condottiere, qu'en hussard désinvolte, il parait empreint des couleurs d'un picador. Il entre, rejette sur ses arrières le rideau comme un mousquetaire aurait jeté bas sa cape, et m'assaille dans un moment où ma fierté s'est momentanément évanouie. Pris au dépourvu, saisi des ébahissements propres aux victimes d'une embuscade, je m'emmêle encore plus dans mes mouvements, lui laissant là l'opportunité de m'apporter une aide au parfum d'opprobre.
Interdit par la stupéfaction qui clôt toujours mes lèvres, j'accepte l'assistance qu'on me procure avec un silence coupable, seulement entrecoupé de tentatives malheureuses de formuler quelques mots ridicules, qui se heurtent, en définitive, à mon incapacité à desserrer la mâchoire. Gêné aux encolures, je concentre la mire de mes yeux sur le vêtement, comme pour éviter de croiser son regard. Je ne sais plus s'il faut protester ou entrer dans son jeu. Ce n'est pas qu'il soit rare que je sois confus de surprise, mais il faut avouer que Monsieur Kobayashi est décidément doué pour m'étonner. Ce n'est pas toujours erratique, mais c'est à coup sûr théâtral.
Les manches enfilées, et tandis qu'il arrange mon col, je l'entends me glisser à l'oreille son inquiétude à ce que je prenne froid. Ce faisant, je perçois très légèrement son souffle chaud sur l'arrière de ma nuque, et cette sensation feutrée fait courir sur mon échine une sorte de frisson d'appréhension. Il est si proche. Je tente avec calme et sang-froid de ne pas rougir, mais je sens malgré tout une pointe de rose me colorer les joues. Tandis qu'il m'observe par dessus mon épaule, je capte son regard dans le miroir, dans une seconde de fugacité, et je me sens basculer en me perdant dans ses yeux évanescents, perdus dans la lumière assombrie de l'espace restreint.
Assez brusquement, je me retourne pour lui faire face, et je colle ma main gauche sur la paroi, juste au dessus de son épaule, tandis que j'approche mon visage du sien, jusqu'à le dépasser par le côté, pour glisser moi aussi quelques paroles à son oreille. D'une voix aussi lascive que rancunière, murmurante et frémissante, je laisse échapper quelques mots.
- Je vous remercie de votre sollicitude mon bon chambellan. Jusqu'où êtes-vous prêt à aller pour me protéger du froid ?
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
Tombé la seumise !
Ce n’est que la seconde fois que je vois le samouraï Yukio Ogawa-dono sans sa rutilante armure, et pourtant, je lis dans son regard que reflète la glace que c’est une de trop. Quand va-il cesser de penser qu’il a besoin de jouer ce rôle de conquérant avec moi ? Je connais plus de facettes de lui que nombre de personnes qui ont croisé sa route, qu’un wakizashi m’achève si je m’en remets au mensonge.
« Ne faites donc pas cette tête... »
Il demeure silencieux et je m’applique dans ma tâche. Le tissu recouvre et épouse ses épaules, lui redonnant un peu de sa carrure. Loin d’être suffisant pour qu’il daigne trouver les mots qu’il s’efforce de trouver sans jamais y parvenir. Sourire amusé aux lèvres, je me retiens de le rendre moqueur bien que ma nature tambourine à la porte.
L’habillage terminé, j’en rajoute sans vergogne une couche. Celle-ci prend une teinte de pêche sur ses joues pâles que je me surprends à admirer dans le miroir. Nos regards finissent par se croiser, toujours incapable d’y lire ce qui se cache dans le sien. Si bien que Yukio me surprend en placant sa main sur la parois dans mon dos. Loin d’être inquiété bien qu’aillant perdue la main sur l’échange, j’attends. Il n’y a que lui pour passer de la gêne timide à tant d’impétuosité, c’en est déroutant. C’est lorsqu’il se rapproche que je sens mon appréhension grimper, que fait-il exactement ?
Sa voix chatouille mon oreille et un frisson me fige sur place. Que... Ah d’accord. Monsieur le samouraï a retrouvé sa monture. J’aurais aimé pouvoir contrôler les battements de mon cœur mais n’ait pas cette capacité. Jouer son jeu en risquant de le regretter, ou y mettre fin ? Qu’attend-t-il même de moi ? Je n’avais pas anticipé une réaction pareille, je dois avouer que ça me déstabilise complètement. Les secondes passent, je tâche de me reprendre un tant soit peu et taquine son oreille de mes mots.
« Jusqu’où m’autorisez-vous à aller ? »
Je n’ai donc de raison que dans une salle de classe.
agora« Ne faites donc pas cette tête... »
Il demeure silencieux et je m’applique dans ma tâche. Le tissu recouvre et épouse ses épaules, lui redonnant un peu de sa carrure. Loin d’être suffisant pour qu’il daigne trouver les mots qu’il s’efforce de trouver sans jamais y parvenir. Sourire amusé aux lèvres, je me retiens de le rendre moqueur bien que ma nature tambourine à la porte.
L’habillage terminé, j’en rajoute sans vergogne une couche. Celle-ci prend une teinte de pêche sur ses joues pâles que je me surprends à admirer dans le miroir. Nos regards finissent par se croiser, toujours incapable d’y lire ce qui se cache dans le sien. Si bien que Yukio me surprend en placant sa main sur la parois dans mon dos. Loin d’être inquiété bien qu’aillant perdue la main sur l’échange, j’attends. Il n’y a que lui pour passer de la gêne timide à tant d’impétuosité, c’en est déroutant. C’est lorsqu’il se rapproche que je sens mon appréhension grimper, que fait-il exactement ?
Sa voix chatouille mon oreille et un frisson me fige sur place. Que... Ah d’accord. Monsieur le samouraï a retrouvé sa monture. J’aurais aimé pouvoir contrôler les battements de mon cœur mais n’ait pas cette capacité. Jouer son jeu en risquant de le regretter, ou y mettre fin ? Qu’attend-t-il même de moi ? Je n’avais pas anticipé une réaction pareille, je dois avouer que ça me déstabilise complètement. Les secondes passent, je tâche de me reprendre un tant soit peu et taquine son oreille de mes mots.
« Jusqu’où m’autorisez-vous à aller ? »
Je n’ai donc de raison que dans une salle de classe.
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
À peine face à face, presque enlacés, séparés par un coussin d'air de l'épaisseur d'une estampe, prêts tant à croiser le fer qu'à se mordre la peau, et à laisser échapper au creux d'oreilles rougies par l'afflux sanguin des paroles bien trop audacieuses pour un lieu public. L'atmosphère est à la fois silencieuse et angoissée, comme empreinte des attentes d'un public invisible, venu assister à un duel d'escrimeurs concentrés. Les esprits nous regardent, suspendus à notre immobilité comme autant de silhouettes aux ombres dansantes du Soleil levant. Dans la bruine et la brume d'une matinée de printemps, qui respire l'herbe coupée, la rosée et les pétales emportées par le vent, deux chevaliers, blessés dans leur orgueil, jettent sous la lame de leur adversaire l'honneur outragé de sentiments contrariés. De la haine à l'amour, il n'est qu'un pas, du sabre au bouquet de roses impair, un geste infime d'une main tremblante. La brise, descendant à grandes cavalcades des montagnes, emporte, sur la plaine déserte et pourtant si troublée, les cheveux navigants des deux guerriers venus s'affronter. Sigisbées ensorcelés devant la déesse des passions, les paladins s'apprêtent, aux lueurs flamboyantes d'une aube sentimentale, à faire vibrer l'acier damasquiné de lames ancestrales, à entrechoquer, sur l'autel de la plus belle des folies, le fer d'un envoûtement réciproque.
Il n'est point de gagnant dans de telles rivalités. En juge de paix, le sang versé d'un moment d'égarement, seul, peut apporter au combat la félicité d'une pénitence partagée. Au cœur d'une tendresse retrouvée, la sérénité d'une erreur heureuse saura toujours trouver son chemin, et devant tel adversaire, ployer le genou peut avoir tant l'apparence de la défaite que l'odeur de la sagesse.
Les violons murmurent à mes oreilles, et tandis que Gareth déploie dans ses paroles l’effronterie provocante d’un homme en proie au doute, je laisse mes poumons respirer les effluves entêtantes qui dansent sur sa peau, comme autant de feux follets perdus dans la pénombre d’une nuit sans Lune. Timonier improvisant les embardées, plongé dans la tempête du Cap Horn et les brasiers de la Terre de Feu, victime des mirages de naufrageurs fantomatiques, j’ose, sans l’avoir décidé, reculer mon visage, et plonger dans les yeux tremblants d’aplomb de mon compagnon d’infortune. En un regard, je laisse mourir les dernières illusions de futilité qui agonisaient encore dans l’éther qui nous entoure. La badinerie s’éteint comme on aurait soufflé une bougie : l’heure n’est plus au jeu et aux regards espiègles. Les secondes ont perdu une forme de légèreté, et c’est sans insouciance que je perce Gareth à nu, en laissant passer, dans la profondeur de mes pupilles, toute la fureur de mes pensées.
C’est avec un sérieux non-feint, austère et consciencieux, que je laisse le silence souligner avec sincérité les battements de cœur de mon vis-à-vis, pendant de longues secondes, comme pour laisser l’évidence de la situation dissiper son assurance, et troubler encore la solidité relative de ses certitudes. Le rythme de sa poitrine, évident, trahit les faux-semblants dont il habille encore son amour-propre.
Las, je ne rompt la discrétion de l’instant que pour approcher de nouveau mes lèvres de son oreille, et libérer, enfin, quelques paroles facétieuses qui ne demandent qu’à frôler la frustration de mon interlocuteur :
- Le plus efficace, ce serait de me passer ma veste je crois.
Je recule la tête, en faisant des efforts incommensurables pour rester conséquent et grave, manquant à tout instant de céder à l’hilarité. Je laisse à peine la surprise éclore, puis j’agis immédiatement, et dépose sans prévenir, du dos de ma main droite, une caresse fragile sur la joue de mon collègue.
D’une voix candide, timide, presque inaudible, je demande avec politesse :
- Est-ce que… est-ce que je peux me sauver du froid en t’embrassant ?
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
Tombé la seumise !
Présentement, je crois que je le déteste. J’ai plus l’habitude d’être celui qui le prend au dépourvu, épluche son armure pour voir ce qu’il y a dessous sans jamais craindre de réplique assez forte de sa part pour me renverser tant la gêne l’immobilise. Aujourd’hui Yukio tient sa petite vengeance et la lueur dans ses yeux me fait savoir qu’il s’en délecte.
Mon cœur me trahi et refuse de se calmer dans ma poitrine. Je pourrais le repousser, rien ne m’en empêcherait, seulement, je ne suis plus sûr de ce que je souhaite. Pour le préserver j’ai toujours tenté de ne pas lui donner d’espoir, car mes sentiments ne répondent pas au sien, ou ai-je peur d’écouter leur plaidoyer ? Ces derniers temps, je crois avoir failli à ma mission, assez pour que Yukio se rapproche de mon oreille une seconde fois et me gifle mentalement. J’aurais dû me douter qu’il ne faisait que jouer avec mes nerfs. Est-ce bien normal d’y ressentir un peu de déception ? Je soupire et roule des yeux, quelque part frustré d’avoir cru à une chimère.
Jusqu’à ce que je croise de nouveau son regard, trop proche du mien pour que la couleur apparu sur mes pommettes ne s’estompe. Sa main touche ma joue et brûle le peu de raison qu’il me restait. Un frisson grignote ma nuque jusqu’à la pulpe de mes doigts. Je peine à croire les mots formés par ses lèvres et perçus par mes oreilles. Pendant quelques secondes, je ne réponds rien, tente de trouver la facétie sur les traits de son visage. De ses prunelles obsidiennes qui me transpercent, jusqu’à la courbe timide de ses lèvres qui ne souffre d’aucun ourlet malicieux. Et plutôt de celui que j’ai envie de parcourir.
Elles sont l’image d’un fruit défendu que je me refuse de goûter par principe. Principes qui s’envolent lorsque je saisis sa main aventureuse entre mes doigts. Ceux de mon autre main viennent se nicher dans le creux de son cou. Sa chaleur m’irradie et s’immisce sous mon épiderme. Mes lèvres se rapprochent des siennes jusqu’à s’y échouer, telle une vague se brisant sur un rocher. L’odeur de sa peau est aussi enivrantes que les collines douces sur lesquelles je me perds. Je ne peux m'empêcher de glisser ma main sur sa taille pour rapprocher nos corps, étourdit par mes sens.
agoraMon cœur me trahi et refuse de se calmer dans ma poitrine. Je pourrais le repousser, rien ne m’en empêcherait, seulement, je ne suis plus sûr de ce que je souhaite. Pour le préserver j’ai toujours tenté de ne pas lui donner d’espoir, car mes sentiments ne répondent pas au sien, ou ai-je peur d’écouter leur plaidoyer ? Ces derniers temps, je crois avoir failli à ma mission, assez pour que Yukio se rapproche de mon oreille une seconde fois et me gifle mentalement. J’aurais dû me douter qu’il ne faisait que jouer avec mes nerfs. Est-ce bien normal d’y ressentir un peu de déception ? Je soupire et roule des yeux, quelque part frustré d’avoir cru à une chimère.
Jusqu’à ce que je croise de nouveau son regard, trop proche du mien pour que la couleur apparu sur mes pommettes ne s’estompe. Sa main touche ma joue et brûle le peu de raison qu’il me restait. Un frisson grignote ma nuque jusqu’à la pulpe de mes doigts. Je peine à croire les mots formés par ses lèvres et perçus par mes oreilles. Pendant quelques secondes, je ne réponds rien, tente de trouver la facétie sur les traits de son visage. De ses prunelles obsidiennes qui me transpercent, jusqu’à la courbe timide de ses lèvres qui ne souffre d’aucun ourlet malicieux. Et plutôt de celui que j’ai envie de parcourir.
Elles sont l’image d’un fruit défendu que je me refuse de goûter par principe. Principes qui s’envolent lorsque je saisis sa main aventureuse entre mes doigts. Ceux de mon autre main viennent se nicher dans le creux de son cou. Sa chaleur m’irradie et s’immisce sous mon épiderme. Mes lèvres se rapprochent des siennes jusqu’à s’y échouer, telle une vague se brisant sur un rocher. L’odeur de sa peau est aussi enivrantes que les collines douces sur lesquelles je me perds. Je ne peux m'empêcher de glisser ma main sur sa taille pour rapprocher nos corps, étourdit par mes sens.
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
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❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Il est des instants d'éternité où le temps, suspendu dans son vol, flotte au dessus de l’abîme comme la corde d'un funambule. Comme une balançoire dans le ciel, accrochée aux nuages par le fil invisible d'un moment indécis, tourbillonnant dans les vertiges de l'incompréhension. Dans la brève étendue de secondes allongées par la surprise, étirées par les sensations, je sens reposer sur mes épaules le poids de l’évanescence du présent.
Les lèvres de Gareth sont sur les miennes, comme confondues à mes désirs, caressant mon système limbique, et laissant déjà à mes angoisses l’appréhension d’un départ, me renvoyant aux souvenirs d’un passé utilement révolu.
Je revois, dans cette salle de classe bien trop austère, et dans cette maison attristée par le conservatisme et le pessimisme propre aux yeux de ceux qui en ont trop vu, les échos d’une enfance déstructurée. Dans la teinte sombre, presque horrifique, du tableau juvénile noirci par le silence, l’absence de démonstration d’amour, les jugements hâtifs et le rejet retenu avec hypocrisie, les quelques rayons d’arc-en-ciel perçant la couverture orageuse. Le bonheur simple d’un livre trouvé, le plaisir d’apprendre, sur une carte, que le monde n’est pas enfermé dans les quatre murs d’une vie accablante, et dans des récits passionnés, que le quotidien n’est pas condamné au caractère insipide de l’indifférence. La joie de voir, dans le regard réprobateur d’un père en ruines, la couleur que l’on peut soi-même renvoyer. Comme des lambeaux de drapeau irisé, déchirés par les attentes conformistes d’une famille en attente, et qui malgré la tempête, arrivent à habiller les espoirs d’un gamin cherchant le sourire.
La violence qui rejaillit, comme évacuée par la valve de sécurité d’un autoclave. Les coups, les brimades, les persécutions, jetées sur les autres comme autant de larmes pleurées sur des joues jamais embrassées. La violence, jetée sur Gareth, vomie sans artifices avec le contentement de voir, l’espace d’un bref instant, que le malheur peut être partagé, que la douleur sait se transmettre, et qu’elle peut se parer des apparences du contrôle. L’agressivité, l’animosité, dilapidée sur les autres, retournée contre soi, transformée en l’abnégation nécessaire au fait de strier sa peau, sur l’arrière du poignet. La douleur, presque désirée, comme libératrice, comme vécue avec le soulagement de voir couler, le long de ses bras, quelques gouttes d’un sang prêt à se transformer en pierre. La violence, alimentant lentement le lit de la culpabilité, participant au maelström de la haine de soi, emportant dans ses courants les dernières sources de la couleur. Le vide, laissé comme le présent d’années à cultiver l’inanité de son existence, en Démocrite manchot. Le vide, engloutissant tout, laissant aux journées la sérénité de l’absence, l’uniformité chromatique de l’obscurité, et même plus l’envie d’en finir.
Des années de noir, d’absence de couleurs, de solitude, de platitudes, de violence, subie, donnée, offerte à autrui comme une contribution au malheur du monde. La réaction salvatrice de l’expansivité insolente, comme un coup de barre pour exploser les récifs. Parcourir le monde, parler, vomir des paroles plutôt que des coups, accumuler, partout, les cartes et les récits, les preuves tangibles de l’existence de l’arc-en-ciel. Hurler, comme un artiste avec sa palette, urbi et orbi, qu’il vaut mieux crever d’exubérance que de vivre enchaîné à une pudeur inculquée. Tenter, comme par instinct de survie, de s’affranchir des camaïeux ternes peints sur les murs de sa vie depuis l’emménagement dans son existence.
Les lèvres de Gareth sont sur les miennes. Elles ont des années de retard. En m’habillant de la noirceur du monde, je les ai refusées. Immature, lâche, habitant du désert de mes aspirations, j’ai soigneusement méprisé la couleur de ses yeux et de ses sourires. J’ai, par de l’orgueil et de la culpabilité que je ne souhaitais plus voir, voulu croire à la sagesse de mon comportement inspiré.
Les lèvres de Gareth sont sur les miennes, et je les ai, sans le savoir, tellement attendues, que je ne sais pas les accueillir. Perturbé par la timidité cachée derrière ma luxuriance, je perçois avec déception que j’ai égaré, quelque part dans mes tribulations, la clé de ma spontanéité.
Habiter l’instant, c’est un effort à faire. Que puis-je faire d’autre qu’essayer de me concentrer ? Lâcher prise, juste lâcher prise. Sentir, sans réfléchir. Écouter, sans parler, le flot de mes sensations, le discours ineffable de mes émotions. Ressentir. Laisser mon tympan danser sur le rythme des respirations saccadées. Respirer, laisser ma poitrine se remplir de la sincérité du moment. Fermer les yeux, laisser l’absence d’image libérer les cases de mon cerveau. Laisser mes cordes vocales se reposer dans les murmures inaudibles de gestes impulsifs. Abandonner la poursuite du bonheur, rester sur place, on y est bien.
Les lèvres de Gareth sont sur les miennes, et sa main se pose sur ma taille, insistant pour voir nos corps se rapprocher. J’accepte le mouvement, et l’accentue en laissant tomber l’ensemble de mon bras gauche sur l’arrière de son dos, de plus en plus bas, comme emporté par la gravité, ne produisant un sursaut que lorsque mes doigts atteignent les surpiqûres inférieures de sa chemise, et passent, audacieux, au-dessous, comme guidés vers la chaleur de sa peau.
Ma main parlera pour moi. Mon corps s’exprime, et mes lèvres quittent celles de Gareth pour marcher, tranquillement, vers la latéralité de son cou. Elles y déposent, avec naïveté, quelques baisers confondants, tandis que je conserve mes yeux clos. Pour une fois, je me force à me taire.
Je crois avoir compris. Pour peindre de la couleur, il suffit peut-être de parler moins, et de l’embrasser plus.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
Tombé la seumise !
Vingt ans en arrière, les fourmillement dans mon ventre n’étaient que crampes et douleurs. Celles laissées au fer rouge par l’homme que j’embrasse. Vingt ans en arrière, les seuls mots dont j’avais droit n’étaient qu’insultes traumatisantes. Prononcées par ces lèvres ayant quémandées les miennes. Vingt ans en arrière, je le haïssais, de n’être que l’image d’une fierté que je ne pourrais jamais afficher. Jetée aux oubliettes en une caresse sur ma joue. Vingt ans en arrière, je m’étais réjoui de l’espoir de ne plus jamais croisé sa route. Qui comme mû par le destin, avait brisé vent et marée pour me retrouver.
C’est loin, vingt ans en arrière. Pourtant j’ai continué à nourrir ce ressentiment. Persuadé qu’il m’aiderait à devenir plus fort pour affronter le reste du monde. Celui-là même qui ne concédait pas que l’on puisse être du soleil levant dans son cœur tout en voyant la vie en bleu. Plutôt grise ma vision durant toutes ces années, à prêcher provocation sur provocation à la recherche d’un moi plus combatif. Sans jamais vraiment gagner un seul combat, sans jamais prendre ma revanche sur ton sourire suffisant. Un sourire dont j’ai rêvé plus d’une fois qu’il me donne le droit d’exister auprès de toi. Un désir honteux réprimé jusqu’à ce que vingt ans, ce ne soit pas si loin tout compte fait. Pour quelle raison il y aurait-il eu prescription, une limite après laquelle j’aurais dû pardonner tes enfantillages au goût de fiel ?
Grâce à ton talent d’orateur, tu pensais me convaincre que tu avais changé ? Puisque s’il n’y a qu’un pas entre l’amour et haine, il ne pouvait n’y en avoir qu’un entre le fiel et le miel. Grâce à tes gestes dignes de représentations théâtrales, tu pensais persuader mon rire de parvenir à tes oreilles ? Puisque n’était pas né, l’être humain pouvant résister à tes simagrées. Grâce à tes talents de conteur, tu pensais pouvoir réécrire une histoire gravée dans ma chair ? Puisque tu en étais l’auteur, rien ne pouvait t’en empêcher.
C’est pour cette raison que ta plume glisse sur mon flanc, pour y narrer un nouveau chapitre. Pour elle encore que par tes lèvres, mon cou devient une nouvelle page. Que tes doigts contre ma peau en cherche le titre le plus accrocheur. Que mon souffle chaud contre ton épaule pourrait te l’inspirer. Si tu m’acceptes comme protagoniste à tes côtés, alors je trouve le courage de poser mes gouttes d’encre le long de ta clavicule. Le rôle de cette chemise me paraît futile dans notre écriture à quatre mains. J’écris certainement un paragraphe où mes doigts, avides, parcourent ton torse et où mes lèvres capturent les tiennes une nouvelle fois. Où l’encrier m’échappe, et que je me persuade que caresser ta langue de la mienne fera office de buvard.
Tellement pris dans ton élan, tu n’as même pas pensé à recouvrir tes reins de leur tissu. Les bretelles qui soutiennent d’ordinaire le personnage que tu joues sur scène sont aux abonnés absents. Je me porte volontaire à repousser leur retour d’encore quelques minutes. Vingt ans plus tard, les fourmillements dans mon ventre ne sont que papillons sortis de leur cocon. Vingt ans plus tard, les mots que j’aimerais t’entendre me dire ne tiennent qu’en trois syllabes. Vingt ans plus tard, je suis incapable de poser les miennes sur mes sentiments, trop effrayé. Vingt ans plus tard, je ne regrette pas que le destin se soit joué de nous pour que nos routes s’unissent.
agoraC’est loin, vingt ans en arrière. Pourtant j’ai continué à nourrir ce ressentiment. Persuadé qu’il m’aiderait à devenir plus fort pour affronter le reste du monde. Celui-là même qui ne concédait pas que l’on puisse être du soleil levant dans son cœur tout en voyant la vie en bleu. Plutôt grise ma vision durant toutes ces années, à prêcher provocation sur provocation à la recherche d’un moi plus combatif. Sans jamais vraiment gagner un seul combat, sans jamais prendre ma revanche sur ton sourire suffisant. Un sourire dont j’ai rêvé plus d’une fois qu’il me donne le droit d’exister auprès de toi. Un désir honteux réprimé jusqu’à ce que vingt ans, ce ne soit pas si loin tout compte fait. Pour quelle raison il y aurait-il eu prescription, une limite après laquelle j’aurais dû pardonner tes enfantillages au goût de fiel ?
Grâce à ton talent d’orateur, tu pensais me convaincre que tu avais changé ? Puisque s’il n’y a qu’un pas entre l’amour et haine, il ne pouvait n’y en avoir qu’un entre le fiel et le miel. Grâce à tes gestes dignes de représentations théâtrales, tu pensais persuader mon rire de parvenir à tes oreilles ? Puisque n’était pas né, l’être humain pouvant résister à tes simagrées. Grâce à tes talents de conteur, tu pensais pouvoir réécrire une histoire gravée dans ma chair ? Puisque tu en étais l’auteur, rien ne pouvait t’en empêcher.
C’est pour cette raison que ta plume glisse sur mon flanc, pour y narrer un nouveau chapitre. Pour elle encore que par tes lèvres, mon cou devient une nouvelle page. Que tes doigts contre ma peau en cherche le titre le plus accrocheur. Que mon souffle chaud contre ton épaule pourrait te l’inspirer. Si tu m’acceptes comme protagoniste à tes côtés, alors je trouve le courage de poser mes gouttes d’encre le long de ta clavicule. Le rôle de cette chemise me paraît futile dans notre écriture à quatre mains. J’écris certainement un paragraphe où mes doigts, avides, parcourent ton torse et où mes lèvres capturent les tiennes une nouvelle fois. Où l’encrier m’échappe, et que je me persuade que caresser ta langue de la mienne fera office de buvard.
Tellement pris dans ton élan, tu n’as même pas pensé à recouvrir tes reins de leur tissu. Les bretelles qui soutiennent d’ordinaire le personnage que tu joues sur scène sont aux abonnés absents. Je me porte volontaire à repousser leur retour d’encore quelques minutes. Vingt ans plus tard, les fourmillements dans mon ventre ne sont que papillons sortis de leur cocon. Vingt ans plus tard, les mots que j’aimerais t’entendre me dire ne tiennent qu’en trois syllabes. Vingt ans plus tard, je suis incapable de poser les miennes sur mes sentiments, trop effrayé. Vingt ans plus tard, je ne regrette pas que le destin se soit joué de nous pour que nos routes s’unissent.
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- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 29■ Messages : 340■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Ses mains m'écrivent le corps avec la saillance d'un porte-plume, imprimant sur ma peau des arabesques propres à damasquiner ma peau. Je les sens telles des griffures et des caresses, passant et repassant sur le grain de mes tissus, y déposant une encre indélébile, avec laquelle Gareth semble écrire son nom. Chacun de ses mouvements fait courir, sur mon épiderme de glace surfondue, les frissons d'une espérance rendue tangible. Ses lèvres quittent les miennes, puis les retrouvent, à l'image d'un vent chaud tourbillonnant dans le blizzard. Mon cerveau se fait oublier, et laisse à la pureté de mes sens le contrôle de mes muscles, qui ne se contractent et ne se détendent que pour laisser mes doigts, à leur tour, parcourir la matière dans laquelle s'incarne l'objet de mes émois.
Alors que les mots se sont tus devant des vérités gestuelles, je ne rêve plus que d'entendre, au creux de mon cou, les vibrations de sa voix, portées par la sincérité de l'instant. Je sens, dans l'appréhension disparue de ses contorsions, que le passé, en cet instant, s'est allégé, comme porté par l'impératif catégorique d'un présent filé des fibres de la justesse. A cette seconde précise, dans ce lieu impertinent, chaque chose semble à sa place, et malgré l'obscurité projetée par des bouquets de douleurs fanées, rien ne parait discordant.
Les lèvres de Gareth, les mains de Gareth, les caresses de Gareth, elles me réparent le cœur. Elles en rassemblent, dans un jeu de patience consommée, les morceaux éparpillés, et leur redonnent, en exprimant leur art dans un esprit Kintsugi, la semblance de la couleur. Bien des fois, j'ai ressenti, dans ma poitrine, cette sensation malsaine d'avoir, autour de ma pompe à hémoglobine, une main crochue enfonçant, à chaque inspiration, ses griffes dans la chair. Sans jamais pouvoir m'en départir vraiment complètement, j'ai eu mal, à en crier, à sentir ces aiguilles m’enserrant le thorax, à croire qu'on allait, à tout instant, m'arracher mon âme au travers de mes pectoraux. Trop souvent, j'ai vécu d'une manière plus physique que mentale, la douleur d'un amour déçu, à en croire que j'allais régurgiter, par ma bouche hurlante, les plis de mon encéphale, le sang dans mes poumons, les brûlures de mon estomac. Trop souvent. Pour la première fois depuis qu'on m'a inoculé la vie, les doigts de la main dans ma poitrine ne sont pas crochus, et ne cherchent pas à me faire vomir la corruption de mes entrailles. C'est une impression nouvelle, propre à créer dans mon lobe frontal anesthésié une forme de vertige. Comme si je tâchais de m'endormir, je sens mon corps partir, tourner dans le vide, perdre l'équilibre, et je ne me repose plus que sur le bras de Gareth sur ma taille pour me maintenir debout.
Je ne sais plus dire si mon regard s'est fermé dans l'émotion, ou si mes vertiges ont couvert mes yeux d'un voile noir. Je me guide, par le simple suivi de mon sens du toucher, vers la joue de celui que j'étreins, et je laisse chanceler ma voix, dans un souffle épuisé:
- Je t'aime, tu sais ?
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
Tombé la seumise !
Mes lèvres contre les siennes me font tomber à chaque caresse un peu plus dans les abysses. Un voile sombre duquel j’ignore comment me dépêtrer, un voile dont la texture devient rugueuse tandis qu’il me ramène doucement à la réalité. Malicieux et sadique, il me laisse encore profiter de ses mains sur mon corps qui me maintiennent en apnée, me rassurent, m’enivrent.
Mon cœur se laisse égarer, leurrer par ces étincelles qui dansent sur ma peau. Sans jamais se rendre compte que les lueurs chaleureuses se transforment doucement en un brasier menaçant. Prêt à brûler sur son passage toute euphorie, tout espoir d’avoir enfin trouvé l’âme salvatrice du désert aride qu’est devenu la mienne. L’oasis s’assèche, ne laissant derrière lui qu’un creux béant, craquelé, dont les fissures s’étendent jusqu’à tout engloutir. Ne le dis pas, par pitié pas tout de suite. Pas ce soir... Personne pour entendre ma prière sourde, le voile s’estompe, laisse ma peau à vif.
« Yukio... »
Ma main toujours dans le creux de son cou, je pose ma tête sur son front, terrifié à l’idée du mal que je vais lui faire, en colère contre moi-même d’avoir cédé tout en sachant bien au fond de moi que je ne suis pas prêt. Je m’en veux au point que mes yeux me brûlent et que je sois contraint de les maintenir fermés pour en garder les larmes montantes.
« Je... Je ne peux pas, pas maintenant... C’est... Pardon... Je sens bien que ce que je ressens pour toi est en train de changer mais... C’est trop tôt... J’ai juste... J’ai besoin de temps... »
Par peur qu’il quitte la cabine avant que je n’ai pu finir, je prends une de ses mains dans la mienne et la serre fort. Quelles paroles pourraient bien exprimer ce qui me traverse ? Le désespoir d’avoir piétiné ce qu’on a pu créer jusqu’à maintenant. Je ne veux pas le perdre, aujourd’hui je refuse qu’il s’éloigne de moi. Je veux continuer à l’entendre sonner à ma porte et à grimper l’étage qui nous sépare pour toquer à la sienne. Je veux encore entendre ses longues tirades qui de lever les yeux au ciel, ont su me faire sourire. Je veux pouvoir les fermer et savoir que le rire de Chiaki est provoqué par ses idées auxquelles lui seul peut penser.
« Ce n’est pas un rejet, je ne rejette pas tes sentiments, mais là maintenant, je ne me sens pas prêt à te les rendre comme tu le mérites... Je n’ai pas le droit de te demander de m’attendre... Même si j’en ai envie... Je te demande pardon... »
Je rejette la tête en arrière, qui vient cogner contre la paroi de la cabine. Un parfait enfo*ré, une ordure, voilà ce que je suis. Il doit tant regretter d’être amoureux de moi et je ne lui en voudrait même pas de me le balancer à la figure. Plus les chances que mes craintes deviennent réalité s’accroissent, plus je sens que ma vue se brouille. Ma voix est étouffée par les larmes que je ravale tant bien que mal sans grand succès. Je n’ai la force que pour un dernier murmure pathétique...
« T’éloignes pas de moi... »
agoraMon cœur se laisse égarer, leurrer par ces étincelles qui dansent sur ma peau. Sans jamais se rendre compte que les lueurs chaleureuses se transforment doucement en un brasier menaçant. Prêt à brûler sur son passage toute euphorie, tout espoir d’avoir enfin trouvé l’âme salvatrice du désert aride qu’est devenu la mienne. L’oasis s’assèche, ne laissant derrière lui qu’un creux béant, craquelé, dont les fissures s’étendent jusqu’à tout engloutir. Ne le dis pas, par pitié pas tout de suite. Pas ce soir... Personne pour entendre ma prière sourde, le voile s’estompe, laisse ma peau à vif.
« Yukio... »
Ma main toujours dans le creux de son cou, je pose ma tête sur son front, terrifié à l’idée du mal que je vais lui faire, en colère contre moi-même d’avoir cédé tout en sachant bien au fond de moi que je ne suis pas prêt. Je m’en veux au point que mes yeux me brûlent et que je sois contraint de les maintenir fermés pour en garder les larmes montantes.
« Je... Je ne peux pas, pas maintenant... C’est... Pardon... Je sens bien que ce que je ressens pour toi est en train de changer mais... C’est trop tôt... J’ai juste... J’ai besoin de temps... »
Par peur qu’il quitte la cabine avant que je n’ai pu finir, je prends une de ses mains dans la mienne et la serre fort. Quelles paroles pourraient bien exprimer ce qui me traverse ? Le désespoir d’avoir piétiné ce qu’on a pu créer jusqu’à maintenant. Je ne veux pas le perdre, aujourd’hui je refuse qu’il s’éloigne de moi. Je veux continuer à l’entendre sonner à ma porte et à grimper l’étage qui nous sépare pour toquer à la sienne. Je veux encore entendre ses longues tirades qui de lever les yeux au ciel, ont su me faire sourire. Je veux pouvoir les fermer et savoir que le rire de Chiaki est provoqué par ses idées auxquelles lui seul peut penser.
« Ce n’est pas un rejet, je ne rejette pas tes sentiments, mais là maintenant, je ne me sens pas prêt à te les rendre comme tu le mérites... Je n’ai pas le droit de te demander de m’attendre... Même si j’en ai envie... Je te demande pardon... »
Je rejette la tête en arrière, qui vient cogner contre la paroi de la cabine. Un parfait enfo*ré, une ordure, voilà ce que je suis. Il doit tant regretter d’être amoureux de moi et je ne lui en voudrait même pas de me le balancer à la figure. Plus les chances que mes craintes deviennent réalité s’accroissent, plus je sens que ma vue se brouille. Ma voix est étouffée par les larmes que je ravale tant bien que mal sans grand succès. Je n’ai la force que pour un dernier murmure pathétique...
« T’éloignes pas de moi... »
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❖ Âge : 28 ans
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❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Peut-on tomber en soi-même ? Avoir le cœur évidé au point de se sentir aspiré dans les abimes d'un trou noir ? Peut-on, à l'entente de quelques mots, sentir vaciller la sensation de sa propre réalité ? Flottant, comme décorporé, comme interdit, mis en stase par les paroles qui viennent de sectionner, avec application, le lien qui me rattache au monde matériel, je reste aphasique, ne sachant ni que dire ni que faire. J'ai cette perception douloureuse qu'on m'a ouvert la poitrine avec un couteau à coquillages, et qu'en quelques secondes, on a écarté, au cric pneumatique, l'espacement de mes côtes, juste histoire de m'arracher l'intérieur comme on aurait dépecé les entrailles d'un poisson.
Les phrases trébuchantes de Gareth m'ont anesthésié, je ne sais même pas si j'ai pu les comprendre. Qu'a-t-il dit au juste ? Que j'étais méprisable ? Que je n'étais pas digne d'être aimé ? Qu'il préférait me laisser seul dans mon coin ? Que je pouvais bien souffrir, et que je le méritais ? Je crois que c'est ce qu'il vient de dire. J'ai vu ses lèvres bouger, et souffler des milliers de flèches droit sur mes sentiments. Je ne suis pas sûr d'avoir tout écouté, mais j'ai saisi deux ou trois choses. Pourquoi il a parlé ? Pourquoi il parle encore ? J'essaie de regarder autour de moi, ma vision est un peu trouble, jusqu'à baisser les yeux. Il y a des petits fragments de verre par terre, qui brillent très légèrement. On a brisé une ampoule ? Je fronce légèrement les sourcils pour mieux voir, puis je les écarquille. Par terre, à ses pieds, c'est pas vraiment du verre, c'est juste les morceaux de mon cœur. Il est là, sur le sol, tout cassé, en petites miettes, en fine poussière, en petites molécules, en atomes, en électrons éparpillés, en quarks prêts à s'envoler. Ma poitrine est passée dans le grand collisionneur de hadrons, il n'en reste plus que des particules. Papa, j'ai trouvé le boson de Higgs, à moi le prix Nobel. C'est bizarre que je sois encore debout. J'ai cette légère impression de ne porter mon poids que par d'ultimes réflexes nerveux, d'être un poulet décapité capable, après avoir pris un peu de recul par rapport à son corps, de marcher encore quelques pas. Je suis Miracle Mike, on est en 1945, Fruita, Colorado, et il me reste dix-huit mois à vivre.
C'est sûrement mieux comme ça, après tout. Avec ma maladresse, je blesse tout ce que je touche, et je n'ai pas vraiment envie de blesser Gareth. Il a raison, il vaut mieux garder ses distances. Je saurai gérer. Le malheur quotidien, j'ai plutôt l'habitude. La déréliction, je connais. La solitude ? Je couche avec, surtout la nuit. Vraiment, ça va bien se passer. Il est gentil mon collègue, il me parle, déjà. Il me dit bonjour. Il me regarde pas comme un ours blanc au milieu de la jungle péruvienne, c'est pas mal quand même. Je peux pas vraiment lui en vouloir, il me donne déjà bien plus que ce dont je suis réellement digne.
C'est pas sa faute. Il est juste un peu plus comme les autres que ce que j'ai pu croire. Pourquoi pleurer sur la tombe de mes propres projections ? C'est moi qui ai donné naissance à mes illusions, je peux bien les laisser s'évanouir sans verser une larme sur leur épitaphe. Brame pas camarade, le monde est une prison, mais t'es pas le plus innocent de la cellule. On ne sanglote pas, on ne pleurniche pas, on ne piaule pas, on garde le cap. Droit sur les récifs certes, mais avec la classe du corsaire. Frange d'Albator dans le vent solaire, prêt à prendre le large.
Les lumières sont éteintes. Il faut partir Monsieur maintenant, on va fermer. Comment ? Vous avez peur de l'insignifiance de votre existence ? Et la solitude de votre condition méprisable vous écrase ? Monsieur, c'est un restaurant Arby's ici, il y a des gens qui attendent. Oui, bien sûr, il est temps de partir.
Partir ? Vers où ? Vers la vallée noire et isolée de ma claustration ? Soif de thébaïde, envie de retraite à l'ombre du monde. Au revoir Gareth, c'était sympa quand même. Je garderai de bons souvenirs de nos aventures. Tu passeras le bonjour au petit, moi je dois m'en aller, vers l'Ouest, en huguenot fuyant sa peine. Je suis désolé, je ne peux pas vraiment rester ici, il y fait trop froid, et mes lèvres sont déjà violacées. Puis ça fait mal, de rester là. En fait, ça fait très mal. Tout ira bien, je ne t'en veux pas vraiment, c'est moi qui ai tout gâché. Le taxi klaxonne dehors, la valise est prête, et l'enregistrement du vol est déjà ouvert, c'est le moment de prendre congé.
Ma main écarte le rideau de la cabine, mon regard affectueux reste appuyé sur les paupières closes de mon ami, et tandis que je finis de reboutonner mes vêtements, je glisse, dans un soupir calme et désabusé:
- Je te pardonne.
Une dernière caresse, presque paternelle, du dos de mes doigts sur sa joue, et je recule d'un pas. Je sors mon portefeuille, et je prends la direction du comptoir à l'entrée, va quand même falloir régler ce que je porte. Quitte à se prendre une veste, autant se payer une chemise.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
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❖ Âge : 29 ans
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❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
Tombé la seumise !
Si la honte pouvait être tenue entre des doigts, alors quelqu’un la pressait sans vergogne au point de m’en donner mal au cœur. La nausée au bord des lèvres, j’attends la tempête. De rage, de dégoût, de mépris ? Peu importe l’acide qui me décomposera, je l’assumerai sans riposter. C’est ma faute, je n’aurais pas dû laisser parler ces émotions indomptées, lui faire miroiter une histoire dont je n’avais pas même préparé les prémices.
L’imbécile que je suis rêve de se trouver dans un de ces dramas à l’eau de rose, où finalement le plus hésitant jette ses doutes aux oubliettes et s’abandonne dans une étreinte emplie de sentiments pour officialiser leur amour. Nous ne sommes pas dans un drama, je ne suis qu’un piètre acteur qui a appris le texte d’un rôle qui n’est pas le sien et je ne m’en rends compte qu’après qu’on ait crié coupé. Il faut tout recommencer. Tout... Je refuse de l’admettre. Pas après tout ce temps à chasser les souvenirs pour en créer de nouveaux plus agréables.
Ces trois mots me font quitter le plateau. Je ne veux ni ce rôle ni aucun autre, qu’on me vire du casting, je ne fais que saboter un travail de longue haleine sans aucune reconnaissance. Pourtant c’est bien ce que je lui ai demandé, de me pardonner. En vérité, j’aurais préféré être l’objet d’un de ces apartés dont il a le secret, dépeignant ma sottise, attirant la lumière des projecteurs sur lui pour mieux me faire oublier. Sa caresse sur ma joue n’a plus la chaleur de la première. Elle me glace le sang, comme le dernier contact avec l’être aimé avant qu’il ne s’éloigne pour ne jamais revenir.
« Attends...! »
C’est trop tard, le rideau se baisse, je suis seul dans cette cabine qui m’étouffe. Les murs semblent se rapprocher, mon reflet dans le miroir se rit de moi. Je sors avant de me laisser dévorer par cette vision. Je repère Yukio qui se dirige déjà vers la caisse, porte-feuilles en main. Je ne peux le laisser terminer sa manœuvre. Ce n’est pas ce qui était convenu. Que je lui brise le cœur ne faisait pas non plus parti de l’addition. Il était hors de question qu’il doive en payer littéralement le prix...
« Non, laisse... »
C’est parce que Chiaki a tâché la sienne que nous sommes là. Je ne lui offre pas l’occasion de protester et tends quelques billets au caissier, sans même me soucier de leur montant. Il me rend près de la moitié avec gêne, sentant le malaise palpable entre nous. La chemise payée, la brise qui balaie le trottoir n’est rien face au vide algide qui me paralyse.
« Je comprendrais que tu ne veuilles plus m’adresser la parole, je ne le mérite pas... »
Et ne l’accepte pas, mais qui suis-je pour le contester.
agoraL’imbécile que je suis rêve de se trouver dans un de ces dramas à l’eau de rose, où finalement le plus hésitant jette ses doutes aux oubliettes et s’abandonne dans une étreinte emplie de sentiments pour officialiser leur amour. Nous ne sommes pas dans un drama, je ne suis qu’un piètre acteur qui a appris le texte d’un rôle qui n’est pas le sien et je ne m’en rends compte qu’après qu’on ait crié coupé. Il faut tout recommencer. Tout... Je refuse de l’admettre. Pas après tout ce temps à chasser les souvenirs pour en créer de nouveaux plus agréables.
Ces trois mots me font quitter le plateau. Je ne veux ni ce rôle ni aucun autre, qu’on me vire du casting, je ne fais que saboter un travail de longue haleine sans aucune reconnaissance. Pourtant c’est bien ce que je lui ai demandé, de me pardonner. En vérité, j’aurais préféré être l’objet d’un de ces apartés dont il a le secret, dépeignant ma sottise, attirant la lumière des projecteurs sur lui pour mieux me faire oublier. Sa caresse sur ma joue n’a plus la chaleur de la première. Elle me glace le sang, comme le dernier contact avec l’être aimé avant qu’il ne s’éloigne pour ne jamais revenir.
« Attends...! »
C’est trop tard, le rideau se baisse, je suis seul dans cette cabine qui m’étouffe. Les murs semblent se rapprocher, mon reflet dans le miroir se rit de moi. Je sors avant de me laisser dévorer par cette vision. Je repère Yukio qui se dirige déjà vers la caisse, porte-feuilles en main. Je ne peux le laisser terminer sa manœuvre. Ce n’est pas ce qui était convenu. Que je lui brise le cœur ne faisait pas non plus parti de l’addition. Il était hors de question qu’il doive en payer littéralement le prix...
« Non, laisse... »
C’est parce que Chiaki a tâché la sienne que nous sommes là. Je ne lui offre pas l’occasion de protester et tends quelques billets au caissier, sans même me soucier de leur montant. Il me rend près de la moitié avec gêne, sentant le malaise palpable entre nous. La chemise payée, la brise qui balaie le trottoir n’est rien face au vide algide qui me paralyse.
« Je comprendrais que tu ne veuilles plus m’adresser la parole, je ne le mérite pas... »
Et ne l’accepte pas, mais qui suis-je pour le contester.
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❖ Âge : 28 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Je ne voulais pas de ces billets. Je me sens sale. J'ai l'impression qu'il essaie de racheter ma bonne humeur, et ça m'insupporte. Sans même le décider consciemment, j'adresse au caissier qui attrape son argent un regard plus noir et profond qu'une fosse à charbon, ce qui provoque une réaction quelque part entre l'effroi et le malaise. Je n'insiste pas, le garçon est à deux doigts de l'évanouissement. Je ne pense même pas à présenter ma carte de fidélité, j'ai juste envie de sortir au grand air, de rentrer chez moi, d'être seul avec moi-même, qu'on me donne la paix que je réclame. J'emporte la chemise sans laisser le temps au vendeur de la plier et de la ranger dans un sac, le libérant avec une certaine anticipation de sa géhenne douloureuse. Le dos tourné, je ne sais plus si j'entends réellement un soupir de soulagement, ou si je l'invente. L'espace d'un instant, je suis pris de l'idée de me retourner, et fusiller le pauvre grouillot des deux blocs de souffre qui me servent d'yeux, histoire de lui provoquer une crise cardiaque, mais la possibilité de croiser le regard de Gareth sur mes talons m'en dissuade.
Le trottoir, enfin. L'air frais alentours, par son gradient de température, me donne l'impression d'émettre une vapeur colérique, à l'image d'un démon de magma plongé dans l'eau. Je fulmine dans mon environnement, je veux prendre une douche froide, histoire de laver à grandes eaux cette impression que de la crasse me colle à la peau, histoire de faire redescendre l'effervescence courroucée de mon cerveau, laisser le flot emporter la bile qui m'imprègne le corps. J'en ressens le besoin physique. Sans cela, je marche à l'équilibre entre les algarades et les diatribes rageuses. J'ai le sentiment étrange d'être une grenade à un cheveu de perdre sa goupille, et de pouvoir exploser au moindre mouvement.
Je souffle doucement, pour me calmer. Pourquoi a-t-il voulu payer ? Il ne pouvait pas me laisser tranquille ? Après m'avoir arraché le coeur de la poitrine, il fallait encore qu'il me poursuive, comme un corbeau prêt à toutes les persécutions.
Là, encore, il est derrière moi, prêt à me rattraper, incapable de laisser la distance à son être me détendre l'humeur. En démineur inconscient, il vient de lui-même se placer dans le rayon de la déflagration potentielle. Imbécile. Il n'y a que deux catégories de démineurs. Ceux qui sont trop prudents, et ceux qui meurent jeunes. Avec un tel comportement, il ne fera sûrement pas partie de la première catégorie.
Instable comme une bouteille de nitroglycérine transportée par une grand-mère qui sucrerait les fraises, je fais quelques pas, dans une direction quelconque, sans même savoir si c'est la bonne, en espérant qu'on me lâchera enfin les basques.
Évidemment, ce n'est pas le cas. La naïveté de l'avoir aimé a beau s'être transformée en une sorte de boue dans laquelle j'ai l'impression de patauger. Il ne peut pas s'empêcher de m'en déverser encore un peu plus sur la tête, comme pour m'y noyer.
« Je comprendrais que tu ne veuilles plus m’adresser la parole, je ne le mérite pas... »
Mais... Ta gueule en fait ! Je m'en contrefiche de t'adresser la parole, je veux même pas y penser. Je veux juste que là, maintenant, tu me laisses disparaitre dans le tourbillon de ma neurasthénie. C'est trop compliqué à comprendre ?
Si j'ouvre la bouche, je vais dire des choses que je vais regretter, c'est aussi sûr que deux et deux font quatre, l'état de ma certitude à ce sujet est solide comme l'airain. J'essaye de garder mes lèvres closes, avec la concentration intense d'un gendre en plein bad trip devant ses beaux-parents. Mon corps est pris de sudations, de palpitations, de légers tremblements. Déjà, je ne contrôle plus rien. Je me sens comme spectateur de mes propres actions, comme extérieur à mes décisions, comme expulsé de mon propre cerveau, déconnecté de mes mouvements. Quelqu'un parle, je ne sais plus si c'est moi, mais c'est avec ma voix:
- Arrête d'essayer de me faire croire que t'es désolé. Tout ça... C'est exactement ce que tu voulais, depuis le début... N'est-ce pas ? Là, tu l'as ta vengeance. Tu m'as fait souffrir bien comme il faut. T'es content maintenant ? C'est pas ce que tu voulais ? Je te félicite, t'es devenu exactement comme moi. T'as appris à jouer avec les sentiments des gens, c'est une compétence plutôt utile, tu verras. Tu veux quoi maintenant ? Un diplôme ? Tu l'as, avec mention. Maintenant, puisque tu poses la question, oui, je préfère qu'on ne se parle plus.
Je ne sais pas trop ce que j'ai dit. Je ne suis même pas sûr que ça avait un sens. J'avais juste besoin de cracher le sang que j'avais dans la gorge, et là, j'ai juste besoin qu'on me sacre patience.
- Gareth N. KobayashiPersonnel ; prof d'arts plastiques■ Age : 28■ Messages : 1022■ Inscrit le : 27/08/2020■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 29 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1 (Appart)
❖ Arrivé(e) en : Septembre 2016
Tombé la seumise !
Je ne comprends pas. Tout ce qu’il se passe après mes dernières paroles échappe à mes facultés mentales. L’averse me glace les os, suivi par un écoulement de boue nauséabond qui s’infiltre dans ma gorge pour m’asphyxier. Ma vengeance. Pourquoi, pourquoi penses-tu ça ? Comment je peux avoir réussi à te faire plus de mal que je n’aurais jamais pu si je l’avais vraiment voulu ? Je me sens d’autant plus monstrueux, d’être parvenu à te graver en tête que tout ce qu’on a vécu, depuis nos retrouvailles, n’étaient qu’étapes d’un plan monté de toute pièce pour te détruire. Tu te trompes, tu es loin de la vérité et je ne trouve rien à te dire qui pourrait t’en convaincre !
J’entends ta souffrance dans chaque mot, chacun résonne tel des claquements de fouet. Brûlures dont je suis le responsable, mon bras arraché à mon contrôle, rendu fou de justice et sourd à mes ordres. J’aimerais me le couper pour faire cesser le sifflement à tes oreilles, mais même cela m’est interdit. Mes muscles sont figés dans la stupeur. Pour te briser ainsi sans aucune préméditation, je dois être le pire de nous deux... Mon corps m’accorde juste assez de contrôle pour tenter une vaine remontée à la surface.
« Non, j’ai jamais voulu te faire ça... »
Pour le peu de valeur que ça aura à tes yeux, autant laisser la vase m’emporter. Je n’en reviens toujours pas que ce soit ce que tu crois, que j’ai voulu me venger. Sans rien dire de plus parce qu’il n’y a plus rien à ajouter, je m’éloigne, abandonne cette lutte perdue d’avance. J’ai pu entrevoir ta détresse sous les lumières du Kabukichô, mais je ne t’ai jamais vu si incisif. Tes mots ont eu l’effet de lames qui ne se sont pas contentées de me lacérer la peau. La transpercer, déchirer chaque fibre, mordre chaque nerf au point que la douleur me cloue au sol, est plus proche de la réalité.
Après plusieurs minutes à errer direction le métro comme un automate, je réalise à quel point cela fait sens dans ton esprit. Que tu t’imagines que depuis tous ces mois, je me joues de toi, me broie l’estomac. J’en presse mes doigts contre mes lèvres pour dissuader tout haut le cœur de m’humilier en public. A tes yeux je n’ai pas simplement refuser tes avances, je t’ai manipulé et trahi.
Je ne sais pas trop comment, mais je me retrouve devant la porte de mon appartement. Je l’ouvre doucement, la fait claquer derrière moi. Balance mes chaussures dans l'entrée et me laisse glisser contre le mur. Je me tire les cheveux à m’en faire mal, pour me punir un peu plus. Une heure passe, le vide complet, excepté un flot d’insultes pour m’enterrer encore plus. Il n’y a pas assez de sel dans mes larmes pour laver toute la crasse de ma bêtise.
agoraJ’entends ta souffrance dans chaque mot, chacun résonne tel des claquements de fouet. Brûlures dont je suis le responsable, mon bras arraché à mon contrôle, rendu fou de justice et sourd à mes ordres. J’aimerais me le couper pour faire cesser le sifflement à tes oreilles, mais même cela m’est interdit. Mes muscles sont figés dans la stupeur. Pour te briser ainsi sans aucune préméditation, je dois être le pire de nous deux... Mon corps m’accorde juste assez de contrôle pour tenter une vaine remontée à la surface.
« Non, j’ai jamais voulu te faire ça... »
Pour le peu de valeur que ça aura à tes yeux, autant laisser la vase m’emporter. Je n’en reviens toujours pas que ce soit ce que tu crois, que j’ai voulu me venger. Sans rien dire de plus parce qu’il n’y a plus rien à ajouter, je m’éloigne, abandonne cette lutte perdue d’avance. J’ai pu entrevoir ta détresse sous les lumières du Kabukichô, mais je ne t’ai jamais vu si incisif. Tes mots ont eu l’effet de lames qui ne se sont pas contentées de me lacérer la peau. La transpercer, déchirer chaque fibre, mordre chaque nerf au point que la douleur me cloue au sol, est plus proche de la réalité.
Après plusieurs minutes à errer direction le métro comme un automate, je réalise à quel point cela fait sens dans ton esprit. Que tu t’imagines que depuis tous ces mois, je me joues de toi, me broie l’estomac. J’en presse mes doigts contre mes lèvres pour dissuader tout haut le cœur de m’humilier en public. A tes yeux je n’ai pas simplement refuser tes avances, je t’ai manipulé et trahi.
Je ne sais pas trop comment, mais je me retrouve devant la porte de mon appartement. Je l’ouvre doucement, la fait claquer derrière moi. Balance mes chaussures dans l'entrée et me laisse glisser contre le mur. Je me tire les cheveux à m’en faire mal, pour me punir un peu plus. Une heure passe, le vide complet, excepté un flot d’insultes pour m’enterrer encore plus. Il n’y a pas assez de sel dans mes larmes pour laver toute la crasse de ma bêtise.
#terminé
Gareth gazouille en japonais #00cc99
Gareth gazouille en anglais #9933cc
Chiaki gazouille en japonais/anglais #6699cc
Hanae parle en japonais/anglais #cc99cc
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