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- InvitéInvité
A l’ombre des azalées
En ce samedi d’août, la chaleur est écrasante. Le petit climatiseur de l’appartement de Moon a rendu l’âme en début de semaine. Elle a tout essayé : ouvrir les fenêtres pour créer des courants d’air, fermer les volets, s’asseoir à même le sol pour profiter du carrelage froid. Rien n’y fait. Il fait trop chaud. Le reste de la semaine, Moon a survécu en passant la plupart de son temps à l’Université, afin de profiter de l’air froid des couloirs et des salles de classes.
Aujourd’hui, il lui faut fuir.
Il est quatorze heures, mais la jeune professeur n’a rien avalée de la journée. C’est que la chaleur l’épuise et que même manger fatigue. Elle glisse dans une petite robe, très légère et en lin blanc, et sort. Elle saute dans le premier bus qu’elle trouve direction l’Arboretum de Kobe. Le trajet est un peu long, mais elle a envie plus que tout de l’ombre et de la fraîcheur des arbres. Même la mer et la plage ne lui plaisent pas tant. Moon veut échapper au soleil.
A l’entrée du parc botanique, un vendeur de glace pilée fait carton plein. L’odeur sucrée du sirop de fraise met immédiatement l’eau à la bouche de Moon. Elle fait la queue, quelques minutes, et une fois payé, tient son petit pot comme un trophée, avant d’entamer sa ballade.
Elle se sent mieux à chaque bouchée.
Plusieurs chemins s’offrent à elle : jardin occidental, arbres médicinaux, rhododendrons (malheureusement déjà fanés par la chaleur du soleil), forêt de conifères, “Memorial forest”. La jeune professeur reste interdite face à cet intitulé. Forêt de la mémoire. Les grands arbres promettent beaucoup d’ombre, et le fait qu’ils aient été plantés par des usagers du parc plaît beaucoup à la sensibilité de la jeune femme. Tant d'histoires, tant d’années, dans un si petit lieu !
Alors, elle s’élance, s’avance, marche, profite. Son pas lent, presque désabusé, rend compte de toute son extase. Qu’est-ce qu’il fait bon d’être dans la forêt en ces temps ! A part quelques touristes, Moon a l’impression de ne croiser personne. Ils sont certainement tous chez eux, fenêtres fermées, le climatiseur à fond. Tant mieux ! Elle profite de sa solitude.
Aujourd’hui, il lui faut fuir.
Il est quatorze heures, mais la jeune professeur n’a rien avalée de la journée. C’est que la chaleur l’épuise et que même manger fatigue. Elle glisse dans une petite robe, très légère et en lin blanc, et sort. Elle saute dans le premier bus qu’elle trouve direction l’Arboretum de Kobe. Le trajet est un peu long, mais elle a envie plus que tout de l’ombre et de la fraîcheur des arbres. Même la mer et la plage ne lui plaisent pas tant. Moon veut échapper au soleil.
A l’entrée du parc botanique, un vendeur de glace pilée fait carton plein. L’odeur sucrée du sirop de fraise met immédiatement l’eau à la bouche de Moon. Elle fait la queue, quelques minutes, et une fois payé, tient son petit pot comme un trophée, avant d’entamer sa ballade.
Elle se sent mieux à chaque bouchée.
Plusieurs chemins s’offrent à elle : jardin occidental, arbres médicinaux, rhododendrons (malheureusement déjà fanés par la chaleur du soleil), forêt de conifères, “Memorial forest”. La jeune professeur reste interdite face à cet intitulé. Forêt de la mémoire. Les grands arbres promettent beaucoup d’ombre, et le fait qu’ils aient été plantés par des usagers du parc plaît beaucoup à la sensibilité de la jeune femme. Tant d'histoires, tant d’années, dans un si petit lieu !
Alors, elle s’élance, s’avance, marche, profite. Son pas lent, presque désabusé, rend compte de toute son extase. Qu’est-ce qu’il fait bon d’être dans la forêt en ces temps ! A part quelques touristes, Moon a l’impression de ne croiser personne. Ils sont certainement tous chez eux, fenêtres fermées, le climatiseur à fond. Tant mieux ! Elle profite de sa solitude.
Samedi 5 août 2017
- InvitéInvité
Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
En ce samedi après-midi, un chien file à travers les chemins du parc. Les rares humains présents l'évitent sur son passage, où il s'autorise parfois le plaisir de renifler un passant. Ces derniers brisent le contact déplacé, bien plus souvent ennuyés qu’effrayés, et continuent leur route d'un pas pressé. Triste qu'elle doit être, cette bête au pelage cuivré, de voir la moindre de ses tentatives de sympathiser voué à l'échec : il lui faut plus que ça pour abandonner.
Au lieu de cela, le Shiba Inu aventure le museau sous un rideau de couleur blanc, dont les pans recouvrent une chair à la bonne odeur.
« Jack ! Non !»
Tout en râlant, je tire d'un coup sec sur la laisse ; une secousse à peine suffisante pour faire reculer le chien, le nez toujours sous la robe. C'est une forte tête, et j'ai bien du mal à me faire obéir depuis que je fais du dog-sitting. Son propriétaire m'avait prévenu, et me voilà une fois de plus face à une de ses incartades.
« Désolée madame !»
En temps normal, je l'aurais forcé à revenir à mes pieds, mais ça fait des heures que je marche sous une température écrasante, et j'ai bien peur d'être vidée de toutes mes forces. Alors je me rapproche à grands pas pour parcourir la distance qui me sépare de la dame.
Au lieu de cela, le Shiba Inu aventure le museau sous un rideau de couleur blanc, dont les pans recouvrent une chair à la bonne odeur.
« Jack ! Non !»
Tout en râlant, je tire d'un coup sec sur la laisse ; une secousse à peine suffisante pour faire reculer le chien, le nez toujours sous la robe. C'est une forte tête, et j'ai bien du mal à me faire obéir depuis que je fais du dog-sitting. Son propriétaire m'avait prévenu, et me voilà une fois de plus face à une de ses incartades.
« Désolée madame !»
En temps normal, je l'aurais forcé à revenir à mes pieds, mais ça fait des heures que je marche sous une température écrasante, et j'ai bien peur d'être vidée de toutes mes forces. Alors je me rapproche à grands pas pour parcourir la distance qui me sépare de la dame.
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- InvitéInvité
A l’ombre des azalées
Ce n’est étonnamment pas un humain qui vient rompre la calme promenade de la jeune femme. Voilà qu'une truffe humide fait son chemin sur la cuisse de Moon. Surprise par cet inopiné contact, Moon fait un petit bond en arrière. Elle baisse immédiatement les yeux sur l’animal. Un chien. Une sorte de corniaud sans respect qui ne semble pas être au fait des limites nécessaires pour la vie en société.
Moon n’est pas une grande amoureuse des animaux. Et c’est peu dire. Dans sa vie, elle n’en a eu que deux : un poisson rouge du nom de Confettis, gagné lors d’une fête foraine, et mort au bout de deux semaines ; et un petit chat qui passait plus de temps dans la maison du voisin que dans la sienne. Alors, lorsqu’elle sent l’insistance de l’animal qui revient à la charge sous son jupon, elle est loin d’être heureuse.
C’est même pire que ça.
En fait, Moon n’aime pas vraiment les chiens. Il y a quelque chose chez eux qui lui fait peur : peut-être leur débordante énergie, la force qu’ils peuvent déployer lorsqu’ils sont excités, ou encore leurs grandes rangées de dents.
S’il vous plaît mademoiselle, faites quelque chose. Son ton est presque suppliant.
Moon n’ose plus bouger. Elle a à peine pris le temps de regarder la maîtresse de l’animal. Elle est bien trop occupée à regarder le chien. Dans la tête de Moon, la réalité est toute déformée : le gentil Shiba en recherche d’attention devient un molosse agressif.
Moon n’est pas une grande amoureuse des animaux. Et c’est peu dire. Dans sa vie, elle n’en a eu que deux : un poisson rouge du nom de Confettis, gagné lors d’une fête foraine, et mort au bout de deux semaines ; et un petit chat qui passait plus de temps dans la maison du voisin que dans la sienne. Alors, lorsqu’elle sent l’insistance de l’animal qui revient à la charge sous son jupon, elle est loin d’être heureuse.
C’est même pire que ça.
En fait, Moon n’aime pas vraiment les chiens. Il y a quelque chose chez eux qui lui fait peur : peut-être leur débordante énergie, la force qu’ils peuvent déployer lorsqu’ils sont excités, ou encore leurs grandes rangées de dents.
S’il vous plaît mademoiselle, faites quelque chose. Son ton est presque suppliant.
Moon n’ose plus bouger. Elle a à peine pris le temps de regarder la maîtresse de l’animal. Elle est bien trop occupée à regarder le chien. Dans la tête de Moon, la réalité est toute déformée : le gentil Shiba en recherche d’attention devient un molosse agressif.
Samedi 5 août 2017
- InvitéInvité
Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
La gêne de l'inconnue est palpable. À sa supplique, j'attrape Jack par le collier et le fait reculer de plusieurs pas, puis, je le fais s’asseoir à côté de moi en lui appuyant sur le haut de la queue.
« Je suis vraiment désolée !»
Je m'incline pour lui présenter mes excuses, le chien désormais bien sage à mes pieds. Son souffle chaud sur ma joue, il halète de tout son soûl, apparemment lui aussi fatigué de la promenade. On a beaucoup marché pour arriver jusqu'ici, ayant très mal appréhendé la distance.
« Ça va aller ?»
Je m'inquiète de l'état de la jeune femme. Elle avait eu l'air tétanisé par le chien, et je sais à quel point une phobie peut entraver notre vie. Je grattouille la tête du cabot derrière ses oreilles – maintenant qu'il est plus calme.
« Je suis vraiment désolée !»
Je m'incline pour lui présenter mes excuses, le chien désormais bien sage à mes pieds. Son souffle chaud sur ma joue, il halète de tout son soûl, apparemment lui aussi fatigué de la promenade. On a beaucoup marché pour arriver jusqu'ici, ayant très mal appréhendé la distance.
« Ça va aller ?»
Je m'inquiète de l'état de la jeune femme. Elle avait eu l'air tétanisé par le chien, et je sais à quel point une phobie peut entraver notre vie. Je grattouille la tête du cabot derrière ses oreilles – maintenant qu'il est plus calme.
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- InvitéInvité
A l’ombre des azalées
Moon n’a pas l’habitude de se montrer aussi vulnérable. Elle tient à sa réputation et construit une persona de femme forte et sûre d’elle-même. Alors, elle se rend compte du ridicule de la situation dès que le chien s’est assis. Sa respiration commence à se calmer. C’est fou, Moon ne s’était même pas rendu compte de son emballement.
Merci.
Elle pose une main sur son front. Entre la chaleur et la peur, elle se sent toute fragile. Shootée aux vitamines et aux autres compléments alimentaires, Moon est très rarement dans ce genre de posture. Parce qu’elle évite un maximum les situations stressantes, elle ne sait plus vraiment à quoi ressemble une crise de panique ou d’angoisse.
En ce moment, sa tête tourne un peu.
C’est certainement à cause de la chaleur. Ou à cause de son ventre vide. Si elle avait mieux mangé, elle irait déjà beaucoup mieux. Moon en est persuadée et pourtant, elle a du mal à se remettre sur pied. A ses pieds gît le reste de sa glace pilée. La trentenaire l’a lâché sans vraiment s’en rendre compte. Tant pis, elle ira en chercher une autre.
Les yeux de la professeur se redressent vers Nissa. Elle feint un léger sourire. Elle voit bien le regard inquiet de l’adolescente. Moon ne voulait pas l’inquiéter et aurait préféré
Je-oui, oui. Je vais mieux, je vous en remercie.
Ce n’est pas un mensonge. Son pouls redescend, et ses joues reprennent des couleurs. Maintenant que le chien est calme, il ne semble plus du tout aussi effrayant. Elle aimerait bien s’habituer à ses bestioles, pour ne plus jamais avoir à revivre cette expérience.
Je n’ai pas l’habitude des chiens. Comment s’appelle-t-il ?
Lui donner un nom, ça l’humanisera certainement un peu plus.
Merci.
Elle pose une main sur son front. Entre la chaleur et la peur, elle se sent toute fragile. Shootée aux vitamines et aux autres compléments alimentaires, Moon est très rarement dans ce genre de posture. Parce qu’elle évite un maximum les situations stressantes, elle ne sait plus vraiment à quoi ressemble une crise de panique ou d’angoisse.
En ce moment, sa tête tourne un peu.
C’est certainement à cause de la chaleur. Ou à cause de son ventre vide. Si elle avait mieux mangé, elle irait déjà beaucoup mieux. Moon en est persuadée et pourtant, elle a du mal à se remettre sur pied. A ses pieds gît le reste de sa glace pilée. La trentenaire l’a lâché sans vraiment s’en rendre compte. Tant pis, elle ira en chercher une autre.
Les yeux de la professeur se redressent vers Nissa. Elle feint un léger sourire. Elle voit bien le regard inquiet de l’adolescente. Moon ne voulait pas l’inquiéter et aurait préféré
Je-oui, oui. Je vais mieux, je vous en remercie.
Ce n’est pas un mensonge. Son pouls redescend, et ses joues reprennent des couleurs. Maintenant que le chien est calme, il ne semble plus du tout aussi effrayant. Elle aimerait bien s’habituer à ses bestioles, pour ne plus jamais avoir à revivre cette expérience.
Je n’ai pas l’habitude des chiens. Comment s’appelle-t-il ?
Lui donner un nom, ça l’humanisera certainement un peu plus.
Samedi 5 août 2017
- InvitéInvité
Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
La pauvre, elle est toute pâle. Quand elle pose la main sur son front, mon cœur rate un battement ; par mon manque de sérieux, je l'avais mise dans une mauvaise situation, et elle payait le prix à ma place. Ma main tient plus fermement la laisse, histoire d'être sûre que le situation ne se répète pas.
J'aperçois la glace pilée éparpillée sur le sol, et me dis, que, forcément, je lui rembourserai dès que je pourrai. Non seulement, je lui ai causé des soucis, mais en plus, je lui ai privé de son rafraîchissement. Avec la chaleur qu'il fait, ça devait être un sacré boost d'énergie perdue.
Elle me sourit, alors qu'une moue désolée s'installe sur mon visage. Sa phrase me rassure et me fait sentir coupable tout autant. Dire qu'elle me remercie alors que je suis la cause de toute ça « Encore désolée...» Je baisse la tête, gênée.
L'inconnue a tout de même l'air d'aller mieux, et là, se trouve mon seul réconfort. Lorsqu'elle me demande le nom du chien, je souris : « Il s'appelle Jack, en l'honneur de Jack sparrow le propriétaire m'a dit» Je continue de le caresser derrière les oreilles, tout en réfléchissant la suite de ma pensée.
« Où avez-vous acheté votre glacé pilée ? Ça ferait un bon rafraîchissement pour Jack»
Et nous deux. Je n'ai que de l'eau dans mon sac à dos, et vu la température, elle est loin d'être fraîche. Alors si je peux la rembourser tout en donnant de quoi se rafraîchir au chien, c'est tout bénéf pour moi.
J'aperçois la glace pilée éparpillée sur le sol, et me dis, que, forcément, je lui rembourserai dès que je pourrai. Non seulement, je lui ai causé des soucis, mais en plus, je lui ai privé de son rafraîchissement. Avec la chaleur qu'il fait, ça devait être un sacré boost d'énergie perdue.
Elle me sourit, alors qu'une moue désolée s'installe sur mon visage. Sa phrase me rassure et me fait sentir coupable tout autant. Dire qu'elle me remercie alors que je suis la cause de toute ça « Encore désolée...» Je baisse la tête, gênée.
L'inconnue a tout de même l'air d'aller mieux, et là, se trouve mon seul réconfort. Lorsqu'elle me demande le nom du chien, je souris : « Il s'appelle Jack, en l'honneur de Jack sparrow le propriétaire m'a dit» Je continue de le caresser derrière les oreilles, tout en réfléchissant la suite de ma pensée.
« Où avez-vous acheté votre glacé pilée ? Ça ferait un bon rafraîchissement pour Jack»
Et nous deux. Je n'ai que de l'eau dans mon sac à dos, et vu la température, elle est loin d'être fraîche. Alors si je peux la rembourser tout en donnant de quoi se rafraîchir au chien, c'est tout bénéf pour moi.
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- InvitéInvité
A l’ombre des azalées
Sacrée journée, quand même ! Vivement que son climatiseur soit réparé. Moon a déjà envoyé plusieurs mails à son propriétaire, mais personne n’est passé. En fin de semaine prochaine qu’on lui dit. Elle aura bien le temps de se dessécher d’ici-là.
A l’ombre des grands arbres, elle se sent quand même mieux. Une brise fraîche s’installe entre les deux jeunes femmes. C’est terriblement agréable. Moon regarde le chien.
Jack.
Elle répète immédiatement le nom, comme pour l’enregistrer, comme pour lui donner une consistance.
Enchantée Jack.
Un léger mouvement de tête accompagne ses salutations. Moon ne fera pourtant pas un pas de plus vers le chien, pas tout de suite. Elle ne veut pas imaginer la texture des poils sur ses doigts. Mais pour le moment, elle essaie d’accepter sa présence.
A l’entrée du parc, c’est pas tout à côté, mais je vous accompagne avec plaisir, je n’ai malheureusement pas pu en profiter. Faute à la maladresse !
Moon se rend bien compte de l’empathie de la jeune fille. Elle n’a aucune envie d’en rajouter une couche. La trentenaire a les moyens de se payer des dizaines et des dizaines de glaces pilées. Elle ne gagnerait rien à désigner le chien et son enthousiasme comme coupable de sa propre bêtise.
Suivez-moi.
La phrase est impérative, mais le ton se veut plutôt doux. Moon ouvre la marche. Elle fait attention à se mettre à côté de Nissa, et non celui du chien. Tous les dix mètres environ, la trentenaire glisse un regard curieux vers Jack, pour se rassurer.
Vous promenez un chien qui ne vous appartient pas ?
Il paraît qu’il existe des cat et des dog sitters. Moon trouve ce métier curieux. Il faut vraiment apprécier les animaux pour pouvoir supporter ceux des autres.
A l’ombre des grands arbres, elle se sent quand même mieux. Une brise fraîche s’installe entre les deux jeunes femmes. C’est terriblement agréable. Moon regarde le chien.
Jack.
Elle répète immédiatement le nom, comme pour l’enregistrer, comme pour lui donner une consistance.
Enchantée Jack.
Un léger mouvement de tête accompagne ses salutations. Moon ne fera pourtant pas un pas de plus vers le chien, pas tout de suite. Elle ne veut pas imaginer la texture des poils sur ses doigts. Mais pour le moment, elle essaie d’accepter sa présence.
A l’entrée du parc, c’est pas tout à côté, mais je vous accompagne avec plaisir, je n’ai malheureusement pas pu en profiter. Faute à la maladresse !
Moon se rend bien compte de l’empathie de la jeune fille. Elle n’a aucune envie d’en rajouter une couche. La trentenaire a les moyens de se payer des dizaines et des dizaines de glaces pilées. Elle ne gagnerait rien à désigner le chien et son enthousiasme comme coupable de sa propre bêtise.
Suivez-moi.
La phrase est impérative, mais le ton se veut plutôt doux. Moon ouvre la marche. Elle fait attention à se mettre à côté de Nissa, et non celui du chien. Tous les dix mètres environ, la trentenaire glisse un regard curieux vers Jack, pour se rassurer.
Vous promenez un chien qui ne vous appartient pas ?
Il paraît qu’il existe des cat et des dog sitters. Moon trouve ce métier curieux. Il faut vraiment apprécier les animaux pour pouvoir supporter ceux des autres.
Samedi 5 août 2017
- InvitéInvité
Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
À l'évocation de son nom, le chien dresse les oreilles puis remue la queue avec fougue. Si je ne le tenais pas fermement, il se serait rué aux pieds de la dame, et l'histoire se serait à nouveau répété.
Je suis un peu bête ; J'aurais du me présenter en même temps que le chien, et lui demander à mon tour son nom. On verra ça plus tard. En plus, elle jette la faute du drame de la glace pilée sur elle-même alors que les coupables sont sous ses yeux.
J'obéis à son « ordre » et on marche donc en direction de l'entrée du parc, où je fais bien attention de garder Jack contre ma jambe droite, et la dame à mon côté gauche. Je veille à ce qu'il ne se débatte pas, ou ne vire sur le bord en tenant la laisse au minimum.
Les coups d’œil que lance l'inconnue au chien me réconforte dans le sérieux que je mets à le tenir. Elle a l'air loin d'être assurée, et ça me rappelle moi-même quand j'étais beaucoup plus jeune et que je n'avais jamais vu de « grand » chiens. Un de mes amis de Nagoya avait un Malamut alors forcément, niveau gros toutou, je suis rodée.
« Oui ! J'ai posté une annonce de dog-sitting gratuit, et son propriétaire m'a tout de suite contacté. Il est un peu fou mais c'est un bon chien»
J'en rêvais depuis plusieurs mois de faire ça ! Alors forcément, avec les vacances, et le temps libre, j'ai cherché de quoi me mettre sous la dent. Ce n'est pas le seul chien que je promène mais comme Jack est un peu vilain avec ses congénères je ne peux que le promener seul.
Je suis un peu bête ; J'aurais du me présenter en même temps que le chien, et lui demander à mon tour son nom. On verra ça plus tard. En plus, elle jette la faute du drame de la glace pilée sur elle-même alors que les coupables sont sous ses yeux.
J'obéis à son « ordre » et on marche donc en direction de l'entrée du parc, où je fais bien attention de garder Jack contre ma jambe droite, et la dame à mon côté gauche. Je veille à ce qu'il ne se débatte pas, ou ne vire sur le bord en tenant la laisse au minimum.
Les coups d’œil que lance l'inconnue au chien me réconforte dans le sérieux que je mets à le tenir. Elle a l'air loin d'être assurée, et ça me rappelle moi-même quand j'étais beaucoup plus jeune et que je n'avais jamais vu de « grand » chiens. Un de mes amis de Nagoya avait un Malamut alors forcément, niveau gros toutou, je suis rodée.
« Oui ! J'ai posté une annonce de dog-sitting gratuit, et son propriétaire m'a tout de suite contacté. Il est un peu fou mais c'est un bon chien»
J'en rêvais depuis plusieurs mois de faire ça ! Alors forcément, avec les vacances, et le temps libre, j'ai cherché de quoi me mettre sous la dent. Ce n'est pas le seul chien que je promène mais comme Jack est un peu vilain avec ses congénères je ne peux que le promener seul.
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- InvitéInvité
A l’ombre des azalées
Gratuit ? Quelle idée ! Tout travail mérite salaire. Moon a bien sûr aussi fait de l’excès de zèle quand elle était adolescente, et n’a pas toujours reçu ce qu’elle méritait à la suite de stages ou autres missions bénévoles en audiovisuel. Les maîtres de chiens peuvent certainement donner une poignée de billets en échange du temps que prend cette jeune fille.
Vous n’êtes jamais payée pour ce travail ?
Moon insiste sur le mot travail. L’été est le moment parfait pour se faire quelques billets et économiser pour l’année scolaire. Peut-être que la jeune fille n’est pas encore assez à l’aise avec ses capacités pour s’octroyer le droit de se faire payer. Mais Moon le prend comme une mission personnelle : à la fin de la journée, elle espère bien avoir persuadé cette jeune fille d’exiger son dû.
En plus, ça mériterait une prime de risque !
Moon pointe du doigt Jack en souriant joyeusement. Elle plaisante et exagère évidemment la dangerosité du chien. Depuis quelques minutes, il est à sa place.
Donc j’imagine que ce n’est pas votre activité principale ?
Si elle est bénévole. Moon essaie d’estimer l’âge de la jeune fille. Elle semble être entre le lycée et les études, à l’âge où tout est encore possible. La professeur n’est pas du genre à pousser aux longues carrières universitaires, mais elle aime rêver au futur des adolescents qu’elle croise.
Elle, elle a déjà fait un bon bout de chemin.
Vous n’êtes jamais payée pour ce travail ?
Moon insiste sur le mot travail. L’été est le moment parfait pour se faire quelques billets et économiser pour l’année scolaire. Peut-être que la jeune fille n’est pas encore assez à l’aise avec ses capacités pour s’octroyer le droit de se faire payer. Mais Moon le prend comme une mission personnelle : à la fin de la journée, elle espère bien avoir persuadé cette jeune fille d’exiger son dû.
En plus, ça mériterait une prime de risque !
Moon pointe du doigt Jack en souriant joyeusement. Elle plaisante et exagère évidemment la dangerosité du chien. Depuis quelques minutes, il est à sa place.
Donc j’imagine que ce n’est pas votre activité principale ?
Si elle est bénévole. Moon essaie d’estimer l’âge de la jeune fille. Elle semble être entre le lycée et les études, à l’âge où tout est encore possible. La professeur n’est pas du genre à pousser aux longues carrières universitaires, mais elle aime rêver au futur des adolescents qu’elle croise.
Elle, elle a déjà fait un bon bout de chemin.
Samedi 5 août 2017
- InvitéInvité
Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
Hm ? Je ne suis pas étonnée parce sa question vu que Momo m'a posée la même lorsque je lui en ai parlé. C'est similaire à faire du bénévolat... À la fin du service, on ne demande pas à être payé ni récompensé. Surtout que j'adore marcher et les chiens !
« Non... Mais c'est juste pour les personnes âgées, trop veilles pour sortir leur chien »
Ma recherche était ciblée. J'avais voulu trouver un public large, et demandant... Comme ça, ça me laisse beaucoup de choix sur les chiens, et je me sens plus à l'aise avec les personnes âgées. Puis, les toutous peuvent avoir leur dose de marche pour ne pas prendre trop de poids.
Quand sonnera la rentrée, je ne m'occuperai plus que d'un cabot – même si j'espère que ce sera plus. Ce sera la personne âgée et le chien avec qui j'ai eu le plus de feeling. Au cas où, elle insisterait sur le besoin de me faire payer, j'ajoute sereinement :
« Je me vois mal taper dans leur maigre retraite »
Je rigole à sa plaisanterie sur la prime de risque. Elle n'est pas totalement dans le faux, un chien que j'ai rencontré ses derniers jours était revêche et méchant – tellement qu'il a essayé de me mordre quand je me suis assise sur le canapé et quand je me suis inclinée pour dire au revoir à sa propriétaire.
« O-oui. Je suis en terminal au lycée international de Kobe »
« Non... Mais c'est juste pour les personnes âgées, trop veilles pour sortir leur chien »
Ma recherche était ciblée. J'avais voulu trouver un public large, et demandant... Comme ça, ça me laisse beaucoup de choix sur les chiens, et je me sens plus à l'aise avec les personnes âgées. Puis, les toutous peuvent avoir leur dose de marche pour ne pas prendre trop de poids.
Quand sonnera la rentrée, je ne m'occuperai plus que d'un cabot – même si j'espère que ce sera plus. Ce sera la personne âgée et le chien avec qui j'ai eu le plus de feeling. Au cas où, elle insisterait sur le besoin de me faire payer, j'ajoute sereinement :
« Je me vois mal taper dans leur maigre retraite »
Je rigole à sa plaisanterie sur la prime de risque. Elle n'est pas totalement dans le faux, un chien que j'ai rencontré ses derniers jours était revêche et méchant – tellement qu'il a essayé de me mordre quand je me suis assise sur le canapé et quand je me suis inclinée pour dire au revoir à sa propriétaire.
« O-oui. Je suis en terminal au lycée international de Kobe »
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- InvitéInvité
A l’ombre des azalées
Cette jeune femme est décidément pleine de bonnes intentions. C’est rare de croiser des gamines avec autant de gentillesse. Moon est impressionnée par la lycéenne, et ne sait plus trop quoi répondre. Elle aimerait rétorquer qu’un salaire même symbolique vaut mieux que zéro, mais elle voit dans le regard de Nissa une certaine assurance. Moon ne forcera pas plus. Nissa aura tout le temps de se faire de l’argent.
Et puis, mine de rien, il faut aussi de ces personnes volontaires et bienveillantes, qui veulent du bien à la société et à ses résidents de manière désintéressée. Moon adorerait avoir cette jeune femme comme étudiante. Elle est certainement superbe.
Et c’est toujours comme ça avec Moon. Déformation professionnelle. Elle imagine toujours les jeunes gens qu’elle rencontre dans sa classe. Elle les fantasme en bons élèves quand ils sont gentils. Elle essaie de ne pas trop les fantasmer quand ils sont désagréables. Nissa est lycéenne, en dernière année en plus. Presque l’âge d’être dans sa classe.
On travaille au même endroit, alors.
Enfin, presque au même endroit.
Je suis professeur de cinéma à l’Université de Kobe.
Moon passe beaucoup de temps dans les couloirs de l’Académie, mais elle n’est professeur à Kobe que depuis quelques mois. Il y a tellement d’élèves et d’étudiants ! Nissa est certes adorable, mais a un physique qui se fond dans la masse, contrairement à certains étudiants aux cheveux colorés et aux styles haut en couleur. Alors, s’il est possible que les deux femmes se soient croisées dans le campus, Moon ne s’en souvient pas.
Elles arrivent au stand de glace pilée. Moon fait un signe de la main.
C’est ici. Que veux-tu comme glace ? Pour toi et pour Jack.
Moon compte offrir. C’est elle l’aînée.
Et puis, mine de rien, il faut aussi de ces personnes volontaires et bienveillantes, qui veulent du bien à la société et à ses résidents de manière désintéressée. Moon adorerait avoir cette jeune femme comme étudiante. Elle est certainement superbe.
Et c’est toujours comme ça avec Moon. Déformation professionnelle. Elle imagine toujours les jeunes gens qu’elle rencontre dans sa classe. Elle les fantasme en bons élèves quand ils sont gentils. Elle essaie de ne pas trop les fantasmer quand ils sont désagréables. Nissa est lycéenne, en dernière année en plus. Presque l’âge d’être dans sa classe.
On travaille au même endroit, alors.
Enfin, presque au même endroit.
Je suis professeur de cinéma à l’Université de Kobe.
Moon passe beaucoup de temps dans les couloirs de l’Académie, mais elle n’est professeur à Kobe que depuis quelques mois. Il y a tellement d’élèves et d’étudiants ! Nissa est certes adorable, mais a un physique qui se fond dans la masse, contrairement à certains étudiants aux cheveux colorés et aux styles haut en couleur. Alors, s’il est possible que les deux femmes se soient croisées dans le campus, Moon ne s’en souvient pas.
Elles arrivent au stand de glace pilée. Moon fait un signe de la main.
C’est ici. Que veux-tu comme glace ? Pour toi et pour Jack.
Moon compte offrir. C’est elle l’aînée.
Samedi 5 août 2017
- InvitéInvité
Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
Je tourne mon regard vers elle lorsqu'elle affirme travailler au même endroit. Une étudiante ? Elle n'a pas l'air assez âgée pour être professeur à l'univ... Ah bah si. C'est étonnant comment je suis une douille pour devenir les âges. Maya, maintenant elle.
Je pense qu'il est temps de se présenter maintenant qu'on sait évoluer dans le même cercle de gens et de personne. Je m'incline : « Tanaka Nissa, enchantée !» Ma main tient toujours fermement la laisse, histoire qu'il ne profite pas de cet instant pour s'échapper.
Les présentations faites, on arrive au stand de glace pilée. Je sors mon portefeuille de ma main libre et m'approche, avant que la prof ne puisse payer à ma place. Je la regarde avec un air obstiné... Sa glace est partie trop vite à cause de moi, je dois payer ma dette !
« Je vais prendre une à la mangue, et l'autre sans sirop. Et vous, ce sera quoi ? »»
Je pense qu'il est temps de se présenter maintenant qu'on sait évoluer dans le même cercle de gens et de personne. Je m'incline : « Tanaka Nissa, enchantée !» Ma main tient toujours fermement la laisse, histoire qu'il ne profite pas de cet instant pour s'échapper.
Les présentations faites, on arrive au stand de glace pilée. Je sors mon portefeuille de ma main libre et m'approche, avant que la prof ne puisse payer à ma place. Je la regarde avec un air obstiné... Sa glace est partie trop vite à cause de moi, je dois payer ma dette !
« Je vais prendre une à la mangue, et l'autre sans sirop. Et vous, ce sera quoi ? »»
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A l’ombre des azalées
A son tour, Moon s’incline poliment. Elle sait combien ce genre de formalités peut ennuyer certaines personnes. Ce n’est pas son cas. Moon aime ces règles, ces moments de calme et de cérémonie. Le geste marque une pause, comme un pacte.
Moon Kawaguchi, de même.
La professeur se redresse tout sourire. A force, elle en a presque oublié la présence du chien. Nissa semble parfaitement s’en charger, alors elle ne s'inquiète plus du tout. C’est peut-être en passant du temps avec des maîtres bien intentionnés et fermes qu’elle pourra un jour vaincre sa peur des toutous.
Voyons, rangez votre portefeuille.
Il est hors de question de laisser une lycéenne payer. Surtout si elle qui travaille bénévolement. Moon gagne sa vie, et la gagne bien. Elle insiste. Pour la trentenaire, la perte de la glace n’est dû à personne d’autre qu’elle. Et finalement, ce malheureux incident est plutôt agréable et lui a permis de passer du temps en bonne compagnie.
Alors, Moon s’impose. Elle profite de son privilège d’adulte pour se mettre en avant et pour faire un signe au vendeur.
Trois glaces je vous en prie. Une sans sirop, une mangue, et une pastèque.
Elle sort immédiatement sa carte, ne laissant aucune chance à Nissa. Moon est obstinée. Elle pose sa carte sur la machine. Un tintement valide le paiement. Le glacier s’attèle et fabrique les glaces. D’abord celle de Jack, puis celle de Nissa. Moon les récupère et les tend à la lycéenne. Puis, elle se tourne pour récupérer son dû.
Ca me fait plaisir. Vraiment.
Moon Kawaguchi, de même.
La professeur se redresse tout sourire. A force, elle en a presque oublié la présence du chien. Nissa semble parfaitement s’en charger, alors elle ne s'inquiète plus du tout. C’est peut-être en passant du temps avec des maîtres bien intentionnés et fermes qu’elle pourra un jour vaincre sa peur des toutous.
Voyons, rangez votre portefeuille.
Il est hors de question de laisser une lycéenne payer. Surtout si elle qui travaille bénévolement. Moon gagne sa vie, et la gagne bien. Elle insiste. Pour la trentenaire, la perte de la glace n’est dû à personne d’autre qu’elle. Et finalement, ce malheureux incident est plutôt agréable et lui a permis de passer du temps en bonne compagnie.
Alors, Moon s’impose. Elle profite de son privilège d’adulte pour se mettre en avant et pour faire un signe au vendeur.
Trois glaces je vous en prie. Une sans sirop, une mangue, et une pastèque.
Elle sort immédiatement sa carte, ne laissant aucune chance à Nissa. Moon est obstinée. Elle pose sa carte sur la machine. Un tintement valide le paiement. Le glacier s’attèle et fabrique les glaces. D’abord celle de Jack, puis celle de Nissa. Moon les récupère et les tend à la lycéenne. Puis, elle se tourne pour récupérer son dû.
Ca me fait plaisir. Vraiment.
Samedi 5 août 2017
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Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
Oh, j'adore son prénom. J'aime les noms anglais comme River ou Hope, et les prénoms de fleurs comme Hortensia ou Magnolia. « I-il est chouette vo-votre prénom » C'était gênant à dire, mais je l'ai dit ! Comme ça, ça ne va pas hanter pendant des jours pour rien.
Quand elle me dit de ranger mon portefeuille, je sens le coup fourré arriver. Elle fonce dans le tas avant que j'ai le temps de dire quoi que ce soit au vendeur, et plaque sa carte bleue contre la machine. Si j'avais fait un plongeon ou même un placage, j'aurais eu le temps de l'arrêter.
Mais après-tout, on dit que la nourriture offerte est meilleure... Alors je vais la savourer de tout mon soûl. « Merci mais fallait pas ! » Je pose la glace sans sirop aux pattes de Jack. Il en avait bien besoin la pauvre.
Le chien niaque sa glace pilée en quelques bouchées, alors que je savoure la mienne avec délice. C'est tellement bon et ça fait tellemeeent du bien. Ça me donne le sourire et je ne peux que chantonner ma bonne humeur. Je me tourne vers la prof et lui demande :
« Pourquoi avoir choisi le cinéma ? »
Quand elle me dit de ranger mon portefeuille, je sens le coup fourré arriver. Elle fonce dans le tas avant que j'ai le temps de dire quoi que ce soit au vendeur, et plaque sa carte bleue contre la machine. Si j'avais fait un plongeon ou même un placage, j'aurais eu le temps de l'arrêter.
Mais après-tout, on dit que la nourriture offerte est meilleure... Alors je vais la savourer de tout mon soûl. « Merci mais fallait pas ! » Je pose la glace sans sirop aux pattes de Jack. Il en avait bien besoin la pauvre.
Le chien niaque sa glace pilée en quelques bouchées, alors que je savoure la mienne avec délice. C'est tellement bon et ça fait tellemeeent du bien. Ça me donne le sourire et je ne peux que chantonner ma bonne humeur. Je me tourne vers la prof et lui demande :
« Pourquoi avoir choisi le cinéma ? »
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A l’ombre des azalées
Ce n’est pas le premier compliment qu’elle entend sur son prénom depuis qu’elle vit au Japon. Pourtant, en Corée, elle a reçu quelques brimades. C’est que Moon est davantage utilisé comme patronyme. Lorsqu’elle était enfant et jeune adolescente, “Moon” était devenu pour elle comme une marque. Les agences avec lesquelles la coréenne travaillait jouaient avec la sonorité anglophone de son prénom pour marquer les esprits. Elle a même tenu un petit rôle dans un drama sur l’astrologie : une enfant perdue dans une galaxie fantasmée. Sorte d’Emilie Jolie à la coréenne. La série TV a complètement floppé et le show s’est arrêté après deux épisodes.
Merci beaucoup.
Le ton calme, le sourire poli, Moon ne se permet pourtant pas de raconter toutes ces anecdotes. Elle préfère se taire et rester discrète sur la profession qu’elle tenait enfant. C’est l’une des raisons pour lesquelles elle a quitté la Corée pour le Japon. Elle se sent toujours si gênée, si seule, lorsqu’elle est reconnue dans la rue. Sa carrière d’actrice est loin, très loin derrière elle. Et ce n’est pas son de fait.
Pour contenir ses émotions, et se changer les idées, Moon croque à pleine dents dans la glace. Elle s’en brûle les dents. Mais le violent frisson la déconcentre et ses mauvaises pensées s’échappent quasiment instantanément.
Pourquoi le cinéma ? Répète-t-elle en marmonnant.
Le cinéma, ça a toujours été une évidence. Elle est tombée dedans quand elle était petite. Alors, elle a simplement continué. Moon ne s'est jamais posé la question. Pourquoi professeur, oui ! Elle a toute une liste de raisons valables. Mais pourquoi le cinéma ?
J’ai eu la chance de voir quelques plateaux de tournage quand j’étais enfant. J’étais complètement ébahie par les grosses caméras et les lumineux projecteurs.
Moon ne détaillera pas plus l’expérience. Mais elle ne trouve pas une autre raison. Le cinéma l’a choisi, et non le contraire.
Tu es en terminale, c’est bien ça ? Moon cherche la confirmation dans le regard de Nissa avant de reprendre. Tu as déjà une idée de ce que tu veux faire ensuite ?
Merci beaucoup.
Le ton calme, le sourire poli, Moon ne se permet pourtant pas de raconter toutes ces anecdotes. Elle préfère se taire et rester discrète sur la profession qu’elle tenait enfant. C’est l’une des raisons pour lesquelles elle a quitté la Corée pour le Japon. Elle se sent toujours si gênée, si seule, lorsqu’elle est reconnue dans la rue. Sa carrière d’actrice est loin, très loin derrière elle. Et ce n’est pas son de fait.
Pour contenir ses émotions, et se changer les idées, Moon croque à pleine dents dans la glace. Elle s’en brûle les dents. Mais le violent frisson la déconcentre et ses mauvaises pensées s’échappent quasiment instantanément.
Pourquoi le cinéma ? Répète-t-elle en marmonnant.
Le cinéma, ça a toujours été une évidence. Elle est tombée dedans quand elle était petite. Alors, elle a simplement continué. Moon ne s'est jamais posé la question. Pourquoi professeur, oui ! Elle a toute une liste de raisons valables. Mais pourquoi le cinéma ?
J’ai eu la chance de voir quelques plateaux de tournage quand j’étais enfant. J’étais complètement ébahie par les grosses caméras et les lumineux projecteurs.
Moon ne détaillera pas plus l’expérience. Mais elle ne trouve pas une autre raison. Le cinéma l’a choisi, et non le contraire.
Tu es en terminale, c’est bien ça ? Moon cherche la confirmation dans le regard de Nissa avant de reprendre. Tu as déjà une idée de ce que tu veux faire ensuite ?
Samedi 5 août 2017
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Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
La professeur me remercie du compliment avec sérénité accompagnée d'un joli sourire. Elle est tellement classe : de prendre la flatterie comme elle vient, sans rougir ni marquer le moindre signe de déstabilisation.
Je pose ma question et Kawaguchi-san la répète sur un ton particulier. Est-ce parce qu'elle est en pleine réflexion ou parce que j'ai posé une question indiscrète ? Ma interrogation intérieure est balayée par sa réponse; elle m'évoque des plateaux de tournage, et je l'imagine toute petite, vagabonder au milieu des caméras et des éclairages.
« Dès l'enfance alors ? Woah... J'aimerai bien avoir eu une illumination aussi » Je baisse les yeux sur ma glace quand je réponds à sa question, une peu gênée « Parce que non... Je n'ai pas idée de quoi faire plus tard »
Je gratte les oreilles de Jack qui a fini de se rassasier, avec la main qui tient la laisse. Il me la léchouille en se tordant à moitié la nuque, et je la glisse sur son museau pour ne pas qu'il se fasse mal. J'ai toujours ce projet de devenir fleuriste, mais je ne pourrais pas étudier à KHS...
Alors je suis toujours un peu perdue sur ce que va être mon avenir. Au pire des cas, je ferais médecine... Ça fera toujours plaisir aux parents.
Je pose ma question et Kawaguchi-san la répète sur un ton particulier. Est-ce parce qu'elle est en pleine réflexion ou parce que j'ai posé une question indiscrète ? Ma interrogation intérieure est balayée par sa réponse; elle m'évoque des plateaux de tournage, et je l'imagine toute petite, vagabonder au milieu des caméras et des éclairages.
« Dès l'enfance alors ? Woah... J'aimerai bien avoir eu une illumination aussi » Je baisse les yeux sur ma glace quand je réponds à sa question, une peu gênée « Parce que non... Je n'ai pas idée de quoi faire plus tard »
Je gratte les oreilles de Jack qui a fini de se rassasier, avec la main qui tient la laisse. Il me la léchouille en se tordant à moitié la nuque, et je la glisse sur son museau pour ne pas qu'il se fasse mal. J'ai toujours ce projet de devenir fleuriste, mais je ne pourrais pas étudier à KHS...
Alors je suis toujours un peu perdue sur ce que va être mon avenir. Au pire des cas, je ferais médecine... Ça fera toujours plaisir aux parents.
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A l’ombre des azalées
Moon est touchée par le regard perdu de l’adolescente. Parce qu’elle enseigne à l’Université, elle a rarement épaulé des étudiants en mal de futur. La professeur s’en veut un peu de ne pas avoir explicité son parcours professionnel. Si le cinéma était une évidence, l’enseignement beaucoup moins. A l’âge de Nissa, elle n’aurait jamais parié sur cette profession. Lycéenne, elle pensait encore dur comme fer à son avenir d’actrice. Elle n’avait aucunement l’intention de quitter les planches de théâtre et les plateaux de tournage.
La vie a choisi pour elle.
Aujourd’hui, Moon s’est fait une raison. A trente ans, elle ne va pas s’inventer une carrière d’actrice. Si elle voulait s’obstiner, elle pourrait certainement avoir des petits rôles de figuration, et à force, tourner dans quelques publicités. Mais elle a goûté au plaisir du jeu de fiction et aurait beaucoup de mal à revenir en arrière.
Et puis, il y a sa peau. Cachées par le maquillage, ses cicatrices d’acné sont quasiment invisibles. Mais face à la finesse des objectifs, il n'y a rien à faire. Tous les défauts sont visibles. Moon n’a pas la chance de ces vieux acteurs exigeants qui imposent aux boîtes de production l’effacement de leurs rides au moyen de coûteux effets spéciaux.
Ce n’était pas une illumination, en fait. Elle va faire une petite exception à sa règle, rien que pour cette fois. Au lycée, je voulais être comédienne. Mais je ne regrette pas du tout le chemin qui m’a poussé à enseigner.
Elle fait une petite pause dans son récit, porte sa glace à ses lèvres et prend une petite bouchée. Moon adore son travail.
Trouver ce qui nous plaît, ça prend du temps. Beaucoup de temps. Alors, ne t’inquiète pas, tu as le droit de te tromper, de tenter des études, de les arrêter, d’en reprendre d’autre.
L’important, c’est de suivre ce qui nous plaît, et donner tout notre coeur. Ce n’est jamais grave de faire une erreur. On se nourrit toujours de ce qu’on apprend, Moon en est persuadée.
Qu’est-ce qui te fait vibrer aujourd’hui ?
La vie a choisi pour elle.
Aujourd’hui, Moon s’est fait une raison. A trente ans, elle ne va pas s’inventer une carrière d’actrice. Si elle voulait s’obstiner, elle pourrait certainement avoir des petits rôles de figuration, et à force, tourner dans quelques publicités. Mais elle a goûté au plaisir du jeu de fiction et aurait beaucoup de mal à revenir en arrière.
Et puis, il y a sa peau. Cachées par le maquillage, ses cicatrices d’acné sont quasiment invisibles. Mais face à la finesse des objectifs, il n'y a rien à faire. Tous les défauts sont visibles. Moon n’a pas la chance de ces vieux acteurs exigeants qui imposent aux boîtes de production l’effacement de leurs rides au moyen de coûteux effets spéciaux.
Ce n’était pas une illumination, en fait. Elle va faire une petite exception à sa règle, rien que pour cette fois. Au lycée, je voulais être comédienne. Mais je ne regrette pas du tout le chemin qui m’a poussé à enseigner.
Elle fait une petite pause dans son récit, porte sa glace à ses lèvres et prend une petite bouchée. Moon adore son travail.
Trouver ce qui nous plaît, ça prend du temps. Beaucoup de temps. Alors, ne t’inquiète pas, tu as le droit de te tromper, de tenter des études, de les arrêter, d’en reprendre d’autre.
L’important, c’est de suivre ce qui nous plaît, et donner tout notre coeur. Ce n’est jamais grave de faire une erreur. On se nourrit toujours de ce qu’on apprend, Moon en est persuadée.
Qu’est-ce qui te fait vibrer aujourd’hui ?
Samedi 5 août 2017
- InvitéInvité
Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
Ce n'était pas une illumination qui l'avait touché pendant l'enfance alors. Le destin n'avait pas déboulé dans sa vie, en faisant toc toc, c'est moi le cinéma, maintenant, tu m'appartiens, et tu me partageras avec le monde.
À mon âge, elle rêvait de devenir actrice ; j'ai été bête de m'avancer autant sans connaître l'histoire de la professeure « Qu'est-ce qui vous a fait changer de comédienne à professeur ? » Encore de la curiosité mal placée, en espérant qu'elle ne me trouve pas trop fouineuse.
Je hoche la tête à ce qu'elle dit, par réflexe. On peut mettre une vie à trouver ce qui nous plaît, mais je n'ai pas envie de décevoir mes parents en devenant une trentenaire étudiante. Ils attendent de moi que je réussisse mes examens, et que j'affronte la vie d'adulte avec de bons bagages.
« J'ai peur de décevoir mes parents si je prends trop de temps à choisir ma voie... »
Ma phrase se termine dans un murmure. J'ai honte de l'avouer, mais si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais fait un CAP fleuriste, puis un bac pro, et j'aurais déjà mon avenir tout tracé. Mais Momo, sans le vouloir, m'a bien fait comprendre, quand j'étais beaucoup plus jeune, qu'un tel travail lui semblait trop retardé, alors je suis allée en général comme beaucoup sans aborder le sujet.
Des choses qui me font vibrer ?
« Je ne sais pas trop … ? Les sciences... Les animaux... Les fleurs aussi »
Je hausse les épaules, un peu défaite.
À mon âge, elle rêvait de devenir actrice ; j'ai été bête de m'avancer autant sans connaître l'histoire de la professeure « Qu'est-ce qui vous a fait changer de comédienne à professeur ? » Encore de la curiosité mal placée, en espérant qu'elle ne me trouve pas trop fouineuse.
Je hoche la tête à ce qu'elle dit, par réflexe. On peut mettre une vie à trouver ce qui nous plaît, mais je n'ai pas envie de décevoir mes parents en devenant une trentenaire étudiante. Ils attendent de moi que je réussisse mes examens, et que j'affronte la vie d'adulte avec de bons bagages.
« J'ai peur de décevoir mes parents si je prends trop de temps à choisir ma voie... »
Ma phrase se termine dans un murmure. J'ai honte de l'avouer, mais si ça ne tenait qu'à moi, j'aurais fait un CAP fleuriste, puis un bac pro, et j'aurais déjà mon avenir tout tracé. Mais Momo, sans le vouloir, m'a bien fait comprendre, quand j'étais beaucoup plus jeune, qu'un tel travail lui semblait trop retardé, alors je suis allée en général comme beaucoup sans aborder le sujet.
Des choses qui me font vibrer ?
« Je ne sais pas trop … ? Les sciences... Les animaux... Les fleurs aussi »
Je hausse les épaules, un peu défaite.
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A l’ombre des azalées
Moon retient une grimace. Elle se doutait bien que Nissa ne se contenterait pas de cette simple explication. C’est normal, la curiosité est humaine, et Moon a ouvert une brèche dans laquelle l’adolescente s’est immiscée naturellement. Foutue pour foutue, la trentenaire décide d’expliquer les vraies raisons. Il n’y a plus qu’à espérer que Nissa ne fouille pas dans le haut-lieu de la connaissance, au doux nom d’Internet, pour retrouver des archives de l’enfant-star.
La trentenaire a déjà tapé son patronyme sur Google. A force de fouiller, on finit par trouver des pépites. Et même si elle a tout fait pour les cacher, ou plutôt pour mettre en avant sa carrière universitaire, il suffit de quelques minutes pour faire tout ressortir.
Pour le moment, aucun de ses élèves ne s’y est laissé tenté.
C’est un milieu assez traitre, enfant j’étais assez belle. Enfin, dans les critères de beauté. Alors, ça a bien marché pour moi. Je n’ai pas eu la chance de fleurir en grandissant, et tout s’est arrêté pour moi.
La chute a été brutale. Tous les enfants-stars ne grandissent pas dans les paillettes. Pourtant, la jeune professeur sait aujourd’hui qu’elle s’est surtout découragée. Si elle était vraiment passionnée, elle aurait pu s’acharner. Mais elle n’a pas eu la force d’affronter de nouveau les regards des agents de casting.
Tes parents sont peut-être durs parce qu’ils veulent le meilleur pour toi, mais ne t’inquiète pas, tu as l’air volontaire. Il n’y a pas raison d’être déçus.
La trentenaire en est persuadée. Peu importe le chemin qu'empruntera l’adolescente, elle trouvera le moyen de rendre fiers ses parents. Quand on a un enfant, on a une certaine tendance à y projeter ses fantasmes, et à avoir peur qu’ils ne poussent pas ses capacités jusqu’au bout. Elle est professeur depuis peu d’années, mais elle a déjà eu le malheur de devoir l’expliquer à des parents : un enfant passionné par un métier difficile, ou peu rémunéré, n’est pas un enfant qui rate sa vie. Mais souvent, il leur suffit de voir leur gamin épanouit, et tout s’efface.
Tu vois, tu as de la chance. Sciences, fleurs, animaux. Tout ça appartient à un même vocabulaire scientifique. Si tu veux rester à Kobe, l’Université propose une filière d’études des sciences.
Moon n’a pas les capacités d’une conseillère d’orientation. Elle n’a pas une assez grande connaissance des filières et des métiers. Mais le problème de l’adolescente, malgré tout le tort qu’il lui cause, lui semble finalement assez simple. Certes, la biologie a de nombreuses branches, mais si elle cherche encore en première année, ce n’est pas très grave, elle pourra toujours bifurquer et se spécialiser un peu plus tard.
La trentenaire a déjà tapé son patronyme sur Google. A force de fouiller, on finit par trouver des pépites. Et même si elle a tout fait pour les cacher, ou plutôt pour mettre en avant sa carrière universitaire, il suffit de quelques minutes pour faire tout ressortir.
Pour le moment, aucun de ses élèves ne s’y est laissé tenté.
C’est un milieu assez traitre, enfant j’étais assez belle. Enfin, dans les critères de beauté. Alors, ça a bien marché pour moi. Je n’ai pas eu la chance de fleurir en grandissant, et tout s’est arrêté pour moi.
La chute a été brutale. Tous les enfants-stars ne grandissent pas dans les paillettes. Pourtant, la jeune professeur sait aujourd’hui qu’elle s’est surtout découragée. Si elle était vraiment passionnée, elle aurait pu s’acharner. Mais elle n’a pas eu la force d’affronter de nouveau les regards des agents de casting.
Tes parents sont peut-être durs parce qu’ils veulent le meilleur pour toi, mais ne t’inquiète pas, tu as l’air volontaire. Il n’y a pas raison d’être déçus.
La trentenaire en est persuadée. Peu importe le chemin qu'empruntera l’adolescente, elle trouvera le moyen de rendre fiers ses parents. Quand on a un enfant, on a une certaine tendance à y projeter ses fantasmes, et à avoir peur qu’ils ne poussent pas ses capacités jusqu’au bout. Elle est professeur depuis peu d’années, mais elle a déjà eu le malheur de devoir l’expliquer à des parents : un enfant passionné par un métier difficile, ou peu rémunéré, n’est pas un enfant qui rate sa vie. Mais souvent, il leur suffit de voir leur gamin épanouit, et tout s’efface.
Tu vois, tu as de la chance. Sciences, fleurs, animaux. Tout ça appartient à un même vocabulaire scientifique. Si tu veux rester à Kobe, l’Université propose une filière d’études des sciences.
Moon n’a pas les capacités d’une conseillère d’orientation. Elle n’a pas une assez grande connaissance des filières et des métiers. Mais le problème de l’adolescente, malgré tout le tort qu’il lui cause, lui semble finalement assez simple. Certes, la biologie a de nombreuses branches, mais si elle cherche encore en première année, ce n’est pas très grave, elle pourra toujours bifurquer et se spécialiser un peu plus tard.
Samedi 5 août 2017
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Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
Mes sourcils se baissent, peinés. Ma question était indiscrète, et la réponse la professeur me conforte dans l'idée, que ce n'était pas une bonne chose de me montrer trop curieuse. Elle prétend ne pas s'être épanouie en grandissant, et ça m'arrache un :
« Vous êtes pourtant si belle ! »
Je rougis immédiatement de mon audace. J'ai un peu trop élevé la voix, et Jack à mes côtés, s'agite sur place. Mon ton a du lui donner l'impression qu'on allait faire quelque chose de plus mouvementer que de manger de la glace pilée sans bouger.
Je ramasse sa glace, et l'empile sous la mienne pour ne pas oublier de la jeter. J'invite la professeure à avancer un peu, pour assouvir l'envie du chien. Tout en marchant, je l'écoute parler de mes parents, et je suis prise d'un doute. Est-ce vraiment parce qu'ils veuillent le meilleur pour moi ?
Mon père, c'est sûrement par orgueil, et non par amour. Pour Momo, j'y crois déjà un peu plus. Quand elle me dit volontaire, mes joues s'empourprent et je baisse les yeux sur ma glace. Je ne pense pas être si courageuse, ni ferme non plus.
« Vous avez sûrement raison... Je ferai de mon mieux ! »
Une phrase toute faite pour cacher ma gêne. Que dire d'autre ? Je ne vais pas commencer à lui expliquer ma vie, ni les raisons qui me font douter. Quand elle présente les choses sous son point de vue, ma vie paraît toute tracée, mais j'ai des doutes sur mon envie de partir en scientifique.
« Moui » ça l'air tellement simple dit comme ça, mais qu'est-ce qui me fait penser le contraire ? Je ne sais pas trop « Je ne sais pas si je veux me lancer dans la section scientifique... La botanique, c'est bien la biologie des fleurs... Mais ça doit être survolé dans la matière. Puis la médecine vétérinaire, ça me paraît trop compliqué » Je soupire « Désolée »
Je m'en veux de l'ennuyer avec mes incertitudes.
Me voilà défaitiste, chose bien rare, et qui arrive la plupart du temps quand on parle de mon avenir. J'ai tellement peur de me planter, de ne pas être assez douée, ou tout simplement, de ne pas trouver de l'intérêt dans ce que j’étudierai.
« Vous êtes pourtant si belle ! »
Je rougis immédiatement de mon audace. J'ai un peu trop élevé la voix, et Jack à mes côtés, s'agite sur place. Mon ton a du lui donner l'impression qu'on allait faire quelque chose de plus mouvementer que de manger de la glace pilée sans bouger.
Je ramasse sa glace, et l'empile sous la mienne pour ne pas oublier de la jeter. J'invite la professeure à avancer un peu, pour assouvir l'envie du chien. Tout en marchant, je l'écoute parler de mes parents, et je suis prise d'un doute. Est-ce vraiment parce qu'ils veuillent le meilleur pour moi ?
Mon père, c'est sûrement par orgueil, et non par amour. Pour Momo, j'y crois déjà un peu plus. Quand elle me dit volontaire, mes joues s'empourprent et je baisse les yeux sur ma glace. Je ne pense pas être si courageuse, ni ferme non plus.
« Vous avez sûrement raison... Je ferai de mon mieux ! »
Une phrase toute faite pour cacher ma gêne. Que dire d'autre ? Je ne vais pas commencer à lui expliquer ma vie, ni les raisons qui me font douter. Quand elle présente les choses sous son point de vue, ma vie paraît toute tracée, mais j'ai des doutes sur mon envie de partir en scientifique.
« Moui » ça l'air tellement simple dit comme ça, mais qu'est-ce qui me fait penser le contraire ? Je ne sais pas trop « Je ne sais pas si je veux me lancer dans la section scientifique... La botanique, c'est bien la biologie des fleurs... Mais ça doit être survolé dans la matière. Puis la médecine vétérinaire, ça me paraît trop compliqué » Je soupire « Désolée »
Je m'en veux de l'ennuyer avec mes incertitudes.
Me voilà défaitiste, chose bien rare, et qui arrive la plupart du temps quand on parle de mon avenir. J'ai tellement peur de me planter, de ne pas être assez douée, ou tout simplement, de ne pas trouver de l'intérêt dans ce que j’étudierai.
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A l’ombre des azalées
Une douce chaleur irradie dans la poitrine de Moon. Quel sincère compliment ! Il est d'autant plus touchant qu’il semble avoir été dit sous le coup de l’impulsion, et ne pas avoir été calculé. Des remarques sur sa beauté, elle en a entendu. Surtout de la part des hommes. D’habitude, Moon n’en tient pas rigueur. Mais dans la bouche de Nissa, ça lui fait quelque chose. Elle est sincèrement touchée.
Merci. Murmure-t-elle, comme dans un souffle.
Moon prend les compliments, toujours. Mais cette fois-ci, elle le fait bien plus timidement. Si ses joues n’étaient pas couvertes de fond de teint, on pourrait y percevoir pointer quelques rougeurs.
La marche reprend.
Jack suit, sagement, certainement repu. Même sans sirop, la glace semble lui avoir fait beaucoup de bien. Tout en gardant ses distances, Moon semble s’habituer à la présence de l’animal. Peut-être même qu’elle se tentera à une caresse au moment des adieux.
Mais malgré la fraîcheur de la glace, l’ombre des arbres, et le bleu du ciel, Moon sent une certaine tristesse. La professeur ne se qualifierait pas d'empathe, mais difficile de ne pas lire dans le regard de l’adolescente douleur et perdition. Alors, Moon s’arrête dans sa marche et pose ses deux mains sur les épaules de Nissa. De cette manière, elle essaie de la rassurer.
Ne sois pas désolée, c’est normal d’avoir peur et d’être un peu perdue. Moon aimerait avoir les mots justes, mais a l’impression de ne faire que troubler Nissa davantage. Tu as encore quelques mois pour prendre une décision, ne t’inquiète pas. Profite de ce temps pour rencontrer des professionnels ? Fleuristes, vétérinaires, docteurs, et même biologistes. Si tu veux, je peux t’aider à les contacter.
Quelques heures sur Linkedin, deux trois mails, et le tour est joué. La proposition de Moon est sincère.
Merci. Murmure-t-elle, comme dans un souffle.
Moon prend les compliments, toujours. Mais cette fois-ci, elle le fait bien plus timidement. Si ses joues n’étaient pas couvertes de fond de teint, on pourrait y percevoir pointer quelques rougeurs.
La marche reprend.
Jack suit, sagement, certainement repu. Même sans sirop, la glace semble lui avoir fait beaucoup de bien. Tout en gardant ses distances, Moon semble s’habituer à la présence de l’animal. Peut-être même qu’elle se tentera à une caresse au moment des adieux.
Mais malgré la fraîcheur de la glace, l’ombre des arbres, et le bleu du ciel, Moon sent une certaine tristesse. La professeur ne se qualifierait pas d'empathe, mais difficile de ne pas lire dans le regard de l’adolescente douleur et perdition. Alors, Moon s’arrête dans sa marche et pose ses deux mains sur les épaules de Nissa. De cette manière, elle essaie de la rassurer.
Ne sois pas désolée, c’est normal d’avoir peur et d’être un peu perdue. Moon aimerait avoir les mots justes, mais a l’impression de ne faire que troubler Nissa davantage. Tu as encore quelques mois pour prendre une décision, ne t’inquiète pas. Profite de ce temps pour rencontrer des professionnels ? Fleuristes, vétérinaires, docteurs, et même biologistes. Si tu veux, je peux t’aider à les contacter.
Quelques heures sur Linkedin, deux trois mails, et le tour est joué. La proposition de Moon est sincère.
Samedi 5 août 2017
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Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
Kawaguchi-san me remercie dans un murmure, et un sourire se dessine sur mes lèvres. Elle doit avoir l'habitude d'être complimenté sur sa beauté, je suis sûrement loin d'être la première à lui dire. Alors pourquoi ça a coincé à son adolescence ?
On se promène tout en parlant, Jack derrière-moi, à me donner des coups de museaux pour avoir des caresses gratuites. Je m’exécute alors que je fais part de mes appréhensions à la professeure. L'avenir est incertain, et ça me chagrine de ne pas savoir où aller.
Et là, la professeure s'arrête avant de poser ses deux mains sur mes épaules. Je retiens un mouvement de recul par réflexe, et suis tellement perturbée que je lâche un peu ma prise sur la laisse. Elle me rassure de son mieux, et me propose même de m'aider à contacter des professionnels.
« Merci de votre compréhension... Ce serait chouette de rencontrer de profess... »
C'est à ce moment précis que Jack décide d'être jaloux et de s'immiscer entre nous deux, la laisse devenue trop lâche pour le maintenir à mes pieds. Il saute sur ses pattes arrières, se redressant, et touche de ses pattes avant les jambes de Kawaguchi-san.
Il veut de l'attention, mais j'ai surtout peur de la réaction de l'adulte qui m'accompagne, alors je resserre mon emprise sur lui, et le fait reculer. Le malheur est fait, et je ne peux que m'excuser d'avoir laissé du moue dans la laisse du chien.
On se promène tout en parlant, Jack derrière-moi, à me donner des coups de museaux pour avoir des caresses gratuites. Je m’exécute alors que je fais part de mes appréhensions à la professeure. L'avenir est incertain, et ça me chagrine de ne pas savoir où aller.
Et là, la professeure s'arrête avant de poser ses deux mains sur mes épaules. Je retiens un mouvement de recul par réflexe, et suis tellement perturbée que je lâche un peu ma prise sur la laisse. Elle me rassure de son mieux, et me propose même de m'aider à contacter des professionnels.
« Merci de votre compréhension... Ce serait chouette de rencontrer de profess... »
C'est à ce moment précis que Jack décide d'être jaloux et de s'immiscer entre nous deux, la laisse devenue trop lâche pour le maintenir à mes pieds. Il saute sur ses pattes arrières, se redressant, et touche de ses pattes avant les jambes de Kawaguchi-san.
Il veut de l'attention, mais j'ai surtout peur de la réaction de l'adulte qui m'accompagne, alors je resserre mon emprise sur lui, et le fait reculer. Le malheur est fait, et je ne peux que m'excuser d'avoir laissé du moue dans la laisse du chien.
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A l’ombre des azalées
L'enthousiasme remonte dans les tempes de Moon. C’est bon, elle a réussi à remettre un peu d’espoir dans les yeux de la lycéenne. La jeune professeur se voit déjà chercher dans les annuaires professionnels virtuels les noms des meilleurs professionnels. Moon peut sembler froide aux premiers abords, mais elle a beaucoup de tendresse pour les adolescents et les étudiants. Surtout pour ceux qui, comme Nissa, semblent encore épris par une certaine naïveté.
Mais, une patte froide.
Moon se tétanise. Ses mains ne quittent pas les épaules de l’adolescente. Mais cette fois, c’est de sa faute. La trentenaire a pris Nissa par surprise. En s'approchant de l’adolescente, elle s’approchait inexorablement du canidé. C’est qu’avec la ballade, elle l’oubliait presque.
Même si son cœur s'accélère, même si le rouge monte à ses joues, Moon ne veut pas s’affoler.
Elle ne veut pas mettre Nissa mal à l’aise, encore une fois. Alors, elle essaie de se calmer toute seule. Le plus rapidement possible. Moon prend quelques respirations, au rythme des exercices de relaxation qu’elle avait appris sur les planches de théâtre. Elle arrive à lâcher les épaules de Nissa, et fait un pas en arrière. De fait, le chien est obligé de retomber sur ses pattes.
C’est le moment pour tenter une approche.
Dans la tête de Moon c’est le chaos. Elle n’est pas à l’aise, mais elle ne le laisse pas vraiment transparaître. Une goutte de transpiration coule du front de la professeure. Elle s’accroupit face au chien. Après tout, l’animal semble venir en paix.
D’accord, d’accord Jack.
Moon s’adresse directement à l’animal. Puis, elle relève les yeux vers Nissa.
Si je le caresse, comment être sûre qu’il ne me morde pas ?
Mais, une patte froide.
Moon se tétanise. Ses mains ne quittent pas les épaules de l’adolescente. Mais cette fois, c’est de sa faute. La trentenaire a pris Nissa par surprise. En s'approchant de l’adolescente, elle s’approchait inexorablement du canidé. C’est qu’avec la ballade, elle l’oubliait presque.
Même si son cœur s'accélère, même si le rouge monte à ses joues, Moon ne veut pas s’affoler.
Elle ne veut pas mettre Nissa mal à l’aise, encore une fois. Alors, elle essaie de se calmer toute seule. Le plus rapidement possible. Moon prend quelques respirations, au rythme des exercices de relaxation qu’elle avait appris sur les planches de théâtre. Elle arrive à lâcher les épaules de Nissa, et fait un pas en arrière. De fait, le chien est obligé de retomber sur ses pattes.
C’est le moment pour tenter une approche.
Dans la tête de Moon c’est le chaos. Elle n’est pas à l’aise, mais elle ne le laisse pas vraiment transparaître. Une goutte de transpiration coule du front de la professeure. Elle s’accroupit face au chien. Après tout, l’animal semble venir en paix.
D’accord, d’accord Jack.
Moon s’adresse directement à l’animal. Puis, elle relève les yeux vers Nissa.
Si je le caresse, comment être sûre qu’il ne me morde pas ?
Samedi 5 août 2017
- InvitéInvité
Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
Quand bien même, Kawaguchi-san prend plusieurs fois sa respiration, elle semble cette fois-ci être un peu plus maître de la situation. Elle me lâche les épaules, et met de la distance entre elle-même et le chien.
La professeure s'accroupit carrément en face de Jack, avant de me poser la question existentielle de la morsure. Je caresse le tête du chien en réfléchissant comment lui aborder ma pensée, sans la faire trop paniquer, parce que, oui, se mettre accroupie face à un cabot qu'on connaît mal, c'est une très mauvaise idée.
« Déjà, normalement, il faut garder une petite distance de sécurité... Se pencher plutôt que s'accroupir, pour mettre une peu plus de distance » Entre la jolie gorge de la professeure, et la gueule du chien « Ensuite, on laisse le chien renifler la main avec laquelle vous voulez le caresser... »
Puis je souris, pour l'inviter à le faire.
« Et s'il a l'air content, donc les oreilles dressés, et non rabattues, vous pouvez le caresser »
Rien de plus compliqué que ça ! Je tiens de nouveau la laisse au maximum, pour que les efforts de Kawaguchi-san ne soit pas réduit à néant, par l'empressement du chien.
La professeure s'accroupit carrément en face de Jack, avant de me poser la question existentielle de la morsure. Je caresse le tête du chien en réfléchissant comment lui aborder ma pensée, sans la faire trop paniquer, parce que, oui, se mettre accroupie face à un cabot qu'on connaît mal, c'est une très mauvaise idée.
« Déjà, normalement, il faut garder une petite distance de sécurité... Se pencher plutôt que s'accroupir, pour mettre une peu plus de distance » Entre la jolie gorge de la professeure, et la gueule du chien « Ensuite, on laisse le chien renifler la main avec laquelle vous voulez le caresser... »
Puis je souris, pour l'inviter à le faire.
« Et s'il a l'air content, donc les oreilles dressés, et non rabattues, vous pouvez le caresser »
Rien de plus compliqué que ça ! Je tiens de nouveau la laisse au maximum, pour que les efforts de Kawaguchi-san ne soit pas réduit à néant, par l'empressement du chien.
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A l’ombre des azalées
Elle a tout faux.
Moon s’en doutait : elle ne sait décidément pas s’y faire avec les animaux. Elle a une petite pensée émue pour son poisson rouge, Confetti. Elle l’aimait vraiment. Quand elle l’avait gagné dans le petit stand de la fête foraine, elle lui avait promis prendre soin de lui toute sa vie. Elle avait choisi le bocal dans lequel elle l’avait accueilli soigneusement : carré, pas trop grand pour qu’il puisse tenir sur la commode de sa chambre, pas trop petit pour qu’il puisse nager sans avoir l’impression de tourner en rond. Elle avait même acheté une petite algue.
C’était l’algue de trop. Le vendeur était apparemment un arnaqueur. La plante était malade, ou pourrie. Moon ne s’en souvient plus vraiment. Mais au contact de l’eau du bocal, elle avait contaminé le pauvre poisson. Une journée et s’en était fini pour lui. Plus de Confetti.
Depuis, elle n’avait pas recueilli d’animal. Traumatisme ? Non. Plutôt par praticité. Pour devenir professeur, Moon a d’abord longtemps été étudiante, avec les finances qui l'accompagnent. Et la taille des appartements. Ce n’est pas dans un quinze mètres carrés, salle de bain comprise, que l’on prend soin d’êtres vivants. Pourtant, une fois, elle avait failli craquer. En passant devant une animalerie, elle avait vu en vitrine une petite tortue d’eau.
C’est bien, une tortue, on ne risque pas d’être mordu lorsqu’on s’accroupie devant elle.
Alors, à la remarque de Nissa, Moon se redresse. Doucement, sans aucun accoup ni précipitation. Elle le sait : si elle montre son stress, elle risque de le transmettre autour d’elle. A l’adolescente, certes, mais à l’animal, surtout.
Merci, comme vous pouvez le voir, je débute.
Un petit rire, pour détendre l'atmosphère. Pour se détendre elle. Dire qu’elle était prête à avancer sa main sans aucune précaution. Et si le chien l’avait mordu ? Une chose est sûre : elle n’aurait plus jamais retenté l’expérience de sa vie. Après avoir fait un pas en arrière pour assurer ses distances de sécurité, Moon se courbe.
Je me penche.
C’est comme les leçons de classe : on les apprend mieux en les répétant tout fort. Enfin, c’est le cas pour Moon. Peut-être que sa mémoire est auditive, elle n’y a jamais vraiment pensé. Mais elle se souvient très bien des podcasts et émissions de radio qu’elle écoute. Bien mieux que les livres qu’elle lit. Dommage que la plupart des chercheurs écrivent plus que ne parlent. Elle tend sa main vers le chien.
J’approche ma main.
Moment critique. Moon n’est encore une fois pas très à l’aise. Elle se demande bien à quoi peut sentir sa main. Au sirop ? Mélange entre la fraise qu’elle a fait tomber et la pastèque qu’elle vient de manger ? Ce n’est pas trop appétissant, ça ? Le chien ne risque pas de la mordre ? Et qu’est-ce qu’elle ferait, elle, sans main ? Moon est chamboulée, mais ne laisse toujours rien transparaître. Le chaos, c’est dans la tête.
Il la renifle.
Moon regarde fixement. L’animal semble intéressé, un peu excité aussi. Il ne montre pas les dents et ses oreilles semblent bien droites. Pourtant, Moon n’ose pas. Elle n’est pas certaine de bien saisir les signes. Et s’il est énervé mais les oreilles droites ? Alors, pour se rassurer, rien qu’une dernière fois :
Et j’y vais ?
Moon s’en doutait : elle ne sait décidément pas s’y faire avec les animaux. Elle a une petite pensée émue pour son poisson rouge, Confetti. Elle l’aimait vraiment. Quand elle l’avait gagné dans le petit stand de la fête foraine, elle lui avait promis prendre soin de lui toute sa vie. Elle avait choisi le bocal dans lequel elle l’avait accueilli soigneusement : carré, pas trop grand pour qu’il puisse tenir sur la commode de sa chambre, pas trop petit pour qu’il puisse nager sans avoir l’impression de tourner en rond. Elle avait même acheté une petite algue.
C’était l’algue de trop. Le vendeur était apparemment un arnaqueur. La plante était malade, ou pourrie. Moon ne s’en souvient plus vraiment. Mais au contact de l’eau du bocal, elle avait contaminé le pauvre poisson. Une journée et s’en était fini pour lui. Plus de Confetti.
Depuis, elle n’avait pas recueilli d’animal. Traumatisme ? Non. Plutôt par praticité. Pour devenir professeur, Moon a d’abord longtemps été étudiante, avec les finances qui l'accompagnent. Et la taille des appartements. Ce n’est pas dans un quinze mètres carrés, salle de bain comprise, que l’on prend soin d’êtres vivants. Pourtant, une fois, elle avait failli craquer. En passant devant une animalerie, elle avait vu en vitrine une petite tortue d’eau.
C’est bien, une tortue, on ne risque pas d’être mordu lorsqu’on s’accroupie devant elle.
Alors, à la remarque de Nissa, Moon se redresse. Doucement, sans aucun accoup ni précipitation. Elle le sait : si elle montre son stress, elle risque de le transmettre autour d’elle. A l’adolescente, certes, mais à l’animal, surtout.
Merci, comme vous pouvez le voir, je débute.
Un petit rire, pour détendre l'atmosphère. Pour se détendre elle. Dire qu’elle était prête à avancer sa main sans aucune précaution. Et si le chien l’avait mordu ? Une chose est sûre : elle n’aurait plus jamais retenté l’expérience de sa vie. Après avoir fait un pas en arrière pour assurer ses distances de sécurité, Moon se courbe.
Je me penche.
C’est comme les leçons de classe : on les apprend mieux en les répétant tout fort. Enfin, c’est le cas pour Moon. Peut-être que sa mémoire est auditive, elle n’y a jamais vraiment pensé. Mais elle se souvient très bien des podcasts et émissions de radio qu’elle écoute. Bien mieux que les livres qu’elle lit. Dommage que la plupart des chercheurs écrivent plus que ne parlent. Elle tend sa main vers le chien.
J’approche ma main.
Moment critique. Moon n’est encore une fois pas très à l’aise. Elle se demande bien à quoi peut sentir sa main. Au sirop ? Mélange entre la fraise qu’elle a fait tomber et la pastèque qu’elle vient de manger ? Ce n’est pas trop appétissant, ça ? Le chien ne risque pas de la mordre ? Et qu’est-ce qu’elle ferait, elle, sans main ? Moon est chamboulée, mais ne laisse toujours rien transparaître. Le chaos, c’est dans la tête.
Il la renifle.
Moon regarde fixement. L’animal semble intéressé, un peu excité aussi. Il ne montre pas les dents et ses oreilles semblent bien droites. Pourtant, Moon n’ose pas. Elle n’est pas certaine de bien saisir les signes. Et s’il est énervé mais les oreilles droites ? Alors, pour se rassurer, rien qu’une dernière fois :
Et j’y vais ?
Samedi 5 août 2017
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Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
Rassurée du fait que la professeure m'écoute, je la regarde prendre de la hauteur entre la gueule du chien et son propre visage. Les chiens, dangereux, on l'habitude de choper à la jugulaire de ce que j'ai entendu, par la bouche d'un de mes anciens amis.
Je la suis du regard quand elle tend sa main, pour que celle-ci soit reniflée par le chien. Ce dernier s’exécute en remuant la queue avec plus d'ardeur que précédemment, et tire un peu sur la laisse, que je tiens fermement. On peut dire qu'il l'a déjà adoptée...
Mais ça reste une épreuve pour Kawaguchi-san puisqu'elle me demande la permission pour y aller. Je lui souris, d'un sourire rassurant, et je hoche la tête à sa demande. Je connais un peu le chien, et il n'est hostile qu'envers ses congénères, pas les humains.
« Oui, vous pouvez »
Je la suis du regard quand elle tend sa main, pour que celle-ci soit reniflée par le chien. Ce dernier s’exécute en remuant la queue avec plus d'ardeur que précédemment, et tire un peu sur la laisse, que je tiens fermement. On peut dire qu'il l'a déjà adoptée...
Mais ça reste une épreuve pour Kawaguchi-san puisqu'elle me demande la permission pour y aller. Je lui souris, d'un sourire rassurant, et je hoche la tête à sa demande. Je connais un peu le chien, et il n'est hostile qu'envers ses congénères, pas les humains.
« Oui, vous pouvez »
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- InvitéInvité
A l’ombre des azalées
Elle gonfle sa poitrine dans une large respiration. L’air chaud semble percer ses poumons. Parce qu’elle est hyper-concentrée, Moon semble tout ressentir au centuple. Son cœur, par exemple, qu’elle entend battre dans ses oreilles. Son sang, aussi, qui tambourine dans ses tempes.
La trentenaire essaie de penser à toutes les belles histoires entre les hommes et les chiens : Hachiko, Lassie, Laïka, Rintintin, Conan, Chaser… Comment connaît-elle tous ces noms ? C’est dans les moments les plus angoissants que la mémoire nous étonne. Parce qu’en arrière-plan de sa pensée, elle ne peut pas éviter d’imaginer quelques faits divers : attaques, poursuites, morsures. Si Moon n’a jamais été confrontée à un chien agressif, une histoire l’a particulièrement choquée. Elle n’était qu’enfant. Une camarade de sa classe avait été mordue. Elle avait fini à l’hôpital et des années après avait encore des cicatrices bien visibles.
Mais rassurée par l’autorisation de Nissa, Moon décide d’y aller.
Merci.
Elle pose sa main sur le haut de la tête du chien. Le contact avec les poils est perturbant : chaud, légèrement piquant. Mais pas tout à fait désagréable. Moon fait quelques petits mouvements, et espère ne pas faire de bêtises. La réaction de l’animal est même sympathique. Il semble apprécier le contact avec la trentenaire.
Tu es un gentil chien, toi, n’est-ce pas ?
Dit-elle davantage pour se rassurer que pour féliciter l’animal. Après quelques secondes, elle décide de retirer sa main.
Merci, Jack.
Le contact peut sembler court, mais c’était une véritable épreuve pour Moon. C’est déjà beaucoup d’émotions. Et si sa respiration s’est calmée, elle ne veut pas se fatiguer davantage. Alors, doucement, elle se redresse.
Je suis reconnaissante de vous avoir croisé, j’ai fait de sacrés progrès !
La trentenaire essaie de penser à toutes les belles histoires entre les hommes et les chiens : Hachiko, Lassie, Laïka, Rintintin, Conan, Chaser… Comment connaît-elle tous ces noms ? C’est dans les moments les plus angoissants que la mémoire nous étonne. Parce qu’en arrière-plan de sa pensée, elle ne peut pas éviter d’imaginer quelques faits divers : attaques, poursuites, morsures. Si Moon n’a jamais été confrontée à un chien agressif, une histoire l’a particulièrement choquée. Elle n’était qu’enfant. Une camarade de sa classe avait été mordue. Elle avait fini à l’hôpital et des années après avait encore des cicatrices bien visibles.
Mais rassurée par l’autorisation de Nissa, Moon décide d’y aller.
Merci.
Elle pose sa main sur le haut de la tête du chien. Le contact avec les poils est perturbant : chaud, légèrement piquant. Mais pas tout à fait désagréable. Moon fait quelques petits mouvements, et espère ne pas faire de bêtises. La réaction de l’animal est même sympathique. Il semble apprécier le contact avec la trentenaire.
Tu es un gentil chien, toi, n’est-ce pas ?
Dit-elle davantage pour se rassurer que pour féliciter l’animal. Après quelques secondes, elle décide de retirer sa main.
Merci, Jack.
Le contact peut sembler court, mais c’était une véritable épreuve pour Moon. C’est déjà beaucoup d’émotions. Et si sa respiration s’est calmée, elle ne veut pas se fatiguer davantage. Alors, doucement, elle se redresse.
Je suis reconnaissante de vous avoir croisé, j’ai fait de sacrés progrès !
Samedi 5 août 2017
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Moo'
A l'ombre des azalées
5 Août
Toute mon attention est tournée sur ce qui passe sous mes yeux ; un instant figé dans le temps où une main innocente, désireuse de bien faire, vient cueillir le pelage de l'animal. Une caresse puis une autre et le temps reprend son cours.
Sa phrase sur Jack me fait sourire tendrement. Ça ne fait qu'une semaine que je m'occupe de lui, mais je suis déjà attachée comme si c'était mon propre chien. Il est doux au pelage et au caractère, et je pense sincèrement que ce sera lui que je continuerai de promener quand les vacances se termineront.
J'applaudis doucement quand Kawaguchi-san enlève sa main de la tête du chien « Vous n'imaginez pas à quel point ça me fait plaisir ! Vous avez géré ! » Contente pour elle, je ne pensais pas, vu les débuts, qu'elle parviendrait à passer outre sa peur... Mais elle avait réussi à le caresser malgré tout.
Et ça, ça me met d'excellente humeur ! Je tire sur ma paille pour avaler un peu de glace pilée : qu'est-ce que ça fait du bien parmi cette chaleur. Inévitablement, cela me fait penser à l'autre fois où j'en ai mangé, et la personne qui m'accompagnait pendant ce temps-là. Le dragon renifleur.
« Vous connaissez Yamashiro-san ? »
La question m'échappe un peu, le parler devançant les pensées.
Sa phrase sur Jack me fait sourire tendrement. Ça ne fait qu'une semaine que je m'occupe de lui, mais je suis déjà attachée comme si c'était mon propre chien. Il est doux au pelage et au caractère, et je pense sincèrement que ce sera lui que je continuerai de promener quand les vacances se termineront.
J'applaudis doucement quand Kawaguchi-san enlève sa main de la tête du chien « Vous n'imaginez pas à quel point ça me fait plaisir ! Vous avez géré ! » Contente pour elle, je ne pensais pas, vu les débuts, qu'elle parviendrait à passer outre sa peur... Mais elle avait réussi à le caresser malgré tout.
Et ça, ça me met d'excellente humeur ! Je tire sur ma paille pour avaler un peu de glace pilée : qu'est-ce que ça fait du bien parmi cette chaleur. Inévitablement, cela me fait penser à l'autre fois où j'en ai mangé, et la personne qui m'accompagnait pendant ce temps-là. Le dragon renifleur.
« Vous connaissez Yamashiro-san ? »
La question m'échappe un peu, le parler devançant les pensées.
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- InvitéInvité
A l’ombre des azalées
Un grand sourire s’étale sur le visage de Moon. Elle est tout particulièrement fière d’elle. Elle partage la joie de l’adolescente avec beaucoup de plaisir. Surtout que Nissa semble d’une grande sincérité dans ses encouragements. C’est peut-être un peu naïf, mais Moon a véritablement été rassurée par la lycéenne. Et elle n’aurait certainement pas été capable d’un tel exploit sans ses mots doux.
N’hésitez pas à me prévenir lors de votre prochaine balade avec Jack. Je commence presque à m’attacher !
Tout de suite les grands mots. Moon ne s’attache pas vraiment à l’animal, mais du moins, elle n’en a plus si peur. Alors, elle se sentirait peut-être un peu plus à l’aise avec lui qu’avec un autre.
La montre au poignet de Moon indique un peu plus de quinze heures et quart. Si elle est fatiguée par les événements, s’imaginer retrouver son appartement - ou plutôt son four - ne l’enchante pas du tout. C’est qu’elle ne se pensait pas aussi fatiguée par une ballade en forêt. On ne le dirait peut-être pas, sous ses faux-airs, mais Moon est assez sportive. Et elle n’avait pas prévu de rentrer chez elle si tôt.
Et ça tombe bien : la lycéenne ne semble pas non plus en direction de la maison. Et relance la discussion. Et quelle question. Moon ne s’y attendait pas vraiment. Si elle connaît Yamashiro ? Entre professeurs, on se connaît tous plus ou moins. Elle a croisé la plupart de ses collègues. Mais c’est vrai qu’entre la photocopieuse, et la soirée avec les collègues trentenaires, elle l’a croisée un peu plus souvent que les autres.
Le professeur de design ? Oui, je le connais, pourquoi ?
Immédiatement, Moon s’alerte. Est-ce que la jeune fille a à se plaindre du professeur ? Même si les échanges avec Ryuji furent assez sympathiques, Moon ne peut pas vraiment se vanter de connaître Ryuji. Peut-être qu’il se comporte mal avec les lycéennes.
Il vous a fait du mal ?
N’hésitez pas à me prévenir lors de votre prochaine balade avec Jack. Je commence presque à m’attacher !
Tout de suite les grands mots. Moon ne s’attache pas vraiment à l’animal, mais du moins, elle n’en a plus si peur. Alors, elle se sentirait peut-être un peu plus à l’aise avec lui qu’avec un autre.
La montre au poignet de Moon indique un peu plus de quinze heures et quart. Si elle est fatiguée par les événements, s’imaginer retrouver son appartement - ou plutôt son four - ne l’enchante pas du tout. C’est qu’elle ne se pensait pas aussi fatiguée par une ballade en forêt. On ne le dirait peut-être pas, sous ses faux-airs, mais Moon est assez sportive. Et elle n’avait pas prévu de rentrer chez elle si tôt.
Et ça tombe bien : la lycéenne ne semble pas non plus en direction de la maison. Et relance la discussion. Et quelle question. Moon ne s’y attendait pas vraiment. Si elle connaît Yamashiro ? Entre professeurs, on se connaît tous plus ou moins. Elle a croisé la plupart de ses collègues. Mais c’est vrai qu’entre la photocopieuse, et la soirée avec les collègues trentenaires, elle l’a croisée un peu plus souvent que les autres.
Le professeur de design ? Oui, je le connais, pourquoi ?
Immédiatement, Moon s’alerte. Est-ce que la jeune fille a à se plaindre du professeur ? Même si les échanges avec Ryuji furent assez sympathiques, Moon ne peut pas vraiment se vanter de connaître Ryuji. Peut-être qu’il se comporte mal avec les lycéennes.
Il vous a fait du mal ?
Samedi 5 août 2017
- InvitéInvité
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A l'ombre des azalées
5 Août
Mon sourire s'agrandit en voyant celui de Kawaguchi-san faire de même. Je suis tellement contente ! C'est toujours plaisant d'aider les autres de n'importe quelles des manières, et c'est gratifiant de les voir avancer dans le bon sens.
« Bien sûr ! Peut-être que vous pourriez tenir un peu la laisse ! »
C'est peut-être sauter des étapes, mais si je tiens la laisse en même temps qu'elle, ça peut être un très bon effort à faire. Je réfléchis à quelles autres activités on pourrait faire, comme lancer la balle, ou le caresser un peu plus sur les flancs cette fois-ci.
Toujours est-il qu'on arrive sur le sujet de Yamashiro-san et je me sens d'autant plus stupide quand la professeure me demande s'il m'a fait du mal. Je ne peux pas dire qu'il m'a renfilée, ni que je les trouve cools tous les deux, et que je les ship un peu ensemble même sans les connaître.
« En vé-vérité... Euh... O n a mangé-gé une glace pilée aussi avec lui... Alors ça m'a fait penser à-à lui ! Il est cool avec les jeu-jeunes... Un peu comme v-vous ? »
Je bafouille et bafouille toujours plus en cherchant mes mots, légèrement les joues roses... Et en même temps, je m'imagine déjà des bébés Yamashiro-san et Kawaguchi-san. Tellement cute!
« Bien sûr ! Peut-être que vous pourriez tenir un peu la laisse ! »
C'est peut-être sauter des étapes, mais si je tiens la laisse en même temps qu'elle, ça peut être un très bon effort à faire. Je réfléchis à quelles autres activités on pourrait faire, comme lancer la balle, ou le caresser un peu plus sur les flancs cette fois-ci.
Toujours est-il qu'on arrive sur le sujet de Yamashiro-san et je me sens d'autant plus stupide quand la professeure me demande s'il m'a fait du mal. Je ne peux pas dire qu'il m'a renfilée, ni que je les trouve cools tous les deux, et que je les ship un peu ensemble même sans les connaître.
« En vé-vérité... Euh... O n a mangé-gé une glace pilée aussi avec lui... Alors ça m'a fait penser à-à lui ! Il est cool avec les jeu-jeunes... Un peu comme v-vous ? »
Je bafouille et bafouille toujours plus en cherchant mes mots, légèrement les joues roses... Et en même temps, je m'imagine déjà des bébés Yamashiro-san et Kawaguchi-san. Tellement cute!
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