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Yukio Ogawa
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Yukio Ogawa
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Mar 26 Avr 2022 - 22:00




Chantez, cigales, les beaux jours ne meurent jamais...
25 juillet 2017


Chantez, cigales, les beaux jours ne meurent jamais... Image_21


En cette fin d'après-midi ensoleillée, le parc de l'université bruissait de lueurs orangées et du chant des cigales. L'été, saison agréable qui invitait au recueillement sous les ombrages, déployait sur l'université son apaisante et lourde aura. Les insectes, par leur cymbalisation, couvraient les bruits des voitures qui passaient au loin. On eut fermé les yeux qu'on aurait pu se croire au milieu des campagnes, entre les fleurs tardives et l'odeur des moissons. Il y avait, dans ces sons, des drames à la Marcel Pagnol en plein potentiel. Les larmeuses buvaient le soleil, la bouche ouverte, et les murs, après quelques années de tranquillité, auraient pu se patiner de la couleur du miel.

Assis sur un banc, protégé des rayons déclinants du soleil par un arbre trop heureux de déployer son feuillage, Yukio patientait. L'heure lui importait peu, l'endroit où il se trouvait le portait, et le reste n'avait aucune sorte d'importance. Le son des insectes et de la légère brise lui régulait le cerveau, surchargeant ses perceptions, formant un cocon, le rendant sourd à l'enfer du monde. A cet endroit, à ce moment précis, il se savait coincé dans un moment de pure tranquillité, comme si la belle saison  l'avait affranchi de tout risque de sollicitations. D'un certain côté, il espérait presque que son rendez-vous du jour ne se présente pas, ce qui lui aurait permis de prolonger autant que possible l'intense sentiment d'ataraxie qui gardait ses yeux mi-clos.

Le contexte le portant à la philosophie, il se voyait dans les jardins d'Epicure, vivant sa meilleure aponie. Dans son esprit apaisé, il écrivait de longues lettres à quelques lointains correspondants, partageant, sans honte ni arrogance, les secrets d'un bonheur simple et résilient. Voguant spirituellement à des lieues de l'université, il récitait sans y penser les vers qui lui passaient par la tête:


Beatus ille qui procul negotiis... Ut prisca gens mortalium... Paterna rura bubus exercet suis... Solutus omni faenore... Bienheureux celui qui, loin des affaires, à l'image des arcadiens, travaille avec ses boeufs le champ de son père, libre de toute entrave usurière...

A ses côtés, l'enseignant avait posé une pile bien ordonnée de livres divers, là était l'objet de sa venue. Sur l'immense tableau de la salle des profs, quelqu'un avait déposé une petite annonce. Un échange de bouquins, il ne lui en avait pas vraiment fallu plus pour être intrigué. Il ne savait pas vraiment qui il attendait, l'affichette n'était signée que d'un numéro de téléphone, auquel il avait mis un message pour se donner rendez-vous dans le parc. Le mystère caressait sa curiosité, et, au pire des cas, il n'aurait jamais passé qu'un agréable moment en solitaire à profiter des humeurs estivales.

Voyant que personne ne s'approchait, il bascula la tête en arrière, et continua à murmuer le poème d'Horace qui lui courait l'esprit:


Libet jacere modo sub antiqua ilice...Modo in tenaci gramine...Labuntur altis interim ripis aquae...Queruntur in silvis aves... Fontesque lymphis obstrepunt manantibus... Somnos quod invitet leves... Sous l'antique chêne, il prend plaisir à s'allonger, quand ce n'est pas sur l'herbe foisonnante qu'il s'étend, tandis que les eaux coulent entre de si grandes rives, que les oiseaux peuplent la forêt de leurs douces plaintes, et que les sources bruissent avec lancinance, invitant à somnoler avec légèreté...







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Ven 29 Avr 2022 - 23:31
Chantez, cigales, les beaux jours ne meurent jamais… |ft. Yukio Ogawa

Le mardi 25 juillet 2017


Shizuka souffre de la chaleur estivale. Elle préférerait passer la journée à lambiner dans son appartement à côté de la clim, ou poser ses pieds dans une piscine, voir barboter dans la mer. Mais non, elle est sur le campus pour remplir ses obligations et surtout, continuer à se familiariser avec les lieux, les élèves et les collègues.

Elle a posté un peu plus tôt, la semaine dernière, une annonce pour un échange de livre. Il faut dire qu’elle consomme beaucoup d’ouvrages, et elle aime varier les plaisirs. Elle a tendance à se complaire dans ses styles de prédilections : mythologie et héroic-fantasy. Elle lit aussi des romans pour adolescent, de la romance, des tranches de vie. Des romans de science-fiction et d’anticipation. Elle lit un peu tout et n’importe quoi. Quelques classiques aussi, mais pas tant.

Elle a donc, posté une annonce. Pour varier réellement les plaisirs, et sortir de ses sentiers habituels. Et elle a eu une réponse. Elle n’attendait pas réellement de réponse, mais celle-ci est la bienvenue. Elle a ramené quelques livres, avec elle. Certains en anglais, d’autres en japonais. Elle lit beaucoup plus en anglais qu’en japonais, finalement.

Elle arrive dans le parc, un peu après l’heure prévue. Elle remarque un des professeurs de l’afterwork : Ogawa Yukio. Ce serait lui ? L’homme à l’humour particulier. Elle s’approche doucement de façon inconsciente, l’écoutant parler. Elle ne reconnait pas de quoi il s’agit, mais somnoler avec légèreté, ça, ça lui parle. Elle attend la fin de la tirade, avant d’oser prendre la parole :

- Bonjour, Ogawa-san. Vous êtes mon rendez-vous ?


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Mar 10 Mai 2022 - 22:11




Chantez, cigales, les beaux jours ne meurent jamais...
25 juillet 2017


Chantez, cigales, les beaux jours ne meurent jamais... Image_21


La prof de sport ? Pour de vrai ? Dans le vrai monde réel de la réalité véritable ? D'initiative, Yukio n'aurait pas vraiment parié sur une athlète pour monter un club de lecture. Les inconditionnels de la littérature étaient en général plus friands d'intérieurs pacifiques que de pistes en terre battue. Enfin, ceci dit, après tout, pourquoi pas ? Il y avait bien des gens qui jouaient aux échecs tout en se tapant dessus avec des gants de boxe, et c'était même plutôt intéressant à regarder. Pas autant qu'un concours de baffes chez des fermiers sibériens certes, mais quand même, ça n'était pas dénué d'intérêt.

La question suivante laissait plus de considérations suspendues. Si Shizuka Matsuda aimait passer ses yeux sur du papier noirci, avec quelle drogue aimait-elle se shooter les rétines ? Les paris étaient ouverts, lecture froide sur les appétences herméneutiques. Il y avait de l'indolence dans le personnage, mais pas exactement celle qui confine à la passivité, plutôt celle qui enjoint à optimiser, juste histoire de minimiser les efforts et le temps passé dans les corvées. Exit les livres de développement personnel et les traités philosophiques trop théoriques donc, inutile pour quelqu'un comme ça, qui lisait probablement plus pour le plaisir d'une soirée confortable sans sollicitation extérieure, et pour se donner bonne conscience face à sa propre tendance procrastinatrice. Finir son chapitre pour échapper à la pile de vêtements à trainer à la laverie, technique qui avait fait ses preuves. Jouer de l'une de ses responsabilités pour échapper à une autre, tout le monde le faisait, on pouvait difficilement le reprocher à quiconque.

Le champ des possibilités s'était donc réduit, Yukio mettait ses billes sur les romans. Pas les romans à l'eau de rose: à la constatation du port d'une tenue détendue assimilable à un pyjama diurne d'extérieur, il était évident que la collègue du professeur d'histoire n'était pas dans une phase active de recherche sentimentale. Qui veut se faire cambrioler son cœur en laisse la clé sur la porte, Shizuka avait visiblement fermé à double-tour, trop soucieuse de préserver sa propre tranquillité. C'était touchant mais ça restait très ambitieux. Un jour ou l'autre, il fallait bien ouvrir à quelqu'un pour relever les compteurs, ou pour installer le wi-fi.

De la fiction donc, quelque chose de nécessairement aventureux, histoire de pouvoir vivre des centaines d'existences emplies de péripéties, l'effort et la douleur en moins. Il n'était conséquemment pas venu pour rien, sa bibliothèque personnelle était un brin trop universitaire, surtout depuis son arrivée à Kobé. Il était toujours bon de savoir que l'historiographie du Japon préhistorique était en pleine révision disciplinaire, mais il était tout de même plus plaisant de se délecter des turpitudes et exploits de personnages aussi fictifs que charismatiques.

Se levant de son banc pour s'incliner légèrement devant la nouvelle arrivante, il lui lança avec un ton affable et amical:


-Matsuda-san, je suis content de vous voir. Vous en serez pour sûr malheureuse et déçue mais je crains fort d'être votre rendez-vous, en effet.

Il s'approcha subrepticement, puis reprit à voix basse avec une main sur le côté des lèvres, jetant des regards faussement nerveux alentours comme s'ils étaient épiés:

-Je vois que vous avez apporté la marchandise, êtes-vous sûre que c'est de la première qualité ? Il vaut mieux aller dans un endroit plus discret pour conclure le deal. Ce parc est surveillé par les fédéraux. Il y a un café à la sortie Est du campus, ça vous convient ?








Tenue de Yukio:

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Lun 16 Mai 2022 - 21:27
Chantez, cigales, les beaux jours ne meurent jamais… |ft. Yukio Ogawa

Le mardi 25 juillet 2017


Shizuka le regarde se lever et s’incline légèrement à son tour. Elle lui adresse un sourire, l’encourageant à lui réponde. Elle ne comprend pas pourquoi elle doit se sentir malheureuse ou déçu. Oui, à l’afterwork il a fait une blague étrange d’entrée de jeu… Cependant, elle lui a pardonné au moment même où il a payé les premières consommations. Pour le reste, elle n’a plus réellement de souvenir.

Elle ne peut s’empêcher de rire. Il a juste un humour douteux en toutes circonstances ?, se demande-t-elle. En tout cas, elle est bon public, quand cela ne touche pas à un sujet sensible. Un sujet sensible comme les rendez-vous arrangés.

- Allons-y, oui ! C’est une bonne idée.

Autant se poser autour d’une boisson, plutôt que s’assoir comme deux malheureux sur un banc. Shizuka commence à marcher, et lui demande :

- Pourquoi serais-je déçue ? Vous n'avez rien fait pour me contrarier...



Tenue de Shizuka:
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Dim 22 Mai 2022 - 22:48




Chantez, cigales, les beaux jours ne meurent jamais...
25 juillet 2017


Chantez, cigales, les beaux jours ne meurent jamais... Image_21


Yukio n'avait pas un humour douteux, il était tout entièrement douteux. Sa tendance à se montrer plus expansif que l'univers tenait visiblement, pour quiconque disposait d'un peu de jugeote, de la dissimulation maladroite plus que d'un caractère authentiquement extraverti. Restait à savoir ce qu'il pouvait bien y avoir à camoufler. Les plaisanteries du professeur d'histoire n'étaient jamais tout à fait dans le ton, elles étaient même souvent à contre-temps, tout en étant généralement constituées de références toutes plus obscures les unes que les autres, au risque d'être hautement incompréhensibles pour toute autre personne que lui-même. Qu'importe, il se comprenait lui-même dans environ 70 % des cas, c'était déjà très satisfaisant. Shizuka faisait l'effort de se montrer bon public, il appréciait grandement. Il n'aurait pas su, dans tous les cas, l'aborder autrement qu'en faisant preuve d'emphase, et il savait affectionner une réaction sans hostilité à son style un peu particulier. En d'autres occasions, il s'était fait, pour de similaires salutations, au choix, jeté ou frappé, ce qui n'était jamais très agréable, mais ne l'empêchait guère de recommencer, il avait perdu depuis longtemps la clé de la réflexion sur ses manières d'agir et de parler. De fait, et depuis quelques années à présent, il pérorait plus par réflexe que par volonté.

Shizuka était vraiment courtoise. En plus de ne pas l'avoir giflé de la main rédemptrice du premier degré, elle montrait un étonnement affable face aux remarques auto-dépréciatrices de son collègue. C'était bien urbain, il n'en méritait pas tant. Il se savait clivant, et avait pris l'habitude de souligner la gêne de ses interlocuteurs par de l'autodérision qu'il pensait désarçonnante. Il se savait méprisable par bien des aspects, autant se montrer pudique sur ses propres pratiques introspectives en ne dévoilant que la portion congrue de la haine de soi qu'il pouvait entretenir.

Il répondit à la question de Shizuka par une nouvelle pirouette langagière:


- Pas encore ! Mais dans quelques minutes, je vais vous refiler une intégrale d'Emil Cioran et vous me maudirez bientôt d'avoir rendu votre vie plus triste qu'un long-métrage polonais.

Le café n'était vraiment pas loin. Déjà, les tables et les confortables chaises s'étendaient à leur vue, offrant à leurs yeux une multitude de choix sur lesquels s'asseoir. Il n'appréciait même pas Cioran, c'était quand même une bonne part de déprimologie pour adolescent en mal de rébellion nihiliste, de la pensée pour gothique cherchant l'accablement. Au fond, Cioran, c'était les jours fériés tombant un dimanche, une esthétique toute jolie sans aucune utilité constructive. On avait érigé des empires avec certains livres, il était douteux que quiconque y parvienne avec des aphorismes parus sortis du carnet d'un lycéen en manque criant de Zoloft.

Yukio s'affala sur un fauteuil à l'ombre de la terrasse qui s'était étalée devant eux, invitant la professeure de sport à l'imiter. Posant sa pile de livres emballée dans un sac en tissu avec précaution, il précisa avec une prudence toute prévenante:


- Je ne savais pas exactement ce qui pourrait intéresser la personne à l'autre bout de l'annonce, donc j'ai visé large, on va sûrement avoir du tri à faire.








Tenue de Yukio:

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Jeu 26 Mai 2022 - 11:39
Chantez, cigales, les beaux jours ne meurent jamais… |ft. Yukio Ogawa

Le mardi 25 juillet 2017


Shizuka ne connait pas Emil Cioran, mais puisqu’elle lit tout ce qui lui passe sous la main cela ne la dérange pas. Des longs métrages polonais, elle n’en a jamais vu non plus. Elle se contente donc d’afficher un sourire, n’ayant malheureusement rien à dire face à leur différence culturelle. Shizuka resserre sa prise sur son tote-bag rempli de livre. La lanière lui donne mal à l’épaule et elle a hâte de s’assoir. J’aurais dû prendre un sac à dos.

Ils trouvent rapidement de quoi s’assoir et Shizuka se laisse tomber sans aucune grâce, poussant même un soupire d’aise. Elle n’a pas beaucoup de manière, et elle n’en a rien à faire. Elle pose son propre sac sur la table.

- Oh, pareil. Je ne suis pas certaine que vous trouviez grand-chose qui puisse vous intéresser. Pour ma part, je ne suis pas difficile. Je lis tout ce qui me tombe sous la main. Si je m’endors trop de fois sur le même chapitre, je laisse tomber et passe au suivant.

Elle hausse les épaules de manière nonchalante. Sa méthode de sélection est très simple. Elle sort sa « marchandise » de son sac, laissant apparaitre les livres en anglais et en japonais. Mythologie, polar et héroïc fantasy. Il y avait aussi un roman d’amour, qu’elle regarde d’un œil morne . C’est sa sélection du jour. Un peu râpé pour l’amour, non ?


Tenue de Shizuka:
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Sam 4 Juin 2022 - 14:52




Chantez, cigales, les beaux jours ne meurent jamais...
25 juillet 2017


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Le soleil frappait les parasols de la terrasse, faisant se déployer sur les littérophiles juillettistes une ombre bienveillante, offrant une couverture aux couvertures des ouvrages qui se déployaient déjà sur la table, pris entre quelques boissons rafraichissantes. C'était l'été, pourtant les livres étaient divers. Fantaisies fantasques et polars polaires fréquentaient récits mythologiques et romances romanesques. Yukio était ravi, il cultivait son éclectisme comme il entretenait les aromates de son balcon: avec soin, application et affection. Les jolies reliures guidaient sa vie autant que les rencontres. Il lisait pour apprendre, pour sourire, pour vivre. Lire l'emmenait souvent vers des cieux plus bleus. Fréquenter les elzévirs lui faisait toucher des doigts les zéphyrs de délices rêveuses et évasives.

Shizuka présentait l'écran de son humilité comme pour se préserver. Yukio eut un sourire, il ne lui serait pas venu à l'esprit de porter le glaive dans la plaie d'un mauvais goût livresque, quand bien même le mauvais goût concerné eut été avéré. La précaution prise était aussi inutile qu'adorable. Sous des jours désinvoltes et indifférents, la professeure de sport accordait peut-être aux autres plus d'influence sur son monde intérieur qu'elle ne voulait bien le montrer. Le détachement se travaillait, et l'enseignante était une bosseuse, à sa façon. Feignante ou fainéante ? Flegmatique ou flemmatique ? Sans doute les deux Coach. Un choix conscient devait irriguer quelque disposition naturelle. C'était énigmatique mais hautement respectable, il eut aimé pouvoir bénéficier d'un esprit adiaphorique, c'eut été plus simple de naviguer dans les flots tempétueux de son présent mouvementé.

Tout en déballant sa propre camelote éditoriale, il répondit:


- Je suis sûr de trouver quelque chose d'intéressant dans vos lectures. Les gens de qualité lisent des ouvrages de qualité, je n'ai donc aucune inquiétude sur le fait de trouver mon bonheur dans votre bibliothèque, surtout si vous avez déjà procédé à une sélection.

Le regard observateur, Yukio posa l'oeil sur les marchandises de sa comparse, cherchant dans les images et les titres ce qui serait susceptible de plaire à sa collègue parmi ses propres rayonnages nomades. Constatant plus directement la présence d'un roman d'amour, il éleva un sourcil de surprise. Il n'aurait pas parié sur la présence d'une telle chose dans les affaires de Shizuka, mais au fond, cela le rassurait plus que ça ne l'étonnait. Etait-ce un cadeau dont elle essayait de se débarrasser ? Ou bien un livre qu'elle avait réellement apprécié ? Matsuda-sensei était ambivalente, il ressentait le besoin de la tester sur ce point.

Se saisissant de l'une des petites briques cartonnées contenues dans son baluchon, il avança sa proposition d'une voix calme et infiniment piégeuse:


- Celui-ci serait peut-être susceptible de vous plaire. "Onze Minutes" de Paulo Coelho. Je ne suis pas un inconditionnel de cet auteur, mais en tant que roman d'amour, j'ai trouvé celui-ci distrayant, bien qu'un peu cliché. L'enjeu est plus la définition de l'amour dans la désillusion que sa quête dans l'aveuglement, c'est rafraichissant, bien qu'il y ait quelques préconceptions masculines dans le déroulement des faits. L'histoire est celle d'une femme de la campagne brésilienne partie pour la Suisse poursuivre un rêve irréel, conduite à la prostitution par les circonstances, et cherchant à comprendre ce qu'est l'amour malgré les rencontres, bonnes ou mauvaises. Qu'en dites-vous ?  








Tenue de Yukio:

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